Pour les amoureux et amoureuses de la licence Life is Strange, ce fut un véritable plaisir de découvrir qu’un nouvel opus était prévu pour cette année. Sorti au mois de septembre, Life is Strange: True Colors narre les aventures d’Alex Chen, fraîchement arrivée dans la petite ville paisible d’Haven. D’ailleurs, le studio de développement, Deck Nine Games, n’a pas fait les choses à moitié avec ce nouveau titre car celui-ci fut très vite accompagné d’un autre pan scénaristique, le DLC Wavelengths. Si nous retrouvons Steph dans True Colors, elle a le droit à sa propre histoire avec cette extension narrative. Après avoir parcouru, avec avidité et un grand sourire sur le visage, Life is Strange: True Colors, votre fidèle servante est bien évidemment retournée à Haven afin d’en découvrir davantage quant au passé de Steph.
Test réalisé grâce à une copie numérique (Edition Deluxe de Life is Strange: True Colors) envoyée par l’éditeur
► Retrouvez notre vidéo de gameplay sur le début de l’aventure avec Steph à cette adresse
Steph Gingrich, pour nous servir !
Si vous avez cliqué sur le lien afin de lire cet article, il y a fort à parier que vous connaissiez un tant soit peu la licence Life is Strange. En revanche, si vous vous êtes perdu sur la Toile et que vous avez atterri ici sans rien connaître de cet univers vidéoludique, pas de panique, nous allons vous aider un tant soit peu. Loin de nous l’idée de faire un résumé de tous les opus sortis à ce jour, il convient tout de même de faire un petit point récapitulatif sur certains éléments scénaristiques qui constituent le terreau de cette extension narrative de Life is Strange: True Colors, Wavelengths. Dans Life is Strange: True Colors, sorti au mois de septembre, les joueurs ont découvert l’histoire d’Alex Chen, une jeune adolescente ayant décidé de retrouver son frère, perdu de vue pendant près de 8 ans. Pour cela, elle se rend à Haven, une petite ville américaine colorée et somme toute assez paisible. Elle y fera la rencontre de nombreux personnages à la psychologie et au caractère bien différents, dont l’un d’entre eux n’est ni plus ni moins que Steph. Il sera d’ailleurs tout à fait possible de nouer une relation amoureuse avec elle, si vous effectuez les choix adéquats durant l’aventure. Oui, rappelons que les titres Life is Strange sont assez ouverts sur la question de la sexualité et mettent souvent en scène des protagonistes hétérosexuels et/ou homosexuels. Bien souvent, c’est au joueur de choisir, tout au long du jeu.
Pour tous ceux et celles ayant parcouru Life is Strange: Before the Storm, le seul nom de Steph Gingrich devrait vous dire quelque chose. Elle est un personnage féminin secondaire que l’on rencontre au cours de l’aventure et plus particulièrement lorsque Chloé Price se rend à Blackwell Academy, dans un épisode bien précis. Dans la cour, une jeune fille et un jeune homme sont en pleine partie de ce qui semble être un raid Donjons & Dragons, ou tout du moins un jeu de rôle papier envoutant. Il s’agit de Steph et de son meilleur ami, Mickey North. Cette première interpelle Chloé et l’invite à jouer avec eux. Durant la partie, elle sondera Chloé quant aux intentions sentimentales de cette dernière envers Rachel Amber. En effet, Steph est un personnage homosexuel et qui s’intéresse fortement à Rachel. D’ailleurs, pour beaucoup de joueurs, il n’aura fallu que ces quelques minutes en compagnie de Steph pour s’attacher à son personnage. Votre fidèle servante en faisant partie, vous imaginez très bien sa réaction positive à l’annonce d’un DLC centré sur Steph.
Un tableau imparfait…
On ne va pas se le cacher très longtemps, si l’enthousiasme était bien présent au lancement de l’aventure centrée sur Steph, il nous reste un goût de frustration en bouche. On a évidemment apprécié l’histoire dans son ensemble mais on aurait aimé tellement plus. D’ailleurs, on considère que le personnage de Steph aurait mérité encore plus de profondeur et un scénario plus poussé. Dans le DLC « Wavelengths », nous incarnons Steph qui vient tout juste d’arriver à Haven, après le désastre s’étant passé à Arcadia Bay (dans le premier opus, nous avions choisi de sauver Chloé, de notre côté). Trouvant refuge dans ce qui semble être un petit coin de paradis, elle se met en quête d’un travail et passe un entretien pour gérer la maison de disques/vinyles ainsi que la radio du coin. Elle se retrouve très vite avec les clés du local dans les mains et pour responsabilité une boutique et une émission de radio. De ce fait, le joueur doit accomplir une série de tâches prédéfinies, telles que « répondre à X appels » des internautes, effectuer des coupures publicitaires pour des entreprises diverses. Par ailleurs, nous sommes amenés à ranger la partie boutique du local, en mettant les nouveautés en avant, en répartissant les bandes dessinées dans le meuble adéquat, etc. Le soft parviendra à nous surprendre à deux moments précis, soient lorsque nous devons trouver une combinaison spécifique afin d’ouvrir une armoire métallique fermée (moment présenté dans la vidéo de gameplay en lien ci-dessus) ou bien quand il faudra procéder à une chasse au trésor.
[…] Créer un contenu téléchargeable axé sur un personnage aussi populaire était une évidence, mais il était primordial de lui rendre justice. Nous savons que Steph est un personnage important pour beaucoup de joueurs, et nous voulions refléter et amplifier cela en permettant aux joueurs de connaître son monologue intérieur, ses émotions et ses conflits intérieurs. Ce contenu téléchargeable est une lettre d’amour adressée non seulement à Steph, mais aussi à notre communauté et à celles et ceux qui se retrouvent tant en elle […] _ La conceptrice de scénarios chez Deck Nine Games, Mallory Littleton.
D’ailleurs, ne comptez pas sur des nouveautés niveau gameplay. On se retrouve avec les mêmes mécanismes de jeu que dans tous les Life is Strange : il faut interagir avec les éléments, effectuer une action précise, etc. On notera tout de même la présence d’une application de rencontres, disponible à tout moment, sur le téléphone de Steph. Cet ajout permet de diversifier un tantinet les interactions. Dans la même idée, c’est assez original de proposer aux joueurs de devenir un DJ et un gérant. Lors des premières minutes de jeu, cela fonctionne très bien et on se plaît à découvrir ce métier en même temps que Steph. C’est plutôt fun. Chapeau bas aussi pour les séquences concernant les jeux de rôle papier et l’aspect « gameuse » (terme utilisé dans le jeu) de la personnalité de Steph. Malheureusement, au bout d’une heure ou deux, les actions exigées se veulent tout de même assez répétitives. D’autant plus qu’à aucun moment, nous avons l’opportunité de visiter la ville d’Haven. Tout au long de cette extension narrative, nous ne pouvons quitter le magasin et sommes donc cantonnés à trois espaces différents : la partie boutique, la cabine radio et la réserve. C’est dommage, cela aurait été intéressant d’avoir davantage d’interactions avec la ville et ses habitants, avec qui on ne parle que via la radio ou le téléphone du protagoniste. Là-dessus, le jeu de base, Life is Strange: True Colors, faisait bien mieux.
Dans l’ensemble, il y a de bonnes idées et quelques ajouts assez intéressants. En revanche, on sent que les développeurs étaient bien trop cloisonnés par le type de format choisi pour cette histoire supplémentaire : un DLC ne permet pas nécessairement de s’étendre durant des heures et des heures sur un point et n’offrant parfois que très peu de nouveauté. C’est regrettable car Life is Strange: True Colors avait réussi à sortir son épingle du jeu en proposant des améliorations graphiques et de gameplay importantes. Du côté du personnage, le choix était le bon et en découvrir davantage sur la personnalité et le caractère de Steph fait réellement le sel de ce DLC. Deck Nine Games aurait pu pousser un peu plus loin sur cet aspect, notamment quant aux répercussions du désastre d’Arcadia Bay sur ce personnage, bien que ce soit abordé par touches à des moments. Les souvenirs liés à son ancienne vie la percutant souvent mentalement par flash. De façon générale, on aurait ainsi aimé avoir accès à plus d’éléments et avoir un scénario plus long, qui mettrait encore plus en valeur ce personnage si attachant. Oui, un jeu complet sur Steph n’aurait pas été de refus.
Avant de conclure au sujet du DLC « Wavelengths » de Life is Strange: True Colors, un petit mot encore sur plusieurs aspects du soft. Au niveau de la direction artistique et de la bande originale, c’est toujours aussi agréable à l’œil et pour les oreilles. D’ailleurs, l’extension profite des mêmes améliorations visuelles que le titre de base, et ça c’est plaisant. Centrée sur la musique, l’extension fait la part belle à des compositions Pop/Rock à propos. Dans ce sens, mention spéciale à l’insertion du titre « Feelings » de Hayley Kiyoko et « Familiar » d’Agnes Obel. Quant à la technique, il n’y a rien à redire là-dessus non plus : l’extension tourne parfaitement sur PS5. Aucun clipping, aliasing au rendez-vous. Un simple petit ralentissement quand nous arrivons face à la table de mixage et que nous faisons tourner la tête de Steph de gauche à droite, par moment, mais ce n’est en rien handicapant. Comme escompté, on peut aussi compter sur des temps de chargements rapides. Afin de vous procurer cette extension, il existe deux moyens : opter directement pour l’Édition Deluxe de Life is Strange: True Colors, à 69.99 euros (PS Store), ou bien acheter la mise à niveau vers celle-ci pour 12.99 euros. Dans les deux cas, cela revient à débourser une dizaine d’euros, environ, pour le DLC « Wavelengths », ce qui est peu cher, à condition que vous soyez au courant de ce qui vous attend.
Verdict : 7/10
« Wavelengths » est aussi plaisant et enthousiasmant qu’il peut être frustrant à cause de sa légèreté et de son format même. Mettant en scène une partie de la vie de Steph, on aurait aimé avoir encore plus d’heures de jeu en sa compagnie, tant le personnage est intéressant sur beaucoup de points. Dans la même idée, on aurait fortement apprécié avoir accès à plus de zones d’Haven et pouvoir interagir avec les habitants du coin. Cela aurait donné encore plus de profondeur à l’ensemble. On sent que les développeurs de chez Deck Nine Games ont été bridés par le format car ils auraient pu proposer une histoire bien plus poussée s’ils en avaient eu le temps et les moyens. Si nous restons un tantinet sur notre faim avec ce DLC narratif, il ne reste qu’il est agréable à découvrir et à parcourir de A à Z. Véritable add-on de Life is Strange: True Colors, on ne pourrait que vous recommander de sauter le pas afin de retrouver Steph. Et ce encore plus si vous avez de l’affect pour notre chère « gameuse » au bonnet et amatrice de JdR, tout en sachant que l’aventure proposée n’excède malheureusement pas une petite poignée d’heures.
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