Il y a 5 ans déjà, les indépendants de chez Drinkbox Studios dévoilaient Guacamelee. De type action / plate-forme (dit Metroidvania), le jeu raconte l’histoire de Juan, un luchador qui doit sauver la fille d’El Presidente avant son sacrifice, censé fusionner le monde des vivants avec celui des morts. Inspiré de nombreux titres du genre, jusqu’à en faire de jolies références, la production avait conquis le public par son originalité et sa forte inspiration du foklore mexicain. Après une version complète sur les récentes consoles ainsi que le jeu Severed sur PS Vita, le studio est de retour pour une suite – sobrement intitulée Guacamelee! 2 – très demandée par les fans et que nous avons pu tester et terminer. Voici notre avis, comme toujours muy caliente.
Test réalisé sur PS4 Pro à partir d’une copie numérique envoyée par l’éditeur
¡ Salva a los Mexicos !
De manière assez inattendue, Guacamelee 2 démarre… avec le boss final du premier opus. Surpuissant, Juan terrasse son nemesis avec une rapidité pour le moins déconcertante, vous faisant obtenir un trophée/succès « Étonnamment facile ». Triomphant, le luchador est le héros de la nation et mène une vie paisible avec sa bien-aimée. On retrouve – 7 années plus tard – l’homme au ventre ballonné, avec une vie de famille, 2 enfants et un regard plus que nostalgique vers ses anciens exploits. Fini les acrobaties et la tension, la préoccupation du moment de Juan est de trouver des avocats afin de préparer des tacos à déguster. Du moins, c’est ce qu’il pensait avant de constater l’apparition de gigantesques trous noir dans le ciel. Son vieil ami et professeur Uay Chivo surgit alors et lui explique la terrible nouvelle : le Mexique ou plutôt « tous les Mexique de toutes les dimensions parallèles » sont menacés. Le « Mexivers », qui tire son inspiration de théories et légendes fantastiques, risque de s’effondrer dans le néant à cause de Salvador. Ce dernier, luchador de la dimension Sombre, cherche en effet à accéder à l’Autre Monde où se trouve la… recette du guacamole sacré, qui serait capable de guérir sa maladie et le rendre invincible. Accompagné d’alliés, l’anti-héros profite du fait qu’il n’existe plus qu’un seul Juan vivant, vous.
Sous une écriture moins clichée que l’original, le scénario du jeu s’offre quelques petits plaisirs avec les dimensions parallèles afin de dégainer une panoplie d’easter eggs en tout genre, qu’on se réservera bien de vous dévoiler. Juan retrouve son légendaire masque, renforce ses muscles en un rien de temps, et repart malgré lui sauver une menace qui dépasse la population. Ceux qui ont fait le précédent jeu remarqueront de suite que les développeurs ont voulu garder au maximum ce qui fait le charme de la licence, que ce soit au niveau visuel ou sonore. Une fois le contexte établi, la culture mexicaine ne manque pas de sauter aux yeux du joueur avec des décors traditionnels et des musiques mêlant guitare acoustique et trompette (sans oublier la touche électro plus moderne). Si la direction artistique reste intacte, le studio a bien entendu travaillé sur des améliorations en mêlant davantage d’objets 3D fondus dans le décor et des effets intéressants, comme des éclaboussures en détruisant les ennemis. C’est simple, les habitués retrouveront en un instant leurs marques dans le monde.
Juan-Poule
À vrai dire, c’est la même chose au niveau du gameplay. Moins de risques et de folies ceci étant dit, puisque les mouvements sont pour la majorité connus. Durant l’histoire, Juan retrouve ses compétences spéciales fortement inspirées des Metroid/Castlevania, en pouvant mettre des coups violents dans chaque direction et courir/s’accrocher/s’élancer sur les murs. Les nouveautés résident à vrai dire plutôt dans la mise en avant hilarante de… la transformation en poulet. Le délire va beaucoup plus loin qu’avant, puisque se changer en volaille permet désormais d’utiliser aussi des coups spéciaux ou de planer pour des casses-têtes inédits. Guacamelee! 2 contient des niveaux de plus en plus dangereux, nécessitant davantage de capacités, mais le challenge reste globalement largement faisable en Normal grâce à l’achat de capacités d’amélioration pour des prises de lutte, plus de jauge de vie/pouvoir, d’argent et autres features.
Finalement, à lire les lignes ci-dessus, on pourrait se demander si cette suite ne serait pas du réchauffé. Eh bien, la réponse est à la fois oui et non. Oui, dans le sens où les idées loufoques proposées ne sont pas suffisantes pour donner un vent de fraîcheur à la jouabilité, qui conserve donc aussi bien ses avantages qu’inconvénients. Et non, dans la mesure où l’idée de nouveauté se trouvera avant tout dans les personnages, le scénario, les niveaux et leurs nombreux puzzles. On pense notamment aux inversions de gravité, aux ennemis avec des patterns inédits, aux salles piégées des temples et toutes ces subtilités à savourer en solo… ou à plusieurs, puisque Guacamelee! 2 est jouable jusqu’à 4 en simultané en co-op locale ! De quoi se motiver à plonger dans l’aventure, assez longue, entre 8 et 10h ou plus si vous décidez de récupérer l’intégralité des objets cachés et secrets sur la carte.
Verdict : 8/10
C’est un véritable plaisir de pouvoir retrouver Guacamelee sur nos consoles pour une deuxième aventure. Toujours fidèle en termes de références mexicaines et de pop-culture, le jeu de Drinkbox Studios est un indispensable si vous avez apprécié le jeu d’origine, que nous vous conseillons d’ailleurs vivement d’essayer également si ce n’est pas déjà fait. Guacamelee! 2 comporte ainsi son lot de nouveautés et nous fait lâcher bon nombre de fois un sourire devant ces personnages et cette histoire absurde. Pour autant, la limite de prise de risque se fait vite ressentir avec une impression de déjà-vu au niveau des mécanismes, ce qui ne freinera sans doute pas tous ceux qui apprécient la licence et le genre Metroidvania en général. On se disait « on en veut encore plus » il y a 5 ans… et on se le dit finalement toujours après avoir fini cette suite !
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