Aux armes, soldats ! Cette année, s’il est une date symbolique qui a vraiment souffert, c’est la Saint-Valentin. Il a fallu faire un choix entre trois propositions : votre copain ou copine, PSG-Barcelone ou For Honor. Rassurez-vous, vous êtes bien sur JVFrance et c’est effectivement de ce dernier dont nous allons vous parler aujourd’hui. Préparez vos sabres, vos épées et vos hâches, on décortique le dernier AAA d’Ubisoft tout de suite !
Annoncé en grande pompe à l’E3 2015, For Honor est le dernier blockbuster d’Ubisoft, et il y a beaucoup à dire dessus, (tout comme sur Ubisoft d’ailleurs). Sur cette dernière génération de consoles, l’éditeur français s’est plu à jouer avec nos sentiments. Nous présentant tantôt des jeux exagérément beaux via des trailers (tellement que le résultat une fois la galette insérée dans la console n’avait plus grand-chose à voir), tantôt blindés de bugs. Usant de ses licences phares jusqu’à l’épuisement, l’éditeur semble avoir opéré une remise en question progressive depuis 2016, et For Honor en est le parfait exemple.
Far Cry Primal, The Division, Watch Dogs 2, Steep, et maintenant For Honor. En pile un an, Ubisoft a sorti cinq très bons jeux (oh zut, on vous a spoil la fin du test !) dont trois nouvelles licences, ce qui est tout de même assez agréable pour le joueur quand on voit le peu de risques que prennent les autres très gros éditeurs du marché (coucou Acti !). Très orienté histoire avec un petit mais aussi avec un grand H via sa série Assassin’s Creed, Ubisoft a lâché, étonnement d’ailleurs, une déclaration qui a beaucoup fait parler à la sortie de Watch Dogs 2, à savoir : « Dans les prochains jeux Ubisoft, il y aura de moins en moins de narration ». On pourrait du coup se dire qu’ils ont décidé d’arrêter de réfléchir, mais non, au contraire, comme Rayman l’a toujours prouvé : Ubisoft, depuis le début, c’est l’école du gameplay, et For Honor en est le meilleur exemple.
Honor: For the brave
Commençons par un mode de plus en plus mis de côté par les développeurs de jeux : la campagne solo. Celle-ci se décompose ici entre trois arcs : un pour la faction des guerriers médiévaux, un pour les samouraïs, et un pour les vikings. Celle-ci nous met dans la peau de héros typiques des derniers jeux d’Ubisoft : des gars un peu random, sans grandes motivations mais qui vont tout de même traverser des batailles pour défendre leur faction. L’intérêt du jeu résidant exclusivement dans son aspect multijoueur, cette campagne fait plutôt office d’entraînement que de vrai mode solo. On enchaîne des séquences se déroulant dans les maps du multi, entrecoupées de cinématiques à la mise en scène parfois de qualité, parfois plate, mais généralement très classique.
Les séquences varient de manière à nous faire tester les différents modes que propose le multijoueur online. Exemple : on va arriver sur un champ de bataille sur lequel il va falloir conquérir des positions, on va devoir les tenir, et enfin affronter en duel un chef de l’armée adverse. La campagne possède d’ailleurs son propre système d’expérience, ce qui accentue le côté « entraînement au multi ».
C’est un constat très mitigé qui ressort au final de cette partie. On touche du doigt le réel potentiel du jeu mais sans jamais vraiment pouvoir l’exploiter. Un gros point négatif qui synthétise un peu tout ce qu’on en pense : c’est ennuyeux… Très ennuyeux… On a donc qu’une envie : se ruer sur le multijoueur. C’est ce que nous avons fait, évidemment, et à raison. Explications avec un petit détour par le gameplay du titre en lui-même.
Ultra For Honor Arcade Edition Alpha 3 Max
En jetant un coup d’oeil rapide au titre, on pourrait penser qu’il s’agit simplement d’un Chivalry en vue TPS avec des duels un peu plus poussés. Sauf que non. For Honor est un véritable jeu de combat. On démarre avec un tuto qui nous dit tout juste comment taper et défendre, et c’est à nous de nous approprier le jeu afin d’élaborer nos tactiques de combat. Le jeu repose sur un système simple : une touche est assignée à l’attaque rapide et faible, une à l’attaque lente et forte. Le bouton X sert à dasher devant, derrière, et sur les côtés. La touche L2 est des plus importantes : elle nous permet de lock l’ennemi. Une fois ceci fait, il va falloir sélectionner de quel côté brandir votre arme en orientant le stick droit dans une des trois directions proposées.
Quatre classes sont disponibles par faction pour un total de 12. Plus qu’un simple skin, elles se jouent très différemment les unes des autres, ce qui permet à chaque joueur d’y trouver son compte. Il y a une liste de coups différente pour chaque faction, qu’il sera possible de tester dans un mode entraînement. Une fois la liste mémorisée, ce sera à vous de trouver comment composer avec celle-ci afin de battre vos adversaires. Jeu de combat oblige, il faudra constamment adapter sa stratégie selon le type d’ennemis que l’on doit affronter.
La personnalisation est également plutôt poussée puisqu’elle vous permet de modifier votre personnage avec des éléments améliorant vos capacités en combat (bonus d’attaque, régénération d’endurance améliorée), mais la plupart des améliorations ne se fera pas sans concessions. Par exemple, si une arme augmente vos dégâts, elle vous rendra peut-être plus fragile aux attaques également… Des éléments cosmétiques comme des emblèmes ou des accessoires pour votre tenue sont également disponibles.
Toutes ces petites choses font que le système de combat de For Honor, en plus d’être nouveau (et novateur par la même occasion) est un régal. Les développeurs de chez Ubisoft avaient averti qu’ils se concentreraient moins sur l’histoire pour peaufiner le gameplay, et on comprend totalement pourquoi.
À plein, c’est bien. À deux, c’est mieux !
Passons maintenant au gros du contenu de ce For Honor : son multijoueur. Cinq modes de jeu sont proposés, tous jouables en joueur contre joueur (PvP) ou joueur contre IA (PvE).
Le mode Dominion correspond grosso modo à de la domination. Sur une map de taille moyenne, deux équipes s’affrontent dans l’objectif de capturer trois points clés et de les garder le plus longtemps possible. Comme dans le mode Attrition de Titanfall (Dat comparaison !), des IA parsèment le champ de bataille et vous permettront d’engranger quelques points supplémentaires si vous les tuez. Cela permet surtout de faire pression sur le fameux point B situé, comme dans à peu près tous les jeux compétitifs depuis 2007, exactement au milieu de la map. Dans la mesure où les duels 1v1 sont, eux, vraiment très corsés, ce mode convient un peu plus aux débutants qui voudraient quand même réaliser de bons scores.
Le mode Escarmouche, lui, est un équivalent au Team Deathmatch. Deux équipes de quatre joueurs s’affrontent et il est possible de réapparaître de manière illimitée. Si le début de partie est agréable, le tout devient très vite brouillon et on ne passera pas énormément de temps sur ce mode de jeu.
Le mode Duel, le meilleur à notre humble avis, constitue sans doute le coeur du gameplay et par extension l’âme de For Honor. Rien de plus simple : une petite map, deux joueurs l’un face à l’autre, et trois manches à jouer. Une seule condition pour gagner : éliminer son adversaire. La map change à chaque manche, et chacune d’entre elles a une structure propre qui va apporter de nouvelles manières de mettre à mal son adversaire. Certaines possèdent un pont duquel il est possible de jeter son ennemi (en le poussant avec la touche Carré), d’autres des geysers ou encore des murs de flammes. Il est donc plus que nécessaire d’adapter constamment sa stratégie en fonction du lieu.
Plus qu’un mode de jeu, le mode Duel est une véritable épreuve mentale. Il faut savoir analyser son adversaire, connaître par coeur les coups qu’il va pouvoir nous infliger afin d’agir en conséquence et, surtout, il faut savoir faire preuve de patience. Un coup hasardeux lancé trop vite par désir de vaincre peut très vite se retourner contre vous, et vous faire perdre bêtement une partie alors que vous aviez jusqu’ici pris l’avantage.
Tel un Dark Souls, il va vous falloir du temps pour vraiment apprivoiser le fonctionnement du jeu et de ses affrontements mais, une fois ceci fait, le sentiment d’accomplissement devient tellement immense… À la fin d’un duel serré dans For Honor, on n’enchaîne pas directement le suivant, on soupire ou on crie (de joie, espérons).
Restent enfin les modes Rixe (qui propose des duels en 2v2), et Élimination. Dans ce dernier, 8 joueurs sont séparés sur la map en 4 groupes de 2 qui vont avoir le choix, à savoir se battre en duel, ou à l’inverse se barrer pour aller essayer d’aider les copains. Le mieux reste quand même de latter son adversaire et ensuite d’aller aider les alliés pour prendre l’ascendant numériquement.
Chargez !
En termes de maps, le jeu en contient pour l’instant 7. Cela peut paraître peu mais ce n’est pas très handicapant finalement. En effet, la variété des situations de jeu dépend plus des classes et de l’expérience des joueurs que de l’environnement lui-même. Ubisoft tient à ne pas séparer la communauté, et a donc indiqué que toutes les maps du jeu qui arriveront après la sortie officielle (le 14 février dernier, NDLR) seront gratuites. Ce ne sera par contre pas le cas des nouvelles classes. Heureusement, si vous n’êtes pas en capacité de dépenser les 40€ demandés pour le Season Pass, celui-ci est acquérable (oui, ce mot existe) moyennant beaucoup d’argent in-game.
Cela va être très difficile mais l’exploit est loin d’être impossible, les quêtes journalières et autres événements étant là pour renflouer vos caisses. Enfin, comme dans beaucoup de jeux majoritairement en ligne, il est possible d’acquérir de l’équipement via l’ouverture de coffres, à acheter avec de la vraie monnaie ou de l’argent in-game. À noter également que toutes les classes actuellement présentes dans le jeu sont débloquées d’office (jouables directement, donc) mais qu’il faudra débourser une petite somme (vraiment petite pour le coup) pour pouvoir les déverrouiller complètement et ainsi les customiser à votre guise.
Finissons en beauté ce test déjà très élogieux en évoquant la partie visuelle du titre. Techniquement, le jeu n’est pas une claque graphique, mais est tout de même très agréable à regarder. Les textures font parfaitement le travail et la direction artistique absolument sublime vient parfaire le tout. Comme si le constat n’était pas déjà assez bon, le jeu peut se vanter d’avoir pour lui des animations de qualité. Les mouvements sont fluides, classes au possible et donnent l’impression au joueur qu’il a un contrôle total sur son personnage. La bande-son, elle, est en retrait mais assure le minimum. Elle s’adapte bien aux différentes situations et ne nuit pas du tout à l’immersion.
Verdict
Ubisoft aurait pu choisir la solution de facilité en faisant de For Honor un triple A en vue TPS classique. Heureusement pour nous, il n’en est rien. C’est un véritable jeu de combat que nous a pondu le studio, et un grand jeu tout court. À une heure où le jeu-vidéo peine énormément à se renouveler, notamment du côté des grosses productions, For Honor arrive avec un gameplay novateur, exigeant et terriblement efficace. Si on fait vite l’impasse sur son mode solo qui n’est finalement là que pour faire le nombre, il sera difficile d’arrêter d’enchaîner les parties en mode multijoueur. Ce dernier est rudement bien pensé, et taillé à fond pour le gameplay imposé par le jeu. Le mode Duel lui fait d’ailleurs honneur à chaque partie. Vous l’aurez compris, si tant est que vous soyez prêt à prendre votre temps pour apprendre à y jouer et à le maîtriser dans ses moindres subtilités, For Honor est un must-have. Félicitations Ubisoft, continuez ainsi !
Test réalisé sur PS4 à partir d’une version éditeur.
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