Initialement pensé comme un DLC, Kiryu Kazuma, le Dragon de Dojima, revient sur le devant de la scène dans Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name, un spin-off qui sera finalement un jeu à part entière, servant d’introduction aux événements à vivre dans le huitième opus de la série canonique.
Test réalisé sur PS5 grâce à une copie numérique fournie par l’éditeur.
(West) Side Story
Les événements de Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name prennent place quelques années suivants ceux de Yakuza 6: The Song of Life. Supposé mort, Kiryu opère comme agent pour la faction Daidoji, sous le pseudonyme de Joryu. Kiryu accompli plusieurs styles de tâches pour le compte de Daidoji, en échange d’une couverture et d’un financement anonyme de l’orphelinat Morning Glory, basé sur l’île d’Okinawa. Comme toujours dans la série, la trame scénaristique sera faite de confrontation entre d’autres familles de la pègre nippone et de trahisons. Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name étant un jeu assez court en comparaison de ses entrées précédentes, nous en révélerons le minimum pour ne pas trop gâcher les événements, bien que le jeu soit déjà disponible depuis quelques jours.
Cependant, s’il y a bien quelque chose d’appréciable dans Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name, c’est sa narration, beaucoup moins en dents de scie que dans les opus précédents, justement en raison d’une durée de vie revue à la baisse (une dizaine d’heures environ, contre plus de 15h pour un opus normal). Les événements s’enchaînent bien plus aisément sans la présence de remplissage forcé pour rallonger la trame scénaristique, ce qui, assez souvent, a tendance à alourdir la narration dans les précédents volets. Kiryu apparaît aussi beaucoup plus humain, moins machine ou brute épaisse dénuée d’émotion comme ce fut le cas par le passé. On apprécie vraiment cette touche de la part de Ryu Ga Gotoku Studio. Malheureusement, on ne pourra pas en dire autant pour ce qui touche au contenu annexe, et aux quêtes secondaires plus précisément. Peu nombreuses, aucune ne s’avère être vraiment divertissante. Bien qu’il ne s’agisse pas ici de l’intérêt principal de ce spin-off, Ryu Ga Gotoku n’a jamais réellement brillé de ce côté-là. Il serait apprécié que le studio nippon puisse nous proposer des histoires annexes de qualité dans un futur proche.
Retour aux sources
Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name renoue avec ses anciennes racines du Beat ’em Up à l’ancienne, chose abandonnée avec la sortie de Like a Dragon 7, au profit d’un système de combat inspiré du genre RPG. Néanmoins, le titre s’inspire plus ici de la série Judgment que du travail fourni auparavant sur les autres épisodes de la saga mettant ayant Kiryu comme héros principal. Effectivement, Kiryu, tout comme Takayuki Yagami, dispose de deux stances de combat pour venir à bout de ses ennemis : le mode Yakuza et le mode Agent. Le mode Yakuza est ce qui se rapproche du style de combat traditionnel de Kiryu. Notre héros assène des coups lourds et brutaux, une stance principalement orientée vers le combat 1v1. Ensuite, vient le mode Agent. Pensé pour le combat contre plusieurs cibles, il s’agit d’un style plus rapide, mais aux dégâts moindres qui donne à Kiryu des airs de James Bond nippon. Celui-ci peut utiliser un fil dissimulé dans sa montre pour attraper ses adversaires et les envoyer valser à l’autre bout de l’aire de combat. Grâce à un système d’améliorations déblocables avec l’argent récolté, Kiryu pourra booster ses attributs comme sa santé, sa force ou encore obtenir de nouvelles techniques à l’image de chaussures équipées de fusées qui lui permettent de percuter ses cibles adverses.
Pour ce qui est du reste du jeu, Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name conserve ce système de petits mondes ouverts dans des quartiers clos du Japon. Si l’aventure s’ouvre sur le quartier de Yokohama, c’est dans celui de Sotenbori (Osaka) où elle prendra place dans sa majorité. On retrouve les principaux lieux d’intérêts majeurs, mais aussi quelques petites nouveautés. A l’image des séquences de séances photo introduites dans Yakuza Kiwami 2, Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name introduit une nouvelle séquence en FMV où le joueur pourra sociabiliser et tisser des liens avec une hôtesse. Ce mini jeu met en scène de véritables actrices, ce qui lui donne quelques moments aussi gênants que fascinants à regarder. Pour les mordus d’arcade, le jeu propose, comme souvent, une pléiade de titres SEGA déjà disponibles dans les précédents jeux Yakuza. Toutefois, deux petits nouveaux font leurs apparitions : Fighting Vipers 2 ainsi que SEGA Racing Classic 2. Pour ce qui est du reste, le casting est composé de Motor Raid, Sonic the Fighters et Virtua Fighter 2.1.
A l’instar de Lost Judgment, la Master System fait elle aussi son grand retour. A la différence des jeux en salle d’arcade, il faudra attendre le chapitre 3 du jeu pour y avoir accès. Moins nombreux que dans Lost Judgment, la grande majorité était déjà disponible dans le précédent jeu de Ryu Ga Gotoku. Sauf erreur, Flicky semble être le seul et unique ajout dans ce spin-off. Il est intéressant de voir ce que proposera le studio japonais dans Like a Dragon: Infinite Wealth ou à l’avenir. Il sera sympathique de voir une évolution du support et, peut-être à terme, pouvoir rejouer à certains titres Megadrive ou encore Sega Saturn. Une nouvelle arène de combat fait aussi son arrivée. Visitable au Château en compagnie d’Akame, cette arène vous propose des combats en solo ou en équipe. Bien que les sujets peuvent être sérieux dans la série Yakuza, Ryu Ga Gotoku Studio ne s’interdit pas quelques moments farfelus. C’est aussi l’occasion de réintroduire quelques têtes bien connues de la série telles que Goro Majima ou encore Ryuji Goda.
Chez Ryu Ga Gotoku, rien de nouveau
Techniquement, Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name ne déroge pas à ce que le studio a produit sur PS5 depuis la sortie de Like a Dragon 7 en 2020 et Lost Judgment l’année suivante. Puisque le jeu sort aussi sur PS4 (mais aussi sur PC, Xbox One et Series S|X), nous pourrions remonter aux opus Kiwami et Yakuza 6 The Song of Life. Les sorties s’enchaînent et se ressemblent. Pas de chamboulement technique en vue donc. Hormis une présence du 60 FPS, les options graphiques se limitent à une prise en charge du HDR pour les écrans compatibles. Oubliez donc les modes Qualité et Performance, le Ray Tracing et autres VRR ou 120 FPS.
Comme nous le mentionnions plus haut, Sotenbori constitue la zone de jeu principale de ce spin-off, Yokohama ne servant qu’à l’introduction et sera de nouveau accessible qu’à la fin du jeu. De plus, nous n’aurons le droit qu’à la partie sud de la carte. Il sera possible, pendant l’aventure, de débloquer une petite zone connue sous le nom du Château, mais cette dernière ne sert qu’à quelques divertissements. Il est vraiment dommage que Ryu Ga Gotoku ait cette fâcheuse tendance à réutiliser les mêmes quartiers à outrance d’un jeu à l’autre, nous privant donc de toute surprise et découverte. Compte tenu du statut initial de Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name et d’un temps de développement de 6 mois seulement, nous ferons l’impasse sur cette critique. De plus, Like a Dragon: Infinite Wealth nous fera quitter les contrées japonaises pour l’île d’Hawaï. Reste à savoir pendant combien d’épisodes le quartier de l’île américaine deviendra un lieu récurrent. Il est à noter qu’une fois la trame principale complétée, vous aurez accès à une démo de Like a Dragon: Infinite Wealth ! Nous n’avons pas pu nous y essayer suffisamment pour vous donner un avis construit. Nous ne manquerons pas de vous faire part de nos premières impressions sur cet épisode qui réunira Kiryu Kazuma et Kasuga Ichiban.
Tout comme pour Yakuza: Like a Dragon, le jeu propose une VO en japonais, mais aussi une version doublée en anglais, avec la possibilité de choisir des sous-titres en plusieurs langues, dont le français. Il est à savoir que dans sa version anglaise, Kiryu Kazuma est doublé par le Youtubeur Yong Yea, connu pour sa couverture de l’actualité principalement vidéoludique. Avant cela, ce même Yong Yea avait déjà prêté sa voix pour un plus petit rôle dans Lost Judgment. Nous allons être honnêtes, nous ne sommes pas en mesure de vous parler de la prestation anglaise car celle-ci n’est pas encore disponible au moment de la rédaction de ce test. De plus, puristes que nous sommes, nous optons pour la VO, donc en japonais. Comme d’habitude, celle-ci s’avère d’une qualité impeccable. Bien sûr, on n’échappe pas au surjeu de certains doubleurs pour quelques personnages de second plan, mais ça fait partie du charme de la série dira-t-on. On regrettera, néanmoins, cette vieillerie que la série continue à se traîner derrière elle depuis tant d’années, toutes ces cutscenes non doublées avec pour seules exclamations de la part des protagonistes, de brèves onomatopées. Côté musique, on reste dans la tradition de ce que propose la licence depuis ses débuts, à savoir des thèmes assez discrets et peu mémorables lors des parties calmes, et du gros rock industriel énervé pour ce qui est des phases de castagnes.
Verdict : 7/10
Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name s’avère être un excellent spin-off afin de remettre en scelle celui qui fut le héros de la licence pendant plus d’une décennie. Pensé comme un contenu additionnel à la base, le titre propose une durée de vie moindre d’une petite dizaine d’heures seulement. Après complétion, on se demande si ce format ne profiterait pas à la franchise qui, parfois, traîne derrière elle des trames scénaristiques à la longueur discutable, avec beaucoup de remplissage. Cela pourrait permettre à Ryu Ga Gotoku de mettre l’accent sur les quêtes annexes, souvent fastidieuses, grâce à ce gain de temps gagné. Il est appréciable d’avoir accès à une démo du prochain jeu de la série, Like a Dragon: Infinite Wealth, une fois le jeu terminé en guise de récompense. Il nous tarde de mettre la main sur le prochain opus canonique de la série, et d’enfin voir Kiryu Kazuma et Kasuga Ichiban combattant côte à côte.
Laisser un commentaire