TEST | Lifeless Planet sur PS4

Les jeux indépendants proposent parfois des concepts rafraîchissants, mettant l’accent sur la narration et la contemplation avec un gameplay minimaliste. C’est le cas de Lifeless Planet, développé par Stage 2 Studios, qui entraîne le joueur dans un voyage dépaysant, calme et intriguant. Cependant, nous allons nous rendre compte que malgré d’excellentes intentions, la qualité n’est pas forcément au rendez-vous.

La toute première sortie de ce titre date du 6 juin 2014 sur PC, s’en est suivi l’année dernière d’une sortie sur Xbox One, et depuis ce mois d’août 2016, c’est aux joueurs PS4 de pouvoir s’y essayer. Dans Lifeless Planet, le joueur incarne un astronaute qui se crashe sur une planète aride et déserte. Pourtant, cette dernière était censée regorger de vie avec une flore très développée à sa surface. En partant à la recherche du reste de son équipage, notre protagoniste en scaphandre va être confronté à des événements surnaturels inquiétants. Au fur et à mesure de notre progression, nous allons découvrir des preuves évidentes d’une présence humaine sur place, mais une fois encore, tout le monde a disparu. C’est donc ce mystère qu’il faut résoudre en avançant et en ramassant divers documents qui servent à en apprendre plus sur le background de cet univers. Cette mise en bouche a de quoi intriguer mais hélas, le jeu tombe rapidement à plat à cause de nombreux problèmes qui jalonnent la totalité de l’aventure.

Le jeu débute par un crash… et l’histoire ne décollera jamais ensuite…

Je marche seul…

Dès les premières secondes dans la peau de notre avatar, un élément frappe de toutes ses forces : le vide. Une vaste étendue de sable s’étend devant nous, il faudra alors rapidement trouver de quoi recharger le niveau d’oxygène de notre combinaison, et ce, en s’aidant des traces de pas à peine visibles sur le sol. Et c’est à ce moment qu’un long et ennuyeux pèlerinage débute. Lifeless Planet est d’une austérité rarement observée dans un jeu vidéo. La sensation de se sentir seul est immédiate mais c’est à double tranchant puisqu’il n’est pas rare d’être à deux doigts de s’endormir lorsqu’une partie dépasse les 30 minutes. Les musiques sont bien rares, les bruitages minimalistes et les rencontres avec d’autres formes de vie peu nombreuses. Ici, il faut se contenter d’avancer, de sauter de plateforme en plateforme à l’aide d’un jet-pack aussi utile qu’une porte sans poignée et d’écouter des enregistrements dispersés à droite à gauche. Cette sensation de vide intersidéral est renforcée par certains lieux qui sont ridiculement vastes alors qu’ils n’ont aucune interaction ou secret à offrir. Il n’est pas rare de prendre une direction avant de revenir sur ses pas en se rendant compte que le niveau s’étend sur plusieurs mètres inutilement. Si certains jeux proposant un gameplay minimaliste restent marquants, ce Lifeless Planet s’avère trop feignant dans beaucoup de domaines pour convaincre.

Un exemple d’une zone inutilement ouverte

La narration aurait pu par exemple contrebalancer ce vide environnant, mais il n’en est rien. Dans ce titre, nous ne croisons presque personne ou bien les rencontres sont extrêmement brèves. Collecter des documents concernant les événements qui touchent cette planète aurait bien pu ajouter une plus-value, mais seules des voix monocordes nous content ces péripéties et il faut passer son temps à lire depuis l’inventaire pour espérer comprendre quelque chose. Non pas que la lecture soit un mauvais procédé mais en plus de l’ennui provoqué par la progression, il est difficile de trouver de la patience pour ingurgiter plusieurs paragraphes sur les tenants et aboutissants de cette aventure. Même si ce parti pris semble intéressant, il faut forcément que l’ensemble de l’oeuvre tienne la route pour ne pas provoquer une dérive inévitable vers le désintérêt total. Surtout que Lifeless Planet a réussi à créer une intrigue originale et on sent l’envie de raconter une histoire différemment.

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Quand tout va mal

Il est également évident que les développeurs avaient envie de proposer des environnements étrangement variés. Des étendus désertiques, aux volcans, en passant par des geysers ou encore la forêt, le titre de Stage 2 Studios tente de nous inciter à voyager mais là encore sans grand succès. En effet, la modélisation est bien trop sommaire pour favoriser l’immersion et tout ce qui nous entoure paraît bien trop fade… Si certains panoramas sont plutôt réussis, on traversera la plupart du temps chaque décor sans prêter attention aux textures parfois grossières qu’il est possible de croiser. Certes, beaucoup de productions indépendantes ne brillent pas par leurs graphismes mais cette fois, il faut bien reconnaître que Lifeless Planet n’est pas du tout agréable à l’œil. Ajoutez à cela une bande son minimaliste et il est évident de constater que ce titre n’est pas non plus réussi au niveau technique.

Un trop rare exemple d’un panorama plutôt agréable

Au final, il n’y a pas grand chose à ajouter concernant Lifeless Planet. Il faut se contenter d’avancer, de résoudre des puzzles bien trop faciles, et même si un mini-jeu avec un bras articulé permettant de déplacer des objets tentent de varier un peu le gameplay, ces phases se montrent tout aussi ennuyeuses que le reste. Le scénario ne décolle jamais et se montre peu intéressant car rien n’est fait pour que le joueur s’attache aussi bien à la situation qu’au personnage principal. Si le postulat de départ avait de quoi intriguer, le jeu de Stage 2 Studios tombe rapidement à plat sans jamais réussir à redresser la barre. L’ambition de raconter quelque chose se fait sentir, mais tout est bien trop fade, vide et classique pour véritablement retenir notre attention sur le long terme. Ajoutez à cela quelques bugs de collision et la copie finale est forcément mauvaise. De plus, petit fait intéressant, au moment de notre test sur PS4, un bug nous empêchait tout simplement de consulter les documents qui ne s’affichaient pas dans l’inventaire. Il nous était alors impossible d’en apprendre plus sur l’histoire en lisant ces différentes ouvrages. Si ce souci a depuis été corrigé via une mise à jour, il met bien en avant le côté bancal et mal terminé de Lifeless Planet. Hélas, un titre à éviter même pour les joueurs qui recherchent une expérience différente.

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Verdict

Lifeless Planet est un ratage à tous les niveaux. Si l’envie de proposer une narration différente et un univers détaillé est bien présente, le jeu de Stage 2 Studios manque cruellement de finition. Visuellement bien fade et doté d’une bande-son anecdotique, le titre peine également à nous plonger dans un scénario prenant, tant l’histoire s’avère finalement dénuée de tout rebondissement. Seul l’ennui parvient donc rapidement à se faire ressentir, dommage pour un titre qui avait pourtant de sérieux atouts pour briller. Une grosse déception…

Test réalisé sur PS4 à partir d’une version éditeur