La mythologie grecque, de par sa richesse, a inspiré grand nombre d’œuvres à travers les âges, jeux vidéo compris. Après Assassin’s Creed Odyssey et Hades, pour ne citer que les plus récents qui ont fait parler d’eux, on a désormais Immortals Fenyx Rising, qui s’inspire beaucoup du premier. Ce n’est guère étonnant : c’est Ubisoft Québec qui en est aux commandes. Après avoir livré la grande aventure d’Alexios/Cassandra, la branche québécoise d’Ubisoft a décidé de retenter l’expérience grecque en nous plongeant encore plus profondément dans une mythologie des plus fascinantes, le tout avec une direction artistique et un récit prenant davantage de libertés. Ambiance plus drôle et légère, univers et combats davantage fantastiques,avec une pincée de The Legend of Zelda: Breath of the Wild et plusieurs voix françaises emblématiques, celle de Zeus en particulier, voilà qui promet une odyssée des plus engageantes. En route pour l’Île d’Or.
Test réalisé sur PS4 grâce à un code numérique fourni par l’éditeur
Quand Zeus et Prométhée (se la) racontent
Tout commence sur l’Île d’Or, terre sacrée des dieux de l’Olympe. Typhon, un ancien titan surpuissant et vaincu par Zeus, a réussi à s’échapper de sa prison et, mécontent du sort qu’il a subi, ce que l’on peut comprendre, a libéré de nombreux dangers sur l’île prisée par les dieux. En résulte alors un grand chaos et la disparition de figures emblématiques comme Athéna; Héphaïstos et d’autres. Zeus a échappé de peu au fléau de Typhon et tente de trouver un moyen d’en venir à bout, ce dernier étant devenu trop puissant pour lui. Pour se faire, il demande l’aide de Prométhée, pourtant enchainé à un rocher depuis bien des temps par le roi des dieux en personne (ce dernier précise toutefois qu’il fait cela par « amour », on peut alors l’excuser, un peu). Prométhée conte alors une prophétie qui annonce l’arrivée sur l’Île d’Or de Fenyx, un guerrier/une guerrière des plus prometteurs, ce qui mettra possiblement fin au règne de terreur de Typhon. C’est ainsi que commence l’aventure de Fenyx, narrée par le sage Prométhée et commentée par le farfelu Zeus.
Si Immortals Fenyx Rising propose une histoire assez classique dans le fond, c’est la forme qui lui permet de se détacher de bien d’autres jeux ayant traité la mythologie grecque, un peu comme l’a su faire Kid Icarus: Uprising en son temps. En effet, bien que les cinématiques mettent en avant l’épopée de Fenyx, on a une narration avec Prométhée et Zeus, qu’on voit rarement mais qu’on entend très souvent. Une idée sympathique, surtout que les dialogues entre les 2 loustics sont davantage tournés vers l’humour que le sérieux, en plus de coller parfaitement à tout ce que l’on vit aux côtés de Fenyx, jusqu’à même influencer sa quête à tel ou tel moment. Si on n’échappe pas à quelques lignes un peu lourdes ou ratées, la plupart du temps, c’est bon enfant – avec quelques blagues visant un public adulte de manière plus ou moins subtile – et franchement drôle, surtout avec Zeus sublimé par Lionnel Astier. Oui, Lionnel Astier, surtout connu pour son rôle de Léodagan dans Kaamelott, un choix plus que judicieux pour jouer un Zeus vantard, sarcastique, dédaigneux et on en passe. Si l’on reviendra plus tard sur la qualité des voix, on ne peut renier que l’inclusion de Lionnel Astier participe grandement au plaisir, puisqu’il joue son rôle à merveille, ce qui fait qu’on suit chaque dialogue avec amusement. Il y a juste quelques passages où l’on sent que l’acteur n’est pas habitué aux doublages de jeux mais on a vu bien pire dans le genre (comme son propre fils Alexandre Astier dans Mass Effect: Andromeda, avec une performance des plus discutables, pour rester gentil).
Pour autant, Immortals Fenyx Rising a également une mise en scène travaillée et les autres personnages ne sont pas en reste, dont Fenyx. Il – on peut choisir le sexe à volonté mais dans notre partie, on a sélectionné un homme – répond aux stéréotypes du héros et Ubisoft Québec en joue constamment avec dérision. On le voit souvent prendre des poses de frimeur, il parle de manière éloquente, ouvre des coffres en donnant un coup de pied ou en les tapotant des mains, etc. On avait peur d’un héros un peu terne, qui ferait pâle figure face aux narrateurs mais il n’en est rien. Les autres dieux sont également fidèles à eux-mêmes et les développeurs n’ont pas hésité à s’en moquer gentiment. En résulte des rencontres et scènes qu’on oublie pas de sitôt. De plus, les plans de caméra participent à l’humour avec des zooms qui mettent en avant le ridicule de telle ou telle situation et les références à différents mythes grecs sont utilisées judicieusement. Typhon, lui, est un méchant un peu plus conventionnel mais l’intérêt de l’histoire jouant davantage sur l’humour et le remaniement des mythes, il fait l’affaire et on se concentre davantage sur les textes et scènes drôles ainsi que l’aventure. Une aventure avec un grand A, soit dit en passant.
Une aventure digne des récits d’Homère (non, pas le Simpson)
Depuis son annonce, Immortals Fenyx Rising est décrit par beaucoup comme un mélange entre Assassin’s Creed Odyssey et The Legend of Zelda: Breath of the Wild, ce que l’on ne saurait démentir. Pour autant, est-ce un mal, surtout lorsque l’inspiration provient de grands jeux ? Dans le cas de Immortals Fenyx Rising, ce n’est aucunement le cas et vous allez vite comprendre pourquoi. L’Île d’Or est un monde ouvert, comme sait si bien le faire Ubisoft mais contrairement à Assassin’s Creed Odyssey, la taille est bien moins imposante. Il n’y a pas autant de quêtes et de choses à accomplir, ce qui n’est pas forcément pour nous déplaire, au contraire. D’ailleurs, en dehors des missions principales, il n’y a que peu de quêtes secondaires, le principal intérêt étant d’explorer l’île, d’aider les dieux ainsi que de découvrir de nombreux trésors et défis à remporter afin de rendre Fenyx plus puissant. Ubisoft Québec a souhaité aller à l’essentiel avec Immortals Fenyx Rising : fournir une aventure où l’on prend plaisir à fouiller l’Île d’Or dans ses moindres recoins afin de rendre le héros prêt à relever tous les défis et ça marche, surtout grâce aux capacités du personnage. Fenyx peut escalader, planer, (double) sauter, nager, plonger, monter un animal… Son maniement est un véritable plaisir, grâce à un bon mélange entre réalisme – il y a de l’endurance – et fantastique, le tout via des contrôles simples et précis. Pour ceux qui ont joué à Assassin’s Creed Odyssey, cela se joue presque de la même manière, avec en plus des inspirations de The Legend of Zelda: Breath of the Wild et de jeux de plateformes comme ceux issus de la série des Jak. Manette en main, le fun est quasiment immédiat, même si l’originalité n’est pas forcément au rendez-vous.
Cela se ressent aussi dans les combats. Pour le coup, c’est quasiment les mêmes que ceux d’Assassin’s Creed Odyssey – il y a même quelques mouvements recyclés, autant chez Fenyx que certains de ses ennemis – mais en plus dynamiques et spéciaux, univers totalement fictif oblige. Notre protagoniste a plus ou moins les mêmes possibilités qu’Alexios ou Cassandra, à savoir esquiver (avec toujours le petit ralenti qui fait plaisir quand on évite un coup de peu), parer, faire des attaques rapides à l’épée et fortes à la hache, tirer à l’arc, etc. On est pas dépaysé, ce qui peut être un mal pour ceux qui recherchent une expérience plus novatrice mais ne vous inquiétez pas, Fenyx a également quelques atouts sous sa jupe. Tout d’abord, grâce à ses ailes et ses capacités de saut, il a la possibilité d’effectuer des combos aériens, ce qui n’est pas de trop vu que de nombreux ennemis peuvent soit voler, soit avoir une taille considérable. En outre, il y a des coups spéciaux impressionnants, davantage proches d’un God of War que d’un Assassin’s Creed : invocation de lances, charge de bouclier en se propulsant à l’aide de ses ailes, aide d’un compagnon ailé qui tire des boules de feu… En plus de cela brisant la garde de ses adversaires, Fenyx peut enchainer bien plus d’attaques à leur égard sans qu’ils puissent se défendre et si on ne se fait pas toucher, notre puissance augmente petit à petit.
Ces possibilités rendent les combats dynamiques et plutôt plaisants (même si l’arc manque un peu d’intensité), surtout que le bestiaire est au rendez-vous. Il y a bien sûr des ennemis un peu plus classiques comme des soldats corrompus ou des animaux tels que des ours mais à côté, Immortals Fenyx Rising pioche bien plus dans la mythologie grecque qu’Odyssey, ce qui est normal vu qu’il n’a pas à respecter un semblant de réalisme. On s’amuse alors à affronter plusieurs monstres comme des cyclopes, des harpies ou des chimères, ce tout au long du jeu. Ils ont tous leurs forces et faiblesses ainsi que des attaques qu’il faut savoir un minimum analyser, sous peine de succomber assez rapidement, surtout dans les zones où ils sont encore trop forts pour Fenyx. Bien qu’on ait pas de système de niveaux, il y a en effet des endroits où il vaut mieux fuir plutôt que de mourir bêtement tant qu’on a pas amélioré Fenyx de manière adéquate, ce qui rappelle, là aussi, Breath of the Wild. Coté difficulté, Fenyx devient pourtant puissant assez rapidement, ce qui fait qu’on meurt rarement au combat, sans oublier qu’on a plusieurs options pour soigner et renforcer le héros en cas de besoin.
Des ennemis plus agressifs et moins prévisibles – on a vite fait de connaître leurs coups – n’auraient pas été de trop mais au moins, l’amusement est constant grâce à une action survoltée, surtout qu’en plus des attaques de base, on peut utiliser l’environnement en lançant des rochers ou autres sur les monstres, ce qui est amusant. En mode « Difficile », il y a tout de même moyen d’avoir quelques sueurs froides, notamment contre les boss, assez réussis en général, même si 1 ou 2 sont (intentionnellement ?) trop faciles. Par exemple, face à un coq pourtant « légendaire », il a suffi d’enchainer des attaques rapides sans que jamais l’oiseau nous fasse du mal. Heureusement, cela reste rare et anodin. On peut aussi se la jouer un peu infiltration en effectuant des coups dévastateurs par derrière lorsqu’un ennemi ne s’y attend pas. C’est un peu moins présent et travaillé que dans d’autres productions, ayant moins d’endroits pour se cacher et les monstres n’étant pas très attentifs mais ça a le mérite de faire varier encore plus l’expérience. C’est déjà ça.
Là où Immortals Fenyx Rising s’en sort comme un grand, c’est dans la qualité de ses puzzles et de ses « donjons ». Que ce soit dans l’Île d’Or elle-même ou les Failles du Tartare, équivalents à des donjons/sanctuaires d’une licence qu’on ne cite plus, on doit résoudre plusieurs énigmes ou défis afin de pouvoir accéder à un coffre ou un objet en particulier. Parfois, il suffit simplement de chercher un lieu abritant un trésor – on a d’ailleurs une sorte de « Vision d’aigle » qui permet de savoir où faire des fouilles – mais ce n’est pas toujours aussi simple qu’on le croit. Souvent, il faut fracasser un mur caché, aller sous l’eau pour découvrir une grotte secrète, etc. On a un vrai sentiment d’exploration, on se sent aventurier sur une île périlleuse qui a tant à nous offrir, ce qui procure une joie comme seuls les jeux savent le faire.
Toutefois, il faut aussi faire fonctionner ses méninges. Immortals Fenyx Rising contient un bon nombre de challenges et on constate qu’ils se renouvellent assez souvent, un bon point qui évite la répétitivité la plupart du temps. Par exemple, on a des fresques à reconstituer, une boule à faire rouler grâce à divers mécanismes ou à la force de ses bras, retenir une mélodie, utiliser la physique pour déterminer où ira tel ou tel objet après un lancer et on en passe. Toutes les capacités de Fenyx sont essentielles à cela, en particulier son pouvoir de soulever des choses à distance (rochers, bouts d’arbres, cubes…) et le fait de pouvoir diriger les flèches comme bon lui semble. Bien qu’il y ait quelques répétitions ici et là, notamment avec les défis d’archer, Ubisoft Québec a su trouver de bonnes idées pour qu’on s’amuse dans chaque puzzle, les situations se complexifiant avec le temps, tout en multipliant les solutions possibles. Pas envie de vous tracasser avec un cube pour activer un socle ? Vous pouvez alors couper des arbres ou casser des rochers à proximité et poser les bouts sur le socle. Le jeu invite le joueur à réfléchir de la manière qui lui plait à chaque problème et le résultat est alors fortement divertissant, surtout quand on vient à bout d’un problème difficile de prime abord avec une solution improbable.
De plus, si vous n’aimez pas trop cela ou que vous avez du mal (car parfois, certains puzzles sont loin d’être évidents, sans jamais être injustes pour autant), il est possible de personnaliser l’expérience en ayant davantage d’indices et vice-versa si vous ne souhaitez pas être guidés, de même pour les combats au passage. Enfin, il y a bien plus de plateformes qu’on aurait pu le croire et c’est loin d’être simpliste, les chutes étant assez fréquentes si on ne fait pas assez attention, de même pour l’escalade qui demande de bien calculer son coup. On sent que les meilleurs jeux d’aventure et de plateformes de ces dernières décennies ont fortement influencé les développeurs et ce en bien, tant il y a d’activités et de possibilités dans Immortals Fenyx Rising, sans que cela ne soit jamais trop redondant. On note que peu de défauts à ce niveau, si ce n’est peut-être une physique qui peut de temps en temps être pénible – surtout quand on doit lancer des objets au loin – ainsi que certains défis qui ont plus de mal à se renouveler que d’autres mais qu’on se le dise, un grand soin à été apporté au titre. D’ailleurs, il n’y a pas de bugs qui sont apparus au cours de notre partie (on a peut-être eu de la chance, certes), on en a donc profité au maximum sans se laisser distraire, chose souvent reprochée dans les productions Ubisoft à leurs sorties.
Pour finir, il y a également un petit aspect RPG des plus plaisants. Via la Halle des dieux, qui sert de hub, on peut améliorer les compétences et l’équipement de Fenyx. Tout y passe : puissance des armes/armures, confection de potions, entrainement pour devenir plus endurant, dépense de pièces spéciales pour obtenir des aptitudes inédites et bien d’autres joyeusetés vous attendent. On sent bien la montée en puissance de Fenyx tout au long du jeu : faible et mou au début, il devient de plus en plus fort, rapide et habile. La Halle des dieux permet aussi de modifier quand on veut notre apparence, ce qui plaira aux amateurs de personnalisation, même si l’on regrette le faible nombre de certaines options par rapport à d’autres jeux, surtout pour le visage, qui n’a que 4 variantes pour chaque sexe. En dehors de cela, on a également plusieurs types d’armes et armures conférant des bonus différents, de quoi définir votre style de jeu idéal mais si vous n’aimez pas l’allure de tel ou tel équipement, on peut modifier l’aspect par celui que vous préférez, sans influer sur les améliorations voulues. Ubisoft Québec propose donc avec Immortals Fenyx Rising un gameplay profond et hétéroclite, bien plus que son aspect le laisse supposer au départ. Alors oui, il n’est guère original, davantage de folie et de génie auraient pu le démarquer encore plus de la concurrence mais les développeurs ont préféré se concentrer sur ce qui fait le sel d’un bon jeu, à savoir le fun. C’est mission réussie, surtout que le rythme et l’expertise du soft à jongler entre différents styles sont limite impeccables, de quoi passer plusieurs dizaines d’heures – moins long qu’un Assassin’s Creed mais il faut facilement plus de 30 heures pour tout collecter – sans voir le temps passer.
L’Île d’Or, une destination divine
À son annonce, Immortals Fenyx Rising a surpris les habitués des mondes ouverts d’Ubisoft. Pour une fois, on y trouve une direction artistique cartoon, bien lointaine du réalisme des Assassin’s Creed, Far Cry et autres, ce qui change agréablement et permet aux artistes de se lâcher un peu plus côté décors et personnages. L’univers du titre possède ainsi un charme fou, rendant un bel hommage à la mythologie grecque. Irréprochable ? Hélas non, pas toujours, surtout avec certaines animations (de visage surtout) un peu ratées et une poignée de designs discutables, en particulier quelques armures et monstres qui ne sont pas du meilleur goût. Cependant, Ubisoft Quebéc livre avec l’Île d’Or un monde ouvert chaleureux et diversifié. Il y a différents biomes, chacun étant à l’image de son dieu/sa déesse : par exemple, la zone d’Aphrodite est verdoyante et luxuriante tandis que celle d’Arès est chaotique et désertique, le tout avec des statues gigantesques, des monstres imposants, des temples majestueux, des forêts, des montagnes, des plages, etc. La variété et la grandeur sont clairement au rendez-vous, même si cela manque un peu de vie (pas de villages habités ou de nombreux PNJ mais c’est toutefois voulu).
Les failles du Tartare sont également de toute beauté, notamment avec leur ciel étoilé qui brille de mille feux et leurs architectures grandioses. Si les personnages et monstres font un peu plastiques, ils sont tout de même bien réalisés et leurs expressions, faits et gestes mettent bien en valeur l’humour du jeu, même si davantage d’exagération auraient pu rendre les cinématiques encore meilleure. D’ailleurs, quand on se débarrasse d’un monstre, il s’envole au loin en laissant trainer une longue fumée, un détail comme tant d’autres qui participent à la bonne humeur du soft. Quant aux lieux, ils profitent d’un aspect proche d’une toile impressionniste, surtout lorsqu’on regarde au loin, avec des effets pastel qui renforcent davantage notre immersion dans cette île aussi magnifique que dangereuse. Les textures sont bonnes, avec soit un effet dessiné, soit un effet réaliste qui ne dénature pas pour autant l’œuvre, de même pour les modèles et la distance d’affichage. On voit quasiment tout à des kilomètres à la ronde, ce qui offre des panoramas splendides.
Les autres effets visuels et jeux de lumière sont également attrayants, avec un cycle jour et nuit qui fonctionne bien. L »interface, elle, se veut claire et simple, tout en collant bien au thème du titre. Enfin, côté technique, il n’y a pas grand chose à reprocher, sur PlayStation 4, c’est fluide et net. On a bien quelques ombres un peu moins réussies et de légers ralentissements mais en général, c’est un régal, de quoi faire plusieurs clichés avec le mode photo. Carton jaune par contre pour les temps de chargement, assez longs et présents.
La musique se devait d’être en accord avec le reste, épique, joyeuse et lyrique, afin d’être en phase avec l’aventure de Fenyx et la beauté de l’Île d’Or. Pour cela, Ubisoft Québec n’a pas choisi n’importe qui : Gareth Coker. Ce nom ne vous dit rien ? Mais si, c’est le compositeur des jeux Ori, connus pour leurs morceaux resplendissants. Pour Immortals Fenyx Rising, le monsieur et ses collègues ont fourni un travail des plus remarquables, avec des compositions tantôt enjouées, tantôt héroïques, toujours réussies. S’il y a des moments sans musiques, mettant davantage en avant l’ambiance sonore de la nature, elles se lancent toujours quand il faut et contribuent à l’immersion du joueur. Même si on a pas de thème aussi fort que dans un Ori, les morceaux d’Immortals Fenyx Rising sont plus que satisfaisants, dignes de la mythologie grecque et nous motivent dans la moindre de nos tâches. Les bruitages sont également réussis.
Enfin, les voix. On a déjà parlé de Lionnel Astier mais les autres voix françaises sont également bien choisies et les acteurs ont l’air de s’être bien amusés durant le doublage, tout en fournissant des prestations de qualité, ce qui donne des dialogues qu’on aime écouter. Pour Fenyx, on reconnait par exemple Alexis Tomassian, voix de Fry dans Futurama et bien d’autres acteurs/personnages cultes, parfaitement choisi pour incarner le héros de cette aventure rocambolesque. En général, chaque voix semble naturelle, correspondant au caractère de son personnage : Aphrodite a une voix séduisante, parfaite pour ses répliques où elle est imbue de sa personne et même un peu coquine sur les bords (elle aime « se régaler », tout est dit), Arès joue à fond sur la violence et de la guerre… Un régal, comme une majeure partie du jeu.
Verdict : 8/10
En puisant dans diverses œuvres, Immortals Fenyx Rising a su en tirer les meilleurs éléments afin de livrer une aventure drôle et mémorable. Il ne lui manque pas grand chose afin d’être culte, peut-être un peu plus d’originalité dans son gameplay, des affrontements davantage complexes ainsi que quelques retouches ici et là mais pour un premier opus, les bases sont parfaitement posées et on sent une véritable passion derrière le projet. Après un Assassin’s Creed Odyssey réussi, Ubisoft Québec prouve pour de bon sa maîtrise de la mythologie grecque tout en sortant un peu des sentiers battus grâce à des personnages drôles, une ambiance et une direction artistique à part, sans oublier son monde bourré de choses intéressantes à faire, des musiques et voix de qualité, etc.. Définitivement une bonne surprise et l’un des jeux de l’année à retenir.
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