Avec un catalogue de plus de 20 jeux et expériences disponibles dès son lancement, le PlayStation VR a eu la chance de bénéficier d’un certain nombre d’arguments afin de séduire tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à la réalité virtuelle. L’une des grandes forces de ce catalogue est de proposer des jeux et expériences en tous genres. Il y en avait pour tous les goûts, y compris pour les amateurs de survival horror – qui attendent avec impatience la sortie de Resident Evil 7 – avec notamment un certain Here They Lie.
- Se joue sur : PlayStation VR uniquement
- Contrôleur de jeu : DualShock 4 uniquement
- Position de jeu : Assise ou debout.
- Motion sickness (nausées) : Elevé
First Person Horror
« Une gare étrange. Désertique, vide de toute présence humaine. Aucun élément permettant de savoir où l’on a atterri. Le chemin de la sortie s’impose comme la seule issue possible. Dehors, la ville semble inhabitée. Tout est noir et blanc, comme dans un cauchemar. Sauf que je suis bel et bien éveillé. Et bien que je sois la seule âme en peine à rôder dans ces lieux au premier abord, persiste ce sentiment d’être épié. Il faut dire que les bruits environnants n’aident en rien à me rassurer. Alors je prends mon courage à deux mains, et j’avance à tâtons, en regardant toujours autour de moi pour être sûr que l’on ne me suit pas. Et plus j’avance dans ce dédale d’escaliers et de ruelles, plus j’ai l’impression que je ne pourrais jamais en revenir.
C’est étrange car je ne cesse de tomber sur des photographies qui m’évoquent des moments passés, un peu comme des fragments de mon existence qui se trouvent sur ma route pour m’indiquer que je suis sur le bon chemin. L’ambiance est pesante. Oppressante. Je n’en suis pas au point de suffoquer, mais ma respiration tend à se bloquer par moments. Je n’ose même pas regarder dans les renfoncements des allées étroites que je pratique, de peur qu’une créature imaginaire en sorte. Et pourtant, je trouve cela tellement fascinant. Mais je ne peux pas m’attarder sur ce qui m’entoure. Je dois retrouver Dana.«
Black and White
On sent clairement que les développeurs de chez Tangentlemen ont des C.V bien chargés, avec notamment une certaine expérience en ce qui concerne les AAA. Ici, il n’est nullement question de comparer leur premier titre avec les blockbusters qui font la joie des éditeurs visant un exercice comptable encore plus fructueux que ceux des années précédentes. Mais on ressent clairement le talent, et une envie de faire les choses bien, de faire les choses en grand. Alors certes, Here They Lie reste un jeu court, un jeu dont les graphismes laissent à désirer. Pourtant ces textures baveuses et imprécises font presque le charme de cette expérience marquante.
Malheureusement pour les plus pointilleux, Here They Lie ne déroge pas à la règle des jeux sortis en même temps que le casque de Sony et les possibilités en termes de gameplay y sont très réduites. On passe le plus clair de notre temps à explorer les différents environnements qui se suivent, et hormis quelques interactions avec des objets que l’on ramassera ici et là, la DualShock 4 ne servira qu’à faire avancer notre protagoniste. En revanche, le terme survival horror prend ici tout son sens, puisqu’étant dépourvu d’arme, on ne possède aucun moyen de défense face aux étranges personnages, coiffés de masques d’animaux, que l’on rencontrera durant notre périple. Ainsi, il s’agira de se faufiler dans les rues les moins pratiquées et de faire appel à notre ouïe afin de repérer les différents bruits et d’éviter de tomber nez-à-nez avec des personnages aussi instables qu’effrayants. On en viendra alors à jeter des coups d’œil à chaque nouveau croisement, à chaque nouvelle ruelle croisée. Et puisque le jeu ne nous indique jamais le chemin à suivre, c’est au joueur de faire appel à son sens logique et à sa capacité d’orientation pour tenter de sortir d’ici vivant.
Si la bande-son remplit très largement son objectif, avec une spatialisation du son exemplaire et des musiques qui savent faire monter la tension, on regrette de ne pas avoir la possibilité d’utiliser le doublage original, tant les voix françaises manquent de conviction et dénaturent parfois l’ambiance instaurée, freinant ainsi l’implication du joueur dans le scénario. Ce dernier se dessine d’ailleurs par le biais de courts monologues, que ce soit de Dana ou encore de personnages externes par le biais des téléphones qui ornent les décors. Et si certains ne trouveront là qu’un prétexte pour plonger dans un monde macabre, il faut reconnaître qu’il a le mérite de proposer un dénouement intéressant, forçant le joueur à se questionner sur les liens entre les protagonistes.
Avant de clore ce test, évoquons le temps de quelques lignes la question du prix du jeu. Vendu 20€, ce dernier se boucle en 2 heures et offre une rejouabilité très limitée, voire même inexistante. Néanmoins, il nous semble ridicule de comparer le prix d’un jeu et sa durée de vie, tant ces points sont en fait de simples critères subjectifs. Dans notre cas, nous préférons largement dépenser une vingtaine d’euros pour une expérience qui nous fera ressentir des sensations uniques plutôt que dans le dernier opus d’une licence qui proposerait peu ou prou la même chose depuis plus de 10 ans. Sachez seulement que le voyage ténébreux offert par Here They Lie n’a encore aucun égal et qu’il s’impose clairement comme une référence du genre pour tous les possesseurs du PlayStation VR.
Verdict
Malgré quelques premières minutes un peu troublantes, la faute à un motion sickness très présent, Here They Lie se révèle être un titre unique, mettant en avant le talent d’un jeune studio qui a bénéficié du savoir faire de Santa Monica Studio. Si l’on passe outre son prix un peu élevé compte tenu de sa durée de vie, on se retrouve face à une expérience oppressante et terrifiante, avec une patte artistique maitrisée. Certains trouveront les graphismes datés. Pour notre part, on trouve que cela ajoute davantage de cachet à la direction artistique qu’autre chose.
Test réalisé sur PS4 à partir d’une version éditeur
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