Trois ans après la sortie de Jurassic Park Evolution et une poignée de contenu additionel, Frontier Development remet le couvert avec un second volet. Jurassic World Evolution 2 se veut plus complet et toujours plus proche du rêve de John Hammond, à savoir donner vie à son propre parc à thème sur l’ère du Jurassique. Si Jurassic World Evolution s’avérait fort sympathique et un digne successeur à Jurassic Park: Operation Genesis, on pouvait déplorer une formule un peu fainéante et sans réelle prise de risque. Jurassic Park Evolution 2 arrivera-t-il à corriger les défauts de son grand frère ? La réponse ci-dessous.
Test réalisé sur PS4 grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
Vous avez créé des raptors… Encore ?!
Les plus vieux d’entre vous se souviendront très certainement d’un certain Jurassic Park: Operation Genesis. Le rêve pour les fans de la série d’enfin pouvoir créer son propre parc à l’image des films. Pas le premier car avant lui, Jurassic Park III: Park Builder nous proposait aussi de gérer notre zoo à dinosaures. Bien sûr, le format Game Boy Advance rendait les possibilités et l’immersion assez limitées. Operation Genesis, lui, nous offrait quelque chose de plus concret, déjà par sa modélisation des dinosaures en 3D plutôt que de petits sprites informes. Le gameplay s’en retrouvait également enrichit avec la possibilité d’effectuer des safaris en jeep ou encore d’employer des agents de sécurité pour protéger les visiteurs d’une éventuelle catastrophe. Et ce n’est sans oublier les terribles tornades qui en auront fait rager plus d’un à l’époque. Mais le plus important, c’est qu’on avait vraiment la sensation d’avoir accompli le rêve de John Hammond : avoir donné vie à Jurassic Park. Malheureusement pour les fans, il aura fallu attendre près de 20 ans pour enfin voir naître son successeur spirituel avec Jurassic World Evolution, développé par Frontier Development. Bien connu pour son travail sur PlanetCoaster et PlanetZoo Tycoon, on pouvait espérer quelque chose à la hauteur d’Operation Genesis. Malgré ses quelques petits défauts, Jurassic World Evolution s’est avéré être une bonne pioche et une relève digne au jeu mythique de 2003. Avec Jurassic World Evolution 2 maintenant disponible, il est intéressant de voir ce que Frontier Development a mis en œuvre afin de rendre la formule encore plus alléchante pour tous les fans de jeux de gestion et, plus largement, aux fans de Jurassic Park.
Tout comme dans Jurassic World Evolution (ou Operation Genesis avant lui), Jurassic World Evolution 2 est un jeu de gestion vous offrant la possibilité de créer et manager votre propre parc. Bien entendu, il vous faudra monter des infrastructures, veiller au bien-être de vos dinosaures et visiteurs, mais aussi assurer les fouilles et recherches diverses au bon développement du parc. Là-dessus, rien de bien nouveau comparé à son prédécesseur. Malgré tout, il existe bel et bien quelques modifications et nouveautés apportées avec ce deuxième opus. Tout d’abord, on notera un nouveau mode de jeu disponible à l’écran des menus sur lequel nous allons passer directement : Théorie du Chaos. Ce mode développé pour Jurassic World Evolution 2 vous propose de retracer l’historique cinématographique de la franchise avec une mission dédiée pour chaque film. Chacune possède son propre degré de difficulté et va crescendo de Jurassic Park à Jurassic World: Fallen Kingdom. En dehors ce ça, on retrouve les classiques modes Défis, Bac à Sable et, bien évidemment, une campagne qui vous enverra aux quatre coins du monde.
D’ailleurs, parlons de cette campagne. On pouvait reprocher à Jurassic World Evolution son manque de diversité avec, en finalité, toujours la construction d’un parc sous contraintes. Avec Jurassic World Evolution 2, Frontier Development a tenté de corriger le tir pour un résultat… mitigé ! Certes, le mode campagne vous proposera bel et bien de la diversité dans ses missions, ses environnements mais passe complétement à côté de son sujet de base : construire et gérer un parc. C’est assez cocasse de voir cet aspect totalement balayé d’un revers de main alors qu’il était l’élément central du premier volet. À la place, la campagne se concentre sur les coulisses de Jurassic World. Vous devrez mener des équipes de chercheurs un peu partout sur le globe, responsables de différentes réserves à dinosaures possédées par InGen. Chaque mission vous proposera de vous familiariser avec quelques éléments de gameplay mais ne vous demandera jamais de construire un parc de A à Z. On appréciera néanmoins une plus grande mise en scène que par le passé. En plus de cinématiques en artworks du plus bel effet, certaines cinématiques in-game viendront agrémenter vos missions. Là-dessus, Jurassic World Evolution était relativement assez pauvre. Si la campagne est loin d’être trépidante, elle a tout de même le mérite de nous proposer un peu de diversité en vous proposant de prendre possession d’une équipe de gardes pour parcourir la réserve, prendre des dinosaures en photo ou encore de traquer un carnivore dans un petit jeu de piste.
Un gameplay complexifié
Son ainé ayant été jugé un poil trop simpliste, Jurassic World Evolution 2 apporte avec lui quelques nouveautés et changements dans son gameplay. Parmi ces changements, l’arrivée d’une section vétérinaire pour venir épauler les gardes en Jeep et en hélicoptères, unités déjà présentes dans l’opus précédent. Ce nouveau camion blindé sera désormais en charge de la partie santé de vos dinosaures. Déceler une pathologie, administrer des soins ou encore prendre en charge une fracture sur un bloc opératoire, voilà les tâches gérées par votre nouvelle équipe. Si les devoirs de vos unités en hélicos restent inchangés, celles de vos gardes en Jeep ont été repensées avec l’arrivée de la section vétérinaire. Désormais, les équipes en voitures seront chargées de vérifier les comportements de vos dinosaures, colporter leurs besoins et réparer les éventuels dégâts générés par vos dinosaures ou par une tempête. Il faudra donc effectuer des rondes de manière régulières. Pour ce faire, un nouvel élément de gameplay vient faire son apparition, les postes de garde. Il s’agit ici d’une petite guitoune à placer dans vos enclos et qui vous tiendra alerté de ce qui se trame à proximité. Vous pourrez y assigner l’une de vos voitures afin que vos gardes puissent y faire une ronde de manière automatisée et régulière.
Les méthodes d’alimentation des dinosaures ont, elles aussi, été revues. Si les carnivores auront toujours besoin de mangeoires leurs fournissant viande fraîche ou bien des chèvres galopantes, les herbivores n’en auront plus besoin pour vivre. En effet, et ce qui parait plus logique, ces dinosaures pourront désormais manger directement à même le sol ou aux arbres. Il suffit pour cela d’instaurer la végétation souhaitée par race dans vos enclos. Certains se contenteront d’herbe quand d’autres demanderont des fruits ou encore des graines. Bien qu’il faille des fois agrandir la surface de vos enclos pour que vos animaux aient la quantité de nourriture suffisante, ce nouveau système paraît infiniment plus logique et on a du mal à comprendre pourquoi n’y avoir pas pensé dès Jurassic World Evolution.
Si Jurassic World Evolution 2 apporte quelques bonnes idées, il en complexifie d’autres inutilement, à l’image des dépenses en matières énergétiques et en essence. Effectivement, il faudra de manière régulière attribuer de l’argent dans ces ressources sous peine de voir vos infrastructures sous-alimentées et vos équipes d’interventions clouées au sol. Si la chose venait à se produire et que vos dépenses sont au rouge, vous pouvez vous attendre au Game Over sous peu. Fort heureusement, vous pourrez investir dans les bonnes vieilles centrales électriques à un moment donné, ce qui allège un peu la chose. Une bonne idée sur le papier, le management du staff scientifique nous laisse en demi-teinte. L’idée de recruter, former et employer vos scientifiques à la création de vos dinosaures est intéressant en soi mais malheureusement, le système s’avère peut-être un poil trop poussif. On fera appel à eux pour tout et n’importe quoi allant de la fouille de fossiles à l’incubation de vos dinosaures comme cité plus haut. On vous demandera aussi, désormais, de choisir le comportement de vos animaux au premier tiers de la création, les scientifiques étant toujours sollicités. Recrutables depuis le centre de contrôle, vous pourrez passer en revu les compétences diverses des candidats avant de les embaucher. Chaque scientifique possède un certain nombre de points de compétences dans les domaines de la Logistique, Génétique et du Bien-Être, ainsi que des caractéristiques et son coût sur vos finances par minute. Utiliser vos scientifiques pour des tâches entamera sa barre de productivité au fur et à mesure. Arrivé à ses limites, un scientifique aura besoin de vacances sous peine de se mettre en colère et d’être de moins en moins performant. Il faudra donc penser à créer un poste de gestion de ressources humaines afin de congédier vos employés. Chaque scientifique ayant son propre niveau de départ, il sera aussi possible de les former pour leurs octroyer quelques points de compétences supplémentaires.
Avoir introduit la possibilité d’engager des scientifiques donne la sensation d’humaniser un tantinet votre parc. Cependant, la formule nous laisse un peu sur notre faim. Pourquoi ne pas avoir poussé la logique jusqu’au bout avec la possibilité d’en faire de même sur les autres rôles tels que des gardes et agents d’entretien, ce qui aurait pu avoir comme conséquence la rapidité et efficacité de vos équipes sur le maintien de l’ordre et la bonne tenue de vos structures ? Si ce n’est pas encore dans les cartons pour une éventuelle extension, il serait intéressant que Frontier Development se penche sur la question, peut-être pour un épisode futur. D’autres features seraient elles aussi les bienvenues comme, pourquoi pas, la possibilité de lancer des campagnes publicitaires afin d’influer sur le taux de fréquentation de votre parc. Cette feature était disponible dans Jurassic Park III: Park Builder sur GBA, il est surprenant que cela n’ait jamais été reproposé par la suite.
Le même en mieux ?
Techniquement, Jurassic World Evolution 2 n’affiche pas une révolution comparé à son aîné. Néanmoins, le titre apporte tout de même de petites améliorations à commencer par les dinosaures eux-mêmes. Certaines espèces ont eu le droit à quelques retouches, à l’image du Tyrannosaurus Rex dont l’esthétique se rapproche un peu plus de ceux de la franchise cinématographique. Les animaux ont également été agrémentés de nouvelles animations et interactions entres eux, renforçant leur crédibilité et réalisme. Les environnements proposés sont également plus diversifiés, embarquant avec eux leurs végétations et événements climatiques qui leurs sont propres. Ainsi, terminé l’exclusivité aux jungles verdoyantes des îles sud-américaine, vous pourrez désormais composer avec le désert du Nevada, les steppes eurasiennes ou encore les campagnes tempérées du Royaume-Unis ou de l’Allemagne. Pour le coup, la mention Jurassic World prend tout son sens.
On appréciera également l’intégration d’éléments issus de Jurassic Park directement dans le jeu de base et non plus au travers d’un DLC comme il fut le cas pour le premier opus. Néanmoins, la générosité semble avoir ses limites, certains éléments ayant été caviardés et d’autres re-designés pour un rendu un poil moins convaincant. C’est un peu dommage. Malgré cela, Jurassic World Evolution 2 affiche un quasi sans faute, pratiquement supérieur en tous points à son aîné. Le tout toujours servit avec les thèmes mythiques de John Williams, certains réarrangés par les équipes de Frontier Development sans jamais faire offense au compositeur et à l’esprit de la saga. Tout comme dans le premier volet, on retrouve des doublages de qualités avec très souvent les doubleurs originaux des films à l’exception de quelques uns tel que notre bon Ian Malcom, originellement doublé par Richard Darbois dans Jurassic Park, Le Monde Perdu et Jurassic World: Fallen Kingdom.
Verdict : 8/10
Si vous êtes un fan de Jurassic Park ou plus généralement des jeux de gestion, vous ne pouvez pas passer à côté de Jurassic World Evolution 2. Certes, peut-être moins poussé qu’un RollerCoaster Tycoon, Jurassic World Evolution 2 ne vous empêchera pas de passer un bon moment à condition de ne pas être hermétique aux thématiques de Jurassic Park. Hormis un mode campagne un poil soporifique et une utilisation peut être trop fréquente de l’unité scientifique dans son gameplay, Jurassic World Evolution 2 s’avère supérieur à son prédécesseur sur de nombreux points avec un gameplay et des possibilités agrémentées. À l’image du premier opus, il faudra probablement compter sur une petite vague de DLC mais en l’état, rien ne manque dans l’édition de base pour vraiment apprécier ses heures à construire et donner vie à son parc.
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