C’est pratiquement devenu une habitude pour tous les amateurs de jeux de gestion et de football, voici qu’arrive enfin notre ration 2017 de Football Manager. Fort d’un monopole confortable sur le secteur, Sports Interactive et Sega ne se reposent pas pour autant sur leurs lauriers et nous servent d’année en année un jeu de plus en plus abouti. Pour ce cru 2017, on nous promet de belles choses : un staff plus présent et aux conseils plus avisés, un moteur graphique présentant près de 1500 nouvelles animations de joueurs, ainsi qu’une refonte du système de transfert et l’arrivée des réseaux sociaux au cœur même du jeu. Si tout n’est pas forcément parfait, Football Manager 2017 apporte suffisamment de petites retouches pour faire encore une fois la différence et faire de cet épisode un incontournable pour tous les amoureux du ballon rond.
L’avant-match
Si vous êtes joueurs de Football Manager depuis un bail ou que vous avez découvert la série sur les deux précédentes itérations, rien ne bousculera vos habitudes dans cet épisode 2017. Il y a en effet très peu de nouveautés et ce sont plus de petits ajouts et apports qui font de cet épisode l’un des meilleurs jamais sortis sur le marché. Il y a bien entendu certaines choses qui fonctionnent vraiment bien et d’autres moins, mais avec une base de données à jour et solide – même l’OM a déjà changé de proprio -, ainsi qu’un fond de jeu des plus poussés, comment résister à ce cru 2017 ? Et bien il ne faut tout simplement pas si vous ne possédez pas l’itération de 2016, quant aux autres, lisez attentivement les lignes qui vont suivre. Nous allons passer en revue les différentes nouvelles features, mais surtout commencer par le début, à savoir la naissance de notre entraîneur. Un véritable outil de création est maintenant à disposition, avec même la possibilité de coller notre trogne via webcam ou simple photo sur notre futur Pep Guardiola. C’est certes limité et totalement gratuit, car cela ne change rien et cela même si on peut aussi faire une femme, mais ce petit côté personnalisation sur l’avatar numérique est bienvenu tant le jeu peinait de ce point de vue.
En terrain conquis, Football Manager exploite à fond ses atouts, même s’il perd quelques licences au passage notamment en Espagne ou en Allemagne pour lesquels les logos des différents clubs ne sont plus officiels. Les différents modes de jeu proposés ne changent pas ou si peu. On peut toujours créer son propre club et partir à l’aventure, dommage qu’il faille toujours en supprimer un existant, ou prendre en charge une équipe réelle. Fantasy Draft est toujours présent et propose désormais de jouer en ligne contre joueurs et IA en même temps, alors que l’option démarrage rapide permet en solo de se mettre rapidement dans le bain en laissant le jeu gérer la taille de la base données, les championnats disponibles, etc. Bien entendu, pour ce test nous avons passé plus d’une saison en tant qu’entraîneur d’une équipe de l’élite et en occurrence de l’Olympique de Marseille, car c’est un club en reconstruction possédant un budget de départ plutôt conséquent pour la Ligue 1, permettant ainsi de tester de à fond le système de transfert. Une saison marquée par un triplé coupes-championnat inespéré qui confirme encore un peu ce que l’on constate d’année en année : pour un initié, Football Manager peine à renouveler sa difficulté.
De petits apports bénéfiques
Dans le fond, rien n’a changé ou presque, puisque la gestion de notre effectif, de nos finances ou encore du club dans son intégralité n’ont que très peu bougé. Il est toujours possible de gérer son équipe de A à Z, de son staff au recrutement des joueurs en passant par les différentes philosophies que l’on veut pérenniser dans le futur. Bien entendu, il est possible d’assigner diverses tâches à son staff, de gérer les entraînements, mais aussi d’établir des tactiques détaillées pour réussir avec notre équipe dans les compétitions auxquelles on participe. Vis-à-vis du staff d’ailleurs, il est aujourd’hui vraiment plus présent qu’auparavant, notamment grâce aux arrivées des analystes de données et scientifiques du sport, n’hésitant pas à nous donner de nombreux conseils avisés – ou non – sur la tactique, les joueurs, les entraînements et même le recrutement ou l’assignation de rôles au sein du club. Cela est beaucoup plus clair dans ce FM 2017, puisque l’interface a été repensée et on a enfin fini avec les réunions de staff brouillonnes, dorénavant tout est catégorisé et on ne nous conseille plus un recrutement en même temps qu’un plan de jeu pour notre prochain match. Il s’avère aussi que la boite de réception est moins fourre-tout, puisqu’on y reçoit que les informations importantes relatives au club et tous les à côté sont désormais visible dans un onglet spécifique aussi appelé réseaux sociaux.
Grosse nouveauté de cet opus, on ne peut pas dire qu’elle est bien implémentée, puisque c’est tout de même un joli foutoir. En gros, c’est une sorte de fil d’actualité dépendant de vos abonnements à la manière d’un Twitter, dont on retrouve aussi les fameux hashtags, et si ça permet de désengorger la boite de réception, autant dire que ce volet reste peu lisible et peu pratique à l’usage. Néanmoins, et avec un peu de patience, on réussit à dompter la bête et gérer nos abonnements de manière à éclaircir les choses. On nous promettait par la même une plus grande interactivité avec les médias et les joueurs qui peuvent s’exprimer publiquement sur leur situation en club, mais il n’y a pas de quoi fouetter un chat vu qu’on ne peut même pas interagir sur les réseaux sociaux.
Dernière petite chose concernant l’interface, les rapports d’avant et d’après matchs sont de bien meilleures qualités qu’auparavant. Beaucoup plus graphiques et imagés, ils permettent de très vite repérer forces et faiblesses de l’équipe adverse ou de la nôtre. Avec la mise en avant du joueur clé, des tactiques préférentielles et tout un tas de petites choses qui aident à préparer aux mieux nos confrontations ou simplement d’analyser lucidement une défaite. Ce sont donc quelques petites retouches qui font de cette version 2017 la plus agréable à la navigation, l’interface est épurée et le staff bien plus présent et compétent que par le passé, même s’il ne faut pas non plus toujours acquiescer et aller en son sens, on reste l’entraîneur après tout.
Le mercato est ouvert
Si on passe bien entendu toujours un temps fou à gérer nos scouts, qui cherchent inlassablement les pépites de demain et si certaines ne changent pas vis-à-vis des années précédentes, d’autres sont nouvelles et les trouver est une grande satisfaction. On rentre alors bien souvent en guerre contre d’autres clubs pour les signer, ce qui nous amène aux transferts. Les agents ont pris beaucoup d’importance ces dernières années, et FM 2017 l’a bien compris, puisque ces derniers peuvent faire capoter un mouvement de joueur vers notre club en un claquement de doigts. Certains d’entre eux veulent tout d’abord s’assurer une bonne compensation financière pour faire signer leur poulain dans notre équipe et si on n’allonge pas l’argent, il ne valide tout simplement pas le contrat. Ensuite, les joueurs deviennent aussi bien plus demandeurs et veulent parfois des garanties qui peuvent être aussi bien financières que sportives avant même de commencer quelconques négociations. C’est alors son agent qui intervient et nous expose les promesses que nous devons adresser à son client avant tout début de discussion contractuelle entre les différentes parties, un fait intéressant puisqu’il nous est demandé de bien réfléchir à ce que l’on est prêt ou non à sacrifier. Un joueur peut se montrer égoïste et demander des choses par intérêt personnel et donc ne pas penser à l’équipe, il est alors de notre responsabilité de voir si son arrivée vaut le coup de remettre en question tel ou tel aspect du club. On peut toujours demander à un joueur de licencier son agent si ce dernier demande des revalorisations salariales ou des prestations trop importantes, mais cela à peu de chance d’aboutir et pet nous le mettre à dos. De nouvelles clauses sont font aussi leur apparition, ainsi que de nouvelles primes, ce qui colle forcément plus encore à la réalité et rend les contrats parfois bien coûteux pour le club.
Les médias jouent aussi un rôle bien plus important et faire part dans ces derniers de son intérêt pour un joueur est des plus conseillés, surtout si notre club est plus réputé que celui dans lequel il évolue. Il pourrait alors partir au clash avec son entraîneur pour effectuer un transfert, ce qui peut faire baisser le montant demandé ou encore tout simplement faciliter les négociations. La sphère médiatique est aussi composée de beaucoup plus d’organes de presse qui n’hésitent plus à critiquer vos choix tactiques durant les matchs si une défaite ou un nul en sont les conséquences. Hormis cela, rien de bien neuf dans cette mouture 2017, les conférences de presse restent continuellement les mêmes, et on préfère très vite laisser cette besogne à son adjoint.
Droit au but
Qui dit nouvelle opus, dit forcément quelques petites retouches sur le moteur graphique du jeu en match. Comme chaque année on a donc droit aux mêmes promesses nous faisant enfin languir du beau jeu. Bonne nouvelle, ce cru 2017 est clairement synonyme de changement sur ce point, puisqu’on a enfin le droit à des actions à la construction digne du Barça et à des buts magnifiques. Le moteur, qui n’a pourtant presque pas bougé d’un poil sur le plan visuel, s’est vu doté de près de 1500 nouvelles animations réalisée en motion capture pour la gestuelle des joueurs et cela se voit. Le ballon circule mieux, les unes-deux, les passes dans les petits périmètres ou encore les transversales sont légions et surtout, les joueurs mettent en pratique sur le terrain les consignes qu’on leur donne. L’intelligence de jeu s’est en cela vu rehaussée et nos prérogatives sont suivis au maximum par notre équipe, fini alors les frappes lointaines intempestives du précédent épisode par exemple. Notons aussi que quelques nouveaux angles de caméra sont au programme, notamment lors des coups francs et des corners, et diverses animations d’avant-match font leur apparition.
Néanmoins, défensivement c’est toujours aussi friable. Les joueurs peinent à exercer un pressing efficace et surtout les tacles sont toujours aussi rares. Si défendre debout et sur l’homme n’est pas un défaut, ça le devient dès lors que l’on défend en reculant, ce qui est trop souvent le cas ici et peu importe les réglages effectués. De plus, les causeries d’équipe en match restent inchangées et trop sommaires. Attention, on ne parle pas ici des mots que l’on dit dans le vestiaire, mais bien ceux une fois que nos joueurs sont sur le terrain balle aux pieds. On peine encore à voir les effets traduits de nos paroles sur le jeu de notre équipe et on aurait aimé que la formule soit retouchée, tant elle est peine à nous convaincre depuis son apparition. Le Game Engine ne fait toujours pas des merveilles visuellement, si les stades et le public sont nettement plus convaincants, les joueurs semblent toujours glisser sur la pelouse et certaines animations restent, malgré l’arrivée de la motion capture, parfois trop robotiques et rigides. Cependant, FM 2017 est sans aucun doute l’épisode le plus abouti sur le plan visuel et sur l’intelligence dont font preuve les joueurs sur le terrain, il y a encore quelques points à revoir, mais c’est déjà plus que satisfaisant en l’état.
VERDICT
Sans révolutionner son concept ni même retoucher en profondeur son jeu, Sports Interactive est tout de même parvenu à peaufiner suffisamment de petits détails pour rendre une nouvelle fois une copie des plus réussies. Alors certes, tout n’est pas parfait et on regrette notamment que rien ne bouge ou presque côté média et que les réseaux sociaux, au-delà de l’idée, fassent en fait un peu l’effet d’un pétard mouillé. Toutefois, Football Manager 2017 propose sans aucun doute les matchs les plus aboutis tous épisodes confondus depuis l’avènement du moteur 3D et les actions de grande classe s’enchaînent sur le terrain. Le staff gagne aussi en importance de par des conseils plus réfléchis tout en fournissant des rapports bien plus précis, et les transferts sont plus pimentés que jamais grâce à des agents bien plus agressifs. Tout ce qui fait la force d’un FM est bien entendu présent, comme la base de données immense et une profondeur de jeu inégalée encore aujourd’hui dans la gestion sportive. Et si certains peuvent regretter le peu d’innovations plus marquantes dans ce cru 2017, force est de constater qu’il s’agit là d’un très bon opus… dont on attend impatiemment la suite.
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