Si en 2011, vous faisiez partie des heureux possesseurs d’une PlayStation Portable, peut-être avez vous été conquis vous aussi par Grand Knight History, tactical RPG à la sauce japonaise et développé par Vanillaware. Aujourd’hui, le studio a passé le flambeau à Monochro Inc, avec toujours à la tête du projet Tomohigo Deguchi, en vue de développer une suite spirituelle à Grand Knight history, le tout agrémenté des compositions d’Hitoshi Sakimoto (Final Fantasy XII, Odin Sphere…). Sorti il y a maintenant quelques mois au Japon, Grand Kingdom a traversé les océans grâce à Koch Media pour rejoindre l’Europe, accompagné de la totalité des DLC et des mises à jour. Grand Kingdom fait-il partie de ces titres qui jouissent d’une aura particulière, loin des codes de l’industrie du RPG AAA japonais ? C’est ce que nous allons voir dans ce test.
A Game of War
Dans un monde où quatre factions se font continuellement la guerre afin d’étendre leur territoire, vous incarnez le chef d’une troupe de mercenaires, qui de contrat en contrat, découvre l’existence d’une cinquième faction, un ancien empire déchu qui souhaite reprendre la place qui lui revient. Sans surprise, cet ancien empire fera office de « méchant » du titre. Si l’histoire du jeu ne chamboule pas les poncifs du genre, les péripéties rencontrées par notre guilde restent suffisamment intéressantes pour vous inciter à continuer l’aventure. Grand Kingdom bénéficie également d’un chara-design plutôt soigné, et d’une direction artistique charmante, mais là encore assez convenue pour un jeu du genre. Techniquement néanmoins, le jeu s’avère clairement daté, la faute sans doute aux contraintes liées à la fonctionnalité cross buy/cross play du titre avec la PS Vita. Les musiques, quant à elles, signées Hitoshi Sakimoto, sont de bonne facture mais assez vite oubliées, sauf quelques exceptions.
La stratégie, ça fait le café ?
Assez difficile d’accès au début, en grande partie à cause de la localisation du jeu uniquement anglaise, le gameplay de Grand Kingdom se laisse au fur et à mesure des batailles et des quêtes dompter. A chaque quête correspond un objectif bien précis, et force est de reconnaître que le jeu ne brille pas par sa diversité à ce niveau là. Peu nombreux, ces objectifs, au nombre de cinq pour la totalité du jeu (infiltration, destruction de troupes, se rendre à un point précis de la carte, et défense d’une position) ne sont finalement qu’un prétexte pour envoyer nos troupes à l’assaut, et à chaque objectif, une stratégie particulière doit être utilisée. La manière dont on se déplace sur les cartes est également un élément de gameplay extrêmement important. En effet, pour atteindre un objectif, il y a un compteur d’actions à prendre en compte, qui ne doit jamais atteindre zéro sous peine de voir la quête échouer. De plus, chaque tour effectué lors d’un combat vient diminuer ce nombre de points d’action. Les déplacements sur la carte du monde s’effectuant sous forme de jeu de plateau, il est parfois plus intelligent d’éviter un combat, ou même de passer à côté d’un trésor pour s’assurer de sortir victorieux… et ainsi accomplir l’objectif.
Le vif du sujet dans un T-RPG est bien évidemment le système de combat qui, s’il est raté, peut facilement rendre le jeu mauvais. Ici, on a affaire rassurez vous à une grande réussite. Au tour par tour, c’est à vous de choisir le placement de vos unités, au nombre maximum de quatre la plupart du temps, afin de pouvoir maximiser vos offensives et tenter d’anticiper l’action de vos adversaires. En fonction des unités, un certain timing vous sera demandé afin de toucher le plus grand nombre de fois possible les ennemis, et ainsi réduire la durée du combat. En plus de limiter la perte de points d’action, dont la conservation est, rappelons-le, primordiale, ne pas faire trainer un combat vous permet de conserver le moral de vos troupes à un haut niveau. Plus le moral est haut, plus vos unités seront efficaces, et pourront utiliser des chaines de combos lorsqu’un adversaire arrivera aux portes de la mort. Ce système de combat s’avère rapidement addictif et vous demandera une grande vigilance. L’IA du jeu, quant à elle, est assez bonne, mais fait malheureusement quelques erreurs parfois stupides. Il nous est par exemple arrivé à quelques reprises qu’une unité adverse sacrifie un de ses alliés sans aucune raison. Le friendly fire étant présent, pour nous comme pour les ennemis, il faut éviter de placer ses troupes n’importe comment, et l’IA semble avoir parfois un peu de mal avec ce concept. Certes, cela permet parfois de nous sortir de situations périlleuses, mais il n’y a aucune gratification à cela, et le jeu aurait donc gagné à être plus vigilant sur ce point.
L’Ethernet, le nerf de la guerre
Rares sont les jeux à notre époque qui ne bénéficient pas d’un multi compétitif, et Grand Kingdom n’y échappe pas. Le mode Online du jeu est ici divisé en deux parties. La première se retrouve dans les quêtes que l’on peut accomplir en se confrontant directement à d’autres joueurs, et qui sont renouvelées au bout d’un certain nombre d’heures. Le plus souvent, le but est alors d’atteindre un objectif en premier. Et pour cela, aucune erreur n’est permis. Il faut maximiser ses tours et l’utilisation de ses points d’action. Également, si vous vous sentez sûr de vos compétences et de vos forces, vous pouvez enclencher un combat directement avec un joueur, le gagnant bénéficiant d’un avantage certain puisque le perdant ne pourra plus bouger pendant 9 tours. A vous de voir si vous êtes prêt à prendre le risque de vous retrouver paralysé pendant 9 tours, tant cette pénalité est compliquée à rattraper. Le deuxième mode du jeu online est le mode War, qui vous permet de réaliser un contrat avec une des quatre factions du jeu. Une fois la faction choisie, il ne vous reste plus qu’a travailler pour elle, soit en défendant son territoire, soit en participant à des assauts en vue de l’agrandir. Deux méthodes pour ce faire, soit vous participez vous même au combat, soit vous envoyez une de vos troupes préalablement constitués. La deuxième option vous permet ainsi d’envoyer des unités dispensables en combat afin de les faire monter de niveau. Le mode online est tout à fait dispensable dans le jeu, mais il rajoute une véritable durée de vie, est bien pensée, et permet en plus d’obtenir expérience et objets rares, de renouveler un peu les objectifs, qui seraient sans doute un peu redondants sans les deux modes multijoueurs.
La caserne, le commencement de toutes choses
Autre gros point fort du titre, les unités qui composent vos troupes. Près d’une quinzaine d’unités différentes peuvent être enrôlées dans votre guilde, afin de vous constituer la meilleure armée possible, le tout en échange de pièces d’or. Attention cependant dans le choix de l’unité que vous allez enrôler, car certaines ont des bonus d’attributs, reconnaissables par des lettres (La plus faible étant F), qui ne correspondent pas à leur classe. Par exemple, il nous est arrivé de tomber sur une mage, avec C en attaque physique, et F en magie. Des statistiques qui correspondent beaucoup plus à un guerrier. Ces lettres ont une grande importance puisqu’elles vont déterminer comment votre unité va évoluer. A chaque statistique correspond une lettre, qui se traduit ensuite par un nombre d’étoiles. A chaque niveau, vous devez dispatcher 4 étoiles dans les stats de votre personnage. Plus la lettre est proche de A, plus votre personnage évoluera vite dans la stat choisie. Seul point noir, il est compliqué de faire monter rapidement une unité, et les unités avec un bon potentiel ne sont pas disponibles tout de suite. Par conséquent, on a parfois l’impression d’avoir perdu du temps sur une unité.
La gestion de l’équipement est évidemment un élément incontournable du jeu, afin d’améliorer vos troupes. Il est nécessaire d’aller régulièrement faire un tour au magasin de la guilde pour obtenir de meilleurs équipements, mais également de se rendre dans les capitales des quatre grands pays afin de forger de meilleurs équipements avec des plans que l’on trouve en réalisant des quêtes. Grand Kingdom, malgré une prise en main assez difficile au début, s’avère plutôt complet, et bénéficie d’une durée de vie plutôt conséquente. La version européenne du titre jouit à sa sortie de tous les contenus que la version japonaise a acquis au fil du temps. Ainsi, une fois la quête principale terminée après un peu plus d’une vingtaine d’heure, l’aventure continue et nous permet d’en apprendre plus sur les dirigeants et les peuples qui composent les différents royaumes. L’ajout de tous ces contenus, plus le mode online a largement de quoi vous occuper de longues semaines si vous voulez en faire le tour.
Verdict : 7/10
Même si le jeu a des défauts dont il est difficile de passer à côté, on pense notamment à une IA pas toujours au mieux de sa forme, Grand Kingdom n’en reste pas moins un bon moment pour tous les fans de T RPG. La PS4 n’a que peu de titres du genre et Grand Kingdom en est un fervent défenseur. La fonctionnalité cross play/cross buy avec la PS Vita est un vrai plus pour le titre, qui peut tout aussi bien correspondre à une expérience nomade. Le titre nous fait assez vite oublier ses défauts grâce à un système de combat addictif et une gestion d’unités sympathique.
Drunkenietzschigo
29 juin 2016 at 14 h 35 minSalut,
très chouette test ! Pour ma part c’est la première fois que je lis que le jeu est cross buy et/ou cross play, partout ailleurs il est indiqué le contraire. Est ce que quelqu’un peut confirmer ? Je sais que le jeu est bien sorti sur les deux formats, mais même sur le store psn ce sont bien deux achats différents.
Merci !