Test Flockers

Si habituellement les jeux de la Team 17 nous font prendre le contrôle de petits vers excités et armés jusqu’aux dents pour se faire la guerre sans répit, Flockers nous propose tout le contraire. Et si l’on nous avait dit un jour qu’il faudrait sauver les célèbres moutons de la série culte plutôt que de se les envoyer en pleine figure pour provoquer de jolies explosions, on n’aurait pas osé le croire. C’est pourtant ce que nous propose le jeu dont on va vous parler aujourd’hui.

100 % pur coton. Ou presque…

C’est avec étonnement que nous avons découvert Flockers. En effet, sous ce nom étrange se cache un jeu au principe relativement connu et qui rappellera des souvenirs aux plus âgés d’entre vous. Votre mission si vous l’acceptez, sera de conduire ces braves moutons vers la sortie. Car sans berger pour le guider, le mouton est complètement perdu et ne sait rien faire d’autre que d’avancer, quitte à finir empalé sur des piques ou broyé par des hachoirs. Un programme fort réjouissant pour un jeu qui, vous l’aurez compris, mise beaucoup sur son humour noir. Compte tenu du nombre de fois où vous verrez vos petites pelotes de laine sur pattes mourir dans d’atroces souffrances, on déconseillera fortement ce jeu aux défenseurs des animaux qui seront offusqués par tant de violence gratuite. Les autres devraient sourire plus d’une fois, car on le rappelle : Aucun animal ne sera blessé lors de vos parties. C’est ça, la magie du jeu-vidéo.

Même les Super-Moutons craignent les pièges tranchants

Flockers prend alors la forme d’un puzzle-game/jeu de réflexion avec une vue similaire à celle d’un Worms. Ainsi, il faudra donner les instructions à votre troupeau pour qu’il s’en sorte vivant. Pour ce faire, vous disposerez de diverses possibilités pour commander vos méchouis en devenir : Dans un premier temps on apprendra à les faire former des plate-formes de 1, 2 ou 3 blocs à l’aide du menu en bas de l’écran affichant les possibilités. Tout ceci bien évidemment dans le but de faciliter le passage de leurs collègues. Ensuite viennent les commandes un peu plus spéciales comme celles permettant de faire sauter les moutons sélectionnés pour qu’ils puissent traverser les fossés et autres trous ou encore les transformer en Super-Mouton ce qui leur donnera la possibilité d’accéder à des endroits inaccessibles autrement. Attention cependant car cela ne sera possible que lorsque vous ramasserez les caisses adéquates. Ainsi le joueur est restreint en termes de commandes à indiquer où aller à ses petits protégés, et une analyse méticuleuse doublée de plusieurs essais seront souvent nécessaires pour parvenir à l’objectif final. Les premiers niveaux s’enchaînent plutôt rapidement et sont d’une facilité déconcertante car dans l’ensemble, le joueur est pris par la main, le jeu indiquant quels ordres donner à nos petites boules blanches.

Sans casser trois pattes à un mouton, le jeu est plutôt agréable à l’oeil pour un titre vendu sur le PS Store

Vous l’aurez compris, Flockers est bel et bien le Lemmings next-gen. Enfin, il n’a l’appelation next-gen que grâce à sa sortie sur consoles nouvelle génération. Car en dehors de ça, le jeu ne tire aucunement parti des possibilités de la PS4, que ce soit sur le plan graphique comme sur les possibilités offertes par la DualShock 4. Est-ce un défaut pour un jeu uniquement disponible via le PS Store ? On aurait tendance à dire que non, car il serait stupide de juger un jeu uniquement sur ses capacités techniques. D’ailleurs le jeu possède des niveaux au design très réussi qui permettent de palier des graphismes relativement basiques. Mais Flockers peine à briller sur tous les aspects. Il faut le reconnaître, la durée de vie reste acceptable : Avec 60 niveaux à parcourir, des moutons dorés à secourir et quelques récompenses à débloquer, les amateurs de puzzle-games devraient y trouver leur compte. Surtout quand le scoring vient s’immiscer, certes timidement, mais il mérite d’être souligné car les plus motivés partiront à la recherche des meilleurs temps, tout en sauvant le plus de moutons possible. En effet, le score attribué en fin de niveau dépend du temps que vous avez mis à boucler le stage, mais également du nombre de moutons sauvés. Aller vite ne sera pas la seule solution pour battre vos amis, mais une fois les niveaux connus, on les parcours avec une certaine aisance, ce qui amenuisera tout challenge. Et… C’est à peu près tout. Si vous pensiez trouver d’autres modes de jeu, ou la possibilité de jouer à plusieurs en local ou en réseau, c’est loupé. L’absence de contenu porte donc extrêmement préjudice à Flockers, et décevra ceux qui pensaient trouver des modes supplémentaires proposant de nouveaux défis à relever. L’ajout d’un éditeur de niveaux aurait permis de justifier un peu plus le prix du jeu, surtout quand on sait que la communauté peut parfois offrir de très belle chose. Vous voilà donc prévenus.

Verdict : 5/10

Le principe de base était attractif, car Flockers est un jeu somme toute sympathique. Mais force est de constater que nous sommes en 2014 et que si il y a 15 ou 20 ans on pouvait accepter un jeu aussi maigre en contenu vendu à un tel prix, ce n’est désormais plus le cas. Le jeu fait dans la simplicité la plus totale… aux dépens des joueurs qui auront payé le prix fort, pensant retrouver certaines sensations d’antan. Mais il faut aussi comprendre qu’il n’est pas mauvais en soi et que les amateurs de puzzle game pourront certainement y trouver leur compte, surtout si des amis s’adonnent également au plaisir du leaderboard, histoire de relancer un peu le challenge du jeu qui s’estompera en solo dès lors que vous aurez fini une fois ou deux les niveaux disponibles.