Dans l’ombre du blockbuster Super Mario Odyssey, une autre exclusivité Switch viendra rejoindre le catalogue de la console fin octobre : Fire Emblem Warriors. Développé conjointement avec Koei Tecmo et Omega Force, ce crossover mêlant beat’em’all et éléments tactiques à la Fire Emblem avait de quoi nous intriguer. Nous l’avons testé et vous donnons de suite notre verdict.
Test réalisé à partir d’une version numérique fournie par l’éditeur sur Nintendo Switch
Fire Emblem Warriors nous présente l’histoire de deux frères et soeurs, dans la tradition de la saga. Ceux-ci manquent d’ailleurs cruellement de charisme, surtout qu’ils partagent l’affiche avec Chrom, Marth ou encore Ryoma, qui puent nettement plus la classe. Pour accompagner ces jeunes héros, nous avons affaire au traditionnel garde du corps, ici nommé Darios. Celui-ci est d’ailleurs l’un des rares personnages importants de l’aventure à ne pas être jouable, allez savoir pourquoi. Panique au royaume ! La Reine disparaît et nos deux jeunes héritiers n’ont pas d’autre choix que de fuir. Un prétexte parfait pour démarrer une quête qui va les mener à croiser la relique historique de la saga, l’emblème du feu, ainsi que de nombreux personnages issus des différents opus de Fire Emblem.
Au niveau du roster, nous avons d’ailleurs trouvé que les personnages de Awakening et Fates étaient trop représentés, au détriment d’autres épisodes (The Sacred Stones, on pense à toi). Pour la durée de cette aventure, elle se situe aux alentours de 6-8 heures, est découpée en une vingtaine de chapitres et est plutôt rythmée. On rencontre régulièrement de nouveaux personnages, les situations varient fréquemment et on prend plaisir à voir évoluer notre équipe au sein de combats aussi épiques. Le scénario n’est pas fou et ses retournements de situation sont prévisibles mais ce n’est pas vraiment le point sur lequel on attendait le plus le jeu.
De la stratégie au bourrinage
Pour chaque licence, un musou doit s’adapter, que ce soit en terme d’univers artistique que de gameplay. Après Hyrule Warriors pour Zelda, Gundam Warriors pour les robots éponymes et Golden State Warriors pour le basket (hihi), Omega Force a la lourde tâche d’adapter un gameplay tactique en un beat’em’all bourrin et sans grande finesse. Heureusement, le pari est finalement plutôt réussi.
Pour ré-expliquer le gameplay dans sa globalité, c’est un beat’em’all de type « musou ». Avec une palette de coups variés, vous incarnez un chef d’armée qui va devoir nettoyer plusieurs forts d’un champ de bataille et atteindre des objectifs divers : défendre une zone, éliminer une unité précise, activer un mécanisme. Durant chaque partie, vous pouvez contrôler 4 personnages, entre lesquels vous pouvez intervertir à tout moment via les flèches directionnelles. Petites touches tactical, il est possible via le menu de leur donner des ordres tout comme il est possible de former des duos. Comme dans les derniers opus 3DS, votre personnage peut s’associer avec un allié pour améliorer ses stats d’une part, mais également envoyer des super combos à deux d’une puissance dévastatrice.
Mais ces aspects-là ne sont pas les seules influences de la saga sur le gameplay du titre. Dès le début de l’histoire, comme le veut la tradition des FE, on nous propose de choisir un mode où les personnages morts au combat ne ressuscitent pas. Pour parler personnalisation, elle est proche du néant niveau « vestimentaire » mais tient la route en terme d’évolution de personnage. A l’aide de matériaux ramassés sur le champ de bataille, vous pouvez depuis le menu augmenter vos compétences de tous types. Que ce soit votre niveau d’arme, votre vulnérabilité à certaines attaques ou pour débloquer de nouveaux combos, tous les classiques sont là. Encore une fois pour faire écho à la série, nos personnages peuvent évoluer de classe à l’aide d’un Majster, débloquant des boosts de stats complètement abusés ainsi que de nouvelles compétences à acquérir. Vu la vingtaine (voir un peu plus) de persos présents et la rareté de ces Majster, autant dire qu’il va vous falloir du temps avant de tous débloquer leur potentiel.
Le musou pas comme les autres
Derrière ce titre ravageur, vous vous attendez certainement que je vous dise que ce Fire Emblem Warriors se démarque énormément de la formule traditionnelle pour la renouveler ? Et bah non, mais alors pas du tout. L’exclusivité Switch partage énormément de similitudes avec les jeux de ce style mais pourtant, tout paraît bien plus dynamique. La fluidité assez remarquable en solo y est très certainement pour beaucoup mais il y a autre chose. Le feeling général du titre paraît plus vif. Les combos, qu’ils soient au sol ou aériens, semblent s’enchaîner plus rapidement. Le fait de changer de personnage aide à éviter les éternels allers-retours sur tous les fronts, d’autant que le système d’ordre permet d’envoyer ses troupes un peu où l’on veut.
Pour amplifier cette fluidité, la mise en scène offre régulièrement de belles séquences de combats bien péchues. Celles-ci sont parfois entachées par de légers problèmes de caméra, mais c’était assez prévisible. Malgré tout, il existe un moyen de briser cette fluidité : lancer le jeu en coop. A peine la partie lancée que le framerate semble immédiatement se diviser par deux, au moins. Néanmoins, il semble se stabiliser au fil de la partie. C’est donc assez jouable mais il ne faut pas être très regardant. Proposer de jouer l’aventure en coop reste tout de même une très bonne idée.
Après cette courte aventure, justement, un mode Chroniques rempli de défis à relever et de batailles à disputer (tout en étant un peu scénarisé) est disponible. Agréable dans la variété de ses situations, il permet de prolonger l’expérience durant de nombreuses heures. Attention néanmoins, il vous faudra venir à bout du mode histoire pour débloquer une majorité de ces chroniques. Petit point côté bande-son : l’anglais était imposé au niveau de la langue, en espérant que le patch day one change cela. Pour les musiques on retrouve de nombreux classiques dès le menu principal, mais un jukebox rempli de musiques est accessibles dans le menu Extras.
Verdict : 7/10
Que dire de ces nombreuses heures passées sur Fire Emblem Warriors ? Et bien qu’elles ont été beaucoup moins ennuyeuses que prévu. Avec une gestion intelligente du crossover, traduite dans le fan-service comme dans le gameplay, Koei Tecmo et Omega Force voient juste et propose l’un des musou les plus dynamiques et agréables à jouer. Coup de bol, c’est sur la Switch et avec l’une des meilleures licences de Nintendo que ça se passe. Les poncifs des musou sont bien entendu toujours là, mais le plaisir de jeu permet de sauver le tout. Si vous souhaitez vous défouler au salon comme dans votre lit avec des persos (pour la plupart) qui ont la classe, alors nous vous recommandons ce Fire Emblem Warriors.
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