En Finlande on trouve de la neige, des rennes, le groupe Nightwish, mais aussi Bugbear Entertainment. Ce studio de développement est spécialisé dans les jeux de course. Ridge Racer Unbounded en 2012 ? C’était eux. Wreckfest, en early access depuis 2014 ? C’est encore eux. Mais les fans de jeux qui font vroum vroum les connaissent aussi et surtout pour LA licence qui les a fait exploser en terme de visibilité : FlatOut. Après un premier opus en 2004, une suite en 2006, puis un épisode Ultimate Carnage en 2007, cela faisait maintenant 10 ans que les amoureux de la saga étaient sur le carreau. C’était sans compter toutefois sur le rachat de la licence par d’autres passionnés, français cette fois-ci. Kylotonn Games, les lyonnais déjà à l’origine de WRC 5 et WRC 6 ont donc tout fait pour rendre ses lettres de noblesses à la marque FlatOut. Voici donc FlatOut 4: Total Insanity, disponible dès aujourd’hui sur PlayStation 4 et Xbox One.
Test réalisé sur PS4 Pro à partir d’une version fournie par l’éditeur
Si vous avez connu l’âge d’or du gaming, notamment sur la toute première PlayStation, vous vous souvenez probablement du temps béni où la licence Destruction Derby faisait parler d’elle. Ce n’était pas la seule à se vendre comme des petits pains d’ailleurs. Colin McRae Rally, Gran Turismo, Need For Speed… Le choix était gargantuesque. Et si à l’heure actuelle les jeux de course se font plus rares, il faut bien avouer que ceux qui prônaient le style arcade saupoudré de destruction ont littéralement disparu. Nous étions parvenus à nous consoler avec d’excellents titres sur la génération de consoles précédentes (tels que DiRT Showdown ou encore Mayhem 3D), mais force est de constater que sur PlayStation 4 et Xbox One c’est le désert absolu. Fort heureusement, le très bon Carmageddon: Max Damage a vaillamment rempli son rôle l’été dernier, nous redonnant espoir quant à d’éventuelles nouvelles sorties dans ce style.
COMBIEN ???
FlatOut 4: Total Insanity est donc à la fois un jeu basé sur une licence très connue, mais également un total outsider dans un domaine où c’est la simulation à tout prix qui règne en maître. Exit donc les Project CARS, Assetto Corsa et autres GT Sport, et bonjour les trajectoires imparfaites, la physique douteuse, ainsi que les sensations arcade pures et dures. Nous faisions référence quelques lignes plus haut au dernier-né de la saga Carmageddon. Ne vous méprenez pas pour autant, FlatOut ne fait absolument pas dans le gore qui fâche et qui tâche. Voilà qui est dit (et qui devrait rassurer Familles de France par la même occasion).
Le jeu de Kylotonn reprend donc exactement les mêmes codes que ses illustres ancêtres ; en effet, le menu principal est on ne peut plus clair : vous pourrez, au choix, parcourir le mode Carrière du soft, tenter votre chance en mode FlatOut, faire une Partie Rapide ou encore jeter votre dévolu sur le mode Multijoueur (et ce, que ce soit en ligne ou en local). Le plus gros du jeu, vous l’aurez sans doute deviné, est à aller chercher du côté du mode Carrière. Ce dernier n’en est toutefois pas vraiment un, et on y enchaîne surtout les championnats en tout genre sans que cela soit immersif une seule seconde. Quel intérêt pour le joueur dans ce cas ? Eh bien c’est tout simple, ma bonne dame (je vous remercie d’ailleurs d’avoir pris le temps de poser la question) : quiconque ne fera pas ses armes dans ce fameux mode Carrière ne débloquera absolument rien du reste du jeu ! Autrement dit, zappez ce segment de FlatOut 4: Total Insanity et vous n’aurez accès en tout et pour tout qu’à 5 ou 6 véhicules, 2 ou 3 circuits, et un seul pilote. C’est peu, et c’est tellement frustrant de voir qu’on ne peut pas s’amuser à notre guise (Jean Rochefort approuve) que l’on finira évidemment par aller à la chasse aux médailles d’or du mode Carrière… Parfois à contre-coeur, il faut bien l’avouer.
Dans ce mode, si les premières épreuves vous sembleront probablement d’une facilité déconcertante, nous pouvons vous assurer que le tout se corse très rapidement. En effet, dans FlatOut 4 tout est question de choix, et notamment celui du véhicule. Ainsi, les développeurs vous le rappellent eux-mêmes durant les écrans de chargement : « Si vous n’arrivez pas du tout à remporter une épreuve, c’est peut-être que votre voiture devrait être améliorée… ou changée ! ». Dans cette optique, les 27 véhicules du jeu (répartis en 3 classes qui… ne changent pas grand chose au final) sont personnalisables de trois manières différentes. Le joueur pourra donc choisir le skin/la peinture qu’il préfère, mais également le son du klaxon que l’on enclenche via L3, ou encore le style visuel du gaz d’échappement. Concrètement, chaque fois que vous enclencherez votre boost à l’aide de la touche Croix, vous verrez sortir de votre pot d’échappement ce que vous aurez choisi dans le garage (flammes, effets futuristes, poussière d’étoiles…). Tout ça est bien joli, mais ce n’est pas tout, non. Nous vous le disions quelques lignes plus haut, il faudra parfois upgrader votre voiture. Quoi, vous ne pensiez quand même pas que changer le klaxon de votre 4X4 vous aiderait à passer plus vite la ligne d’arrivée ?
C’est ma belle vroum vroum !
Moteur, freins, pneus, le garage de FlatOut 4: Total Insanity vous sera d’une aide précieuse dès lors qu’il s’agira de faire grandir vos stats d’Accélération, Vitesse max ou encore Maniabilité. Pour autant, si nous pouvons nous permettre de vous donner un tuyau à ce propos, ne dépensez pas bêtement votre argent durement gagné dès les premières épreuves. En effet, nous avons pour notre part fait l’erreur d’upgrader la toute première voiture mise à disposition dans le mode Carrière, et ce, afin de ne plus terminer à la 3ème ou 4ème place des courses un peu plus avancées. Nous n’avions donc plus assez d’argent sur le moment pour espérer acheter un autre véhicule… C’est pourtant ce que nous aurions dû faire dès le départ au lieu de nous entêter à booster ce vieux tacot qui nous servait de carrosse. Résultat des courses : même en dépensant toutes nos économies, la vieille titine qu’on avait pris plaisir à pousser dans ses retranchements ne pouvait guère lutter. Il a donc fallu remporter l’or partout une nouvelle fois (les courses du mode Carrière peuvent être jouées à volonté), afin de regagner l’argent perdu et ainsi acquérir un autre tas de boue. Beaucoup plus puissante d’ailleurs, cette épave !
Outre ce faux mode Carrière, vous pourrez évidemment vous adonner aux joies du mode FlatOut, lequel comprend 42 défis divers et variés, et vous permettant même de tester des véhicules que vous ne débloquerez que plusieurs dizaines d’heures plus tard dans le mode Carrière. Les défis en question prônent la diversité et vous feront tantôt tester le mode Deathmatch en arène (concrètement, c’est du stock car pur et dur), tantôt incarner un cascadeur en mal de sensations fortes. Le mode Multijoueur, lui, vous permet de vous amuser à plusieurs, et ce, jusqu’à 8 personnes en ligne, mais aussi en local. Toutefois, il nous semble primordial de préciser ici que le mode local ne comprend absolument aucune vraie course. La « seule » chose que vous êtes autorisée à y faire, ce sont des cascades, chacun votre tour (l’avantage étant qu’une seule manette suffit pour jouer à 8). Ces dernières, au nombre de 12, sont hilarantes au possible et vous feront sans nul doute passer d’aussi bons moments que nous. Golf géant, Cup Pong géant, Curling géant (oui, tout est gigantesque dans ce jeu, sauf vous)… Le choix est vaste, et même si l’intérêt aura tendance à s’amenuiser passées quelques heures, force est de constater que le fun est bel et bien au rendez-vous. « En multli online également ? », nous direz-vous. Et bien oui, mais l’on regrettera tout de même qu’à l’inverse du multi local, les cascades ne soient pas de la partie quand vous jouez entre amis à distance. Un parti pris de la part de Kylotonn que nous avons trouvé étrange.
♫ Everytime we touch ♫
Enfin, vous vous en doutez, le segment Partie Rapide vous permet de jouer à ce que vous voulez, quand vous voulez, et où vous voulez. Enfin… tout du moins si vous avez au préalable passé votre vie sur le mode Carrière, on est bien d’accord ? Dans le cas contraire, la partie sera effectivement très rapide. Mais admettons que vous avez déjà des centaines d’heures au compteur. Tout d’abord, bravo (si si, nous insistons) ! Mais alors à quoi avez-vous droit ici ? Eh bien à tout, absolument et définitivement tout. À vous les joies d’incarner l’un ou l’une des 12 pilotes, de parcourir les 20 circuits, les 4 arènes, d’y jouer en mode Matin, Après-midi, ou même Nuit… Sans compter que vous n’aurez pas accès qu’au mode Course Simple, non. FlatOut 4: Total Insanity a le bon goût de varier les plaisirs en proposant aux joueurs de tester le jeu de différentes manières (accessibles en solo et en ligne) :
- Assaut : Façon Mario Kart, vous défouraillez vos opposants à l’aide de 4 armes (mines, bombes…) ;
- Carnage : Ici, enchaînez les combos. Pour ce faire, détruisez vos opposants ainsi que le décor ;
- Contre-la-montre : Le très classique Time Trial qu’on trouve dans 99% des jeux de course ;
- Contre-la-bombe : Plus original, ce mode impose d’atteindre les checkpoints avant l’explosion de la bombe ;
- Survivant : Dans une arène, détruisez (ou faites-vous détruire par) vos adversaires jusqu’au dernier ! ;
- Deathmatch : Identique au mode Survivant, mais avec des power-ups et sans mort définitive ;
- Capture de drapeau : Un mode ultra-classique mais efficace, et qui se déroule également en arènes.
Vous l’aurez compris, ce FlatOut 4: Total Insanity en a sous le capot. Concernant son aspect visuel toutefois, nous sommes plus mitigés. Loin de nous l’idée de cracher sur le travail fourni par les équipes de développement, mais nous avons trouvé le tout un peu fade, en plus de ne pas faire honneur à la PlayStation 4. Nous avons pour notre part testé le jeu sur une PS4 Pro (on nous a assuré que le jeu était optimisé pour), et nous nous attendions donc à un (petit) traitement de faveur. Au final il n’en est rien, et si quelques effets de lumière sont plutôt bien sentis, les textures, elles, restent grossières et l’ensemble ne tourne « qu’à » 30 images/seconde. Un brin décevant, surtout lorsque l’on sait que WRC 5 et WRC 6 (les deux derniers titres Kylotonn en date) tournaient bel et bien à 60 images/seconde en moyenne. Certes, les jeux de rallye n’affichent pas ou très peu d’adversaires sur le tracé, et ne proposent pas non plus de décors destructibles… Ceci explique sans aucun doute cela. Notez d’ailleurs que si on prend un malin plaisir à faire voler en éclats les cabanes de bois (par exemple) jonchant les routes parcourues dans ce FlatOut 4, c’est surtout les véhicules que l’on a aimé voir se désosser progressivement.
Pour l’anecdote, sachez que le jeu comprend une liste de 46 trophées PSN, dont 1 Platine. Les collectionneurs apprécieront. Dans le même ordre d’idée, et puisque le jeu semble ne pas lésiner avec les chiffres qui donnent le tournis, Kylotonn et BigBen ont eu la très bonne idée d’inclure dans les menus et in-game une playlist de 37 chansons, toutes plus excellentes les unes que les autres. Globalement, c’est surtout du rock alternatif qui colle et qui tâche, mais pas que ! Les amateurs de Ska-Punk devraient être aux anges, mais on préfère vous laisser la surprise auditive. Quoiqu’il en soit, le tout rend ce FlatOut 4 encore plus fun qu’il ne l’est déjà, et ce malgré un énorme point noir selon nous (que vous ne partagerez peut-être pas) ; en effet le dernier-né du studio lyonnais ne présente aucun aspect humoristique. Pas même une petite vanne dans les textes des écrans de chargement, rien… Dommage, clairement !
Verdict
Après avoir marqué les esprits dans les années 2000, en bien comme en moins bien, la licence FlatOut renaît de ses cendres. Les lyonnais de chez Kylotonn avaient fort à faire pour convaincre à la fois les fans historiques de la saga, ainsi que les potentiels nouveaux acheteurs. Sans atteindre des sommets de réussite, ce FlatOut 4: Total Insanity nous a bien plu, nous faisant prendre du bon temps, et c’est tout ce qu’on lui demandait. Ses forces résident sans nul doute possible dans ses différents modes de jeu, qu’ils soient jouables en solo, en ligne, ou encore en local. Un contenu gargantuesque mis à mal par un aspect visuel et technique décevant en 2017. Heureusement, les 37 pistes musicales que contient le jeu sont là pour nous rappeler que c’est le fun qui prime sur le reste. Reste à savoir si l’ensemble ne vous paraîtra pas un brin fade, à plus forte raison pour un titre vendu 60€ en moyenne.
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