Sorti il y a 5 ans, Gran Turismo Sport a eu du mal à convaincre les joueurs à son lancement mais à la longue, grâce à ses nombreuses mises à jour gratuites, il a su redorer son blason. Pour sa première course sur PS5 et un dernier tour de piste sur PS4, Gran Turismo 7 a pour mission d’amuser à la fois les fans de la première heure ainsi que les nouveaux venus, autant en solo qu’en multijoueur, le tout avec un contenu et un rendu digne de la série. Attachez bien vos ceintures car ce test va désormais passer à la vitesse supérieure.
Test réalisé sur PlayStation 5 grâce à un code envoyé par l’éditeur
Gran Turismo, what else?
Dès qu’on lance Gran Turismo 7, le ton est donné avec une superbe vidéo compilant des extraits de l’avancée automobile de sa création jusqu’à nos jours. Pour Polyphony Digital, développeur iconique de la franchise depuis la PlayStation première du nom, la course de voitures est plus qu’une passion, c’est un art et cela s’est ressenti à travers chaque opus, chose que l’on espère évidemment revoir dans ce 7ème volet numéroté. Une fois la vidéo finie, on a accès soit à la carte du monde, soit à Music Rally, un mode original dont on reparlera plus tard. Tout d’abord, que les fans purs et durs soient rassurés, cette fois, les développeurs n’ont pas laissé le contenu solo de côté, au contraire même puisque l’on commence rapidement avec ce qui fait l’attrait principal du mode campagne, à savoir le GT Café.
Dans ce lieu tout à fait charmant et distingué, on a diverses personnalités dont Luca, qui nous donne des « menus » à compléter en collectant des voitures de diverses catégories, constructeurs, etc. Les voitures sont principalement offertes en remportant des courses proposées par le GT Café mais on peut également les obtenir via des tickets de loterie (mais ne comptez pas trop là-dessus, le hasard fait qu’on se retrouve souvent avec juste quelques crédits en plus sur notre compte) ou en passant par un revendeur. Ce n’est pas tout, puisque le GT Café impose parfois d’autres défis permettant de découvrir petit à petit ce que propose la carte du monde : achat de véhicules mais aussi customisation, photos, documentations et on en passe. En outre, à chaque fois que l’on complète un menu avec des véhicules à acquérir, Luca nous présente brièvement leurs histoires avec des informations qui raviront tous les amateurs.
Bien qu’il soit assez sobre et peu mis en scène en dehors de la présentation des voitures, le mode GT Café est relativement prenant pour peu que l’on soit friand de défis et de connaissances autour de bolides plus ou moins iconiques. Même si on aurait aimé quelques cinématiques supplémentaires et pourquoi pas des interactions inutiles mais immersives dans le café (par exemple… boire l’un des cafés, on a soif à force, tout de même), le principal, c’est de faire la course et à ce jeu, Gran Turismo 7 est plus que fidèle à ses aînés.
Fast and Serious
Sans surprise, Gran Turismo 7 propose une conduite dont les mots d’ordre sont excellence et réalisme. De ce côté, la série n’a jamais déçu les joueurs et ce n’est pas ici que cela va commencer. Les joueurs d’avant retrouveront facilement leurs marques avec une conduite fidèle, pointue et exigeante, via des contrôles qui répondent au moindre toucher de bouton, à la moindre inclinaison de gâchette. Chaque voiture se dirige comme un charme surtout que l’on a, comme dans Gran Turismo Sport, la possibilité de changer de direction via le joystick, le D-Pad, la détection de mouvements assez au point et, naturellement, divers volants sont compatibles pour encore plus de réalisme. De nôtre côté, on a opté pour la direction via le joystick et chaque sortie de piste n’était pas due à la faute du jeu mais bien à la nôtre. Dans Gran Turismo 7, ce n’est pas tant contre d’autres pilotes que l’on fait face, nos principaux adversaires sont les circuits et nous-mêmes. Comme dans la vraie vie, conduire une voiture est une question d’instinct et d’entraînement, il faut faire attention au moindre virage, au placement de ses adversaires, le jonglage des vitesses et de multiples autres paramètres comme la météo qui peut tout changer. Si les débuts peuvent être laborieux, la courbe de progression est bien présente et on aime maîtriser petit à petit chaque bolide, chaque tracé de circuit pour enfin sortir vainqueur des courses.
Pour les nouveaux joueurs, pas de panique puisqu’il y a de nombreux tutoriels et aides de conduite. En plus d’un Centre de permis, obligatoire qui plus est via certaines missions du GT Café, il y a plusieurs options lors des compétitions. Multiples indicateurs pour les virages, assistant de trajectoire, freinage guidé, replacement de voiture lors d’une sortie de piste… Tout est là pour prendre les débutants par la main, ce qui fait de Gran Turismo 7 l’un des épisodes les plus accessibles de la série. Bien sûr, par la suite, le joueur est invité à retirer ces options petit à petit afin de pleinement mettre à profit ses acquis car la difficulté est au rendez-vous, l’IA des adversaires s’étant améliorée depuis le temps. Certes, une fois de plus, il n’est pas si difficile d’accéder au podium mais même avec la difficulté Facile, remporter la première place n’est pas chose aisée, d’où l’intérêt d’apprendre à ne plus faire d’erreurs et à optimiser ses véhicules. De plus, une future mise à jour devrait apporter une IA encore plus poussée, qui apprendra nos habitudes pour mieux nous contrer.
Mais là où Gran Turismo 7 s’en sort comme un champion niveau sensations, c’est grâce à la version PlayStation 5 et sa manette DualSense qui nous donne vraiment l’impression d’être derrière un volant. On ressent à merveille les différentes surfaces, les freinages violents, les chocs entre voitures, les changements de vitesse… Pour le coup, Polyphony Digital n’a pas chômé et nous livre l’une des meilleures utilisations de la manette. Immersion garantie, surtout si l’on met les vibrations à fond. Rajoutez à cela des effets de vitesse au rendez-vous et l’impression de réalisme se veut des plus grisantes, nous faisant apprécier chaque course.
Côté modes de jeux, en plus des défis principaux du GT Café qui se déroulent en majorité dans les différents circuits mondiaux, on a des championnats, des courses Arcade, du Contre-la-montre, des défis Drift, courses personnelles, Centre de permis, Multijoueur bien sûr (avec des lobbies classiques ainsi que le mode Sport avec tournois et classements poussés) qui poussera chacun à se surpasser et aussi des Missions spéciales. Le contenu de ce Gran Turismo 7 est, vous l’aurez remarqué, des plus conséquents et les joueurs solo seront ravis de voir que l’on passe un sacré temps sans avoir à faire des courses multijoueur, ce qui n’était pas le cas avec Gran Turismo Sport à ses débuts. N’oublions pas également Music Rally, qui propose de faire des courses avec des checkpoints et un chronomètre qui dépendent des musiques, assez amusant même si l’on regrette qu’il n’y ait pas davantage de niveaux.
Pour ce qui est du nombre de véhicules, si nous sommes loin de Gran Turismo 6 qui a plus de 1000 voitures, Gran Turismo met tout de même en avant plus de 400 bolides avec diverses stars du milieu, même si certains fans regretteront peut-être l’absence de certaines icônes. Quant aux circuits, il y en a 34 différents avec diverses configurations possibles. Pour le moment, cela est plus qu’acceptable mais on manque de courses urbaines et de rallyes au détriment du reste. Gageons que les mises à jour gratuites, d’ores et déjà prévues, pallieront à cela car pour une simulation de ce calibre, il serait dommage de passer à côte de la conduite sur différents types de terrains. Au passage, pas de circuits sur la neige pour le moment alors que cela pourrait créer de belles émotions. Dans tous les cas, collecter toutes les voitures vous demandera un temps considérable et ce n’est pas une corvée, loin de là, tant le gameplay est fun et addictif pour les raisons citées plus haut.
Enfin, Gran Turismo, c’est aussi beaucoup de customisation, tant visuelle que technique et là encore, Gran Turismo 7 a su nous contenter pleinement. On peut changer les options de suspension, de boîtes, l’aérodynamisme, les transmissions, les pneus, ajouter de la nitro, acheter différents matériaux pour améliorer les performances, ajouter des stickers, des couleurs et bien d’autres encore afin de créer la voiture de ses rêves. Tout est fait pour répondre à la demande des joueurs afin de conduire dans les meilleures conditions possibles. À moins de détester le genre, Gran Turismo 7 mérite donc largement d’être nommé The Real Driving Simulator tant on ne fait plus qu’un avec chaque automobile.
Il en a sous le capot
Gran Turismo a toujours été l’un des porte-étendards de la marque PlayStation pour ce qui est du rendu visuel. Avec son statut cross-gen, Gran Turismo 7 avait pour lourde tâche de rendre une dernière fois justice à cette bonne vieille PS4 tout en tirant partie des capacités de la dernière machine de Sony, la PS5 donc. On a testé le jeu sur cette dernière est le constat est sans appel : Gran Turismo 7 est bluffant, malgré quelques petits défauts car pour cet opus, Polyphony Digital a revu la création du ciel (vous avez vu ces nuages plus vrais que nature ?) et de la lumière afin de donner un résultat photoréaliste comme rarement vu auparavant, surtout que la météo se veut dynamique et que le temps passe lentement mais sûrement. Il nous est arrivé par moments de ne limite plus savoir si l’on jouait ou si l’on regardait une véritable course, c’est vous dire, que ce soit par beau temps, de nuit ou lorsqu’il fait gris. Les caisses sont une fois de plus resplendissantes, chacune ayant 500 000 polygones pour des modélisations impeccables, en intérieur comme en extérieur, de quoi apprécier les différentes vues possibles (même si la vue intérieure reste de loin la plus authentique).
Quant aux spécificités de la version PlayStation 5, nous avons des temps de chargement quasiment inexistants pour notre plus grand bonheur ainsi que le choix entre mode Performance à 60 images par seconde sans aucune baisse et ray tracing mais actuellement, ce dernier est surtout utilisé pour les rediffusions et le mode Scapes (on y arrive). Un peu dommage que Polyphony Digital n’ait pas trouvé de solution pour afficher des reflets crédibles lors des courses mais ceux de base se veulent convenables et on y fait peu attention en pleine action. C’est justement dans le mode Scapes que le ray tracing a tout son intérêt car on peut y faire des clichés qui peuvent facilement passer pour de véritables photographies. Certes, c’est un peu de la triche sachant que les décors sont réels mais tout de même. Avec plus de 2500 sites issus du monde entier et des centaines de véhicules, si vous aimez prendre des photos, le mode Scapes vous captivera durant un très long moment, surtout que les options du mode photo sont très poussées. Un régal pour les yeux.
Malheureusement, on ressent de temps en temps le côté cross-gen, notamment dans le rendu de certains circuits (la végétation et les arbres en tête de liste) et quelques petits soucis existants encore comme un poil de pop-ing en mode Performance ou bien de l’aliasing, surtout avec certaines ombres. Rien de choquant, surtout lorsqu’on constate le travail titanesque réalisé par Polyphony Digital dans sa globalité mais cela se remarque tout de même qu’il y a diverses assets repris directement de Gran Turismo Sport. L’effet de pluie pourrait également être un peu meilleur pour le rendu des surfaces (pour ce qui est du ressenti, il est tout à fait crédible au vu des effets provoqués sur les voitures) et là où Gran Turismo 7 a encore du mal, c’est sur la gestion des dégâts, toujours trop lisses. Certes, la série a ce côté propre, élégant et on ne demande pas non plus des destructions à la Burnout, cela dit, ça fait un tantinet tâche pour une simulation. Heureusement, cela reste mineur et on reste globalement subjugués par les graphismes de cet épisode. Quant à l’interface, elle se veut dans la lignée des précédentes, à savoir sobre et efficace.
Enfin, quelques mots sur l’ambiance sonore de ce Gran Turismo 7. Pour ce qui est des différents bruits de moteurs, de crissements de pneus et autres, on reste sur les avancées de Gran Turismo Sport, à savoir sur de la qualité, là où ça péchait davantage par le passé. Sur PS5, on profite de l’audio 3D pour plus d’authenticité : même plus besoin de regarder les rétroviseurs, on entend quand une voiture concurrente s’approche petit à petit de la nôtre, entre autres. Les musiques ne sont pas en reste également, avec une large sélection de musiques d’anciens opus, divers morceaux inédits de qualité et même des remixes ainsi que des choix pour le moins étonnants mais bienvenus. On pense en particulier à la musique VROOM, dont les paroles vous resteront facilement en tête. On a des genres assez variés avec de l’Electronique, de la Pop, du Rock, Classique, Lounge, apportant une ambiance classieuse à Gran Turismo 7.
Verdict : 8/10
Dès son lancement, Gran Tursismo 7 présente bien plus d’attrait que son prédécesseur. S’il n’échappe pas à quelques défauts liés à sa nature cross-gen, il présente malgré tout une expérience des plus authentiques, destinée à la fois aux connaisseurs ainsi qu’aux néophytes des courses automobiles. On retrouve avec joie davantage de contenu solo, tout en profitant des avancées multijoueur de Gran Turismo Sport. Réaliste, exigeant mais accessible, majoritairement beau et prenant, Gran Turismo 7 signe avec brio le grand retour de la série que l’on attendait tant. De quoi passer des dizaines d’heures sur les différents circuits à travers le monde tout en prenant un nombre incalculable de photographies. Une simulation comme on les aime, en espérant que les mises à jour soient abondantes et de qualité afin de faire de ce Gran Turismo 7 un ténor du genre.
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