Goldorak est l’un des plus célèbres robots géant de la culture nippone. Ce dernier a une énorme cote en occident et tout particulièrement dans l’Hexagone, notamment grâce à une émission bien connu, Récré A2. Ainsi, quand Microids annonce un jeu Goldorak, de nombreux nostalgiques veulent y croire, veulent revoir le merveilleux robot de lumière et d’acier. Malgré cette attente, il faut avouer que l’engouement n’est pas énorme pour ce Goldorak et cela tombe bien, ce dernier ne sera absolument pas un jeu que l’on retiendra pour ses coups d’éclats.
Test réalisé sur PS5 grâce à une copie numérique fournie par l’éditeur
Douce nostalgie quand tu me tiens
Goldorak est en France ce que Mazinger Z est au Japon, le monument des robots géants qui a bercé une génération et inspiré des tas d’œuvres. Alors que l’on ne cessera jamais de vanter le travail qu’a fait le Club Dorothée pour importer les dessins animés nippons dans notre région du globe, Goldorak fait partie des plus anciennes références du genre, étant présent au lancement de l’émission Récré A2, ancêtre même du Club Dorothée. Une histoire que nous n’apprendrons à aucun vieux loup de mer, mais qui est importante pour les plus jeunes. En vous faisant une confidence, votre très chère plume n’est pas de ces personnes qui couraient devant la télévision pour regarder les aventures du prince d’Euphor en 1978. Cette nostalgie se trouve au tout début des années 2000 dans une passion partagée entre un père et son fils, alors quoi de mieux que de commencer par une touche d’amour. Une anecdote qui semble insignifiante, pourtant Microids vise cette nostalgie, ces souvenirs pour tous les fans, qu’importe l’âge.
Pour cette part de nostalgie, on commence à fond puisque dès que le curseur sera placé sur l’icône de jeu (sur PS5 du moins), votre écran chantera l’iconique générique dans sa version la plus délicate, le sentiment de nostalgie monte déjà. Pourtant, Goldorak : Le Festin des Loups jouera aux montagnes russes avec vos souvenirs. La musique étant juste un arrangement léger de la bande son originale du dessin animé, chaque fan de la première heure se souviendra d’un épisode, d’une scène et chantonnera l’air qui se joue dans ses oreilles. Lancer les techniques du célèbre robot géant, le fait de passer du mode terrestre au mode soucoupe de Goldorak, l’entrée dans le géant, les Golgoths, les personnages. Tout veut nous rappeler cette enfance bercée par Actarus et son histoire sur la planète bleue, mais il y a toujours un petit hic dans ce genre d’histoire.
La légende de Goldorak
Microids a fait le choix pour cette aventure de nous faire revivre les premiers instants de l’anime en réadaptant les premiers épisodes avec l’arrivé des Végas sur Terre et l’apparition de Goldorak sur la planète bleue. Après un tutoriel dont nous vous laissons la surprise, nous commençons sur Terre 2 ans après la venue d’Actarus. Les Végas ont déjà pris le contrôle d’Euphor et souhaitent désormais s’en prendre à la Terre, mais le prince ne laissera pas sa nouvelle planète se faire annexer. Il décide donc de remonter dans le robot géant et déjoue les plans des extraterrestres. Bien évidemment, nous retrouvons tous les personnages iconiques de la série : Actarus, Alcor, Professeur Procyon, Vénusia, Rigel ou encore Mizar. Dans les ennemis, nous retrouvons quelques Golgoths iconiques, Minos ainsi que sa seconde personnalité et bien sûr Hydargos. Tous les personnages cultes de la série sont présents et nous accompagneront pour environ 6 à 8h de jeu.
Encore une fois, ils sont tous là, Actarus joue bien de la guitare au Ranch après les combats, mais la magie s’estompe en mission. Outre une direction artistique qui ne rend pas le meilleur des hommages au manga de Go Nagai, les missions retracent des épisodes de l’anime tout en s’arrangeant pour offrir un aspect plus ludique au jeu. Malheureusement, tout cela s’avère être creux, avec les mêmes schémas de missions : entre 4 et 6 objectifs pour débuter (qui se répéteront d’une région à l’autre avec toujours une mission d’escorte par exemple) puis l’affrontement du boss (un Golgoth) puis des dialogues qui sont eux aussi bien pauvres. Ce schéma se répète inlassablement d’une région à une autre et honnêtement, Goldorak : Le Festin des Loups n’invente rien dans son genre et se conforte même dans un cliché. Le gameplay se résumera à explorer une région, accomplir les missions représentées par des points d’exclamation, vaincre les ennemis avec des combats déjà rencontrés dans n’importe quel jeu d’action. La seule touche de changement sera des passages shoot’em up qui auront la particularité d’être bien réussis et qui feront directement écho aux jeux rétro et aux bornes d’arcade.
Finalement, le scénario restera platonique tout le long avec une écriture molle et, même si le manga en lui-même était peu intellectuel, il avait l’avantage d’exister il y a 45 ans où la concurrence était moins rude, voire inexistante. Un petit éclat viendra sur la fin, mais rien qui marquera le joueur aussi fan soit-il. Si Goldorak : Le Festin des Loups cherche à toucher les plus nostalgiques qui ont désormais la quarantaine passée, il aurait peut-être fallu retravailler un peu plus le scénario ou encore même, aller chercher dans la toute récente bande dessinée rendant un hommage très réussi à l’œuvre de Go Nagai.
FULGUROPOING !
Une réussite de cette adaptation de Goldorak n’est autre que les combats. Les combos sont fluides et l’on ne peut pas s’empêcher d’adorer les attaques légendaires du robot de lumière et d’acier. Pourtant, le doublage déboussole, mais ne nous éternisons pas là-dessus et laissons la plupart des doubleurs originaux reposer en paix. Cependant, les ombres au tableau s’accumulent puisqu’une fois en mission, les vagues d’ennemis s’enchaînent sans respiration. Les combats sont constants et notre personnage crie sans arrêt le nom de ses attaques. Une avalanche de Cornofulgure ! Fulguropoing ! Pulvonium ! Astérohache ! Rétrolaser ! s‘abat sur notre écran. En plus de cela, il faudra prendre soin de récolter de nombreuses ressources en explorant la carte entre deux missions afin d’améliorer Goldorak pour débloquer toutes ses capacités et le rendre plus puissant.
Nous pourrions faire impasse de cette exploration, mais les monstres deviennent des sacs à PV dans les dernières régions rendant les combats infiniment longs si vous n’avez pas amélioré Goldorak. Une augmentation de la difficulté un peu barbare surtout avec un bestiaire assez pauvre. À cela s’ajoute des chutes de framerates de manière assez aléatoire lors de notre test aussi bien lors de combats que durant des phases d’exploration. A cela s‘ajoutent certains monstres passant à travers le décor et il nous est arrivé que certaines cinématiques se bloquent, nous obligeant à relancer le jeu. Nous n’avons pas eu l’occasion de tester le mode multijoueur, mais une partie en coopération peut rapidement s’avérer compliquée avec ces quelques problèmes techniques. Pour finir, on regrettera la taille miniature de l’Ovterre (la soucoupe d’Alcor n’est pas plus grande que l’épaule de Goldorak), ainsi qu’un Actarus très verbeux avec les PNJ qui était pourtant un héros très taciturne, assez sombre.
Verdict : 5/10
Goldorak : Le Festin des Loups rate son coche, trop brouillon pour un quadragénaire et finalement peu intéressant pour des enfants. La corde de la nostalgie arrive à être touchée par la bande son du jeu et lancer les attaques du robot géant deviendra un plaisir coupable pour tout fan du dessin animé. Cependant, le gameplay reste des plus simples malgré quelques passages sympathiques et le scénario n’arrangera pas la chose. Finalement, on retient plutôt une proposition intéressante pour le tutoriel et une fin pas mauvaise, mais les dialogues resteront des plus plats. Le plus frustrant restera qu’Actarus ressemble plus à l’homme araignée tellement ce dernier déblatère durant les missions.
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