Après une quinzaine d’années d’absence, le chasseur d’artefacts le plus célèbre du septième art s’apprête à faire son grand retour sur nos consoles et PC. Édité par Bethesda et développé par MachineGames (Wolfenstein 1 et 2), Indiana Jones et le Cercle Ancien nous promet une grande aventure dans les années 30, renouant avec l’ambiance de la première trilogie sortie dans les années 80. Un pari réussi ? Notre réponse.
Test réalisé sur PC grâce à une version numérique fournie par l’éditeur.
Indian (à l’ancienne)
Voilà plusieurs années que notre bon archéologue, Indiana Jones, n’avait pas pointé le bout de son fouet. Alors qu’un opus était prévu pour les supports de la septième génération de consoles, avec une sortie planifiée pour coller avec l’arrivée d’Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal, celui-ci fut malheureusement annulé. Depuis, plus de signes de notre bon Indy jusqu’à l’annonce d’un partenariat entre Bethesda et Lucasfilm Games au début de l’année 2021. Nous sommes maintenant à la fin de l’année 2024 et il est enfin là. Indiana Jones et le Cercle Ancien sera officiellement disponible pour tous le 9 décembre (le 6 pour les possesseurs de l’accès anticipé) et notre archéologue est prêt à faire claquer son fouet, le tout saupoudré de son humour caustique.
Dans Indiana Jones et le Cercle Ancien, l’histoire se déroule en 1937, entre les événements des films Les Aventuriers de l’Arche Perdue et La Dernière Croisade. Le célèbre archéologue Indiana Jones se retrouve embarqué dans une quête périlleuse pour découvrir un artefact mythique connu sous le nom de Grand Cercle. Ce dernier est entouré de mystère et est convoité pour son immense pouvoir, capable de bouleverser le destin du monde. Indiana Jones doit affronter Emerick Voss, un archéologue allié au Troisième Reich, qui convoite un artefact mystérieux pour son pouvoir légendaire. Ce périple entraîne Indy à travers des destinations mystérieuses et chargées d’histoire, telles que des ruines submergées, des cryptes anciennes et les vastes étendues du désert égyptien. Accompagné de nouveaux alliés, notamment Gina Lombardi, une journaliste italienne, il doit contrecarrer les projets nazis tout en usant de son ingéniosité, de sa bravoure et de sa maîtrise du célèbre fouet. L’histoire explore des thèmes de mysticisme et de conflits moraux, avec l’humour et le charme classiques qui définissent le personnage d’Indiana Jones.
Chapeau Traveller et Fouet de Cuir
Le gameplay de Indiana Jones et le Cercle Ancien se concentre sur une combinaison d’exploration, d’infiltration et de combats à la première personne, tout en mettant en valeur les outils emblématiques d’Indy, comme son fouet et son revolver. Les environnements semi-ouverts permettent aux joueurs d’explorer des lieux variés tels que des temples oubliés et des catacombes antiques, avec une certaine liberté pour trouver des secrets et des objets cachés, bien que le titre conserve une certaine linéarité. Bien entendu, Indy devra se confronter à des énigmes conçues pour évoquer les défis intellectuels typiques de la saga. Si les casse-têtes proposés par MachineGames épousent avec brio le style de ceux proposés dans les films originaux, on regrette néanmoins une trop grande simplicité avec peu ou pas de conséquences en cas d’échec.
Afin de pouvoir parcourir les environnements sans trop attirer les soupçons des fascistes italiens ou bien des nazis, notre bon Docteur Jones pourra avoir accès à un déguisement en adéquation avec les contrées explorées, ce qui lui permettra de pouvoir se balader librement à condition de ne pas éveiller les soupçons. Cependant, certaines zones restent interdites d’accès, et il faudra faire preuve de furtivité pour pouvoir s’infiltrer sans alerter la garde. Plusieurs objets sont mis à disposition du joueur afin de pouvoir créer des diversions ou bien assommer un adversaire par-derrière, ainsi qu’un level design permettant de se faufiler et contourner les ennuis. Si vous êtes repéré et qu’un garde sonne l’alerte, vous pourrez, au choix, tenter de prendre la fuite ou bien de mettre KO vos adversaires.
Les combats peuvent se faire de deux manières, par le biais d’armes à feu ou de mêlée. Malheureusement, aucune option ne s’avère pleinement satisfaisante. Les combats à mains nues ou à l’aide d’un objet sont très vite brouillons, la faute, entre autres, au système de stamina qui s’épuise vite. Quant aux joutes à l’arme à feu, elles s’avèrent punitives, avec un risque de succomber très rapidement. De plus, Indy ne peut transporter avec lui d’autres armes que son revolver de base, uniquement utilisable avec son accoutrement initial. Il est possible de ramasser les armes de vos ennemis, mais ces dernières possèdent un nombre de cartouches très limité et sont lâchées dès que notre héros s’accroche à un rebord, une échelle ou utilise son fouet pour se hisser ou se balancer d’une plateforme à l’autre. Puisque nous évoquons le fouet, parlons-en ! Le fouet d’Indiana Jones est un élément central du gameplay, offrant une polyvalence qui va bien au-delà de son rôle emblématique dans les films. Il est utilisé pour résoudre des énigmes, comme activer des leviers ou atteindre des plateformes inaccessibles. En combat, le fouet sert à désarmer des ennemis ou à effectuer des attaques rapides, bien qu’il manque parfois de précision, rendant son utilisation moins satisfaisante dans les situations de mêlée. Il devient également un outil indispensable pour traverser les environnements semi-ouverts du jeu, permettant au joueur de franchir des gouffres ou de grimper à des hauteurs autrement inaccessibles.
En explorant les alentours, Indiana pourra mettre la main sur des ouvrages qui lui permettront d’améliorer ses capacités, comme la stamina, la précision, la force, l’utilisation de son fouet et autres. Pour pouvoir améliorer ces dites capacités, il vous faudra dépenser des points d’exploration que vous récolterez en mettant la main sur des trésors ou bien en prenant en photo des œuvres et sites historiques. Cela encourage à prendre le temps de découvrir des passages alternatifs et des zones cachées, malgré la progression plutôt linéaire du jeu.
Je suis comme la poisse, j’arrive là où on ne m’attend pas.
De façon globale, il serait mentir de dire qu’Indiana Jones et le Cercle Ancien ne réussit pas à retranscrire l’atmosphère de la première trilogie, et plus précisément du premier (L’Arche Perdue) et du troisième (La Dernière Croisade) opus. Là-dessus, MachineGames et Bethesda ont fourni un travail plus que convaincant avec, en plus, le retour de Richard Darbois dans le rôle d’Indiana Jones pour ce qui est de la version française. Le titre nous transporte à différents endroits à travers le globe, avec la possibilité de parcourir des couloirs de l’université où officie le Dr. Jones, à Boston. D’ailleurs, il est tout à fait possible de retourner dans une région précédemment parcourue si vous souhaitez terminer quelques quêtes optionnelles laissées derrière vous. La bande originale, très John Williamesque, avec la présence du thème iconique de temps à autre, renforce grandement l’immersion. Malheureusement, le titre est aussi entaché de petits points noirs autres que ses combats.
Si le jeu n’est pas vilain techniquement, il est loin d’être une vitrine technologique, accusant des textures baveuses, quelques animations vraiment raides et des bizarreries dans le framerate comme une animation des personnages fluide, mais des débris qui chutent à un framerate moindre lors de cinématiques. De plus, même si nous mentionnions la présence de Richard Darbois au casting, la version française ne brille pas pour autant. Beaucoup de répliques sonnent fausses, la faute à une intonation qui ne colle pas forcément à l’action présente. Nous savons que les acteurs doivent très souvent jouer à l’aveugle et cela se ressent à divers moments, surtout avec Indy qui a, évidemment, le plus large temps de parole dans le jeu, entre les diverses cinématiques et les punchlines lâchées par ce dernier après avoir mis un adversaire KO.
L’IA n’est pas en reste avec des réactions souvent incohérentes. Tantôt aveugle, tantôt ultra-réactive, on ne sait jamais sur quel pied danser. De plus, cette dernière est difficile à berner. Si vous êtes repéré et décidez de prendre la fuite, elle vous ignorera bien vite une fois légèrement distancée. Pour finir, si on baigne dans l’univers d’Indiana Jones sans problème, on ne retient jamais rien de vraiment mémorable au cours de la dizaine d’heures demandée pour boucler le jeu. La faute à son gameplay bien trop répétitif et à ses énigmes bien trop simplistes. Même les rares combats de Boss sont d’un banal au possible et, encore une fois, brouillons et peu divertissants. Néanmoins, et malgré ses défauts, Indiana Jones et le Cercle Ancien reste une aventure très appréciable pour quiconque un tantinet fan de l’aventurier au chapeau et au fouet, en mal d’une nouvelle aventure d’Indiana Jones après deux décennies d’absence.
Verdict : 7/10
Indiana Jones et le Cercle Ancien parvient à capturer l’essence de la trilogie originale grâce à une ambiance authentique et une bande originale immersive qui ravira les fans de la saga. Les environnements semi-ouverts offrent une belle invitation à l’exploration, renforçant le plaisir de découvrir des lieux emblématiques. Cependant, le jeu souffre d’un gameplay répétitif et qui manque de variété, ce qui dilue l’expérience sur la durée. Les combats, souvent désordonnés, sont appuyés par une IA ennemie faillible, rendant certaines séquences frustrantes. De plus, les énigmes, malgré leur potentiel, manquent de profondeur, tandis que l’aventure globale peine à laisser une impression durable. Machine Games et Bethesda nous livrent ici un titre agréable par moments, mais loin d’être un incontournable.
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