Développé par les esprits malades (et canadiens) de chez Necrophone Games, Jazzpunk est un jeu sorti à l’origine sur PC, il y a deux années de cela. Si l’on vous dit que le titre est édité par Adult Swim Games, cela ne vous dira peut-être rien. Pourtant, Adult Swim n’est autre que la tranche dite mature de la chaîne de télévision Cartoon Network. C’est grâce (ou à cause, c’est selon) à ce label si particulier que des séries gores, violentes, et/ou extrêmement crues ont pu voir le jour. Parmi elles : Robot Chicken, Family Guy, American Dad, ou encore l’incontournable Aqua Teen Hunger Force. Maintenant que vous savez cela, vous devriez un peu mieux cerner le background de ce fameux Jazzpunk.
Tout d’abord, soyons clairs : si vous avez connu la version PC, cette itération dite « Director’s Cut » n’apporte absolument rien de plus. Concrètement, cette version PS4 tourne à 30 images/seconde (contre 60 sur la « vieille » version PC), le jeu est toujours intégralement en anglais, et l’on bénéficie de toujours aussi peu de réglages dans le menu Options (impossible de régler le volume sonore par exemple, et au vu des musiques imposées c’est un sacré défaut, vous pouvez nous faire confiance !). La seule réelle différence avec l’opus originel réside dans son mode multijoueur local. En effet, ce mode très secret (qui est en réalité disponible dès le menu principal du titre) avait beaucoup plu à la communauté PC à l’époque. Wedding Qake (c’est son nom) revient donc ici dans un segment à part entière, jouable à 1, 2, 3, ou 4 sur le même canapé. De quoi endiabler vos soirées, surtout si vos convives apprécient les parodies déjantées de Quake, version mariage…
Outre ce mode fun à souhait, il faut bien avouer que le coeur du jeu réside dans son mode solo. Nous aurions pu l’appeler « mode Histoire », mais au vu de l’intrigue proposée, ce serait quelque peu incongru. Pour résumer, dans Jazzpunk vous incarner Polyblank, une sorte de robot mi-agent secret, mi-Pierre Richard. Rien de surprenant, rassurez-vous, d’autant que le jeu ne comporte (presque) aucun être humain. Les fans de Bender apprécieront. Nous voici donc dès le début du jeu dans le bureau de notre patron, car celui-ci nous briefera avant chaque mission. Un peu de parlotte qui n’a ni queue ni tête, un peu de pilules pas très catholiques à avaler, et nous voilà propulsé directement sur le terrain. Et si les deux ou trois premières minutes du titre vous sembleront peut-être étranges, c’est réellement en commençant cette dite première mission que vous comprendrez à quel jeu vous avez affaire.
Quoique le terme « jeu » est peut-être un brin exagéré là encore… Prenant place dans des sixties parfois étranges (« Normal ! », diront les plus anciens), Jazzpunk est en réalité un melting-pot de blagues extrêmement potaches (en plus d’être très nombreuses). Il est d’ailleurs primordial que le jeu est intégralement en anglais ; c’était déjà le cas de la version PC, et à vrai dire il semblerait que les développeurs n’aient absolument pas l’intention de traduire le soft dans notre si belle langue. Pas que cela risquerait de bloquer votre avancée dans l’aventure, non. Les missions s’enchaînent sans aucune difficulté, sans barre de vie, de véritables ennemis, ni même de véritable gameplay (!). Mais Jazzpunk étant finalement un recueil de jeux de mots tous plus barrés les uns que les autres, mais aussi et surtout de références à la culture populaire de ces 30 (voire 50) dernières années, l’ensemble pourra sans aucun doute paraître imbuvable (et/ou inutile) à un anglophobe. Les joueurs étant à l’aise avec la langue de Shakespeare, eux, auront déjà beaucoup plus de facilité à comprendre ce qu’il y a à comprendre… Si tant est qu’il y ait quoique ce soit à comprendre, justement.
Cette avalanche de boutades a de quoi faire sourire, il est vrai, mais pourra tout autant irriter. En effet, lorsque l’on joue à Jazzpunk, on finit par se dire que tel ou tel objet n’est là « que » pour la vanne. C’est clairement dommageable, car en parallèle à ça, nous vous le disions plus haut, le jeu en lui-même n’a que très peu d’intérêt. Ainsi, si votre humble serviteur s’est fendu la poire durant quelques heures face à ce projet des plus étranges, il est ici plus que jamais nécessaire de rappeler qu’un avis reste subjectif. Dans cette optique, retenez bien que ce qui nous a fait rire pourra tout aussi bien vous laisser indifférent.
Maintenant que la précision est faite, sachez que le jeu ne vaut quasiment que pour son côté décalé, ses easter eggs à foison, et ses trophées PSN que l’on débloque avec une simplicité déconcertante. Sans oublier le fameux mode Wedding Qake, bien évidemment. Concernant la durée de vie, il ne vous faudra hélas pas plus de 2 à 3 heures pour finir les quelques chapitres proposés par ce Jazzpunk au pourtant fort potentiel. Sa direction artistique, selon nous, apparaît également comme étant un bon point. Là encore, ça plaira ou ça ne plaira pas, mais les influences sont nombreuses et vous feront parfois esquisser un sourire un brin démoniaque. Sourire qui disparaîtra sans aucun doute quand vous verrez que le soft estampillé Adult Swim est vendu la coquette somme de 14,99 $. Oui car, comme si ça ne suffisait pas, le jeu n’est pour le moment disponible qu’Outre-Atlantique, sur le PlayStation Store US/Canadien. Peu pratique, là encore, pour motiver les plus indécis.
Verdict
Que retenir, donc, de ce « jeu » ultra satirique dénommé Jazzpunk ? Premièrement, notons que cette édition console, en dépit de son appellation Director’s Cut, n’a pas tellement plus à proposer que son homologue PC, sortie en 2014. Ce n’est pas une grosse tare, mais il est important de noter qu’outre le mode Wedding Qake, les différences ne seront pas flagrantes. Reste donc un jeu extrêmement court, intégralement en anglais, ne disposant pas de mixage sonore personnalisable, vendu une quinzaine d’euros, et indisponible en Europe… Le constat est peu flatteur, nous vous l’accordons. Mais pour les tranches de rires que ce Jazzpunk nous procure, ou tout simplement en raison de ses innombrables références (des Tortues Ninja à Shining, en passant par James Bond, Frogger et Las Vegas Parano), nous ne pouvons décemment pas le sanctionner pour ce qu’il n’est pas. Non, Jazzpunk n’est pas réellement un jeu, c’est surtout du grand n’importe quoi, à base de pigeons et de camions Citroën. Et ça, on aime !
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