Depuis quelques années, tout le monde a pu constater que l’industrie exploite au maximum la fibre nostalgique des joueurs en proposant à chaque génération de console un nombre de remakes/remasters assez conséquent. On se rappelle notamment de la génération précédente (PS3, Xbox 360) qui a vu renaître des titres phares comme Ico, Shadow of the Colossus ou encore les deux premiers God Of War, sortis initialement sur la PlayStation 2 de Sony. Sur PS4 et Xbox One, le constat n’est pas bien différent. Pire, certains éditeurs ressortent même des titres déjà remasterisés, comme Square Enix avec les Kingdom Hearts. Le studio japonais a donc continué dans sa course folle au remaster en proposant le 12 juillet dernier une nouvelle version de Final Fantasy XII. Il s’agit du sujet que nous allons aborder aujourd’hui.
Test réalisé avec une version PS4 fournie par l’éditeur
Quand Star Wars rencontre Final Fantasy.
Dernier gros projet de Square Enix sur PlayStation 2, Final Fantasy XII fut un de ces titres qui témoignait de la fin d’une génération. Le douzième épisode de la licence mettait à genoux sa console d’accueil et le titre a bluffé plus d’un joueur à sa sortie. L’univers qui nous est présenté a été pour l’époque un véritable chantier qui a mobilisé de nombreux créateurs et le résultat enfanté par tout ce beau monde fut un véritable enchantement. Et pour beaucoup, l’inspiration de la célèbre saga cinématographique Star Wars que l’on ne présente plus était une véritable source de création. Il est en effet difficile de ne pas retrouver dans le design de certaines villes du jeu ou dans celui des aéronefs une véritable similitude entre ces deux œuvres. Et il en est de même pour le scénario qui, bien que s’en éloignant, fourmille de nombreuses ressemblances avec la saga créée par Georges Lucas dans les années 70. On y retrouve pêle-mêle des combats aériens, une princesse déchue qui rejoint la résistance, l’équivalent du duo Han Solo/Chewbacca incarné par Balthier et Fran… Mais, bien qu’inspiré par Star Wars, le titre n’en possède pas moins sa propre identité. Les codes propres à la licence Final Fantasy sont toujours présents (les chocobos, les mogs, les mages blancs, noirs ou rouges, etc). De même, l’histoire en elle-même est assez proche du standard heroic-fantasy si cher à la saga. Le personnage principal, Vaan, est un jeune orphelin, victime collatérale d’un conflit qui le dépasse entre deux super nations. Et malgré son jeune âge, il se retrouvera embarqué dans un récit épique et aura pour tâche, accompagné par plusieurs protagonistes qui resteront (ou non) tout au long de l’aventure, de rétablir la paix. Plutôt classique, la narration reste tout de même efficace et détaillée. Et c’est une véritable bouffée d’air frais, surtout après un Final Fantasy XV à la narration à trou et sporadique.
The Zodiac Age : la vraie nouveauté.
Final Fantasy XII, comme tous les épisodes de la saga, renouvelle son système de combat et dit adieu à la célèbre jauge ATB (Active Time Battle). Cette fois-ci, les combats s’appréhendent à la manière d’un MMORPG offline. Quasiment automatisé, vous ne contrôlez qu’un seul protagoniste tandis que les autres réagissent selon des commandes que vous aurez défini à l’avance via le système de Gambit. Vraiment bien programmé, ces Gambits sont la clé de la victoire et nécessiteront de la part du joueur de vraiment y consacrer du temps s’il souhaite venir à bout du jeu. Ce système fonctionne vraiment bien une fois correctement assimilé par le joueur, même si certains risquent de trouver cette automatisation des combats plutôt ennuyeuse.
Le système de job a été « revu », tout du moins pour nous autres, occidentaux, puisque la version Zodiac Age n’a en réalité jamais dépassé l’archipel nippon à l’époque. On garde toutefois le principe du sphérier qui nous permet de débloquer des compétences ou de s’équiper d’objets préalablement achetés auprès des marchands. La grosse nouveauté pour nous est en revanche le fait que chaque personnage pourra se spécialiser dans 2 sphériers différents (chevalier et mage blanc par exemple) tout au long de l’aventure afin de rendre chaque protagoniste important. À l’origine, il n’y avait pas ce système de job dans notre version PlayStation 2 européenne, et chaque personnage pouvait disposer de toutes les compétences que le jeu offrait. On pouvait ainsi avoir un mage capable de manier katana, épée, massue ou bâton de moine sans problème, ce qui réduisait sensiblement l’attachement que l’on pouvait éprouver envers certains personnages. Il n’y avait aucun intérêt à faire tourner son roster de base et l’équipe de combattants n’était pour ainsi dire jamais modifiée, hormis lorsque le scénario l’imposait. Désormais, il s’avère nécessaire de faire évoluer toute son équipe pour pouvoir établir des stratégies efficaces lors de certains affrontements, et de ne pas se retrouver en difficulté si un job particulièrement efficace nous manque.
Final Fantasy XII: The Zodiac Age n’est pas composé pour autant que de combats, mais bien évidemment d’exploration également. Le jeu navigue brillamment entre environnements en couloir et zones beaucoup plus larges. Nous sommes dans les prémices de l’open-world actuel et la progression reste hélas hachée par des temps de chargement. Qui sont cependant, grâce à la puissance actuelle des consoles, quasiment inexistants. Il est possible de se téléporter auprès de certains points de sauvegarde afin de retourner dans certaines zones de jeu pour terminer des quêtes annexes ou compléter les contrats de chasses qui rapportent bien souvent un butin intéressant. Tout cela risque d’occuper une grande partie de votre été puisqu’il faut compter une quarantaine d’heures pour voir le bout de la quête principale, tandis que le compteur d’heures dépassera largement la centaine si vous êtes perfectionniste.
Un portage de qualitay
Final Fantasy XII: The Zodiac Age est un portage de qualité. Le jeu n’a vraiment pas à rougir malgré les années, et la remasterisation rend vraiment honneur au travail impeccable des directeurs créatifs. En revanche s’il y a bien une chose à reprocher au jeu, c’est l’effet de flou présent lors de certaines cinématiques (réalisées avec le moteur du jeu) apparaissant dès que l’action s’intensifie un peu. Ces moments ne sont jamais bien longs mais ont une certaine tendance à nous sortir du jeu. Niveau confort, on retrouve la possibilité d’accélérer la vitesse du titre à X2 ou X4. Le X4 reste difficilement maniable mais le X2 est véritable une bonne idée. Cela permet de réduire la durée des combats et, du coup, de rendre moins fastidieux les pires moments des J-RPG, à savoir : le farm. Car oui, même si le jeu n’est pas d’une difficulté insurmontable, on retrouvera néanmoins certains pics de difficulté qui vous obligeront à aller taper du stre-mon afin de faire progresser votre équipe, ou même simplement pour vous en mettre plein les poches et mettre à niveau votre équipement. Pour revenir sur la difficulté, sachez que le système de Gambit peut également entrainer de nombreuses défaites s’il est mal exploité par le joueur. Soyez vigilant si vous ne voulez pas pester des heures sur le jeu. L’animation du titre, lorsque l’on accélère sa vitesse, reste assez ridicule, mais vu le confort que cela apporte il s’agit là d’un faible sacrifice. La distance d’affichage, quant à elle, a également été grandement améliorée et l’aspect monde ouvert est bien plus présent qu’auparavant. Même si les zones sont toujours séparées par un temps de chargement, il est souvent possible de voir ce qu’elles nous réservent en termes d’exploration.
La piste sonore, en plus de proposer cette fois-ci un doublage japonais plus convainquant et vivant que la version anglaise, a également bénéficié d’un réenregistrement. Les modifications sont parfois mineures mais le mixage de la version PS4 s’avère bien plus pertinent et prenant. Et si jamais vous êtes nostalgique des anciennes pistes, il est possible par un détour dans les options de retrouver l’arrangement originel.
Verdict : 8/10
Force est de reconnaître que la remasterisation de Final Fantasy XII: The Zodiac Age est d’excellente qualité. À cause de son système de combat, le titre avait déjà divisé les fans à sa sortie et ce n’est pas vraiment ce qui va changer avec cette version PS4. Il n’empêche que la spécialisation des compagnons vient renforcer l’aspect stratégique des combats, et permet surtout de renforcer notre attachement à la bande qui accompagne Vaan. Les ajouts de gameplay viennent en plus de tout cela ajouter un véritable confort de jeu et permettent de rendre beaucoup moins fastidieuses certaines phases.
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