Vous connaissez probablement l’expression qu’on nous enseignait étant enfants, « Hue, dada ! ». C’est très bien mais ça ne concerne en rien le jeu dont vous vous apprêtez à lire le test. En effet, Hue (c’est son nom) se prononce « hiou » et veut tout simplement dire teinte en anglais. Un titre qui lui va à ravir, donc, car tout le concept de cette aventure repose sur notre faculté à jouer avec les couleurs. Hue est disponible sur PC, PlayStation 4 et Xbox One, et voici notre verdict.
Ayant déjà remporté une bonne douzaine de récompenses ces dernières années au sein de différents salons dédiés au gaming, ce petit jeu très coloré risque bien de faire forte impression à ceux et celles qui chercheraient éventuellement à faire un voyage tout ce qu’il y a de plus poétique. Puisant à la fois dans Limbo mais aussi et surtout dans Braid, il va de soi que ce platformer rafraîchissant est également très axé sur la réflexion. On pourra même aller jusqu’à dire qu’il s’agit d’un puzzle géant. Mais revenons plutôt aux fondamentaux si vous le voulez bien. Nous vous le disions plus haut, dans Hue tout tourne autour des couleurs (à moins que ce ne soient les couleurs qui tournent autour de vous…). On y incarne un petit garçon qui porte le même nom que le jeu, et ce dans un monde des plus grisâtres. Il semblerait que le professeur Grey y soit d’ailleurs pour quelque chose (rien à voir avec un certain sado-masochiste, soyez rassurés !). Vous vous en doutez sûrement, il nous incombera de redonner vie ou presque à tous ces charmants décors, et ce par le biais de la roue des teintes.
Si le concept, un brin inspiré du classique De Blob, pourra sembler simpliste au début, voire d’une facilité déconcertante, on se rendra vite compte que le challenge est réel, et surtout que nos cellules grises vont être mises à contribution. On déambule donc ici au travers de 7 mondes bien distincts, le tout en scrolling horizontal et dans une ambiance à la direction artistique irréprochable. Tournant sur Unity, on ne peut pas dire que le jeu fasse dans la surenchère d’explosions et autres effets visuels. Mais c’est justement ses visuels épurés, ses contrastes, mais aussi sa gestion des couleurs qui rend l’ambiance si spéciale pour nos rétines. Il est à noter d’ailleurs que nos oreilles ne seront pas en reste, tant les compositions entendues tout au long du soft sont douces et mélodieuses. Amateurs de piano versant dans le mélancolique, vous serez servis ! Le doublage (anglais uniquement, mais tout est sous-titré en français) n’est d’ailleurs pas en reste et les voix sont étonnamment bien mixées. « Étonnamment » car il n’est pas rare de subir quelques déceptions sur ce point dans bon nombre de jeux vidéo actuels, indépendants ou non. On peut donc dire que jusqu’ici, les britanniques de chez Fiddlesticks font un sans-faute.
Il faut bien comprendre que Hue est tout simplement leur premier jeu. En cela nous ne pouvons que les féliciter pour le travail accompli. Seul le gameplay pourra finalement en rebuter plus d’un, si tant est que vous ne sachiez pas où vous mettez les pieds. Car jouons cartes sur table, si l’aspect réflexion / puzzles vous repousse, Hue n’est clairement pas fait pour vous. Bien sûr, les premières heures ne vous poseraient globalement aucun souci majeur, mais la suite de l’aventure risque de sérieusement vous énerver si vous n’êtes pas friand de ce genre d’expérience. En effet, Hue (le petit garçon que l’on incarne, donc) va tout d’abord trouver la couleur turquoise. Quelques salles plus loin, ce sera autour du rose, puis de la teinte orange, etc. Ces couleurs n’ont absolument pas pour but de vous faire repeindre les murs, non. Il faudra davantage les sélectionner au bon moment (et au bon endroit) pour pouvoir avancer un peu plus dans votre périple. Concrètement, plus l’on s’approche de la fin, plus les décors traversés sont remplis d’obstacles. Ces obstacles en question sont tous peints d’une couleur en particulier. Dès lors, à vous de switcher de façon adéquate entre les teintes pour les faire « disparaître » et ainsi pouvoir passer à la salle suivante (sans mourir, si possible). Le tout s’effectue très facilement à l’aide du joystick droit. Maintenez-le enfoncé, la roue des teintes s’affiche alors à l’écran. Il ne vous restera plus qu’à placer le stick sur la couleur voulue, puis relâchez-le.
Évidemment, quelques subtilités dont nous vous laissons la surprise viendront diversifier un tantinet les choses. Sans spoiler quoique ce soit, on notera par exemple que le temps se fige, ou plutôt ralentit, dès lors que vous activez cette fameuse roue. Grisant, surtout lorsque vous devez jongler avec les différents coloris en plein saut. Les férus de bullet time (et de The Swapper) apprécieront certainement. Mais alors, ce Hue est-il le jeu parfait ? Non, qu’on se le dise. Tout d’abord parce que la perfection n’existe pas, mais aussi et surtout parce qu’on aura tendance à répéter un peu trop souvent les mêmes actions tout au long du soft. Rien de bien grave, mais nous préférions vous prévenir avant que vous ne vous décidiez à vous délester des 12 € nécessaires à l’achat du titre. D’ailleurs, si toutefois vous aviez des doutes concernant la durée de vie de ce Hue, sachez qu’il vous faudra compter entre 6 et 10 heures pour en faire le tour. Cela reste une estimation, mais il nous est très difficile de chiffrer cette donnée, tant chaque joueur vivra le côté puzzle plus ou moins différemment selon ses capacités.
Verdict
Édité par Curve Digital, Hue est le premier jeu des anglais de Fiddlesticks. Un pari ô combien réussi, tant celui-ci nous a charmé de bout en bout par son aspect visuel et sa bande-son absolument magnifique. On regrettera sans doute un gameplay parfois un brin répétitif, d’autant que le côté puzzle se montre peut-être trop présent au sein de l’aventure, que l’on aurait aimée, elle, encore un peu plus onirique. Hue reste un titre à conseiller, car bénéficiant d’un charme fou, et ce malgré son tarif que certains qualifieront d’un poil trop élevé. À vous de choisir, donc, si ce « petit » jeu vaut l’investissement. Il serait toutefois dommage de ne pas en voir la couleur.
Cryo
31 août 2016 at 19 h 47 minOuf, quand j’ai lu le titre du jeu, j’ai cru qu’il parlait du barbutesque Robert HUE https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Hue . Un barbu qui donne une note de 8/10 à un autre barbu, j’aurais alors crié au favoritisme, camarade :o) :o) :o) 😉