Dix ans, c’est le temps que les joueurs ont du attendre avant de pouvoir découvrir ce nouveau Final Fantasy. On ne refera pas l’historique de ce nouvel épisode mais si vous suivez l’actualité de la licence, vous n’avez pas pu passer à côté du changement de nom du titre et des ambitions revues à la hausse suite au passage du statut de simple spin off à celui d’épisode canonique. Cet épisode catalyse à lui seul toute la volonté des développeurs de rendre ses lettres de noblesse à une licence phare du JRPG, un épisode également attendu au tournant par bon nombre de fans amoureux des Final Fantasy qui n’ont jamais réussi à retrouver ce qu’ils attendaient avec le treizième épisode. Premier Final Fantasy à sortir sur console nouvelle génération, promesse d’Open world onirique et histoire épique, volonté de séduire un nouveau public tout en contentant les fans de toujours, Square Enix a voulu développer le plus grand Final Fantasy jamais sorti jusqu’à maintenant. Vous nous voyez sans doute venir, mais bien évidemment, nous allons voir si ce pari est réussi ou non.
La fin des couloirs ?
Noctis, héritier du trône du Lucis, pays en proie à un conflit de longue date avec l’empire de Niflheim, se retrouve du jour au lendemain orphelin après une rencontre au sommet en vue de la signature d’un traité de paix entre son père le roi Régis et l’empereur, laquelle a mal tourné. Notre jeune héros, alors que la capitale de son pays est en proie au conflit et aux flammes, n’a pas conscience au début de l’aventure des événements tragiques qui se sont passés à Insomnia, capitale du Lucis. En effet, il devait partir à la rencontre de Lunafreya, jeune Oracle de son état, pour officialiser ce traité de paix par un mariage. Noctis ne sait pas ce qu’il s’est passé, mais le joueur non plus, car ce qui sert de prequel et pose les bases de l’univers ne se trouve pas dans Final Fantasy XV mais dans Kingslaive, film sorti quelques semaines avant le tant attendu épisode. Et là, on touche à un des principaux problèmes du jeu. En effet, par ses envies de grandeur, Square Enix a pris le parti du transmédia pour nous raconter son histoire. Malheureusement, cela rend le début de l’aventure particulièrement confus, et le tir n’est jamais redressé. Le plus gros problème de ce Final Fantasy tient dans la manière avec laquelle cette histoire nous est racontée. Difficile pour le joueur de s’impliquer dans un scénario où les coupes franches se ressentent et où l’on a constamment une impression de manque. Manque de profondeur, manque d’approfondissement… L’histoire qui nous est narrée est bien souvent amputée de contenu et cela se voit. C’est bien dommage, car lorsque le titre veut nous raconter son histoire, il le fait très bien. Malheureusement, cela n’arrive que vers la fin, bien trop tard pour y trouver un véritable intérêt. De plus, alors que le treizième épisode de la licence avait été décrié pour ses couloirs avant de s’ouvrir à la toute fin du jeu, Final Fantasy XV propose le schéma inverse, avec une seconde partie beaucoup plus directe. Rien de surprenant à cela puisqu’il était nécessaire de faire avancer le scénario. Surtout qu’en plus, il est possible de retourner facilement dans l’Open World.
Cependant, là où le jeu fonctionne très bien, c’est dans son aspect Road Movie/Buddy Movie. Les personnages qui au début de l’aventure paraissent cliché se révèlent finalement très attachants. Là est la grande force du titre. Chaque personnage a sa personnalité et les entendre se battre, se vanner, s’engueuler et rigoler entre eux est un véritable plaisir. Noctis et sa bande finissent par être extrêmement attachants, même Prompto, et pourtant pour lui, c’était pas gagné. Bien que le scénario soit décousu, troué, l’impact qu’il aura sur les personnages se fera ressentir. On regrettera néanmoins que parfois, les personnages manquent un peu de profondeur.
S’il est compliqué de rentrer plus dans les détails sans vous spoiler, il est important de noter qu’il y a également une véritable dissonance entre les événements de la quête principale et ce qu’il se passe manette en main. Certains personnages avec qui le groupe de Noctis devraient être en conflit nous approchent sans problème, d’autres disparaissent en plein milieu de l’intrigue sans raison, et tout le contexte géopolitique que le film Kingslaive a réussi à introduire n’a finalement aucune importance. A aucun moment, ou à de très rares occasions seulement, on ressent une certaine tension, dans un pays qui devrait pourtant être ravagé par la guerre. Cela se ressent surtout dans les PNJ qui n’ont pas l’air d’être impactés le moins du monde par le conflit naissant et qui n’hésite pas à confier au prince, futur roi de leur pays, des quêtes parfois stupides comme partir à la recherche de grenouilles. Finalement, hormis Noctis et sa bande, aucun autre protagoniste ne nous marque vraiment. On accordera au moins un bon point sur la fin du jeu qui en marquera plus d’un.
L’ami des Chocobos
Influence Buddy movie oblige, vous allez passer une bonne partie de votre temps sur la route à bord de la Régalia, véhicule hérité du père de Noctis. On ne vous fera pas l’affront de vous expliquer à quoi sert une voiture, mais pour faire simple, sachez qu’elle sert de temps de chargement déguisé entre un point A et un point B. Bien évidemment, le fast travel existe et vous épargnera certains trajets interminables. Malheureusement, la voiture étant sur des rails, le tout devient très vite poussif mais l’arrivée des Chocobos vient éclaircir le tableau et facilitera grandement votre exploration. Beaucoup moins énervants qu’Ablette dans The Witcher 3, les poulets pourront vous emmener dans des lieux où votre véhicule ne peut aller, et cela beaucoup plus rapidement que la course à pied. Le monde à explorer est grand et jouit d’une direction artistique irréprochable. Parcourir le monde de Lucis sera un véritable plaisir. Alors certes, certaines textures bavent un peu, mais dans l’ensemble, le talent des créateurs de Square Enix répond présent et les environnements sont magnifiques. Finalement, on aura tendance à régulièrement laisser tomber la voiture pour partir explorer à dos de Chocobo et découvrir des chemins de traverses dans le but de trouver objets et montres. Vos compagnons auront également un rôle plus ou moins important dans votre exploration. Prompto prend des photos que vous allez pouvoir partager sur les réseaux sociaux. Gladolius est l’expert en survie et sera chargé de monter la tente lorsque vous vous reposerez dans les sanctuaires afin d’éviter les combats de nuit qui révèlent la présence de Daemons, créatures redoutables. Il peut également récupérer des objets à la fin des combats sur les cadavres des ennemis. Ignis quant à lui, est le cuisinier du groupe, et vous allez énormément compter sur ses talents. En effet, à chaque repas cuisiné, un buff qui dépendra du choix du plat viendra renforcer vos personnages et vous sauvera la mise lors de combats difficiles.
Bien évidemment, un monde ouvert est forcément synonyme d’activités parallèles et de quêtes annexes. Et ici, vous serez servis. Entre les mini jeux, la pêche, les quêtes secondaires et les contrats de chasse, le jeu n’est pas avare en activité. Même si peu de quêtes secondaires sont scénarisées, on y prend un plaisir coupable à les enchainer, dans le seul but d’explorer encore plus. Dommage cependant que les quêtes annexes se limitent pour la plupart à des objectifs Fedex, la plupart des PNJ vous demandant d’aller récupérer un objet perdu ou d’aller occire un monstre. De plus, ces quêtes sont nécessaires pour obtenir des points d’expérience afin d’augmenter le niveau de vos personnages. Bien sur, remporter des batailles permet d’en gagner également mais les quêtes annexes sont un moyen rapide pour décupler la force des protagonistes.
Mais forcément, si on y prend plaisir malgré le peu d’intérêt au final de la majorité des quêtes annexes, c’est qu’il y a bien une raison, se résumant tout simplement en un système de combat irréprochable. D’un point de vue extérieur, le tout peut sembler brouillon mais manette en main le constat est tout autre, et que c’est bon. Beaucoup plus fin et stratégique qu’il n’y parait, Final Fantasy XV propose un pur système de combat d’Action-RPG à la japonaise. Intuitif, simple d’utilisation aux premiers abords, il demande néanmoins une certaine rigueur et une certaine anticipation. L’attaque et l’esquive sont automatisées, le tout répondant respectivement à la touche Rond et à la touche Carré, un système simple qui vous permet de vous concentrer sur autre chose. En effet, afin d’abréger les combats et de maximiser vos dégâts, le jeu vous invite a constamment vous déplacer grâce à la touche Triangle, permettant à Noctis de se déplacer et fuir momentanément la zone de danger pour revenir de plus belle charger l’adversaire. Le positionnement du prince est également fondamental car il vous permet de réaliser des combos dévastateurs à l’aide de vos compagnons. Plusieurs armes sont également mises à votre disposition que vous allez pouvoir sélectionner à la volée en utilisant la croix directionnelle. Jouissif. Un gros travail a également été réalisé sur la mise en scène des combats et sur la cohésion du groupe lors des assauts. On retiendra également la sensation de véritable impact lorsque Noctis enchaine avec force ses adversaires, notamment lors des assauts éclairs. Prompto, Ignis et Gladiolus ne sont pas jouables mais il est possible de leur donner des ordres lors des combats afin qu’ils utilisent des attaques bien précises ou vous procurent buff et soutien. Final Fantasy XV propose également un mode passif qui met l’ecran sur pause lors des combats afin de mieux préparer ses assauts. Honnêtement, nous n’y avons pas vraiment trouvé de réel intéret même s’il est très certainement profitable pour les joueurs peu habitués aux A-RPG et aux combats dynamiques.
La magie joue également un rôle important. A récupérer près des sources magiques que l’on rencontre la plupart du temps près des sanctuaires, vous allez pouvoir utiliser l’essence de magie ainsi obtenue en la combinant avec des objets afin de rendre vos sortilèges plus puissants. A usage limité, les sorts sont basés sur trois éléments (feu, glace, foudre) sur lesquels les objets utilisés auront un impact. Vous allez ainsi pouvoir utiliser la foudre pour vous soigner, pour empoisonner vos ennemis ou même la faire s’abattre plusieurs fois au même endroit. En plus de faire extrêmement mal, un soin tout particulier a été apporté au rendu visuel et l’on ne s’en lasse jamais. Autre élément important pour tout fan de la licence : les invocations. Impressionnantes et épiques, elles feront leur apparition sous certaines conditions et viendront vous prêter main forte le temps d’une attaque afin de vous aider à conclure le combat.
Nous vous parlions plus haut des points d’expérience pour faire progresser vos personnages. Rien de bien nouveau dans un RPG mais cette fois-ci, et c’est une nouveauté pour la saga, il sera nécessaire d’aller dormir dans un sanctuaire (basiquement, faire du camping) ou aller à l’hôtel pour utiliser et convertir en niveau les points d’expérience accumulés. L’avantage de l’hôtel sur le camping est qu’il permet, moyennant finance, d’appliquer un coefficient multiplicateur sur le total d’XP gagné afin de faire évoluer vos personnages. Des arbres de compétences font également leur apparition et influent sur les capacités du groupe, les statistiques et sur les attaques spéciales de nos protagonistes principaux. Il est alors necessaire d’obtenir des points de compétence, que l’on acquiert en gagnant des niveaux ou en réalisant certaines actions lors des combats. Il sera également possible, via les arbres de compétences, d’activer la possibilité moyennant PC d’en obtenir lors d’activités diverses comme la conduite, les ballades ou les courses de Chocobo par exemple.
Tu veux qu’on se tire l’oreille?
Premier Final Fantasy à disposer d’un doublage entièrement en français, il est impossible pour nous de faire l’impasse dessus. La version française est assurée ici par un casting de choix et cela se ressent dans la qualité des doublages. La plupart des acteurs sont inspirés (big up à Anatole de Bodinat, doubleur VF de Noctis) et jouent forcément sur notre attachement à la bande de notre cher prince, même si malheureusement il y a quelques ratés. La version française tombe juste la plupart du temps et n’a clairement rien a envier à sa consœur japonaise. Osons même dire qu’elle s’en sort mieux. Car oui, la version japonaise est assez étrange. Le jeu des acteurs est juste, mais le choix du casting s’avère sur le long terme assez étrange. La plupart des voix ne collent pas avec les personnages. Le doublage anglais quant à lui est sans doute le meilleur de ce que le titre vous propose.
Il est maintenant temps de parler de la bande son du titre. N’y allons pas par quatre chemins, elle est magistrale. Tout y est pour la rendre incontournable. Il s’agit sans aucun doute d’une des meilleures de l’année et sans doute la meilleure depuis longtemps pour la licence. Yoko Shimomura, plus habitué aux Kingdom Hearts chez Square Enix, livre encore une fois une OST irréprochable. Les thèmes sont tantôt épiques, tantôt symphoniques et lyriques, parfois joyeux, souvent nerveux et accompagnant toujours bien ce qu’il se passe à l’écran. Mention spécial à la musique des combats qui évolue régulièrement en fonction des régions, des ennemis et du cycle jour/nuit du jeu.
La durée du titre en fera bondir plus d’un. En ligne droite, il faut compter une petite vingtaine d’heures en voyant large pour voir le bout de l’aventure. Et si l’on y ajoute les quêtes secondaires, le compteur montera à une quarantaine d’heures. Ne restera plus que les contrats de chasse, qui bien qu’épiques pour certains et assurant le spectacle, ne suffisent pas à cacher la faible durée de vie pour un titre du genre et ne fera pas oublier non plus la pauvreté scénaristique des quêtes secondaires.
Sur le plan technique, même si l’on sent l’héritage de la Playstation 3 sur certaines textures, le titre s’en sort plutôt bien. Sur PS4 Pro, il est possible de choisir entre deux types d’affichage, fluidité et finesse. Le premier joue sur la qualité des textures et la distance d’affichage afin d’assurer un framerate avoisinant les 45 FPS, tandis que le deuxième assure de meilleurs graphismes pour 30 images/secondes sur le papier. Car oui, dans la réalité, il arrive qu’à de rares occasions (notables tout de même), le jeu voit son framerate diminuer. Rien de bien gênant car cela n’arrive jamais en combat et n’est donc pas pénalisant. Il faudra cependant patienter jusqu’à décembre pour voir l’arrivée d’un patch qui fera honneur à la PS4 Pro. La caméra a également été retravaillée pour ne plus gêner l’action et suivre le mieux possible le dynamisme des combats. Les modifications entre la version vanilla et le patch 1.02 se ressentent et il est désormais bien plus aisé de se battre dans les environnements étroits. Alors certes, il y a encore quelques ratés, notamment lorsque qu’il faut viser pour utiliser des sortilèges, mais il faut saluer l’effort réalisé.
Verdict
Final Fantasy XV marquera les joueurs. Compliqué dans son développement, compliqué dans la manière dont il nous raconte son histoire, on ne peut s’empêcher de voir le titre comme un jeu qui ne veut que nous faire plaisir. Il y arrive par de nombreux aspects. Le système de combat parfait, l’OST magistrale, la direction artistique qui nous fait voyager et son côté buddy movie sont vraiment ce qui fonctionne le plus. Malheureusement, un scénario à trous, parfois incompréhensible et des quêtes annexes sans intérêt viennent gâcher la fête. On se retrouve parfois comme Noctis, sans mots pour décrire ce que l’on ressent pour ce jeu, souvent un véritable mélange de satisfaction, de joie et de beaucoup de frustration. Frustration car tout a été mis en place pour que le scénario soit prenant. Il suffit de voir le film Kingslaive pour s’en persuader. Malheureusement, on ressort de cette aventure avec un sentiment d’inachevé, d’être confronté à ce qui aurait dû être un monument du jeu vidéo et redonner ses lettres de noblesse à Final Fantasy. Finalement, Final Fantasy XV ne nous fera pas oublier les erreurs et les errances du passé mais reste néanmoins plein de promesses pour l’avenir de la licence.
Sharingan
2 décembre 2016 at 17 h 01 minSa fait du bien de lire un bon test , sa change de JC qui demande de ce mettre des musiques ( assez triste ) pour lire son test, un point de vue objectif fait plaisir , je pence me laisser tente
Riku
2 décembre 2016 at 17 h 19 minJC ?
Sharingan
2 décembre 2016 at 17 h 32 minJulien chieze, Que j’apprécie beaucoup , mais defois sa passion pour une série le rend moin objectif
Riku
2 décembre 2016 at 18 h 04 minAh ok 🙂