Sorti initialement sur PS3 et PSVITA il y a un an au Japon, J-Stars Victory VS + fait partie de ces jeux que l’on n’aurait jamais pu espérer voir débarquer en version européenne il y a quelques années de ça. Inutile de préciser à quel point les joueurs furent ravis lorsque Bandai Namco a annoncé la localisation du titre avec quelques ajouts en prime et une version PS4 exclusive aux territoires occidentaux. Reste à voir maintenant si le titre mise uniquement sur le fan-service grâce à un roster des plus alléchants ou s’il tient vraiment la route une fois la manette en mains.
Kamehameha VS Rasengan
Lorsque l’on évoque J-Stars Victory VS + entre joueurs bercés par les différentes figures qui font tout le charme du titre, on remarque très vite une sorte de pétillement dans le regard et un brin d’excitation dans la discussion. Rien d’étonnant à cela quand on sait que les quelques titres cross-over mettant en scène diverses stars du célèbre recueil japonais (le Shonen Jump) n’ont jamais réussi à traverser les frontières nippones en dépit des nombreuses demandes des fans. Alors forcément, lorsque Bandai Namco a annoncé la sortie du titre en France dans une version proposant un nouveau mode de jeu ainsi qu’une version PS4, il fut difficile de cacher son enthousiasme. Car si J-Stars Victory VS + ne prétend pas au titre d’excellent jeu comme le laissait paraître la version japonaise du soft, une chose était sûre : C’est un jeu incontournable pour tout amateur des licences représentées, pour peu que l’on passe outre ses quelques défauts.
Avant tout, faisons le point sur la nouveauté de cette version occidentale. Le « + » venant agrémenter le titre japonais trouve ici légitimement sa place, puisque nous avons la chance de trouver dans J-Stars Victory VS + un mode arcade relativement complet. Ce n’est clairement pas l’argument de vente le plus pertinent qui soit, mais cet ajout a largement le mérite d’exister et permet de prolonger la durée de vie du titre qui, de base, est déjà très impressionnante. Il faut dire qu’avec un mode Aventure-J faisant office de mode histoire, un mode Route de la Victoire et les habituels modes Combat libre et Combat en ligne, il y avait déjà de quoi faire. Ainsi, ce mode Arcade nous permet d’affronter 6 équipes construites autour d’un même thème. Chaque thème n’aura pas la même difficulté, aussi il faudra débloquer les plus ardus en faisant ses preuves dans ceux déjà disponibles. Le but étant, bien évidemment, de se débarrasser des 6 combats en réalisant le meilleur temps possible. On lui préférera les deux autres modes de jeu prévus pour jouer en solo, mais il a l’avantage de proposer un challenge de taille lorsque la difficulté devient plus élevée.
Le mode Aventure-J est donc le mode ayant le plus retenu notre attention durant notre période de test. Il propose aux joueurs d’embarquer pour 4 aventures, offrant chacune la possibilité d’incarner une équipe différente… bien qu’au final le background reste le même. Un gigantesque tournoi est organisé dans le monde du Jump et nos héros préférés ont tous une bonne raison de répondre présent. Dans le cas de Naruto par exemple, son mentor (Kakashi) lui présentera ce tournoi comme une mission à mener à bien puisque Sasuke a également décidé d’y participer. Vous l’aurez compris, la trame de fond n’est pas bien passionnante, les motivations des divers protagonistes sont de simples prétextes pour justifier leur présence et pourtant, la sauce prend plutôt bien une fois les premières minutes de jeu passées. En effet, à bord d’un navire que l’on pourra améliorer au fur et à mesure de l’aventure, et ce, afin de traverser des zones inaccessibles auparavant, on explore la map à la recherche de reliques. Ces dernières sont à récolter afin de devenir le grand gagnant du tournoi. Mais la tâche sera plus ardue qu’il n’y paraît. Ainsi tout au long de nos pérégrinations, on rencontrera des dizaines de personnages cultes qui nous proposerons des quêtes annexes. Généralement, il s’agira de trouver un objet en particulier ou de prendre part à un combat. Rien de réellement excitant dans le fond, mais le plaisir de parcourir ces univers qui nous sont si chers est bien présent. Bien que les dialogues soient généralement vides de sens, ils ont au moins le mérite de retranscrire parfaitement les attitudes et caractères des personnages en question. D’ailleurs il faut souligner qu’ils sont entièrement traduits en français, ce qui rend le jeu accessible à tout le monde. Un véritable atout pour ce J-Stars Victory VS + quand de plus en plus de titres nippons sortent dans nos contrées sans une once de traduction française malgré une forte demande des joueurs.
Quand le fun prend le dessus sur l’aspect technique
Afin de plaire à un public aussi varié que celui des licences représentées à travers son roster, J-Stars Victory VS + se devait de proposer un gameplay facile d’accès et efficace, tout en proposant une palette de coup assez large afin de couvrir au mieux toutes les techniques des personnages clés. On trouve ainsi un système de coups faibles/coups forts qu’il sera possible de combiner afin de réaliser des combos dévastateur et un système de garde/parade/esquive auxquels s’ajoutent la possibilité de récupérer son énergie/ki/chakra/cosmo/etc. Ces derniers sont la clé pour réaliser des mouvements spéciaux comme une esquive ou encore une attaque spéciale. Chaque personnage en possède deux, en plus de son attaque ultime qui se déclenche à l’aide du Final Burst, activable lorsque l’icone apparaît à l’écran et après avoir flanqué une jolie rouste à son adversaire. Rien de très original dans les faits, mais nous ne lui demandions pas vraiment plus.
En revanche, c’est en combat que les faiblesses du titre viennent réellement pointer le bout de leur nez. En effet, ces derniers, bien que très dynamiques, peuvent très vite devenir brouillon lorsque plus de deux personnages s’affrontent dans votre champ de vision proche. Avec des environnements et décors destructibles en partie, il suffit que l’action devienne un peu soutenue pour que l’on ne comprenne plus grand chose à ce qu’il se passe. De plus, les personnages bénéficient d’un temps d’immunité lorsqu’ils se relèvent ou se sont pris un certain nombre de coups. Ce qui semble tout à fait logique au premier regard, mais peut vite devenir handicapant lorsque l’on ne sait pas comment le gérer. Ainsi, lorsque l’on mettra un adversaire à terre, on ne pourra pas toujours achever notre assaut par une technique spéciale. Ce qui est encore plus frustrant, c’est que ce temps d’immunité s’avère vraiment trop long et ruine un peu le rythme endiablé de certaines joutes. Cela ne casse pas non plus le plaisir de jeu, car une fois que l’on connait précisément le timing, on s’organise généralement afin de préparer ses prochaines attaques ou une retraite pour récupérer un peu d’énergie.
Enfin, peut-on évoquer la réalisation technique un peu bancale en tant que défaut, quand on sait que cette version PS4 n’a subi aucun lifting et qu’elle justifie sa présence uniquement pour remercier les joueurs français (dans notre cas) de leur patience ? Il est vrai que même pour une PS3 en fin de vie, les graphismes peuvent laisser à désirer, bien que la modélisation des personnages soit très fidèle et que l’on retrouve même les poses les plus cultes de nos héros favoris. Plus de détails concernant les modèles 3D auraient été les bienvenus. De même qu’un aspect Cel-shading du même acabit que celui du sympathique opening qui ouvre le jeu aurait été des plus appréciables. Cependant, on ne joue pas à J-Stars Victory VS + pour s’en prendre plein les yeux, et là où le titre pêche il gagne en fun, notamment en multijoueur. Enfin presque, car si le jeu en ligne est de qualité, le jeu en écran splitté voit l’écran rogné par une partie du HUD. Peu pratique quand on ne possède pas un grand écran, la lisibilité des combats en prend un coup, et cela ne s’arrange pas avec le côté un peu trop fouillis de ces derniers.
J-stars Victory VS + parvient quand même à tirer son épingle du jeu grâce à son roster de qualité, quoi qu’un peu étrange sur certains aspects (Pourquoi le très apprécié Allen Walker n’est disponible qu’en personnage de soutien quand Boa Hancock est disponible en tant que personnage de combat ?). En effet, qui n’a jamais rêvé de voir Goku combattre aux côtés de Jonathan Joestar, ou encore monter une équipe composée de Madara Uchiha et Vegeta ? Avec 11 arènes issues des environnements les plus connus (Konoha, la planète Namek, le Sanctuaire d’Athena) et des musiques composées pour l’occasion mais qui collent à merveille avec les affrontements, le dépaysement est total et on voit mal un amateur de licences du Jump être déçu. Surtout quand le contenu est assez massif pour un jeu du genre, avec un sacré nombre de personnages à débloquer, cartes à échanger contre des pièces pour personnaliser ses decks et pimenter les batailles, ou encore des objets à acheter pour le mode Aventure-J.
Verdict : 7/10
Bonne pioche pour ce J-Stars Victory VS + qui parvient habilement à compenser ses défauts techniques par un gameplay facile d’accès mais pas pour autant abrutissant. Les licences représentées dans ce titre seront le principal moteur d’achat du jeu, et on ne pourra que conseiller aux amateurs de se ruer dessus afin de profiter du premier réel crossover mettant en scène les plus grandes stars du Shonen Jump. On aurait aimé que le mode multijoueur local soit plus adapté, car on comprend difficilement le parti pris qu’est de rogner une partie de l’écran en faveur du HUD. Au final on se retrouve avec un jeu accrocheur qui devrait vous occuper une partie de l’été. Notez que le jeu est sorti sur PSVITA, PS3 et PS4 avec la fonctionnalité Cross-save. L’occasion de commencer sa partie chez soi sur PS4 et de la continuer sur le chemin de vos vacances en embarquant la portable de Sony qui s’en sort avec les honneurs malgré une réalisation légèrement en deçà de ses soeurs.
Saturnin Grosac
23 juillet 2015 at 12 h 01 minJe te trouve extrêmement gentil. Personnellement, je l’ai acheté et échangé très vite, malgré le fait que je sois un bon fan du Jump. Les combat manquent de dynamisme, la jouabilité et bordélique, le système de level up est incompréhensible. Bref, un jeu pensé pour des fan boys non regardant sur la qualité qui sera très vite oublié.