Microids continue les adaptations à tout-va de plusieurs monuments de la bande dessinée belge et francophone : avec les sorties de nouvelles adaptations de Tintin, Astérix & Obélix ou encore la production dont nous allons vous parler aujourd’hui, Les Schtroumpfs 2 : Le Prisonnier de la Pierre Verte. Suite directe d’un premier épisode sorti il y a deux ans, à savoir Les Schtroumpfs : Mission Malfeuille, nous retrouvons de nouveau nos petits êtres bleus qui se sont mis dans une délicate posture. Après avoir bouclé l’aventure principale, découvrez pourquoi cette nouvelle adaptation est une excellente surprise et une réussite sur de nombreux points.
Test réalisé sur PS5 grâce à une copie numérique fournie par l’éditeur
Un mélange schtroumpfant pour découvrir plusieurs genres
Après un premier opus axé jeu de plates-formes, nous retrouvons avec plaisir les petites créatures bleues sorties tout droit de l’imagination du dessinateur belge Peyo dans une suite directe avec Les Schtroumpfs 2 : Le Prisonnier de la Pierre Verte. Disponible sur toutes les consoles actuelles dont la Nintendo Switch, le titre n’a pas à rougir de sa réalisation globale qui, pour une adaptation fait le travail sans pour autant nous éclater la rétine. Ainsi, on se retrouve avec plusieurs niveaux aux environnements variés : forêt, neige, lave… Des choses déjà vues certes pour de tels titres, mais qui font malgré tout le travail avec un level-design intelligent qui fait de ce titre une production accessible même aux plus jeunes. Seul véritable reproche technique, les animations ainsi que les visages qui sont assez passifs, sans oublier quelques textures pas très raffinées et qui ne rendent pas honneur à un titre qui sauve au final sa partie technique grâce à une colorimétrie maîtrisée rappelant l’œuvre originale. Sur PS5, le titre tourne parfaitement en 4K / 60 FPS et heureusement, aucun ralentissement malgré la surcharge d’éléments à l’écran lors de certains combats. A noter que les fonctionnalités de la DualSense ne sont pas utilisées, ce qui est toujours dommage quand on joue à un jeu avec une arme, notamment les gâchettes adaptatives qui apportent une réelle plus-value à l’expérience de jeu.
Dans ce nouvel épisode, vous aurez la possibilité d’incarner quatre Schtroumpfs à la maniabilité équivalente pour chacun, à une différence près. En effet, OSome Studio a eu l’intelligence de proposer pour chaque petite créature une capacité spéciale dévastatrice qui vous aidera grandement lors des combats. Si pour conclure l’aventure, le jeu vous imposera tel protagoniste pour tel niveau, vous aurez la possibilité de refaire ces derniers en sélectionnant le Schtroumpf de votre choix. Pour ce nouvel opus, on retrouve Tempête, Schtroumpf bêta, Schtroumpf intelligent et Schtroumpf bricoleur. Pas de Schtroumpfette ou de Grand Schtroumpf à se mettre sous la dent, mais pas d’inquiétude ces deux icônes de la saga seront bien présents. Notre personnage a plusieurs capacités : sauter, plonger vers l’avant, faire des attaques à plat (comme Crash Bandicoot) mais il a surtout une nouvelle arme dévastatrice sorti tout droit du cerveau du Schtroumpf bricoleur, le SchtroumpfoMix. Cet outil est sans aucun doute l’élément clé de cette nouvelle aventure puisqu’elle embarque deux nouveaux genres encore inexplorés par Les Schtroumpfs.
On se retrouve ainsi avec des phases de plates-formes très réussies et rarement frustrantes ainsi que des combats face aux sbires de Stolas, notre ennemi principal. Pour ces phases de jeu, nous conservons la caméra au-dessus de notre personnage et avec la possibilité de visée, on a finalement droit à un véritable petit TPS qui faut le dire bien nerveux au vu de la masse d’ennemis. Pour poursuivre votre progression dans le jeu, vous aurez l’obligation de vous débarrasser d’une vague d’ennemis qui ont chacun leurs points faibles, leurs propres attaques ainsi que des pattern bien précis. Esquiver sera donc primordial pour ne pas retrouver notre personnage en une purée bleue peu appétissante. Le seul véritable point noir du titre au final, c’est sa construction qui est vraiment très répétitive : plates-formes, combat, plates-formes, combat… En raison d’un bestiaire assez limité et de boss au final assez peu nombreux tout au long de notre quête de la Pierre Verte, il faut dire qu’on a l’impression de tourner quelque peu en rond dans les mécaniques de jeu : cela ne déplaira pas à un jeune enfant qui y trouvera largement son compte, mais un adulte plus expérimenté pourra trouver cette structure imparfaite et assez peu jouissive.
Des phases en TPS donc, mais également un petit aspect gestion puisque lors de votre exploration, vous collecterez deux types de ressources. Au cours de l’aventure, vous récupérerez plusieurs types de munitions (miel, mini bombes, tir de lumière verte, etc.) pour le SchtroumpfoMix et le jeu vous offre la possibilité d’améliorer chacune d’entre elles séparément. Ainsi, la ressource principale récupérable à partir des nombreux combats ou en dératisant les maux de la Pierre verte qui sèment le chaos dans les différentes contrées vous serviront à augmenter des compétences bien spécifiques comme la cadence de tir, votre jauge de vie ou tout simplement la puissance. A chaque compétence améliorée, vous gagnez de l’expérience et une fois suffisamment accumulée votre niveau d’arme augmentera. Tous les deux niveaux, vous pourrez sélectionner une capacité supplémentaire parmi deux au choix. Un fonctionnement ultra simplifié certes, mais ce petit côté RPG conviendra parfaitement aux plus jeunes qui ne connaissent pas le genre. En fonction de votre façon de jouer et de vos préférences, la sélection d’une nouvelle capacité ne se fait pas à la va-vite et doit être réfléchie. Sachez qu’il est possible depuis le menu dédié de switcher rapidement entre les capacités, tout choix n’est donc pas définitif.
Panique chez les Schtroumpfs
Les Schtroumpfs 2 : Le Prisonnier de la Pierre Verte s’inspire très largement des aventures imaginées par Peyo, tant au niveau des scénarios que de l’écriture. Soyons franc, le scénario et l’écriture ne sont pas le point fort du jeu, cela sert avant tout de prétexte pour parcourir plusieurs niveaux – mais la bande dessinée originale n’est pas connue pour la puissance de ses aventures, les fans ne seront donc potentiellement pas déçus. Sans oublier le dénouement qui était quelque peu anticipé… Pour faire court, nos sympathiques Schtroumpfs s’incrustent chez Gargamel pour récupérer la Pierre Verte, un précieux objet qui permettrait d’améliorer considérablement leur dernière invention : le SchtroumpfoMix. Malheureusement, cette Pierre se brise en plusieurs fragments et libère la créature qui était renfermée depuis quelques années : Stolas (qui manque au passage cruellement de charisme). En plus de cette péripétie, les pouvoirs de la Pierre Verte ont envahi plusieurs endroits et il va falloir rétablir la situation en la jouant dératiseur, c’est-à-dire décristalliser chaque niveau car les morceaux de la Pierre Verte ont pris leurs aises. Nos petits êtres bleus seront donc obligés de faire équipe avec leur plus fidèle ennemi Gargamel pour tenter de rétablir une situation très délicate, mais ce dernier a peut-être d’autres projets derrière la tête… Pour faire avancer l’aventure, nous avons droit à quelques dialogues in-game ainsi que des cinématiques comptées par le Schtroumpf Poète.
A l’instar du premier épisode, un mode coopération est disponible dès le début du jeu mais ne se traduit pas par un quelconque écran splité. Le joueur principal contrôlera le personnage tandis que le second dispose d’un second réticule qui lui permettra de se concentrer sur la visée des divers ennemis. Elément important à prendre en compte, le réservoir est commun aux deux joueurs, il faut donc une coopération parfaite pour ne pas vider rapidement notre SchtroumpfoMix. Bien évidemment, nous aurions préféré pouvoir jouer avec deux Schtroumpfs simultanément, mais nous nous contenterons de cette possibilité. Pour arriver à la quête principale, nous avons mis un peu plus de 7 heures de jeu, en dératisant quasiment tous les méfaits produits par la Pierre Verte.
En plus de l’histoire, vous trouverez dans chaque niveau des stages bonus, appelés Défis qui sont finalement des arènes remplies d’ennemis. L’objectif est simple : arriver à bout des vagues le plus rapidement possible et en fonction du chrono final, vous remporterez des récompenses plus importantes. Lors de votre premier essai, décrocher le trophée suprême sera inatteignable et il sera nécessaire de repasser une seconde fois avec toutes vos armes améliorées au maximum de leur capacité. Seul regret néanmoins, le manque de collectables disséminés un peu partout car au final pour un joueur qui maîtrise les genres plates-formes / TPS, comptez seulement une dizaine d’heures tout au plus pour arriver à bout de cette production à 100%.
Concernant la partie sonore du titre, une nouvelle fois c’est du très bon que nous propose OSome Studio avec des thèmes qui collent parfaitement à l’ambiance et aux différents niveaux. Mention spéciale à la musique choisie pour les Défis qui est tout simplement magistrale et qui reste en tête. Le seul petit regret, c’est peut-être le sound-design un poil en retrait au niveau de qualité avec des effets sonores qui reviennent un peu trop souvent. Destiné aux plus jeunes, Les Schtroumpfs 2 : Le Prisonnier de la Pierre Verte est entièrement doublé dans la langue de Molière et le tout est de qualité : à l’exception d’un Schtroumpf Bêta surjoué et qui vous fera mal à la tête à la fin de la partie de l’aventure qui lui est dédiée.
Verdict : 7/10
Les Schtroumpfs 2 : Le Prisonnier de la Pierre Verte est une belle surprise destinée avant tout aux plus jeunes. Mêlant habilement plusieurs genres, OSome Studio propose une expérience jouable en coopération avec de très bonnes idées. Si la durée de vie peut paraître un poil trop courte, nulle doute qu’un débutant aura plus de difficulté à venir à bout de toutes les batailles qui nous opposent à Stolas et à ses sbires. Une expérience appréciable et rafraîchissante qui souffre cependant d’une structure répétitive qui ne dérangera certainement pas les néophytes. Ce second épisode mérite donc toute votre attention si vous êtes à la recherche d’une adaptation crédible de la bande dessinée du regretté Peyo.
Laisser un commentaire