Pour célébrer la sortie de la PS4 en novembre 2013, Sony nous avait proposé une nouvelle licence nommée Knack. Malgré son ambition d’attirer un public jeune et casual, tout en offrant un challenge certain, ce titre avait eu bien du mal à convaincre la critique. C’est pourquoi l’annonce de ce Knack 2, en décembre 2016, avait de quoi surprendre. Parier sur un héros manquant de charisme et dont la première aventure était pleine de défauts semblait être un pari osé. Pourtant, nous voilà avec le jeu entre les mains et une fois la manette posée, le constat est sans appel. Chronique d’une résurrection que nous n’attendions pas !
Test effectué sur PS4 à partir d’une version éditeur
Dès les premières minutes, Knack 2 nous met dans l’ambiance. Nous voici au beau milieu d’une ville en proie au chaos avec des robots géants, des gobelins et autres explosions dévastatrices. Il faut donc diriger notre Knack au beau milieu de cette apocalypse et c’est là l’occasion d’apprendre les rudiments du gameplay. Nous devons frapper, esquiver et réaliser quelques combos dans la plus pure tradition du beat’em all. Il est souvent nécessaire de vaincre tous nos adversaires pour pouvoir débloquer la zone suivante. Comme un petit air de God of War, accentué par la présence de QTE qui viennent ponctuer les moments forts de chaque chapitre. Rassurez-vous, ces phases où il faut appuyer sur les bonnes touches au bon moment ne sont trop fréquentes non plus. En plus de tout l’aspect combat, le jeu renferme aussi beaucoup de phases de plates-formes dans la plus pure tradition des titres à l’ancienne que sont Crash Bandicoot, Mario et bien d’autres. Nous y reviendrons… Ce prologue est en réalité une mise en bouche de tout ce que Knack 2 aura à nous offrir par la suite. Petite cinématique, grand moment de suspense et nous revenons six mois en arrière.
Un retour en force !
Dans cet épisode, nous sommes toujours accompagnés par le jeune Lucas, son oncle et bien d’autres personnages aperçus dans le premier Knack. Le scénario en lui-même n’a rien de bien passionnant puisqu’il faudra une fois encore battre le grand méchant pour l’empêcher de détruire le monde. Cette histoire basique est tout de même expliquée via de nombreuses cinématiques souvent dénuées d’intérêt. Il fallait bien conter une aventure simple, afin de rester accessible pour les plus jeunes. Cette relative déception mise de côté, la campagne solo peut réellement commencer sur un rythme qui se veut au départ plutôt calme pour nous laisser prendre nos marques. Les premiers décors sont verdoyants et très colorés. Contrairement à son prédécesseur, Knack 2 ravira les yeux avec son aspect enchanteur. Bien évidemment, il n’est pas du tout question ici de faire dans le photoréalisme. La seule ombre au tableau au niveau esthétique réside dans le fait que beaucoup d’arrière-plans sont assez flous. Pour le reste, c’est un sans-faute et nous apprécions même la fluidité du jeu (sans patch day one au moment de ce test). Dans les menus, il est même possible de choisir entre un framerate bloqué à 30fps ou bien aller plus haut (avec des pointes à 60fps), quitte à perdre quelques images lorsque beaucoup d’éléments sont affichés à l’écran. Quoiqu’il en soit, il n’y a rien d’handicapant à noter lorsque nous contrôlons Knack.
Maintenant évoquons les combats, qui sont l’une des composantes principales de Knack 2. Même si le système reste très classique, chaque affrontement se veut dynamique et efficace. Il faut taper, esquiver à l’aide du stick, parer avec L1 (un bon timing permet un contre), et même réaliser des techniques spéciales. Nous n’allons pas toutes les décrire ici afin de garder quelques surprises, mais sachez que le jeu se renouvelle sans cesse grâce à l’ajout constant de nouvelles capacités pour Knack. Elles peuvent être débloquées en progressant ou bien en les déverrouillant dans le tableau des compétences. En effet, des coffres sont dispersés un peu partout à travers les chapitres et renferment des orbes qui, à force d’être collectées, nous permettent d’obtenir un point de compétence pouvant être dépensé pour acquérir des techniques inédites. Ce petit aspect RPG est certes rudimentaire, mais parfaitement incorporé à la progression. Voilà qui apporte encore un peu plus de variété à l’aventure. Mentionnons aussi des séquences à bord de véhicules qui se veulent dynamiques et diablement jouissives. Tous ces moments sont déjà excellents en solo mais le tout devient encore plus convivial en coopération avec un ami en local.
C’est toujours mieux à deux !
Comme vous le savez peut-être, Knack 2 est jouable dans son intégralité en mode coopératif. Votre ami prendra le contrôle d’un Knack bleu et participera aux combats comme aux QTE. Il faudra que les deux joueurs pressent le bon bouton au bon moment pour réussir. Ces moments donnent forcément lieu à quelques échecs mais la bonne humeur ne s’en retrouve jamais entachée. Le véritable intérêt réside dans la possibilité de réaliser des attaques spéciales avec notre compagnon. Nous pouvons bombarder des reliques sur nos amis en frappant l’autre Knack ou même le propulser à grande vitesse sur nos adversaires. Si un des deux s’éloigne trop de son allié, il se retrouve automatiquement téléporté à côté de celui-ci. Il est aussi possible de le faire manuellement en pressant R2. Par exemple, un Knack peut se consacrer pleinement aux phases de plates-formes et l’autre (peut-être moins à l’aise avec ces séquences) peut les éviter en se téléportant automatiquement sur son camarade lorsqu’il a terminé ce parcours. Le tout reste accessible et le jeu nous vient rapidement en aide si nous nous retrouvons bloqués devant une énigme (même si ces dernières ne sont pas du tout difficiles). Rassurez-vous, il est possible de désactiver les aides et les 4 niveaux de difficulté permettent de transformer l’aventure en véritable épreuve hardcore pour les joueurs les plus aguerris. Notez quoiqu’il arrive que Knack 2 a vraiment été pensé pour tous et doit absolument être joué à deux pour dévoiler tout son potentiel.
Au milieu de tout cela, Knack 2 repose tout de même sur de nombreux aspects du premier opus. Par exemple, il faut toujours jouer avec la taille de notre héros (qui est affichée en haut de l’écran) pour se glisser dans les endroits exigus, ou tout casser en devenant immense. Les combats sont parfois titanesques face à des robots géants (qui ne sont pas toujours des boss), mais heureusement, notre cher Knack peut mesurer jusqu’à 10 mètres ce qui donne lieu à des affrontements explosifs. Notre héros fait de reliques peut également obtenir des capacités spéciales grâce à des éléments du décor. Il peut se transformer en glace pour geler les mécanismes et les ennemis, en verre pour passer au travers des lasers de sécurité et d’autres encore. Comme quoi, cette suite prend le meilleur du Knack de 2013 et arrive à parfaitement incorporer des nouveautés pour se renouveler et ainsi éviter un sentiment de redite qui aurait pu voir le jour. C’est toujours le risque encouru avec les suites…
Après plus de 10 heures de jeu (en mode normal) et 15 chapitres, le générique défile sous nos yeux avec un réel sentiment de surprise et de satisfaction. Si cette fin peut sembler venir rapidement, le mode « Nouvelle Partie + » rallonge forcément la durée de vie en nous permettant de recommencer avec nos capacités et objets obtenus lors de notre premier run. Car oui, Knack 2 regorge de secrets cachés un peu partout sous forme de trésors. Ces coffres renferment des objets qui une fois équipés nous offrent des capacités inédites. Pouvoir connaître la vie d’un ennemi, détecter les autres trésors, débloquer plus d’orbes de compétence… De plus, si vous jouez en étant connecté, vous pourrez voir ce que d’autres joueurs ont obtenu dans leur coffre et décider d’acquérir leur récompense plutôt que la votre. Finalement, la copie de Sony n’est entachée que par quelques défauts parfois un peu gênants, comme cette caméra qu’il est impossible de contrôler et qui vient parfois se placer dans des endroits improbables, ce qui peut nous faire perdre nos repères. La coopération (bien qu’excellente) rend parfois les combats assez brouillons à force de taper dans tous les sens, et l’absence d’écran partagé n’aide pas à y voir clair. À part cela, il faut bien admettre que Mark Cerny et son équipe nous livrent ici une suite très réussie à presque tous les niveaux. Le chemin parcouru depuis le premier épisode est énorme et Knack 2 prouve bien qu’il faut toujours laisser une seconde chance à une licence connaissant des débuts compliqués (n’est-ce pas, Watch Dogs ?). La surprise est donc totale et nous sommes les premiers à nous en réjouir.
Verdict : 8/10
Knack 2 est un excellent jeu qui s’offre le luxe de combiner à merveille un gameplay varié et une esthétique aussi agréable que colorée. Nous passerons outre le scénario anecdotique, ainsi que les quelques angles de caméra douteux tant cette suite prend uniquement le meilleur de son prédécesseur en y apportant de vraies nouveautés. Jouer en coopération est un régal et apportera de la bonne humeur à vos soirées. Knack 2 est une totale résurrection pour la franchise et constitue même une des plus grosses surprises de cette année 2017.
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