Les jeux de gestion, ce n’est pas ce qui manque sur les plateformes de ventes : Planet Coaster, RollerCoaster Tycoon, Tropico, Frostpunk, Surviving Mars et on en passe, tant la liste constituerait un article à elle toute seule. À cela, on peut tout de même ajouter le titre de Grizzly Games, Islanders, qui vient de s’offrir un portage sur Switch ainsi que les machines de Sony et Microsoft. Conjuguant gestion et minimalisme, votre fidèle servante est partie à la conquête de nombreuses îles pour décortiquer Islanders Console Edition.
Test réalisé sur PS5 grâce à une copie numérique (PS4) envoyée par l’éditeur
Minimalist islands
Prenant le contre-pied de la plupart des jeux de gestion qui se veulent au plus proche de la réalité, Islanders Console Edition opte pour du minimalisme, aussi bien dans son gameplay que dans sa direction artistique. Pour commencer, sachez que le soft de Grizzly Games propose deux modes de jeu : record et libre. Dans ce dernier, vous pourrez coloniser des îles sans contraintes de temps ou d’objectifs. Mais le sel de l’aventure réside bien dans le mode record, qu’on se le dise tout de suite.
En record, les joueurs sont amenés à découvrir de nombreuses îles, à la configuration environnementale totalement différente les unes des autres. On passe aussi bien d’un îlot forestier à une zone avec des parcelles importantes de sable. Rappelons que celles-ci sont générées de façon procédurale, d’ailleurs. L’objectif étant de toujours poser des bâtiments et d’engranger un certain nombre de points pour débloquer une nouvelle construction par la suite. Disons 50 points pour votre premier défi. Vous l’aurez deviné, le tout monte crescendo et la difficulté est elle aussi progressive puisque les objectifs vous demandent d’obtenir de plus en plus de points. Par exemple, en débutant votre partie sur la première île, vous devrez choisir entre des habitations ou un plan agricole. En sélectionnant l’un ou l’autre, vous aurez accès à des bâtiments qu’il faut positionner avec stratégie. Chacune de ces constructions vous octroie des points : en positionnant un centre-ville près d’un phare, vous obtiendrez 24 points. En plaçant un manoir ou une maison près de ce centre-ville, vous aurez alors 12 points, par exemple. Et ainsi de suite. Notez également que le positionnement de vos constructions peut jouer en votre défaveur : en mettant un centre-ville juste à côté d’un autre, vous perdrez plus de points que vous n’en gagnerez. Certains bâtiments ne faisant pas bon ménage avec d’autres. Il est donc impératif d’anticiper et aménager au mieux l’île dans sa globalité.
Si vous ne parvenez pas à obtenir le montant de votre premier objectif ou des suivants, vous n’aurez pas accès à de nouvelles constructions et vous perdrez la partie. En revanche, à un certain moment, vous pourrez partir explorer une nouvelle île et commencer votre nouveau processus de colonisation, à partir du dernier défi de points. De ce fait, vous pouvez tout aussi bien rester 5 minutes sur la même île que 15. C’est au joueur de décider s’il passe à la suite ou non.
Si le gameplay de Islanders Console Edition se veut assez simple à maîtriser, il ne reste qu’il demandera pas mal de concentration aux joueurs puisque les objectifs de points, en mode record, exigent de la logique et de la stratégie. D’autant plus que les développeurs de chez Grizzly Games ont pimenté l’expérience en ne proposant que des îles, vous l’aurez compris depuis le début de cet article et au titre du jeu. Ainsi, par définition, le tout se joue sur une parcelle de terre toujours relativement étroite et petite. Il convient donc d’anticiper et de penser à l’espace disponible pour la suite des objectifs. Ne vous fiez pas aux premières minutes de jeu sur une île : cela semble assez enfantin mais ça se corse au fur et à mesure que les défis de points deviennent plus importants.
Il n’y a pas à dire, l’ensemble fonctionne très bien et on se prend au jeu assez rapidement. On a pris du plaisir à enchainer les îles afin de découvrir les meilleurs combinaisons en terme de positionnement d’une île à une autre et d’un objectif à un autre. La variété des environnements permet de ne pas ressentir tant de lassitude qu’on pourrait le croire, et ça c’est un bon point. En revanche, niveau constructions, on aurait aimé encore plus de diversité, notamment pour les bâtiments basiques, et dès les premières minutes de jeu.
Un city-builder apaisant
Ce qui ressort principalement de notre expérience sur le soft est surtout l’aspect très apaisant de ce titre. Oui, on vous l’a dit plus haut, Islanders Console Edition propose de la difficulté. Or, celle-ci est progressive, permettant alors aux joueurs d’apprendre de leurs erreurs et mieux comprendre les combinaisons efficaces ainsi que les positionnements intéressants. Mais, peu importe le mode de jeu sélectionné, tout est fait pour que ces derniers prennent du bon temps sans s’arracher les cheveux et mettre leurs nerfs à rude épreuve. C’est d’ailleurs tout ce que nous demandions en cette fin d’été et début de rentrée 2021. Car des jeux un peu plus nerveux, il va y en avoir au cours des prochains mois.
Précédemment, nous vous indiquions que la volonté minimaliste d’Islanders transparaissait aussi bien dans le gameplay que dans la direction artistique. Vous avez d’ailleurs dû vous en rendre compte avec les images ci-dessus mais effectivement, la direction artistique ne fait pas dans la fioriture visuelle. Les bâtiments, les îles, l’interface… l’ensemble joue la carte de la simplicité tout en restant dans l’efficacité. Ne vous méprenez pas pour autant, la direction artistique est très plaisante à l’œil grâce à la modélisation des éléments et à la palette de couleurs. La bande sonore respecte ce principe, elle est douce et agréable mais ne restera probablement pas dans les annales en revanche.
Ayant joué à Islanders Console Edition sur PS5 grâce à un code PS4, l’expérience s’est déroulée sans tumultes. Aucun problème technique à l’horizon, le soft tourne avec fluidité et rapidité. Notez que le jeu est vendu pour moins de 5 euros sur le PlayStation Store et pèse moins de 300 Mo sur la machine. Coût réduit, poids léger sont donc au rendez-vous pour un jeu qui se veut aussi apaisant qu’agréable pour les yeux et les oreilles. Les amateurs de city-builder devront par contre composer avec l’absence de réalisme poussée du soft s’ils veulent découvrir Islanders. Les nouveaux venus sur le genre y trouveront rapidement leurs marques, sans même avoir eu le besoin de poser leurs mains sur un city-builder ou jeu de gestion auparavant. Un jeu pour tous, donc.
Verdict : 7/10
Loin d’être le city-builder immanquable de l’année 2021, qu’on se le dise franchement, Islanders Console Edition est un jeu de gestion stratégique plaisant à découvrir. Jouant la carte du minimalisme et de la simplicité, que ce soit via son gameplay ou sa direction artistique, il ne manque pas d’une certaine difficulté et de challenge. Accessible à tous les joueurs, il se peut qu’Islanders réussisse à vous envoûter pendant quelques heures de jeu, avant d’attaquer les AAA annoncés pour ce dernier trimestre de l’année, comme ce fut le cas pour nous.
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