Il y a des licences particulièrement chères au cœur des fans dans la pop culture. On pense très souvent à Star Wars ou au Seigneur des Anneaux, mais parmi toutes les franchises qui fédèrent et qui nous accompagnent depuis plusieurs dizaines d’années maintenant, Harry Potter fait partie des plus appréciées. Il était donc temps que Warner Bros. Interactive Entertainment prenne le taureau par les cornes en proposant enfin un jeu venant étendre le lore. À quelques jours de sa sortie officielle, il est temps de faire le point sur Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard, attendu par beaucoup comme le jeu vidéo Harry Potter ultime.
Test réalisé sur PS5 à l’aide d’une version numérique fournie par l’éditeur
Un coup de balai sur le passé
Nous avons tous déjà rêvé, un jour ou l’autre, de maîtriser de la magie. Que ce soit pour corriger ce camarade pas très sympathique qui nous piquait nos bonbons dans la cour de récréation, pour envoûter l’élu(e) de notre cœur ou bien pour apprendre les bonnes manières à un boss qui ne connaît pas vraiment la notion de respect. À plus forte raison, lorsque l’on a côtoyé, de près ou de loin, l’univers créé par J.K. Rowling. Celle dont il ne faut plus prononcer le nom (on vous laissera le soin de vous renseigner sur les abjections dont elle fait mention depuis le succès de son œuvre, notamment sur ses réseaux sociaux) a su créer de toutes pièces un univers fantastiques qui alimente notre imaginaire déjà riche en créatures magiques.
Les livres, films et autres produits dérivés furent donc une échappatoire parfaite pour quiconque voulait s’évader dans le monde des sorciers. À son apogée, la licence enfantait quelques jeux, souvent adaptés de ses films, bien que des titres plus originaux comme Harry Potter : Coupe du Monde de Quidditch ont vu le jour. Dans l’ensemble il n’y a rien eu de très transcendant : tout au mieux on se souvient d’épisodes réussis, comme Harry Potter et la Chambre des Secrets sur Game Boy Advance. Enfin, restent les jeux LEGO, un cas à part, puisqu’ils possèdent leur propre concept et gameplay avant de s’adapter aux univers dans lesquels ils prennent place.
Avec finalement peu de jeux intéressants, le Wizarding World n’avait pas vraiment bénéficié du traitement qu’il méritait jusque-là. C’est donc un pari risqué pour Avalanche Softwares, racheté il y a quelques années par Warner Bros. Interactive Entertainment et dont la liste de jeux développés n’a rien de très excitant au premier abord. Pourtant, avec quelques petites pépites insoupçonnées à son actif, comme le très bon Toy Story 3 et son mode bac à sable assez incroyable pour l’époque, nous ne sommes pas à l’abri d’une belle surprise. À la façon de Rocksteady, qui s’est illustré avec Batman: Arkham Asylum ou encore CD Project RED avec The Witcher 3, qui était loin d’être le mastodonte que l’on connaît maintenant avant sa sortie, est-ce que Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard sera le jeu qui révélera le talent caché d’Avalanche Software ? Nous serions tentés de répondre par l’affirmative, mais de la même façon que tout n’est pas noir ou blanc dans le monde des sorciers, il convient d’apporter de la nuance.
C’est très sorcier
Hogwarts Legacy : L’héritage de Poudlard met sur la table deux belles promesses : celle de nous faire incarner notre propre avatar ainsi que celle de proposer une aventure se déroulant plus de 100 ans avant les événements narrés dans les livres Harry Potter. De quoi s’éloigner du sujet de base pour mieux puiser dans un lore qui a sans doute mieux à offrir que des histoires finalement pas si bien écrites que cela (on vous laisse le soin de rouvrir vos 7 tomes qui prennent la poussière, quant aux films, mettons-les de côté).
L’histoire s’ouvre donc sur la rencontre avec l’un des personnages clés de l’aventure, le professeur Fig, à la fois mentor de notre protagoniste tout en étant également professeur au sein de l’école de Poudlard. Ce dernier a inculqué au héros de l’aventure quelques bases de la magie pour son intégration exceptionnelle de l’école directement en cinquième année. Un choix assez cohérent : en jouant un adolescent un peu formé intellectuellement, physiquement et moralement, on s’évite un peu de naïveté et de mièvrerie que nous ont un peu trop servis les premiers volets des aventures d’Harry Potter.
Les débuts sont assez mouvementés, puisqu’en une heure de jeu, on fait la connaissance d’un antagoniste, Rannrok, on découvre que notre personnage est une sorte d’élu pouvant maîtriser la magie ancienne (n’espérez pas jouer un sorcier lambda donc, à l’image du sorcier à lunettes et à la cicatrice en forme d’éclair, vous serez une sorte de célébrité, quoi que dans une moindre mesure malgré tout). Par ailleurs et dès le début, on voit certains personnages périr. Est-ce là le présage d’une aventure assez mature ? Parce que, pour être tout à fait honnêtes, ce qui nous intéressait surtout avec Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard, c’était le fait de vivre une épopée assez épique, qui tendrait vers l’aspect sombre des 3 derniers livres Harry Potter.
Il faut reconnaître que le scénario sait se montrer captivant, malgré des dialogues un peu trop convenus et des personnages un peu aseptisés, à commencer par notre héros. Quelle que soit la maison que l’on choisit, sa personnalité ne change pas et bien que certaines options de dialogues soient assez polarisantes, il n’y aura pas moyen de faire de notre protagonistes un mauvais sorcier. Ce qui ne l’empêchera pas pour autant d’apprendre des sorts de magie noire tel que le fameux Avada Kedavra. Dans un sens, cela rend presque les choses plus intéressantes, puisque l’on peut tout à fait incarner le héros ayant sa part d’ombre, puisque flirtant avec des sorts interdits. Ils ne sont d’ailleurs pas obligatoires et il sera tout à fait possible de jouer sans. De même leur utilisation est pondérée, cela va sans dire.
Si les toutes premières heures de jeu permettent de se familiariser avec l’ensemble des éléments du gameplay, notamment concernant les combats et l’utilisation des sorts dans le cadre d’énigmes assez basiques, le rythme naturel du jeu s’instaure assez vite et offre une certaine liberté. Cette dernière est notamment permise grâce au monde ouvert qui ne se limite pas seulement à Poudlard, mais aussi aux alentours. Une fois les premières missions principales passées, il est donc tout à fait possible de partir en exploration, tout en gardant en tête que certaines zones sont forcément réservées à des hauts niveaux et que d’autres seront accessibles plus tard dans l’aventure.
Toutefois, l’exploration est vivement conseillée, tant par le jeu, afin de débloquer des quêtes annexes, activités et autres combats, lorsqu’il ne s’agit pas de collectionner de multiples collectables ou de faire ses emplettes à Pré-au-Lard. Parce qu’en bon RPG qu’il est, Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard n’évite pas les poncifs du genre. En fait, il les collectionne même presque tous. Ce qui n’est finalement pas un mal puisque l’exécution s’avère être plutôt réussie. Là où bien des titres se cassent les dents à multiplier les activités annexes en tous genres sans réel intérêt, Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard tente de rendre le tout plus organique avec un semblant de but.
Les quêtes annexes vont parfois tenter d’appâter le joueur en lui faisant miroiter l’amélioration de certaines capacités ou bien même de nouveaux sorts, créasorts ou encore créatures. L’intérêt dans tout cela étant de débloquer par la suite de nouveaux composants ou objets, ce qui change des récompenses habituelles en simple monnaie en jeu. Il y a également les défis qui permettent de remporter de l’expérience ainsi que des éléments cosmétiques, qui viennent compléter les pièces de l’équipement afin de personnaliser davantage son personnage. Ce qui est plutôt bien pensé, dans la mesure ou l’outil de création de personnage n’offre pas myriade de possibilités.
Leur écriture reste assez basique dans le fond : vous êtes LE sorcier qui a fait une arrivée fracassante à Poudlard, donc forcément, tout le monde a un service à vous demander. Et puisque vous êtes une chouette personne, vous allez accepter la requête de votre interlocuteur. On appréciera la possibilité parfois de se montrer clivant en ne rendant pas un objet ou en n’apportant pas à un personnage la réponse qu’il attendait. Ceci étant dit, cela n’aura guère d’impact sur notre personnage, le scénario ou encore la façon dont nous perçoivent le corps enseignant et les élèves.
D’ailleurs, l’écriture en elle même s’avère être plutôt agréable à suivre. Nous évoquions un héros un peu lisse, et cela se reflète dans sa façon d’être, toujours dans le sens du vent, sauf lorsqu’on se permet de lui faire sortir une réplique un peu plus acerbe lors d’un choix de dialogue. Tous les personnages suivent cette ligne directrice, y compris les élèves de Serpentard que l’on aurait apprécié voir davantage prêts à tout pour parvenir à leurs fins et un brin plus perfides. Lorsqu’un élève de cette maison se montre un peu revêche, il finit souvent par devenir aussi doux qu’un agneau au bout de quelques échanges, ce qui casse un peu le concept de maison par lequel Poudlard est régi.
Toujours est-il que le scénario sait se montrer assez prenant, sans trop en faire. L’histoire n’avance réellement que lorsque l’on complète certaines des missions principales, ce qui laisse de la latitude pour l’exploration et la réalisation de quêtes annexes. On peut évidemment tenter de faire l’impasse sur le deuxième point mais l’exploration est primordiale pour tout ce qui concerne les améliorations propres à notre personnage, son équipement ainsi que sa jauge de magie ancienne. Le jeu finit toujours par nous emmener aux quatre coins de la carte mais il serait dommage de se passer de l’aspect grisant des rencontres aléatoires en plein vol avec son balai ou à dos d’Hippogriffe.
Un RPG un peu trop light
On aurait été en droit d’attendre un jeu de rôle un peu plus profond pour un univers aussi riche et permissif que celui du Wizarding World. Que ce soit dans la profondeur des relations que l’on tisse avec les autres élèves, avec un système de réputation ou dans les mécaniques de jeu, on sent qu’Avalanche Softwares n’a souhaité prendre de risque à aucun niveau. Les statistiques du personnage sont donc uniquement dictées par son équipement, seule la santé est impactée par le gain de niveaux. Les différents accessoires de main, de visage, de tête, de cou, les capes ainsi que les ensembles influenceront quant à eux les stats offensives et défensives.
Quant au sempiternel arbre de compétence, il est évidemment de la partie dans sa forme la plus basique, avec 5 différents axes que sont les Sorts, la Magie Noire, le Cœur, la Furtivité et la Salle sur Demande. Les points de talents à dépenser dans ces différents arbres sont, cependant, non ré attribuables et c’est une bonne nouvelle. Trop de jeux offrent actuellement la possibilité de répartir l’ensemble des points récoltés durant l’aventure, ici il faut davantage dépenser ses points en fonction de son style de jeu. On est loin d’un véritable système de build et avec un peu plus de peaufinage, nous aurions pu tenir un système intéressant pour relancer l’intérêt d’une nouvelle run une fois l’écran des crédits atteint.
Le gameplay s’imbrique donc dans cette idée de faire relativement simple, mais efficace. Les sorts normaux (aussi appelés sorts de tirs) se jettent à l’aide de la gâchette R2/RT et les sorts spécifiques à l’aide de R2/RT + de la touche d’action assignée au sort. Les sorts offensifs sont répartis en 4 familles et permettent chacune de briser les boucliers de la couleur qu’ils représentent. Là où les choses deviennent intéressantes, c’est qu’en plus du blocage, de la parade et de l’esquive, le jeu possède un système de combo bien pensé qui permet d’enchaîner les attaques en continu, tel un ballet de sortilèges.
Chaque sortilège aura besoin d’un temps de récupération pour être réutilisé (ce serait bien trop facile sinon), ce qui explique notamment pourquoi nous vous expliquions plus haut qu’il ne faudra pas espérer user et abuser de ce bon vieux Avada Kedavra. Cela devrait calmer les ardeurs des 3 râleurs du fond qui pensaient que le jeu perdrait tout son intérêt si l’on pouvait lancer ce sort à foison une fois acquis. En soi, heureusement que les combats offrent un peu de stratégie avec une approche profonde de l’utilisation des sortilèges et des faiblesses des ennemis, car se contenter de matraquer les sorts de tirs peut faire durer les combats, principalement contre des adversaires tels que les trolls, dont la barre de vie est évidemment plus longue que celle d’une simple araignée.
Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard est-il uniquement conçu pour les fans ?
Il serait naïf de croire qu’Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard n’a pas été pensé pour les fans et vise uniquement le grand public. Evidemment, il résonnera beaucoup plus dans le cœur de celles et ceux qui portent le Wizarding World en haute estime. Le lore semble correctement exploité (des maigres connaissances que le testeur possède en la matière, c’est à dire en ayant lu les livres et vu les films) et se paye même le luxe d’être étendu en nous proposant de nouvelles figures.
Ceci étant dit, il ne nécessite aucune réelle connaissance des films Harry Potter ou Les Animaux Fantastiques pour être abordé. Les connaissances basiques sont amenées par le biais du scénario ou d’éléments à collectionner et bien que les easter eggs et références soient uniquement visibles des fans, le jeu ne tombe pas dans le piège de s’adresser uniquement aux aficionados. Une bonne chose en soi, qui rend le jeu d’autant plus accessible, et qui saura peut-être convertir de nouveaux néophytes au Wizarding World.
Graphismus minimus, technicus reduxus
Avec une sortie sur PS4 et Xbox One, ainsi que sur Nintendo Switch, on se doutait qu’il ne faudrait pas compter sur Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard pour surprendre sur l’aspect technique. Visuellement, l’ensemble ne fait pas honneur aux consoles de génération actuelle, la faute à des textures datées et parfois trop baveuses. Les couleurs sont assez ternes, ce qui donne un certain cachet au titre mais ne l’aide clairement pas à briller. Pour notre part, on a tout de même apprécié la patte visuelle qui s’intègre plutôt bien à l’univers.
Les effets des sorts restent assez basiques et ne versent pas trop dans le grand spectacle, de la même façon que les affrontements qui pourront toutefois s’avérer assez grisants, notamment durant certains combats. Sur consoles dernière génération, on a noté jusqu’à 5 modes graphiques : Fidélité, Fidélité Ray Tracing, Performances, Équilibré et HFR. Vous l’aurez compris, les 2 premiers visent une meilleure qualité d’image au détriment des performances, le 3ème se focalise sur la fréquence d’image, tandis que les modes Équilibré et HFR ne seront compatibles qu’avec certains écrans. Dans le premier cas, le but est d’obtenir un mélange entre performances et rendu visuel, tandis que le mode HFR maximise la fréquence d’image maximum. On aura finalement préféré les 2 derniers modes pour profiter de l’aventure sans saccades, mais cela n’empêche évidemment pas certains problèmes techniques tels que du pop-in.
Les animations faciales sont également peu travaillées, quand bien même notre personnage reste le protagoniste le plus expressif. Pour le reste, on retrouve des visages un peu trop statiques et assez peu détaillés d’ailleurs. Le pire étant évidemment les PNJ avec lesquels nous n’avons aucune interaction.
Heureusement, Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard bénéficie d’une superbe direction artistique appuyée par tout le travail qui avait déjà été fait dans les précédentes œuvres du Wizarding World. On y retrouve de nombreux aspects présentés notamment dans les films comme les tableaux qui s’animent, les esprits frappeurs qui se baladent dans l’école, les sorciers farceurs qui jettent des sorts dans les couloirs. Dommage que l’ensemble manque parfois d’un peu de vie, car le côté vie étudiante n’a pas été assez travaillé et cela aurait sans doute aidé à compenser.
Du côté de l’audio, on ne cachera pas notre surprise. Que ce soit au niveau des doublages comme des musiques, tout fait absolument mouche dans le jeu. En dehors de quelques PNJ, les acteurs jouent leurs rôles à merveille et l’on reconnaît d’ailleurs quelques voix familières, ce qui contribue grandement à la qualité du rendu. L’OST nous a véritablement charmée, avec ses orchestrations mystiques et ses accents qui reprennent les codes des bandes-son des films. Il y a évidemment des thèmes qui se démarquent plus que d’autres, mais dans l’ensemble, les compositions apportent un véritable plus aux moments les plus forts de l’aventure (on pense notamment à notre première envolée à dos d’hippogriffe). Sans aller à la comparer à l’OST d’un Skyrim, Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard bénéficie de superbes pistes que l’on a déjà hâte de pouvoir réécouter à loisir.
On ne pourra pas nier le fait que l’on tienne ici un jeu généreux. Avec sa trentaine à quarantaine d’heures pour voir le bout de l’aventure, avec une bonne dizaines d’heures à rajouter au bas mot pour tout débloquer, Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard ne sort pas des sentiers battus mais sait comment verser dans l’efficacité. On voit d’ici les reproches qui lui seront faits, pourtant cela faisait tellement longtemps qu’un jeu de cette trempe était attendu dans le Wizarding World qu’il serait dommage de l’accabler pour ces menus défauts. Peut-être aurait-il fallu s’inspirer des habitudes du genre pour aussi proposer mieux, mais dans l’état, Avalanche Softwares livre une aventure riche et prenante qui ne donne pas envie de lâcher la manette.
Verdict : 7/10
Fort attendu, ce Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard devrait parvenir à combler les fans. Peut-être pas en intégralité, car leur cahier des charges, face à un manque de jeux dans l’univers du célèbre sorcier, n’a pu que nourrir leurs envies. Peut-être trop ? On pourrait lui reprocher d’être trop simpliste sur la forme et de ne pas aller au bout des choses. Il est vrai. Mais la façon dont il reconstitue cet univers si charmant et son scénario nous permettent d’accrocher sans jamais relâcher notre attention. Finalement, le gameplay prend de la saveur au fur et à mesure de l’aventure et on en vient à faire avec une technique datée. En contrepartie, on bénéficie d’un doublage de très bonne qualité ainsi que d’une bande-son remarquable qui devrait marquer les esprits. S’il fallait le résumer en quelques mots, Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard serait un sortilège facile à prendre en main, qui pourrait convenir à presque tous mais qui laissera peut-être sur la touche les plus exigeants. Une aventure magique comme on les aime.
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