Si vous ne connaissez pas la série Gear.Club Unlimited, ce n’est peut-être pas de votre responsabilité puisque pour la première fois dans son histoire, un opus débarque sur consoles et PC (hors Nintendo Switch). Originellement sorti sur smartphones et au même titre qu’un Asphalt, ledit jeu se voulait comme révolutionnaire graphiquement pour les téléphones de l’époque. Paru sur Nintendo Switch en 2018, Gear.Club Unlimited 2 débarque sur toutes les consoles du marché dont celles de nouvelle génération. Édité par Microids, ce portage doit-il s’arrêter sur la bande d’arrêt d’urgence ?
Test réalisé sur PS5 grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
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Un titre arcade qui loupe le premier virage…
Après une sortie en 2018 sur Nintendo Switch, Gear.Club Unlimited 2: Ultimate Edition arrive en 2021 avec le contenu de base agrémenté de l’ensemble des DLC sortis jusqu’à ce jour. Disponible sous ce nom sur PS5, PS4, Xbox Series, Xbox One et PC, notons tout de même un naming différent pour cette mouture complète sur Nintendo Switch (Gear.Club Unlimited 2: Definitive Edition). Si Microsoft s’est paré d’un excellent jeu de course arcade et exclusif à ses consoles à la fin de l’année 2021 avec Forza Horizon 5, ce Gear.Club Unlimited 2: Ultimate Edition aurait pu devenir une alternative aux joueurs des autres plateformes. Mais une fois le disque inséré et la première course lancée, les sensations de conduite sont étranges et la rétine dérangée.
Testé sur PS5, le titre n’est malheureusement pas encore digne du support. Malgré une modélisation extérieure convaincante des différentes carrosseries, le reste n’est pas à la hauteur des espérances : environnements statiques, vides et répétitifs, textures datées, distance d’affichage réduite, problème sur les jeux de lumière (consternant lors des courses en nocturne avec une voiture sombre comme la nuit), absence de météo dynamique et aucune gestion visuelle des dégâts sur notre voiture suffisent à prouver les lacunes techniques du titre. Le jeu se permet même par moments des petites baisses de framerate et quand on voit que des titres, comme Ratchet & Clank: Rift Apart, restent fluides en toutes circonstances, malgré les nombreux détails à l’écran, on peut se poser la question sur l’optimisation du titre qui, ne l’oublions pas, provient d’une version Nintendo Switch. À noter que le tout tourne « normalement » à 60 images par seconde et en 4K sur la dernière console de Sony. Concernant la réalisation sonore, les musiques sont entraînantes mais deviennent trop rapidement lassantes, on aura tendance à lancer Spotify en parallèle de notre session de jeu.
Il n’y a pas que la technique qui flanche pour ce Gear.Club Unlimited 2: Ultimate Edition, la jouabilité est quelque peu étrange et les premiers dérapages difficiles à maîtriser. Orienté arcade, le titre propose des aides pour la correction de la trajectoire, l’aide au freinage ainsi que l’antidérapage, que nous vous recommandons de désactiver (au moins pour les deux premières aides citées) pour une expérience plus plaisante et moins dirigiste. Une fois le freinage et le drift bien maîtrisés, le jeu devient tout de suite plus plaisant et fun à jouer. Le titre ne permet pas de se crasher puisque les véhicules sont tout simplement indestructibles et en cas de raté, il vous sera possible de remonter le temps pour repartir de plus belle. Toutefois, on sent que certains véhicules sont plus lourds, plus rigides et qu’en fonction des évolutions techniques apportées à notre bécane, cette dernière se comporte différemment, ce qui est un très bon point. Le jeu dispose de plusieurs vues différentes mais malheureusement, aucune pour l’habitacle intérieur n’est disponible. Si Dirt 5 profite des diverses fonctionnalités de la DualSense et notamment des gâchettes adaptatives et retours haptiques, Gear.Club Unlimited 2: Ultimate Edition ne propose pas de telles fonctionnalités, ce qui aurait renforcé l’immersion globale.
… malgré un contenu qui en a sous le capot
Gear.Club Unlimited 2: Ultimate Edition propose 3 modes de jeu principaux : le traditionnel mode Carrière, un mode local jusqu’à quatre joueurs en écran splitté et le mode Club et Ligues qui s’apparente au « en ligne » du titre. Disons-le tout de suite, vous passerez les 90% de votre temps de jeu sur le mode Carrière qui est l’atout principal du titre. S’appuyant sur un semblant de scénario avec la reprise de l’écurie familiale, cette intrigue servira de prétexte pour enchaîner les courses dans les catégories A, B, C et D. Avec tous les contenus téléchargeables inclus, vous pouvez compter sur plus de 60 véhicules officiels (Porsche, BMW, Mercedes, McLaren…) et plus de 3 000 kilomètres de route qu’il sera nécessaire de parcourir pour terminer ce mode. Malheureusement et comme évoqué au-dessus, la répétition des environnements n’aide pas le joueur à se rendre compte qu’il arpente des routes différentes sur les divers tracés proposés. On a donc le droit à de multiples compétitions constituées de plusieurs variantes qui malheureusement sont trop peu nombreuses : course, contre-la-montre ou élimination… et c’est tout ! Avec plus de 200 défis, il y a de quoi faire et les courses secondaires, qui vous permettront de récupérer encore plus de crédits pour améliorer vos bécanes, sont à faire obligatoirement pour débloquer tout le contenu du jeu. En plus du jeu initial, les deux extensions dédiées à Porsche et aux 24 heures du Mans auraient mérité une meilleure finition technique. D’ailleurs, le framerate rate d’entrée le premier virage. Toutefois, on retiendra les bonnes idées avec la possibilité de changer les pneus (tendre, médium et hard) ou encore de définir le niveau de carburant pour rendre ainsi sa voiture plus légère et devenir plus rapide.
En complément de ces courses, le mode Carrière vous permet de personnaliser votre garage en y ajoutant divers ateliers. Intitulé Performance Shop, cet espace vous permettra de procéder à diverses modifications de vos véhicules : moteur, pneus, freins ou encore de modifier l’apparence de votre bécane en y ajoutant des autocollants ou en changeant la peinture. Chaque atelier est améliorable en dépensant des crédits (monnaie qui se gagne en remportant des courses) et permettra ainsi de débloquer de meilleures pièces pour vos véhicules. Nous avons vraiment apprécié ce côté customisation avec la possibilité de créer son propre hangar de bagnoles. Pour arriver à bout de ce mode Carrière, comptez donc une bonne quarantaine d’heures de jeu, un excellent chiffre qui ne masque malheureusement pas la répétitivité des épreuves. À côté, les développeurs de chez Eden Games nous proposent un mode local à 4 joueurs avec la possibilité de jouer un championnat ou une course simple, suffisant pour satisfaire nos attentes. Il reste enfin à vous décrire le mode « online » du jeu (oui entre guillemets). Avec Club et Ligues, vous avez la possibilité de créer ou de rejoindre un club déjà existant. L’objectif est de gagner des courses qui sont disponibles pendant un laps de temps et de marquer des points, qui cumulés avec ceux de vos amis, vous permettront de grimper au classement général des Clubs. Malheureusement, et vous l’aurez surement compris, il est impossible de jouer directement contre des amis en ligne et nous restons sur notre faim en ce qui concerne les fonctionnalités réseau.
Verdict : 5/10
Un bon jeu sur smartphones ou console portable ne fait pas forcément un bon titre sur consoles. Et malheureusement, Gear.Club Unlimited 2: Ultimate Edition suit ce théorème sans faire exception à la règle : sensations de conduite bien en deçà de la concurrence, maniement étrange avec une physique peu cohérente et une technique à la rue (à l’exception des voitures)… Pourtant, le titre avait de solides arguments pour être une bonne alternative car, mis à part l’absence d’un véritable mode en ligne, le mode carrière (bien qu’ennuyant sur le fond) comporte de nombreuses épreuves, le stock de voitures est conséquent et le jeu peut se vanter de proposer un mode local jouable jusqu’à 4 joueurs. Espérons que la franchise revienne sur consoles avec un épisode inédit nettement plus travaillé et adapté aux supports visés.
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