Introduire une nouvelle licence lors du lancement d’une console est toujours un pari osé. Avec Knack, Sony Computer Entertainment Japan s’adresse aux grands comme aux petits, dans un jeu paradoxalement simple d’accès et très exigeant. Un God of War dans un univers à la Disney ? Un Crash Bandicoot à la sauce next-gen et plutôt orienté action ? Knack, c’est un peu les deux à la fois ! Mais que vaut réellement un tel mélange dans les faits ?
C’est pas la taille qui compte. Quoique…
Le jeu vous met dans la peau de Knack, créature magique capable de grandir et de se transformer grâce à des reliques mystérieuses. Personne ne sait d’où provient ce pouvoir surnaturel, mais une chose est sûre : il se révèlera très utile ! En effet, le peuple des goblins a mystérieusement réussi à obtenir un armement massif, mettant en danger l’humanité toute entière. Vous l’aurez deviné, ce sera à vous de tenter d’en apprendre plus et de sauver le monde!
Soutenu par plusieurs cinématiques venant rythmer la progression, le scénario de Knack est assez simpliste et classique, dans l’esprit d’un film d’animations pour enfants. Le style graphique et l’ambiance générale du jeu rappellent d’ailleurs fortement les univers de Pixar et de DreamWorks, ce qui est tout sauf une mauvaise chose.
Face à un tel cadre, il était naturel de s’attendre à ce que le jeu soit simple et accessible afin de convenir aux plus jeunes joueurs. On se rend très vite compte que cela n’est absolument pas le cas ! Malgré son cadre fantastique et son ton enfantin, Knack est un titre bien plus coriace qu’il n’en a l’air, et même les joueurs les plus aguerris pourraient y trouver leur compte.
Un gameplay classique, un concept original
Le jeu se présente comme un beat them all : vous contrôlez Knack et devez progresser dans des niveaux tout en combattant les différents ennemis pouvant se trouver sur votre chemin. Le gameplay est tout ce qu’il y a de plus accessible : un bouton sert à sauter, un autre à frapper, tandis que les sticks directionnels servent à contrôler les déplacements du héros et à esquiver les attaques ennemies. En détruisant certaines pierres au fil du jeu, vous pourrez tout de même accumuler de l’énergie solaire afin d’utiliser trois attaques spéciales. La jauge d’énergie solaire ne se remplissant malgré tout que très lentement, on réservera l’utilisation de ces fameux pouvoirs pour des situations extrêmes !
Bien qu’au final assez classique, le gameplay possède tout de même quelques idées originales : En effet, Knack peut absorber des reliques afin de grandir et de gagner en puissance. Cet élément de gameplay unique est au coeur du jeu, et la taille et la forme de votre personnage ne cessera de changer au fur et à mesure que vous avancerez dans le jeu : alors qu’il pourra se retrouver face à des insectes dans sa forme la plus petite, Knack pourra parfois atteindre une taille gigantesque et briser des immeubles entiers et autres robots géants à coups de poings !
Malgré tout, la majeure partie de Knack ne consistera finalement presque qu’à tabasser des ennemis et à avancer dans des niveaux très linéaires. Mais le jeu n’en est pas pour autant redondant : en effet, chaque chapitre introduit avec lui de nouveaux ennemis, et donc, de nouvelles stratégies à adopter pour en venir à bout. De plus, plusieurs éléments hérités des jeux de plateformes sont aussi de la partie et viennent réduire ce sentiment de répétitivité. Si l’on prends en compte la variété des environnements visités et la quinzaine d’heures de jeu proposés par le soft, le tout reste quand même suffisamment accueillant pour que vous ayez envie d’en voir le bout.
Un jeu aussi accessible que difficile : Il faut le voir pour y croire
Globalement, les commandes sont assez réactives, et le faible nombre d’actions réalisables rends le tout accessible à n’importe quel type de joueur. Cependant, dès les premières minutes, vous vous rendrez vite compte que progresser dans le jeu est tout de suite bien moins évident…!
En effet, le jeu vous donnera du fil à retordre, que vous soyez un joueur expérimenté ou non ! Les ennemis, qui apparaissent souvent en grand nombre et de façon imprévisible sont extrêmement rapides, et la précision de leurs attaques ne vous laissera aucun répit. Il faut le voir pour y croire : la difficulté des affrontements est impitoyable. On n’a presque jamais vu de jeu aussi punitif et exigeant depuis quelques années ! Heureusement, le jeu vous offre un nombre de vies illimitées, et vous fera en général réapparaître juste avant le moment où vous avez échoué. De plus, la jauge d’energie solaire ne se vide pas lorsque l’on meurt : il devient alors possible après plusieurs échecs d’utiliser une attaque spéciale et de réussir en un clin d’oeil un passage trop difficile. Knack offre donc un challenge non négligeable, mais pas pour autant démesuré, pour le plus grand bonheur des joueurs exigeants. Vous vous retrouverez souvent bloqués contre certains ennemis, mais ne le resterez jamais trop longtemps, pour que même les plus jeunes puissent avancer.
Par contre, il est assez énervant de constater une irrégularité constante du dosage de la difficulté au fil du jeu. La plupart du temps, les chapitres vous font commencer avec un Knack à sa taille la plus petite, ce qui semble logique. Cela ne serait absolument pas problématique si le reste du jeu était équilibré en conséquence. Et bien pas du tout ! Plus Knack est petit, moins sa barre de vie est longue. On se retrouve donc face à des ennemis aussi puissants que pendant le reste du jeu, mais avec une puissance de frappe et une barre de vie très faible. À côté de cela, la fin des niveaux est souvent l’occasion de se défouler sans difficulté contre des ennemis devenus inoffensifs face à la taille de Knack lorsque transformé en géant. Et cela compte pour la quasi totalité des chapitres. Knack fait véritablement figure d’exception, à l’heure où les jeux tendent à devenir de plus en plus facile et à vous tenir la main.
Le cube entre deux chaises
Alors que Knack se révèle globalement assez convainquant, on regrette tout de même que le titre soit au final si peu ambitieux. L’idée d’avoir un personnage pouvant grandir et se transformer en absorbant des reliques était très prometteuse sur le papier. Dans les faits, le joueur n’a aucune possibilité de choisir quand grandir ou rapetisser : c’est le jeu qui décidera arbitrairement de changer la taille du héros. D’autre part, les différentes transformations de Knack ne sont au final que trop peu exploitées. De plus, leur utilité est assez paradoxale pour un beat them all : on pouvait s’attendre à obtenir de nouvelles attaques ou des pouvoirs spéciaux en se transformant en tel ou tel élément, mais il n’en est rien : dans sa forme « Glace », Knack fonds au soleil, et dans sa forme « Bois », Knack peut prendre feu et perdre de la vie petit à petit ! Vous ne rêvez pas : les différentes transformations de Knack sont plus un handicap qu’autre chose. Un concept exploité de façon un peu bancale, et qui n’apporte par grand chose au jeu.
Ce manque d’ambition s’applique aussi à l’aspect graphique du jeu : la qualité des graphismes de Knack est en effet très inégale. Alors que certaines scènes vous laisseront bouche bée avec leurs graphismes époustouflants et pleins de vie, d’autres passages du jeu sont au contraire très moyens, et auraient très bien pu tourner sur une PS3. Pire encore, le jeu se permet de ramer lors de certaines séquences, avec un framerate en chute libre pendant certains affrontements: impardonnable ! Le ressenti global de l’aspect graphique du jeu est donc assez mitigé, malgré un univers enchanteur et plutôt inspiré et des environnements très variés, allant de la prairie, aux cavernes gelées, chateaux et autres. Knack n’est clairement pas le meilleur choix pour mettre en avant les capacités techniques de la console.
À deux, c’est toujours mieux
Déjà très sympathique en solo, Knack permet aussi de se lancer dans l’aventure à deux en local. Le mode multijoueur de Knack se cantonne au strict minimum : en effet, un deuxième joueur a la possibilité de rejoindre une partie en cours afin d’y incarner un Knack robotique et d’aider le joueur principal. Face à une difficulté pouvant rebuter certains joueurs et à une relative linéarité du jeu, cet élément pourtant simple peut changer votre expérience du tout au tout ! À deux, il est en effet plus rapide et facile de progresser dans le jeu, le deuxième joueur possédant la capacité de ressusciter à volonté en cas d’échec. Battre certains ennemis et terminer certaines séquences sera donc bien plus aisé.
Mais plus qu’une simple solution de facilité, ce mode deux joueurs vient surtout apporter le fun et la convivialité qui pouvaient manquer à son mode solo pour certains. Alors si vous avez la possibilité d’utiliser deux manettes, nous vous conseillons très vivement de solliciter un de vos proches pour vous lancer dans l’aventure à deux !
Verdict : 6 / 10
Si Knack n’est certainement pas le jeu idéal pour mettre en avant les capacités de la Playstation 4, il n’en reste pas moins un titre très sympathique et plein de bonnes surprises. À essayer en solo, et à savourer à deux.
Sin SeKai
13 décembre 2013 at 20 h 03 minBeaucoup de personne râlent car il est <> dur mais après il pleurent car le jeux sont trop facile il faudrait savoir!
Goku San
23 février 2014 at 9 h 19 minJe suis bien de ton avis, aujourd’hui les joueurs cherchent la perfection graphique au dépourvu de la longévité et de la difficulté des jeux mais dans mon enfance, à l’époque de la NES, les jeux était très difficiles surtout dû a l’impossibilité de sauvegarder. Je me souviens de la durée de vie énorme pour l’époque de Métroid et de la difficulté de Rygar bref beaucoup de crise de nerf devant l’écran mdr!!!! Je pense qu’il est temps de renouer difficulté et beauté graphique car tout est possible dans le monde du jeu!!!!