Après avoir tâté le terrain quelques heures lors de notre preview, il est temps pour nous de rendre notre verdict sur la version complète de Ghost Trick : Détective Fantôme. Après une dizaine d’heures sur le titre, nul doute que ce portage sur consoles et PC saura convaincre les joueurs qui sont passés à côté il y a maintenant 13 ans.
Test réalisé sur PS5 (depuis une version PS4) grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
Esprit fantômes
Tout commence dans une décharge sombre et peu encline à la conversation, on y retrouve une jeune femme menacée par un tueur à gages et notre cadavre gisant sur le sol. Si vous avez eu l’occasion de toucher à la version de démonstration de Ghost Trick : Détective Fantôme, c’est de cette scène que commence notre longue et belle aventure avec un seul objectif : découvrir pourquoi nous sommes mort mais surtout, quelle organisation est derrière tout ça. On ne sait pas trop pourquoi, mais il semblerait que nous soyons l’élu et que nous possédions un pouvoir extraordinaire : remonter quatre minutes avant la mort des personnes. Parce que dans Ghost Trick : Détective Fantôme, vous allez en voir des cadavres, mais l’objectif sera de les ressusciter (s’ils datent de moins d’un jour) grâce à votre don de changer le cours des événements qui précèdent. Pour vous déplacer entre les différents lieux, il faudra utiliser les téléphones présents dans chaque pièce, il s’agira de votre seul moyen de déplacement au cours de votre aventure. Une idée ingénieuse de Shu Takumi à qui nous devons également la série Ace Attorney. Cependant, ce fonctionnement a ses limites et c’est le principal problème du titre : un manque de variété au fur et à mesure qu’on enchaîne les chapitres, sachant qu’il vous faudra une quinzaine d’heures de jeu pour conclure l’histoire.
La (énième) mort de Lynne s’annonce terrible !
Lors de chaque chapitre, il faudra tenter de modifier le destin des protagonistes. Pour ce faire, vous verrez la mort initiale de façon continue et il faudra déceler les éventuelles failles pour modifier le comportement du personnage qui va mourir très prochainement. Pour ce faire, vous avez la possibilité de vous déplacer d’objet en objet mais également de faire certaines actions pour tenter d’attirer l’attention des personnes aux alentours. Cependant, il faudra être à courte distance de l’objet que vous souhaitez incarner, toute la difficulté réside finalement dans votre capacité à atteindre certains objets clés au bon moment. Une boucle de gameplay astucieuse qui change des dernières productions. Au cours de notre aventure, nous allons rencontrer plusieurs protagonistes aux personnalités multiples mais surtout très attachantes. Entre Ray la lampe, Lynne la détective qui veut percer dans son domaine et Missile, le chien le plus mignon du monde, les personnages sont variés et plairont aux joueurs, c’est une évidence. Et bien sûr, il y a nous, esprit de notre corps qui repose désormais à la décharge : Sissel. Un casting cinq étoiles et qui est entièrement traduit en français pour notre plus grand bonheur. En revanche, le titre ne dispose pas de doublage et ce, peu importe la langue. Pour apporter un rythme un peu plus soutenu et surtout plus adapté à une version console de nos jours, cela aurait été un plus appréciable.
Un portage qui ne fait pas du mauvais esprit
Sorti initialement sur Nintendo DS en 2010, Ghost Trick : Détective Fantôme a profité avant cette sortie console d’une sortie sur les smartphones Apple avec une version iOS. Cette dernière offrait donc le confort du tactile comme le jeu original, mais également le mode Ghost Puzzles qui permettait de débloquer des artworks supplémentaires. Cette nouvelle version sur les consoles dispose également de ce mode de jeu, une excellente chose qui augmente un petit peu la durée de vie. Parce que comme précisé dans le premier paragraphe, la durée est très bonne pour un jeu du genre, mais la rejouabilité est quasi nulle une fois l’aventure terminée (à part pour débloquer les trophées / succès restants). Concernant les autres apports, on notera le très bon travail de portage de la part de Capcom sur l’aspect visuel. Fluide en toute circonstance (heureusement pour un jeu DS), les animations ont été retravaillées tandis que le format « 4:3 » reste de mise. Toutefois, les développeurs japonais ont augmenté la résolution du titre et le sablier qui indique le temps restant est maintenant disposé sur le côté. Ce qui fait le plus de cette production, c’est sa direction artistique réussie et très soignée. Un véritable cachet se dégage des différents lieux. Concernant le format carré de l’image, il est possible de personnaliser le côté droit et le côté gauche de l’écran avec des artworks débloqués au cours de l’aventure.
Côté jouabilité, ce portage est également très propre. Si sur PS4 et Xbox One, le tactile n’est pas pris en compte et vous obligera à jouer à la manette, le tout fonctionne très bien et répond sans problème. Les changements entre le mode Fantôme et Tour sont fluides, l’utilisateur se sentira à l’aise lors des transitions. Enfin, l’aspect sonore a également eu droit à une refonte totale puisque toutes les musiques de fond ont profité du travail d’arrangement de Yasumasa Kitagawa, artiste qui était déjà derrière The Great Ace Attorney. Les 37 pistes ont donc profité de ce lifting, mais pour les joueurs qui veulent une expérience d’antan, Capcom vous donne la possibilité de sélectionner les pistes originales. Enfin, il y a tout de même un peu de nouveautés puisqu’une nouvelle piste fait son apparition. Sachez par ailleurs qu’il est possible d’accéder à toutes les pistes directement depuis le menu principal.
Verdict : 8/10
Avec son idée novatrice et son histoire aux petits oignons, Ghost Trick : Détective Fantôme est indéniablement une très bonne pioche pour tous les amateurs de jeu de réflexion et d’enquête policière. On regrettera seulement que le gameplay ne se renouvelle pas tellement au fil des chapitres. Néanmoins, vous passerez un très bon moment sur le titre grâce à son humour omniprésent et toujours très fin. A noter que la qualité du portage est appréciable, avec un rendu « 4:3 » qui rend hommage à l’écran tactile de notre regrettée Nintendo DS de l’époque. Un titre que nous conseillons donc pour les joueurs qui ne connaissent pas la licence, mais qui est plus dispensable pour ceux qui y ont déjà joué à l’époque.
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