Rrrrraaaaaahhhhhhh. Comment mieux commencer un test que par un cri qui résume à peu près tout ce que l’on pense du jeu dont nous allons parler ? Nous y sommes donc, plus proches et à la fois plus loin que jamais de voir Kingdom Hearts 3 voir le jour. Pour faire patienter ses fans, Square Enix a donc sorti une petite compilation assez étrange sur PS4. Nous l’avons testée et nous vous en parlons de suite dans ce test de Kingdom Hearts II.8 Final Chapter Prologue.
En 2002, au milieu de toutes les monstrueuses et exceptionnelles licences qui ont fait les belles heures de la Playstation 2, était apparu Kingdom Hearts. Edité/développé par Squaresoft et Disney Interactive Studios, cette licence à l’apparence assez enfantine se proposait d’unifier les univers de Disney et Final Fantasy dans un action/rpg coloré et plutôt innocent. Le jeu était appréciable, un peu brouillon parfois mais on lui pardonnait parce que bon, c’était un coup d’essai.
Trois ans et un épisode GBA original et de qualité plus tard, toujours sur la même machine, la licence refait son apparition avec une suite, Kingdom Hearts II, qui se la joue logiquement très « 2 ». Le jeu est infiniment meilleur sur tous les points que son prédécesseur (tel Uncharted 2, par exemple), il nous propose au départ d’incarner un personnage, Roxas, pour ensuite switcher sur un autre, le héros Sora (comme le proposait Metal Gear Solid 2), et enfin, oui, il est deux fois mieux (c’était assez facile, vous me l’avouerez). Le point le plus important de ce second opus, c’est tout ce qu’il va apporter comme matériau à la franchise afin de lui donner la force de devenir un univers. Cet épisode donne des tonnes de pistes, d’éléments de background qui vont ensuite pouvoir être exploités les années suivantes.
Allez savoir pourquoi, la licence n’a malheureusement toujours pas trouvé de troisième épisode (même si cela fait maintenant 4 ans que l’on sait qu’il est en développement) mais a pu s’enrichir de bien des manières depuis. Un épisode 358/2 agréable sur DS, l’exceptionnel Birth by Sleep sur PSP, le très bon mais injouable à un seul stick Dream Drop Distance, et enfin… des épisodes mobiles en veux-tu en voilà ainsi que des compilations à la pelle. C’est justement de la dernière en date dont nous allons vous parler aujourd’hui.
Nommée Kingdom Hearts II.8 Final Chapter Prologue, elle se compose de trois entités, à savoir la remasterisation de l’épisode 3DS, Dream Drop Distance, du film adapté du jeu mobile Kingdom Hearts Unchained χ, mais aussi et surtout du segment Kingdom Hearts Birth by Sleep 0.2: A Fragmentary Passage, prologue de Kingdom Hearts 3.
Rira bien χ rira le dernier
Kingdom Hearts χ Back Cover est un court film qui retrace le début du début de Kingdom Hearts, avant même la guerre des keyblades. On y suit le parcours des 5 oracles du maître des maîtres qui, après la disparition de celui-ci, doivent s’unir. En effet, leur objectif sera de décider s’il faut ou non empêcher la salve de problèmes prémédités par le maître en question, ou s’il faut simplement faire équipe pour lutter contre elle le jour où elle arrivera.
Le film est court (une petite heure) mais contient son lot appréciable de révélations. Si l’œuvre s’avère au départ un peu plate en termes d’intrigue, les péripéties arrivent tout de même dès le milieu du film, les séquences prenantes se multipliant pour arriver à un final qui fera énormément plaisir aux fans de la franchise. Le jeu, lui, remplit parfaitement son office : introduire d’un côté la version mobile, lui redonner de l’intérêt par ce biais, et ajouter encore un peu plus de background à la licence, ce qui donne clairement envie de jouer à Kingdom Hearts pour encore en apprendre davantage.
Un fragment de bonheur, une montagne de frustration
Si vous attendiez cette compilation, c’est très probablement pour son morceau le plus important, à savoir Kingdom Hearts 0.2: A Fragmentary Passage. Situé après les événements de Birth by Sleep (une des plus grandes merveilles de feu la PSP), c’est finalement le seul segment à la fois nouveau et jouable de cette compilation, puisque les deux autres sont respectivement un film et un remake.
Réalisé avec l’Unreal Engine 4, le jeu prend place après les événement de BbS, alors qu’Aqua, l’héroïne du groupe de trois que nous incarnions dans le jeu, se retrouve dans le monde des ténèbres. Passons très très vite sur la partie scénario histoire de ne rien spoiler. Oui, 0.2 apporte quelques révélations et éléments qui, encore plus que Back Cover, vous donneront cruellement envie de prendre la première DeLorean qui vient et de foncer en l’an 2020 pour enfin continuer l’aventure (on a pris large pour la date puisqu’avec le rythme auquel les informations vont concernant Kingdom Hearts 3, il est bien possible qu’il arrive dans trèèèèèès longtemps). Le final et l’épilogue sont, ne mâchons pas nos mots, un régal pour les amoureux de la licence. Il est d’ailleurs possible, via un menu dédié, de re-visionner les cinématiques, tout comme il est possible de revoir Back Cover en chapitres une fois le premier visionnage terminé.
Le gameplay, donc (aucune transition, oklm), prend la suite logique de celui de l’épisode PSP, et c’est tant mieux (c’est pas qu’on n’est pas fan du brouillonisme de Dream Drop Distance, mais bon…). À l’instant où on prend la manette, le jeu est instantanément hyper plaisant à jouer. C’est rapide, les effets des combos d’Aqua envoient vraiment du lourd et on est vraiment replongé dans la frénésie des combats qui nous avaient tant manqués. Il y a toujours les classiques combinaisons coups/magie, les « transformations » et « coups de grâce » qui découlent de l’enchaînement effectué, avec une attaque qui permet de locker 28 points sur les ennemis en maintenant une touche puis de lâcher de grosses salves d’énergie sur les adversaires visés. Cette attaque s’active à l’aide d’une barre de concentration qu’on récupère en castagnant les sans-coeurs par dizaines.
En termes de durée de vie, on est sur un format plutôt court puisque la petite aventure durera entre 3 et 5 heures selon votre skill et votre capacité à résoudre des énigmes. Et, bien que le jeu soit relativement expéditif, ce dernier comporte tout de même une bonne dizaine de ces passages faisant travailler notre matière grise, d’ailleurs tous balancés d’un coup à la tête du joueur qui enchaînait jusqu’alors les gros fights frénétiques. Le rythme s’en retrouve donc un peu cassé, mais vu la déferlante de scènes d’actions et de cinématiques importantes qui arrivent juste après, ce n’est au final pas si dérangeant.
Ce prologue remplit très bien son office. On retrouve rapidement nos marques, des sensations de jeu qu’on aime et des personnages qui nous ont, il faut bien l’admettre, terriblement manqués. The hype is real, Kingdom Hearts 3 semble plus proche que jamais, et on est très très très pressés de poser nos mains dessus. À souligner que la direction artistique est toujours aussi soignée et qu’aucun problème d’ordre technique (clipping, baisse de framerate…) n’a été aperçu durant le test.
Fuidité oui, mais encore ?
Finissons enfin par la mini-douche froide de cette compilation, qui en est paradoxalement le morceau le plus consistant – le remaster de Kingdom Hearts 3D: Dream Drop Distance. N’y allons pas par quatre chemins, cette aventure est de très bonne qualité mais se voit entaillée de plein de petits défaut, dus surtout au fait que c’est bien ici un remaster qui nous est présenté et non un remake.
Le jeu de base étant sorti sur 3DS, son décor était en partie dépouillé pour correspondre aux capacités de son support. Malheureusement, sur grand écran on trouve le tout un peu vide, même si, en soi, le travail sur le lissage des textures est de qualité et l’ensemble est tout de même dynamique et agréable à jouer. Sur ce point-là, d’ailleurs, tout le monde n’est pas forcément d’accord, mais la maniabilité du jeu originel à un seul stick était déjà relativement insupportable sur 3DS, d’autant que celui-ci se veut être le plus mobile de la franchise. En fonçant dans un élément du décor, il est possible d’entrer en mode fluidité et de se déplacer à grande vitesse dans l’environnement. Autant dire qu’on est très content de profiter désormais de ces passages avec un second stick pour y voir un peu plus clair.
S’il est de loin le spin-off (en oubliant le très… oubliable Re:Coded) qui fait le moins avancer l’histoire, Dream Drop Distance reste un Kingdom Hearts mettant en scène Sora. Il est donc par définition un épisode dynamique où l’on voyage dans des mondes fabuleux, et où action est toujours le maître mot. Petit point faible lié au portage de cette version mais qui aurait dû être corrigé : le son. Lorsque l’on est sur 3DS, on règle le son directement sur la console en bougeant le petit bouton glissant sur le côté de la machine. Pas besoin de mettre de catégorie dédiée dans les options du jeu, du coup. Sauf que, lorsque l’on est sur PS4, il se peut que l’on ait besoin de cette fonctionnalité et vous aurez beau chercher, elle n’est tout simplement pas présente. C’est encore une fois un détail, mais c’est tout de même assez important pour être signalé.
Petit bonus pour ceux qui se plaisent à habiller leur PS4 : finaliser chaque contenu (regarder le film, terminer 0.2 ou Dream Drop Distance) vous permettra de débloquer un thème, différent selon le contenu, et récupérable depuis la section « Bonus » du menu principal.
Verdict
Kingdom Hearts 2.8 est loin d’être une mauvaise compilation. Elle a même la qualité de ne contenir que de bonnes choses sur sa galette. Le gros problème, et c’est d’ailleurs le seul, c’est son prix. Oui, malgré les qualités de 0.2, le plaisir de découvrir l’histoire de Back Cover, et la possibilité d’enfin toucher à Dream Drop Distance sur une console Sony, le blu-ray ne vaut absolument pas les 60€ demandés. Si les fans hardcore de la licence prendront un plaisir certain à parcourir les 3 contenus présents sur la galette, on leur conseillera tout de même d’attendre une éventuelle baisse de prix avant de s’y plonger. Pour les nouveaux arrivants, il sera préférable d’attendre la compilation de compilations 1.5+2.5 HD Remix, qui sortira d’ici un peu plus d’un mois maintenant. Qui sait, peut-être même que 2.8 aura baissé de prix d’ici-là ?
Anonyme
22 mai 2018 at 0 h 30 minUn oiseau et une grenouille comme compagnons? Mais WTF.
Dans ce genre de jeu, il y a toujours des personnages genre Xemnas, Riku, l’organisation 13 super stylé mais évidemment il faut qu’on nous mette aussi des personnes merdiques qui ne servent à rien et qu’on va vite oublier.
Manque plus qu’ils parlent et c’est bon, ça refait ma soirée…