Après Yonder: The Cloud Catcher Chronicles, sorti en 2017, le studio Prideful Sloth revient cette année avec une toute nouvelle IP. Il s’agit de Grow: Song of the Evertree, paru durant le dernier trimestre de 2021. Avec son allure très chill, sa direction artistique colorée et reposante, le titre a su attirer notre curiosité. Et si l’on dit souvent que la curiosité est un vilain défaut, elle a parfois du bon tant elle permet de découvrir de nouvelles choses. Mais cela s’applique t-il ici, avec ce nouveau jeu de Prideful Sloth ?
Test réalisé sur PS5 grâce à une copie numérique PS4 envoyée par l’éditeur
L’alchimiste devient héros
Everheat est rongé par le Withering, une entité maléfique répandant les ténèbres, les mondes d’Alaria se portent alors au plus mal. Alors que le monde de Grow: Song of the Evertree est en déclin, une jeune personne peut changer la donne. Il s’agit du dernier Alchimiste, possédant la faculté du chant, redonnant la vie après quelques notes de musique. Il s’agit de vous, joueurs.
Comme vous l’aurez compris, en incarnant un alchimiste capable de chanter, vous devrez redonner toute la splendeur d’antan aux différentes régions entourant l’Evertree tout en éradiquant le Mal avec à vos côtés vos deux mentors, Cucurbite et Mamyrus . Pour cela, vous devrez tout d’abord planter des graines mondes sur ledit Evertree. Faisant naître de nouveaux espaces sur celui-ci, il est impératif de s’y rendre tous les jours afin d’enlever les mauvaises herbes, planter de nouvelles fleurs, casser les rochers, soigner les créatures engluées… bref, vous devrez jardiner et sublimer les lieux. On peut compter sur un peu moins de 10 mondes à faire émerger et à entretenir sur l’Evertree, au total. Sachant que chaque graine monde permettra de débloquer plusieurs espaces de culture sur une branche de l’Arbre. Redonner la splendeur d’antan à l’Evertree est donc une aventure de tous les jours et demandant un certain temps de jeu.
Par ailleurs, nous pouvons également compter sur une autre dimension : la construction et la gestion d’une ville. Située aux abords de votre cabanon d’alchimiste, la place principale deviendra votre terrain de jeu à mesure que vous bâtirez des maisons, des bibliothèques, des boulangeries, et toutes sortes d’infrastructures utilitaires ou de divertissement. Évidemment, la place sera habitée, au fur et à mesure, par de nouveaux venus et dans certains cas, vous devrez répondre à leurs attentes via des quêtes diverses, comme « rapporter des noix à X ». De notre côté, nous avons fortement apprécié l’aspect gestion du soft, permettant ainsi de diversifier l’expérience, et cette dimension nous a semblé tout à fait à propos. D’autant plus que le menu construction et gestion est facile à maîtriser et bien organisé.
On peut également compter sur une partie exploration puisque chacun sera libre de se promener et découvrir les différentes zones accessibles, au fur et à mesure de votre progression. Ce sera bien souvent l’occasion de rencontrer de nouveaux PNJ, de nouvelles créatures avec qui vous pouvez jouer et que vous pourrez caresser, ou bien pêcher. D’ailleurs, c’est bien souvent durant ces séquences que l’on récupère un bon nombre de ressources ou d’essences alchimiques, en plus de la monnaie en jeu nommée Myora (nécessaire pour construire des bâtiments).
Articulé autour de 3 pôles, soient la gestion de la ville, l’embellissement de certaines régions de l’Evertree et l’exploration, Grow: Song of the Evertree plaira aux petits comme aux grands. D’ailleurs, dans les premières heures de jeu, le tutoriel accompagne bien les joueurs et les aide à prendre le gameplay en main assez simplement mais efficacement. Côté durée de vie, difficile de l’estimer avec précision tant le titre peut vous occuper pendant de nombreuses heures, si vous y accrochez. Notez que le soft rend les choses accessibles dès le début de l’aventure car après seulement quelques minutes de jeu, vous posséderez tous les outils nécessaires à votre objectif (marteau, arrosoir, sachets de graines, etc.). Nul besoin de faire un nombre incalculable de quêtes pour les recevoir et ça c’est plutôt plaisant. Tout est pensé pour que vous passiez un bon moment, ce qui est réussi.
Le calme après la tempête
Néanmoins, si Grow: Song of the Evertree est très plaisant et reposant à parcourir, il n’en reste pas moins assez répétitif. La répétitivité d’actions étant bien entendu intrinsèque au genre en lui-même, difficile de faire autrement donc. Ainsi, il y a de fortes chances que vous ressentiez une certaine lassitude au bout d’un certain temps. Bien que les développeurs aient pensé à ajouter un journal, recensant toutes les actions entreprises et accordant des récompenses lors de paliers atteints, il faudra passer outre la redondance d’objectifs pour terminer le titre. Le titre de Prideful Sloth est, semble t-il, un jeu qui se picore, que l’on apprécie lancer pour quelques heures mais qui malgré tout ne marquera probablement pas dans la durée et l’esprit des joueurs. Relaxant, il est à prendre comme il est : un jeu que l’on découvre et apprécie pour ce qu’il est pendant un certain laps de temps, avant de passer (très certainement) à autre chose.
Grow: Song of the Evertree a tout de même ça pour lui qu’il est arrivé au bon moment de l’année. Après les gros AAA de la rentrée 2021, le titre de Prideful Sloth offre une bouffée d’air frais grâce à son gameplay reposant et sans prise de tête. D’ailleurs, la direction artistique cultive cet aspect très relaxant du titre en offrant une palette de couleurs chatoyante et de beaux jeux de lumière. La modélisation des éléments environnementaux et autres se rapproche de celle d’un dessin animé/cartoon, qui nous a invariablement fait penser à la licence My Sims ou aux jeux Animal Crossing pour ne citer que ces exemples. En ce qui concerne la bande originale, c’est Kevin Penkin qui était aux commandes. Compositeur de jeux vidéo et d’animés ayant travaillé sur Made in Abyss ou encore sur Star Wars: Visions (The Village Bride), il offre ici un travail maîtrisé. Les compositions musicales siéent bien à l’univers proposé mais elles ne nous ont malheureusement pas suffisamment marquées pour avoir envie de les écouter en dehors de nos sessions de jeu sur le soft.
De notre côté, nous avons profité du soft sur PS5 grâce à une copie numérique PS4, via la rétrocompatibilité possible entre les deux machines. Bien que beaucoup de joueurs se soient plaints de problèmes et bugs importants sur la version Switch de Gro : Song of the Evertree, notre constat est tout autre sur la dernière console de chez Sony. Le titre est stable et n’offre que peu de soucis, hormis une pointe de popping ou de clipping par moments. Par ailleurs, on notera le poids très peu conséquent du jeu, soit en dessous de 5 GO.
Verdict : 6/10
Grow: Song of the Evertree est donc l’un de ces jeux qui se veut doux avec le joueur : pas de prise de tête à l’horizon, de la simplicité mais de l’efficacité, un scénario qui fait l’affaire et des mécaniques de gameplay faciles à prendre en main. La direction artistique permet de profiter d’un paysage joli et maîtrisé, tout en offrant un monde relaxant et plaisant à parcourir. Evidemment, la répétitivité d’actions n’est pas aux abonnés absents, et elle est fortement présente, comme le genre le veut si souvent. S’il ne marquera peut être pas les esprits, Grow: Song of the Evertree est une découverte vidéoludique sympathique qui fait du bien au moral… le temps que l’on y joue, puis on passe à autre chose malheureusement.
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