Ayant réussi à récolter plus de 2 millions de dollars grâce à sa campagne Indiegogo pour son lancement officiel sur consoles et PC en 2019, le soft de Lab Zero Games, Indivisible, s’est récemment exporté sur Nintendo Switch. Sorti en pleine période de confinement sans même une annonce préalable teasée pendant des semaines comme le veut normalement la tradition marketing vidéoludique, le titre indépendant du studio californien en a (encore) attiré plus d’un. La rédaction s’est bien entendu replongée dans le titre, après l’avoir parcouru sur PlayStation 4, pour révéler si oui on non la mouture Nintendo Switch est indivisible du succès déjà connu par le titre.
Test réalisé sur Nintendo Switch grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
Ajna & Co’
Impétueuse. Courageuse. Vaillante. Combattante en herbe, Ajna est la protagoniste de l’aventure Indivisible. Habituée à s’entraîner tous les jours avec son père Indr dans son petit village, les choses tournent rapidement au vinaigre alors que tout semblait se dérouler comme d’habitude. En effet, le village est attaqué par une entité maléfique répondant au nom de Ravannavar. Alors que cet événement vient chambouler la vie de cette jeune fille, elle fait montre de courage et décide de partir se venger à travers des contrées aussi dangereuses que charmantes. Heureusement, elle n’est pas seule et peut compter sur de nombreux autres personnages qu’elle rencontrera au fil de ses aventures. Aspirés par l’esprit d’Ajna, appelés alors Incarnations, ils deviennent ainsi des combattants et des alliés de taille aux multiples capacités. Ne dit-on pas que l’union fait la force, après tout ?
C’est d’ailleurs avec grand plaisir que l’on découvre les nouveaux personnages et combattants au fil des 20 heures que demanderont le soft pour être terminé. D’ailleurs, si le synopsis de base est relativement court à expliquer (les quelques lignes ci-dessus en témoignent), le scénario du jeu tend à s’étoffer au fur et à mesure des explorations et niveaux découverts. Par exemple, on accède progressivement au background narratif de certains personnages et on se plaît à se constituer une petite famille aussi hétéroclite que charmante et inspirante. Ce n’est donc pas simplement l’histoire d’une jeune fille, non, c’est l’histoire d’un groupe qui… devient indivisible (oui on a pas pu s’en empêcher).
Pour revenir quelques instants sur la composition de l’équipe d’Ajna, il convient de savoir que chacun possède un rôle qui lui est propre, soit archer, guerrier, soigneur etc., et deux ou trois capacités spécifiques. Ils profitent également de leurs propres traits de personnalité, ce qui est assez bien écrit et sincèrement amusant par moments. Mention spéciale à Razmi, la chamane du groupe. Autant vous prévenir tout de suite, le roster de personnages à débloquer est relativement étendu, avec notamment 20 Incarnations possibles, et c’est toujours réellement efficace. On prend beaucoup de plaisir à découvrir leurs capacités et à s’essayer à diverses compositions d’équipe pour trouver celle qui fera mouche en fonction de la situation rencontrée. C’est également bien amené au niveau de l’histoire. Chapeau bas à l’équipe de développement sur ce point.
Bien entendu, Indivisible, ce n’est pas simplement l’idée de composer une équipe et une petite famille. C’est beaucoup plus que cela tant le soft s’inspire de nombreux types de gameplay pour en proposer un des plus efficaces et plaisants à jouer.
Un syncrétisme pour une perle indé’
Ce qui fait la force et tout l’intérêt du titre de Lab Zero Games réside dans son gameplay. Mélange de plusieurs genres, les développeurs se sont fortement inspirés des metroïdvania et des platformers 2D pour concocter la recette Indivisible. En effet, tout au long de l’aventure, nous sommes amenés à explorer divers niveaux quelque peu labyrinthiques, demandant nécessairement des capacités spéciales afin de résoudre les phases de plateforme et de puzzle. Au début, nous avons ainsi accès au dash et au wall jump, ce qui tend à être agrémenté ensuite par de nouvelles compétences. D’ailleurs, chaque niveau proposé répond à une escalade certaine vers de la difficulté. Heureusement, on est enclin à améliorer nos techniques et on comprend de plus en plus ces phases au fur et à mesure de l’aventure. Il y a un véritable un sentiment de progression. Bien souvent, les phases de plateformes se situent avant un combat, ce qui demande donc de se montrer assez habile durant celles-ci afin de ne pas perdre trop de vie avant la séquence suivante. Au risque, sinon, de recommencer au dernier point de sauvegarde.
Mais ce n’est pas le seul ingrédient intégré au jeu. En plus de cela, en dehors de ces phases d’exploration, le système de combat reprend en grande partie celui typique des RPG avec un accent de « tour par tour » dynamique. Après avoir composé notre équipe de quatre personnages, on se plonge dans les divers combats (moins présents que dans certains autres titres) répondant à une combinaison bien spécifique : chacun d’entre eux se voit attribuer une touche bien particulière. Par exemple, Ajna va être affiliée à la touche A alors que Razmi bénéficiera du bouton X. Possédant de manière systématique trois attaques, il faudra enchaîner les combos avec les divers personnages de votre roster pour faire descendre la barre de vie des ennemis, pouvant se montrer nombreux. Bien évidemment, ces derniers bénéficieront également d’une phase d’attaque et il faudra se protéger en actionnant la touche adéquate au bon moment pour sauvegarder sa jauge de vie. De plus, les attaques et défenses font monter la barre d’Iddhi, située en haut à gauche de l’écran, permettant d’infliger des coups spéciaux au moment voulu ou bien de réanimer les alliés tombés au combat. Un petit plus au gameplay qui rend le tout davantage stratégique, surtout quand on se retrouve en face de boss plutôt coriaces avec beaucoup de PV et que la situation ne semble pas jouer en notre faveur.
Il est aussi possible d’améliorer les attaques et défenses des personnages de deux manières. Principalement en jouant et en les intégrant à l’équipe, puisqu’à l’issue de chaque combat ils gagnent des points d’expérience. Mais ce n’est pas tout puisqu’en ramassant des collectibles ou les Ringsels cachés dans les recoins des niveaux, nous pouvons tout aussi bien augmenter leurs statistiques. Pour ce faire, il est impératif de se rendre dans le For Intérieur d’Ajna, sorte de QG, et parler à Ratna et Mori qui se chargeront de transformer des pierres rouges en améliorations notables pour l’attaque et la défense de l’équipe. Ainsi, si ce méli-mélo de types de gameplay aurait très clairement pu faire du soft une pâle copie sans saveur de certains titres, les développeurs de chez Lab Zero Games ont très bien su doser chaque ingrédient minutieusement pour proposer une recette vidéoludique équilibrée qui charme.
Une mouture Switch indivisible ?
Force est de constater que si l’on apprécie un tant soit peu les directions artistiques typées comics ou mangas, Indivisible tapera forcément dans l’œil des amateurs. Et c’est d’ailleurs ce qui nous a attiré dès le début grâce aux premiers visuels. Une fois le jeu en main, pas de déception à l’horizon. Il n’y a pas à dire, les arrières plans sont de toute beauté et les changements d’environnements, en fonction des niveaux explorés, sont très plaisants. On se retrouve tantôt dans un espace lumineux à l’extérieur, tantôt dans une grotte lugubre et aux multiples dangers sans pour autant perdre d’intérêt pour l’aventure et pour son lore. Ils permettent d’ailleurs de ne pas ressentir de lassitude trop rapidement et nous invitent même à passer toujours plus d’heures sur le soft. L’alternance des plans entre phases de combat, d’exploration, dans le For Intérieur, cinématiques et séquences de dialogues est rudement bien menée et permet de casser la linéarité apparente de l’aventure. Ce n’est pas original mais ça fait le café ici !
On ne va pas se le cacher plus longtemps, le soft est vraiment superbe, que ce soit sur PlayStation 4 ou bien Nintendo Switch. D’ailleurs, la mouture sur le dernier bébé de Nintendo ne souffre pas du traditionnel manque de technique d’autres portages (à l’image de Wolfenstein II: The New Colossus qui n’est vraiment pas appréciable sur cette console). Nous n’avons pas noté d’aliasing, bugs visuels, etc., ce qui est franchement très plaisant. Il aurait été vraiment gênant d’expérimenter des problèmes techniques lors des phases de plateforme, durant lesquelles une petite erreur ou parfois une minute d’inattention peuvent coûter un bon paquet de PV. Que ce soit en mode portable ou sur un écran grâce au dock, le portage est réellement maîtrisé. Indivisible est typiquement l’un de ces jeux dont le portage est tout à fait légitime sur Nintendo Switch, tant il s’adapte parfaitement au format technique de la console. Nous vous conseillerons tout de même de vous équiper d’une manette plutôt que d’utiliser les Joy-Cons de la console si vous voulez gagner en confort et en agilité.
Verdict : 8/10
Sorti de nulle part, ce récent portage du soft de Lab Zero Games sur Nintendo Switch a tout pour convaincre : l’aspect technique ne fait absolument pas défaut au titre et Indivisible se prête très bien au jeu du mode portable/dock. Sans compter la direction artistique et le mélange des genres, entre metroïdvania, platformer et combat RPG au tour par tour, qui font toute la force du soft et devraient d’ailleurs en convaincre plus d’un… si ce n’est pas déjà fait. Une pépite indépendante qu’il convient de découvrir ou redécouvrir !
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