Vous n’avez pas oublié le reboot de King’s Quest initié en juillet 2015, n’est-ce pas ? Tant mieux, car cette semaine c’est le chapitre 3 (sur un total de 5) qui s’offre à tous les possesseurs du Season Pass (et/ou aux acquéreurs du segment à l’unité, pour la modique somme de 9,99 €). Quatre mois se sont écoulés depuis la sortie du très mauvais épisode 2, dans lequel nos (bons) souvenirs du chapitre 1 avaient clairement été mis à rude épreuve. Que vaut le nouveau pan de l’histoire de notre cher roi Graham ? Voyons ça ensemble.
Pour commencer, coupons court à tout suspense éventuel et n’y allons pas par quatre chemins : oui, ce troisième épisode rectifie le tir (loupé) du dernier opus en date. On y retrouve tout ce qui nous avait charmé lors du tout premier contact, à savoir des graphismes enchanteurs (et encore meilleurs qu’auparavant, mention spéciale pour les effets de lumière à couper le souffle), des musiques d’une rare beauté, un scénario bien pensé, et surtout : un gameplay aux petits oignons, faisant la part belle aux situations diverses et variées. Ce qui, soyons clairs, manquait cruellement dans le second chapitre, basé, lui, sur une seule et même zone. Pour résumer, nous avons donc trouvé très bon ce troisième segment, et espérons que les développeurs continueront sur leur lancée à l’arrivée des deux derniers chapitres.
Côté intrigue, il est assez amusant de voir que ce bon vieux Graham a grandi. En effet, avec ce nouvel opus nous disons tout simplement au revoir au gringalet que l’on avait plaisir à voir déambuler jusqu’ici. Non pas que nous nous retrouvions dans la peau d’un autre personnage, non. C’est simplement qu’il était temps de faire avancer l’horloge de la vie, si vous nous permettez l’expression. Ainsi, c’est désormais un roi d’une trentaine d’années que nous incarnons, à l’allure plus assurée, et aux muscles saillants (nous en avons d’ailleurs conclu que Daventry faisait des promotions sur les salles de fitness). Le bougre règne seul sur son royaume et va demander au miroir magique (what else?) de lui dégoter une aventure chevaleresque, dans laquelle môssieur pourrait, éventuellement, trouver l’amour.
C’est donc après les 30 premières minutes de jeu (sur deux bonnes heures, au total) que ce chapitre commence réellement. Parodie de Raiponce totalement assumée, « Rencontres au sommet » (ou « Once upon a climb » dans la langue de Shakespeare) va ainsi nous faire rencontrer deux princesses (Vee et Neese) prisonnières de la tour de la sorcière Hagatha. Vous l’aurez peut-être deviné, il va falloir faire un choix crucial entre les deux femmes, et ce, durant toute l’aventure contée ici. Comment ça ? Eh bien car il vous incombera de faire connaissance d’abord avec l’une, puis avec l’autre, affichant par la même occasion vos intentions, qu’elles soient amicales… ou plus si affinités ! Le seul souci étant que notre décision, nous pouvons d’ores et déjà vous l’affirmer, n’est qu’un leurre dans cette aventure si atypique qu’est King’s Quest. Les plus anciens ayant joué aux premiers (vieux) opus comprendront où nous voulons en venir. Il eut été en effet de bon ton de nous laisser réellement choisir entre les deux princesses en mal d’amour. Oui car il nous a été difficile, finalement, d’oublier que les développeurs avaient déjà leur parti pris depuis de nombreuses années… C’est donc, sans doute, le moment propice pour nous de vous parler du plus gros, si ce n’est de l’unique défaut flagrant de ce troisième chapitre.
Bien que l’on s’en doutait moyennement ces derniers mois, on avait un peu le sentiment que nos actions (et surtout nos choix) n’auraient qu’un impact minime sur les (més)aventures du roi Graham. L’épisode 1 nous avait mis la puce à l’oreille, mais l’épisode 2 avait (presque) su nous rassurer, tant il y était question de délaisser tel ou tel personnage. Pour résumer, et sans vous gâcher quoique ce soit, disons que le deuxième segment pouvait, selon vos capacités, très mal se terminer. Durant notre partie à la rédaction, nous avons pour notre part laissé mourir trois personnages. Nous ne l’avions pas fait exprès, mais force est de constater que nous nous sommes rapidement fait dépasser par les événements.
Quelle ne fut pas notre surprise, vous vous en doutez, lorsque sans aucune pression les personnages en question firent leur grand retour dans cet épisode 3 ! Honteux, tout simplement. Placer en tant qu’argument de vente principal les choix moraux et autres discussions pleines de rebondissements est une chose, mentir aux joueurs en est une autre. On nous aurait presque agressé à la fin du chapitre précédent, nous montrant du doigt pour nous faire culpabiliser encore un peu plus de ne pas avoir su prendre soin de nos amis. Et voilà que les bougres sont finalement en pleine forme, bien des années plus tard, et ont le culot de vous demander comment vous allez depuis votre dernière rencontre ! Si au moins le studio de développement avait trouvé une ruse, un twist scénaristique quelconque… Mais non, même pas ! On nous les balance purement et simplement à la manette, comme si les deux premiers chapitres (ou tout du moins le deuxième) étaient clairement inutiles… Une volonté de la part des créateurs de désavouer ce deuxième segment, jugé raté par une majorité de joueurs ? Possible. Maladroit, énormément maladroit, mais possible !
C’est d’autant plus dommage que, nous vous le disions plus haut, « Rencontres au sommet » est, d’une manière générale, un excellent cru. Son plus gros point fort ? Son gameplay varié, et terriblement accrocheur. On ne voit pas les deux heures passer, et on ne ressent clairement pas la même impression que dans le très bon premier épisode, à savoir que la redondance se fait beaucoup moins sentir que durant cette introduction au jeu. Ici, on passe d’un jeu de société sur les relations hommes-femmes façon Les Z’amours (sans Tex, toutefois, soyez rassurés !), à une séquence de tir à l’arc en vue FPS. Les fans de Dance Dance Revolution ne seront pas en reste non plus puisqu’une épreuve rythmique est prévue et ne manquera pas de vous faire rire. On aurait aimé que Mia Frye et Bruno Vandelli soient de la partie… Peut-être en DLC, qui sait ? On n’oubliera pas non plus les quelques « énigmes » placées ici et là, n’exigeant hélas jamais de réelle réflexion. Mention spéciale, en revanche, pour la scène musicale vous demandant de rejouer un air de luth (la guitare de l’époque, ndlr), et ce, en se basant uniquement sur votre oreille. Les moins aguerris y laisseront sûrement des plumes.
VERDICT : 7
C’est une certitude : Rencontres au sommet est un troisième chapitre convaincant, si ce n’est le meilleur pan, à ce jour, du King’s Quest nouveau. Le gameplay intelligemment amené, et ses situations diverses et variées en font un segment à ne pas rater, contrairement au deuxième épisode sorti il y a quatre mois. On regrettera cependant la honteuse manière de faire des développeurs, rendant obsolète toute notion de choix dits « décisifs » au sein-même de notre périple. Une bien cruelle désillusion, nous donnant finalement une impression mitigée sur cet opus, là où il était à deux doigts de s’imposer comme un incontournable.
Bonjour,
Petite incompréhension concernant votre surprise quant au retour des personnages sensés être « perdus » durant le Chapitre 2. A la fin de ce fameux chapitre jugé « mauvais » par beaucoup (jugement que je ne partage pas, l’ambiance en huit clos étant captivante, l’enjeu de « vie ou de mort » sur les pnj nous implique et les casses têtes inspirés des contes de fées sont superbes) si ma mémoire est bonne, on retrouve les personnages alités, malades et soignés par les gobelins dans la dernière cinématique. J’ai donc du mal à comprendre votre étonnement de les retrouver…
On remarque dans ce Chapitre 3 des décors et des cinématiques améliorés, certes, mais beaucoup trop présents! J’aime regarder des animés mais avec King Quest j’espère jouer à un jeu et là j’ai passé 50% du temps à admirer des cinématiques. J’ai aussi trouvé le jeu plutôt court car pas assez retors : le niveau des énigmes ayant énormément baissé. Ma partie n’a pas duré deux heures…et ne vaut ni le premier ni le second opus.