Avec ses DLC, on ne peut pas dire qu’Immortals Fenyx Rising manque d’originalité. Malgré une première extension somme toute classique mais apportant tout de même quelques nouveautés intéressantes, la seconde nous plonge dans un tout autre mythe, chose qu’on attendait davantage de la part d’un nouvel opus et pour finir, la troisième (et dernière ?) revient certes à la mythologie grecque mais sous un angle différent. C’est le cas de le dire : dans Les dieux perdus, on a désormais une vue de dessus façon Diablo ou Hades, ce qui devrait changer quelque peu la donne mais il faut voir si la licence est taillée pour cela.
Test réalisé sur PlayStation 4 grâce à un code numérique fourni par l’éditeur
Ash à la rescousse
Si vous avez joué à Immortals Fenyx Rising ou que vous connaissez un minimum la mythologie grecque, vous savez que les dieux tels que Zeus ou Athéna sont assez complexes, pour le meilleur et pour le pire. Après le DLC Un nouveau dieu (attention, légers spoilers à venir mais rien de bien surprenant vu que le 3ème DLC se déroule après), on retrouve Fenyx qui a réussi à devenir, vous l’aurez deviné, un dieu digne du reste du panthéon. Cependant, sa première tâche est loin d’être simple, à savoir unifier la clique de l’Olympe suite à de nombreuses querelles causées notamment par Zeus (quel filou, celui-là). Cela impacte également le monde des Hommes, vu qu’il y a plusieurs catastrophes naturelles provoquées par la fuite de plusieurs dieux comme Poséidon, d’où le titre Les dieux perdus pour cette extension inédite. Ne pouvant intervenir directement cette fois-ci, Fenyx décide de se trouver un champion ou plutôt une championne : ainsi, Ash, qui a pratiquement tout perdu suite aux conflits célestes, a été choisie par Fenyx et elle se rend sur un archipel où se cachent quelques divinités, dans le but de les convaincre d’arrêter de se chamailler une bonne fois pour toutes.
Malgré un ton qui se veut légèrement plus sérieux, le DLC Les dieux perdus d’Immortals Fenyx Rising revient vers l’humour du jeu de base avec de nombreux dialogues souhaitant nous faire sou(rire) ce qui, une fois de plus, ne marche pas toujours mais on a au moins une ambiance légère et amusante, à défaut d’une histoire réellement prenante. La faute à l’absence de véritables mise en scène et enjeux, malgré un début engageant. Ash, la nouvelle héroïne, est plutôt sympathique mais elle ne risque pas d’entrer dans les mémoires malheureusement, étant un peu trop conventionnelle la majeure partie du temps. Par contre, on a de belles références comme un texte parodiant une fameuse citation du film Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre. Simple mais efficace.
Changement de vue
Contre toute attente, le Season Pass d’Immortals Fenyx Rising finit par une aventure en vue de dessus. Ainsi, Les dieux perdus passe d’une caméra totalement libre à celle qu’on peut voir dans des titres comme Diablo, tout en gardant le gameplay de base avec quelques changements. Sur le papier, on accomplit les mêmes actions que dans l’histoire de Fenyx, à savoir exploration d’une grande carte, énigmes à résoudre, multiples combats à mener, quelques donjons plus ou moins coriaces, quêtes à terminer… Cela pourrait paraitre redondant, surtout qu’on est de retour dans un contexte fortement proche mais grâce au changement de vue, l’expérience se montre assez différente et heureusement, Ubisoft Quebéc a revu certaines choses afin d’éviter de se retrouver en terrain trop familier.
Bien entendu, ce sont surtout les combats qui se voient modifiés, se rapprochant davantage d’un Hack & Slash. Ainsi, on a le retour de plusieurs ennemis mais ils ne se comportent pas tout à fait comme dans le jeu de base : ils ont de nouveaux mouvements et se montrent plus agressifs, à notre grande joie. En outre, il y a la présence d’adversaires jamais vus auparavant, comme une entité capable d’attaquer avec de l’eau. Quant au maniement d’Ash, il se rapproche de celui de Fenyx mais le changement de perspective force à revoir certaines habitudes, les batailles étant plus nombreuses et corsées. Un peu trop même, des fois : il arrive parfois que des dizaines d’ennemis s’acharnent sur Ash, ne laissant que peu de temps pour souffler, surtout qu’il n’est pas toujours aisé de les fuir vu qu’on se fait facilement repérer de loin. Néanmoins, les rixes sont fun et brutales, on apprécie singulièrement certaines aptitudes introduites comme le fait de cogner le sol afin de faire sortir certains monstres planqués sous terre et le fait que le tout soit plus véloce.
Le changement de vue impacte également la manière de faire face aux autres situations. On a plus de séquences de plates-formes, complexifiées avec une Ash moins endurante que Fenyx, surtout pour l’escalade. De ce côté, le challenge n’était guère présent par le passé donc c’est bien vu. Quant aux énigmes, on a un mélange d’ancien et d’original pour un résultat attrayant, même si la vue isométrique rend certaines choses plus pénibles. C’est spécialement le cas de l’exploration car tout comme dans l’aventure de Fenyx, Les dieux perdus dispose d’une carte assez verticale par endroits, ce qui fait qu’on a de temps en temps un manque de clarté et qu’on ne sait pas trop comment rejoindre tel ou tel lieu. En outre, la mini-carte est bourrée d’informations, ce qui n’aide pas spécialement les choses. Quant aux différentes quêtes, on regrette qu’elles consistent principalement à se rendre à un certain endroit ou à trouver différents objets, on imaginait des missions plus excitantes en compagne de Poséidon et compagnie. Malgré tout, la formule Immortals Fenyx Rising fonctionne une fois de plus et le changement de vue apporte un peu de rafraichissement. D’ailleurs, il faut mentionner l’apport d’un peu de loot et d’un système de progression à base d’offrandes et d’autels où il faut prier, même pour sauvegarder, améliorer l’équipement et débloquer des compétences. Pas renversant, certes, mais charmant, collant bien à cette extension à part qui vous demandera un certain temps avant de la boucler (au moins 10 heures mais tout dépend de ce que vous désirez y accomplir, certaines mission annexes n’étant guère intéressantes).
Un charme grec quasi intact
Avec le retour dans la mythologie grecque, Les dieux perdus perd un peu de saveur face à la seconde extension, qui a osé le changement de mythe. Certes, on garde le joli moteur d’Immortals Fenyx Rising mais avec la vue de dessus, on s’émerveille moins devant les décors et de plus, on a des biomes assez similaires et classiques, enlevant un peu cette sensation de découverte séduisante. La vue isométrique introduit d’ailleurs quelques plans de caméra peu pratiques, notamment quand il y a beaucoup d’éléments tels que des arbres ou des parois trop hautes à escalader. On aurait préféré une carte un poil plus plate. C’est regrettable car la direction artistique reste de qualité, avec quelques décors sortant du lot comme le domaine de Poséidon rempli d’eau et de belles statues.
Pour finir, en ce qui concerne la musique, même constat que dans le jeu de base et les autres DLC, Les dieux perdus s’en sort bien. Gareth Coker est de retour à la composition et les morceaux inédits s’intègrent bien à l’univers d’Immortals Fenyx Rising. Il y a cependant davantage de moments où on a surtout de l’ambiance sonore, non désagréable cela dit. Quant aux voix, les acteurs qui incarnent les dieux qu’on a pas vu par le passé ne détonnent pas avec les autres, toujours aussi impliqués dans leurs personnages farfelus, et fournissent des prestations divertissantes.
Verdict : 7/10
On ne peut renier que Les dieux perdus tente de nouvelles choses avec la licence Immortals Fenyx Rising. Grâce à son gameplay légèrement modifié, surtout grâce à la vue isométrique, on passe de bons moments en compagnie d’Ash mais on déplore qu’Ubisoft Québec ne soit pas allé jusqu’au bout des choses. De ce fait, on a quelques défauts gâchant le plaisir et au final, on en regrette presque la caméra totalement libre. Une expérience audacieuse mais perfectible, qui mériterait davantage de réflexion afin de véritablement contenter les joueurs. Peut-être dans un futur spin-off, qui sait ?
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