Prenons Dead Cells, The Binding of Isaac, Hades, La Petite Mort, et on mélange. Ce cocktail plutôt intéressant donne Have a Nice Death. Magic Design Studios nous plonge dans un roguelite à la direction artistique singulière que l’on a pu apercevoir dans les quelques trailers du soft. Il est désormais l’heure de sortir son café, sa cape, sa faux et de partir remettre l’ordre dans Death Inc., l’entreprise de la mort elle-même.
Test réalisé sur PC à l’aide d’un code fourni par l’éditeur
Ma petite entreprise ne connaît pas la crise
Death Inc. est sans dessus dessous. Vous, la Mort, êtes au bord du burnout et complètement affaiblie. Bien loin de votre magnificence de Grande Faucheuse, vous ressemblez plutôt à La Petite Mort de Davy Mourier. C’est dans cet accoutrement que vous reprenez du service pour comprendre qui a mis le boxon dans votre PME. La première chose frappante, c’est cette direction artistique à la fois cartoon mais très grise qui nous plonge dans l’ambiance de l’au-delà. Séduisante au début, cette ambiance monochromatique pourrait sembler un peu pâle à force de jouer mais chaque nouvelle aile de Death Inc. vous plonge dans un nouvel univers avec ses décors et ses couleurs. La curiosité nous pousse à avancer et découvrir chaque section ainsi que les nouveaux ennemis qui l’arpentent.
La beauté du jeu vient surtout de sa parfaite utilisation des plans pour son décor. Ainsi les premiers plans ont toujours quelques détails en rapport avec l’aile dans laquelle vous vous trouvez. Il en va de même pour les arrière-plans. Dès les premières minutes, Have a Nice Death dévoile une esthétique très soignée avec des animations qui peuvent nous proposer une ou deux minutes de répit entre les niveaux pour juste observer l’environnement. La bande-son du jeu n’est pas la plus impressionnante que l’on puisse entendre mais accompagne parfaitement vos parties.
Une fois sortie de son bureau, la Mort découvre tous les problèmes et revendications de ses employés. Ces employés sont les stéréotypés de nos entreprises modernes mais on ne peut que les trouver diablement attachants et profondément drôles. On ne remerciera jamais assez Magic Design Studios d’être français. D’origine montpelliéraine, le studio offre une traduction parfaite donnant à chaque échange, chaque phrase une tournure et un ton excellent. On en arrive presque à relancer le jeu plus pour découvrir la suite des revendications de Gérard, délégué syndical, que pour réellement vaincre les Fléaux (boss du jeu).
Fauche qui peut
Bon, vous avez fini de découvrir tous les personnages à la sortie de votre bureau et vous entrez enfin dans l’ascenseur pour aller combattre. Prendre l’ascenseur signifie tout d’abord faire le choix du prochain niveau, qui est donc synonyme de choix des bonus que vous souhaitez récupérer (le stock d’armes, le service vitam-mana…). Ensuite, c’est un court temps de chargement où la Mort, avec son café, profite d’une superbe musique d’ascenseur, celle de tous nos rêves. Puis à chaque sortie d’ascenseur s’enchaînera un court niveau à explorer où vous affronterez quelques ennemis. Les combats sont très aériens et dynamiques mais, ils ne donnent que peu de récompenses les rendant peut intéressant sur la durée.
Un niveau est toujours composé des mêmes genres d’ennemis et l’on sait que chaque étage aura un combat « arène » avant l’ascenseur. L’aspect court de chaque étage permet de vite progresser et fait mieux digérer cette impression de « déjà-vu » entre les parties. Pour ce qui est de l’arsenal à disposition, vous partirez toujours avec le choix de la faux classique ou une de ses quelques variantes lui apportant un effet supplémentaire (une version avec plus de portée, une plus lente mais plus puissante…). À cela s’ajoute 2 sorts qui utiliseront de la mana et/ou transformations de cape qui ont un temps de recharge. La combinaison de votre arme de base ainsi que, des nombreuses aptitudes (sorts et transformations de cape) trouvées dans les niveaux permet cette dynamique de combat ainsi que des enchaînements parfois très plaisants.
Chaque allée est donc dirigée par un Fléau à qui il faudra montrer que vous êtes encore le patron et que les vacances sont finies. Les joutes verbales avant les combats de boss sont mortelles. Chaque duel est unique et soigné ,aussi bien pour les boss que pour les mini-boss que l’on peut rencontrer à mi-parcours de la section. Have a Nice Death peut réellement se vanter d’une bonne lisibilité durant ses combats, un point qui n’est pas toujours aisé. En avançant dans le jeu, des ascenseurs permettront de passer les ailes déjà accomplies. Cela permet de ne pas refaire en boucle Brad, le premier boss, mais vous n’aurez pas tous les bonus acquis lors de l’exploration de son pavillon.
Plus de café chef ?
Pour un roguelite, la rejouabilité est un élément important et là encore, Have a Nice Death arrive à faucher juste. Pour commencer, les objets qui vous donnent des bonus temporaires sont nombreux et variés. Comment ne pas sourire la première fois que l’on récupère des points de vies avec un café ? Chaque élément continue à se raccrocher aux thématiques du jeu. Ces items ne sont pas les seuls puisque lors de vos rencontres avec le responsable RH, A.Dummollard, vous allez pouvoir choisir parmi trois malédictions qui sont, bien entendu, les bonus du jeu. Elles permettent d’améliorer vos différentes attaques avec de nouveaux effets, les dégâts ou encore leur temps de récupérations.
Ce qui augmente considérablement la durée de vie de Have a Nice Death est son système de gestion du niveau de crise. Avant chaque tentative, il est possible de choisir le niveau de crise pour la partie. Plus le niveau augmente, plus la difficulté est élevée mais aussi plus le dessin sur le mur est épique. Un niveau facile existe permettant de prendre le jeu en main même si ce dernier prend le temps de nous faire découvrir chacune de ses mécaniques et subtilités au premier lancement. Have a Nice Death propose déjà un challenge solide et finir le jeu deux ou trois fois, même sans changer de difficulté, permettra de découvrir des fins diverses et très intéressantes.
Verdict : 7/10
La force de Have a Nice Death est de reprendre les grandes lignes de ses prédécesseurs, de les maîtriser et de se les approprier. Les combats sont lisibles et les boss sont vraiment très soignés. Qu’il s’agisse de l’apparence ou encore des dialogues, Have a Nice Death manie les bases d’un bon soft du genre avec finesse. Magic Design Studios tient sa thématique de l’entreprise à merveille et c’est prenant ! Le jeu devient rapidement addictif surtout par les histoires internes à Death inc. Le seul défaut qu’on peut reprocher au soft est son level design un peu simpliste. La difficulté peut être augmentée au fur et à mesure pour un plus gros challenge. Avec une durée de vie de 15-20h et environ le double pour le 100%, Have a Nice Death propose quelques bonnes heures de jeu, même s’il ne faut pas se satisfaire de la première fin, les suivantes étant bien meilleures.
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