Après un premier Homefront décevant signé Kaos Studio et THQ en 2011, ce sont les gars de chez Dambuster Studios et Deep Silver qui ressuscitent la licence aujourd’hui sur PS4, Xbox One et PC. Homefront: The Revolution reprend ainsi le background du premier opus et a pour lourde tâche de laver le nom de la licence sous peine de tomber dans l’oubli le plus total. En route vers Philadelphie.
Le rêve américain
Comme on a pu le constater tout au long de la campagne promotionnelle du jeu, mais également à travers la cinématique d’introduction, Homefront: The Revolution s’appuie sur un scénario à première vue travaillé. APEX est une société nord-coréenne à qui l’on doit le premier ordinateur en 1975, l’A-Pad, ou encore l’A-Phone, et qui règne en maitre dans le domaine des technologies. Vous aurez tout de suite compris à quelle société bien réelle de notre monde cette dernière fait référence. Sauf que dans Homefront, APEX s’est lancé dans l’armement et tient financièrement en respect les Etats-Unis. Dans l’incapacité de rembourser sa dette, le pays se fait envahir et occuper par les soldats de l’APC, venus de Corée et armés jusqu’aux dents. Après 4 ans d’occupation, la révolution s’organise mais reste bien faible face aux technologies ennemies qui forcent la population à se soumettre. En tant que jeune recrue de la résistance à Philadelphie, vous serez vite mis à contribution pour retrouver la trace de Ben Walker, la figure de la contestation qui pourrait réussir à renverser le pouvoir mais qui est entre les mains de l’occupant.
Les missions scénarisées vous emmènent donc dans les différents quartiers de Philadelphie, découpés en zones de couleur. Les zones jaunes tout d’abord, sont occupées par de très nombreux américains vivant dans la peur, mais dans lesquelles vous pouvez vous déplacer plutôt librement. Les zones rouges sont plus ravagées et totalement sous surveillance, avec de nombreux soldats, patrouilles et drones qui n’hésitent pas à tirer à vue si vous sortez votre arme ou si vous passez trop près d’eux, puisque votre visage est connu. Enfin, les zones vertes sont les forteresses de l’APC et ne seront accessibles qu’après avoir pris le contrôle des zones précédentes.
Le mode Résistance permet quant à lui de jouer en coopération jusqu’à 4 avec des amis ou inconnus à des missions basées sur la trame principale. On salue la proposition même si on tourne assez vite en rond.
Révoltez-vous
Si vous souhaitez progresser dans l’aventure et débloquer de nouvelles missions, il faudra réussir à retourner la population contre son oppresseur. Dans les zones jaunes et rouges, un certain pourcentage de soutien de la population vous est indiqué. Pour l’augmenter, divers moyens comme le piratage très sommaire d’émetteurs, le débranchement d’équipements, le sauvetage d’otages ou encore l’attaque de patrouilles sont possibles. Des éléments variés mais rien de très nouveau comparé à ce que d’autres jeux à monde ouvert peuvent proposer. D’autant qu’une fois vos ennemis en alerte, ils déferleront sur vous avec une force de frappe bien supérieure à la votre, compte tenu de votre santé plutôt fragile. À d’autres moments, il vous suffira de vous trouver un endroit plutôt à l’abri et d’attendre que l’IA calamiteuse lance les soldats un à un sur votre position. Concernant l’IA encore, dans les zones rouges, il suffira de se placer derrière un civil ou de vous mettre à courir pour que le niveau de méfiance du garde ou de la caméra retombe à zéro. On a vu mieux.
Un bon point en revanche concerne l’arsenal du jeu, ce dernier étant plutôt varié, surtout au niveau des explosifs que vous pouvez commander à distance ou encore monter sur une voiture télécommandée pour aller faire sauter un blindé ennemi. Des outils de piratage permettent aussi d’ouvrir des portails normalement fermés ou de retourner des drones et tourelles APC contre leurs utilisateurs de façon temporaire. Chaque arme est
également modifiable facilement et à volonté grâce à l’achat de kits dans toutes les planques et quartiers libérés. Enfin, des outils de diversion permettent de libérer un passage gardé de façon assez facile, toujours grâce à l’IA qui vous aide pas mal. En cas de difficulté pour libérer un point, il vous est possible de recruter un résistant à vos côtés. N’espérez cependant pas grand chose de ce dernier puisqu’il sera d’une inutilité totale, surtout lorsqu’il n’arrivera pas à vous suivre. Pour vous déplacer dans les différents quartiers, reliés entre eux par des passages dans le métro, les développeurs ont décidé d’intégrer des motos qui peuvent également vous permettre d’accéder à certains points grâce à des tremplins bien placés. Une bonne idée mais qui peine à convaincre au final, tant il est compliqué de les piloter efficacement. Un rayon de braquage trop important, des rues pleines d’embûches et champ de vision limité vous pousseront bien souvent à utiliser vos pieds plutôt que les deux-roues.
Savoir prendre son temps
Après deux heures de jeu et une map complètement vide n’indiquant pas les objectifs, nous avons été forcé de désinstaller et réinstaller le jeu. Si cette action a pu résoudre ce problème, elle n’a en revanche rien changé aux très nombreux ralentissements et autres bugs rencontrés. Des ralentissements qui s’ajoutent aux freezes qui ont lieu pendant une à deux secondes lors de chaque sauvegarde automatique du jeu. Malheureusement, impossible de les désactiver et donc d’y échapper sur PS4. Rajoutons à ça des chargements très longs et votre patience sera mise à rude épreuve. De notre côté, nous n’avons même pas eu le courage de boucler le jeu jusqu’à son épilogue avant d’écrire ce test. Du côté des bugs aussi, le jeu en est truffé et il est parfois risible de voir un ennemi pendu par le pied dans les airs ou encore un soldat allié passant à travers un muret ou tirant sur des fantômes.
Des points faibles qui sonnent un peu comme du gâchis puisqu’il faut reconnaitre à ce Homefront: The Revolution, des graphismes plutôt très corrects et un scénario à l’ambiance réussie et immersive, renforcée par un agréable cycle jour/nuit.
Verdict : 5/10
Avec un scénario prometteur et une ambiance plutôt bien réussie, Homefront: The Revolution aurait pu s’en sortir avec au moins deux points de plus s’il n’avait pas été entaché de très nombreux bugs et ralentissements impardonnables. Une semaine après la sortie du jeu, le constat est toujours le même malgré un jeu en version 1.03 et un nouveau patch qui peine à arriver.
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