La rivalité entre Pro Evolution Soccer (PES) et FIFA a basculé en faveur de ce dernier depuis le passage vers la génération PS3 / Xbox 360. Ne jouant plus dans la même cour avec des modèles économiques bien différents, FIFA devient désormais le seul jeu de football vendu dans les boutiques du monde entier. Toutefois, Electronic Arts ne doit pas baisser sa garde puisqu’un nouveau venu, UFL, se basera sur le même modèle économique que PES et devrait arriver dans les prochains mois. Avec l’entrée sur le marché des consoles PS5 et Xbox Series en fin d’année 2020, les possesseurs de FIFA 21 sur PS4 et Xbox One avaient eu droit à une mise à jour gratuite vers la version dédiée aux dernières générations de consoles. Un épisode de transition avant ce FIFA 22 et l’arrivée d’une nouvelle fonctionnalité intéressante destinées aux dernières machines : le HyperMotion.
Test réalisé sur PS5 grâce à une copie numérique de la version Ultimate (PS5 & PS4) envoyée par l’éditeur
HyperMotion pour hyper changement ?
Lors de l’annonce de FIFA 22, Electronic Arts et EA Sports avaient insisté sur une toute nouvelle technologie : le HyperMotion. Cette combinaison d’un algorithme puissant et de XSens, qui donne une cohérence entre les 22 joueurs, permet désormais aux équipes de se déplacer plus naturellement sur le terrain en fonction de l’endroit où se trouve le ballon. En effet, il ne faut pas oublier que le football est un sport de conquête du territoire qui nécessite d’avancer petit à petit jusqu’à marquer un but. On se retrouve ainsi avec des blocs défensifs plus cohérents, qui se déplacent mieux et des passes en profondeur qui, même si elles restent efficaces, sont atténuées en comparaison avec FIFA 21. De nouvelles animations sont également au rendez-vous, ce qui rend le gameplay plus lourd qu’à l’accoutumée et une vitesse de jeu plus lente. En effet, lorsque votre joueur aura le ballon en sa possession, ce dernier jouera avec ses bras, son corps et ces nouvelles animations entraînent une lourdeur et se rapprochent du côté simulation. Il en est de même pour les joueurs sans ballon qui peuvent discuter lors des coups de pied de but ou encore s’accrocher alors que le ballon est à l’opposé du terrain.
Le gros changement de ce FIFA, et pas des moindres, est le niveau global des gardiens de but. Véritable dernier rempart d’une équipe, il peut devenir le héros d’un match comme responsable de la défaite de son équipe. Désormais, les gardiens de but sont tout simplement monstrueux ! En effet, en jouant au mode Saisons en ligne, il nous est arrivé de tirer 40 fois aux buts et de ne gagner que 2-0 (vous pouvez aussi remettre en cause notre efficacité devant les buts). À titre de comparaison, un score de 7-0 était largement envisageable sur FIFA 21. Toutefois, les gardiens ont pour l’instant une grosse faiblesse, les frappes enroulées. Grâce à la nouvelle physique du ballon, les gardiens de but ont du mal à se placer et à aller chercher des frappes qui par moment semblent anodines à arrêter. À voir si avec le temps ce problème-là sera patché par les développeurs puisque pour l’instant, lors de nos quelques matchs en ligne, nos adversaires utilisaient de façon abusive cette stratégie et l’efficacité est proche des 40 %, un chiffre conséquent. Cette nouvelle physique n’entraîne pas que du négatif puisque les transversales ou encore les contrôles sont plus réalistes et servent de tampon aux passes longues désormais plus difficiles à maîtriser.
Après avoir parlé du gameplay et de ses quelques nouveautés, nous pouvons désormais nous attarder dans ce paragraphe à l’aspect technique du titre. Très propres sur PS5 et Xbox Series, les visages sont toujours plus réalistes, les stades officiels sont très bien modélisés et les nouvelles animations apportent vraiment ce côté next-gen. Toutefois, il y a un point où la promesse de la nouvelle génération n’est pas tenue : les animations autour du terrain. Parce que oui, malgré une réalisation digne des plus grands matchs de Ligue des Champions avec de nouvelles cinématiques lorsque vous marquez un but clé à la dernière minute et des HUD qui s’adaptent en fonction de la compétition jouée, il faut admettre que les supporters et leurs animations sont encore à revoir pour arriver au niveau d’un mastodonte du genre, NBA 2K. À noter que la tracklist, divisée en deux parties (VOLTA et le reste du jeu) est une merveille du genre avec de nombreuses musiques dansantes, rythmée et variées, l’une des meilleures bandes-son pour un FIFA sans contestation possible.
Concernant les dernières améliorations notables, il nous paraissait important de mentionner l’arbitrage qui s’améliore et l’HyperMotion n’est pas innocent. On a désormais des arbitres qui sifflent plus juste, bannissant les micro-fautes et donc un coup de sifflet à chaque contact et qui adopte une approche disciplinaire plus cohérente. Si la loi 17 est bien traité puisque les joueurs adverses ne se trouvent plus dans la surface de réparation adverse jusqu’au botté du ballon lors d’un coup de pied de but, cette même notion sur coup-franc n’est pas appliquée alors qu’elle est clairement mentionnée dans le loi 13. Enfin, on notera encore la présence de petites fautes techniques : les gardiens qui reprennent les ballons des mains sur des remises (des tacles notamment) de ses coéquipiers, des balles à terre effectuées au mauvais endroit quand le ballon se trouve dans la surface de réparation lors de l’arrêt du jeu. Pour terminer sur ce paragraphe, nous avons désormais accès à un nouveau menu principal qui demandera aux fans de la franchise une adaptation certaine pour trouver les modes désirés et à une nouvelle fiche de statistiques très complète qui fera plaisir à Philippe Doucet, fondateur de la célébrissime palette sur Canal+.
Des ajustements par-ci par-là pour les modes de jeu
Après avoir vu le terrain et ses principaux changements techniques, il est temps de passer aux différents modes de jeu et c’est un peu la soupe à la grimace sur ce point. Ne mâchons pas nos mots, puisque cette année, aucun nouveau mode de jeu majeur n’est disponible, seulement des améliorations de ceux existants. Lorsque vous lancerez pour la première fois le jeu sur votre PS5, vous aurez droit à un tutoriel scénarisé pour apprendre les bases. Outre les doublages niveau régional de Thierry Henry ou encore de Kylian Mbappé, l’idée est très sympathique et vous pourrez apercevoir dans les loges du Parc des Princes de nombreux invités prestigieux comme DJ Snake ou encore Lewis Hamilton, clin d’œil sympathique depuis qu’EA a racheté Codemasters, développeur de l’excellente franchise F1. Le mode Coup d’envoi, lui, reste somme toute classique avec toutefois l’agréable possibilité de jouer des finales de toutes les coupes disponibles dans le jeu en mode Carrière.
En parlant de ce dernier, il est désormais possible en tant que manager de créer son propre club de la tête aux pieds dans la compétition voulue (vous remplacerez une équipe du championnat sélectionné) : nom de l’équipe, maillots, couleurs principales, écusson, stade, budget transfert, note générale de votre équipe, l’âge de vos joueurs et même de déterminer les attentes du Conseil d’Administration (victoire en coupe national, victoire dans les joutes européenne, rayonnement de la marque…). Fait regrettable, tous les joueurs sont fictifs mais non modifiable. Ainsi, impossible de créer votre équipe du dimanche matin et de jouer avec les vrais noms de vos potes dans le mode Carrière, dommage. Si vous jouez en tant que joueur, le système de progression est similaire au mode Clubs Pro qui est présenté ci-dessous avec des objectifs à remplir, des points de compétence et des atouts. Un mode de fonctionnement qui vous pousse à ne pas simuler la rencontre.
Le mode Clubs Pro lui se féminise et permet désormais la création d’un personnage féminin (avec la même puissance physique que les hommes), ajout tout à fait appréciable. Il est donc désormais possible de jouer avec ou face à une équipe mixte. Au passage, un système de niveau a été mis en place et en fonction de votre prestation lors d’une rencontre, vous gagnerez plus ou moins d’XP qui vous permettront de grimper en niveau. De plus, lors de chaque montée de niveau, un atout et trois points de compétence seront disponibles et à répartir sur le traditionnel arbre de compétences. Concernant les atouts, ils permettent d’augmenter temporairement de certaines de vos statistiques en fonction d’une condition déterminée (entrée dans les 15 dernières minutes de jeu, si vous faîtes une passe décisive). Vous pourrez débloquer jusqu’à 3 slots (dès le début, niveau 9 et niveau 19), qui vous inciteront à jouer à ce mode.
VOLTA Football lui change profondément mais pas pour les bonnes raisons. Avec la disparition du solo, ce mode est jouable quasiment et uniquement en ligne. Plus de scénario, plus d’objectifs, seulement des matchs en ligne ou face à l’IA avec des mini-jeux tournant en fonction des semaines. Concernant la mécanique de jeu, il faut enchainer les gestes techniques avec les membres de son équipe et en fonction du remplissage de la jauge, un but vous permettra de gagner 1, 2, 3 voire 4 points. Une direction quelque peu WTF, qui ne nous a malheureusement pas convaincu puisqu’en ligne, nos amis sont davantage occupés à dribbler plutôt que de faire des passes, ce qui détruit tout simplement le gameplay du jeu. Enfin, une compétence est également disponible pour votre footballeur et vous attribuera pendant un temps donné un boost de stats pour les tirs, courir plus vite, etc.
Enfin, FUT est toujours présent avec son système économique douteux. L’utilisation de l’argent réel étant plus que recommandé pour gagner les bons joueurs et ainsi être compétitif, on ne peut accepter que ces derniers soient perdus lorsque vous passerez à FIFA 23. Concernant les nouveautés, elles sont au nombre « incroyable » de deux. Tout d’abord la progression en Division Rivals qui est désormais rythmée par une sorte de Saisons avec des checkpoints pour éviter de perdre votre progression et le programme FUT Champions qui est désormais accessible en fonction d’un certain nombre de points cumulés et non plus au nombre de victoires. Bien sûr, si vous remportez une partie, vous remporterez plus de points que si vous perdez une partie. Concernant les autres modes de jeu disponibles, vous avez toujours droit aux modes Saisons, Compétitions, à des matchs amicaux en ligne, aux jeux techniques ainsi qu’au traditionnel mode arène, qui n’évoluent guère.
Le Champions Project avorté ?
Tout n’est pas rose pour ce FIFA 22, et ce peu importe la plateforme que vous choisissez. En effet, si FIFA sur la génération PS2 / Xbox réussissait à tenir à peu près tête à PES malgré un gameplay moins intéressant, c’était grâce à ses licences officielles. Rassurez-vous, vous aurez toujours droit aux championnats principaux : Ligue 1, Ligue 2, Premier League, Liga Santander, Bundesliga, Serie A, sauf que pour la dernière ligue citée, trois équipes ne possèdent pas les licences officielles : la Juventus (qui a signé un partenariat avec PES) reste Piemonte Calcio, l’Atalanta Bergame qui devient Bergamo Calcio et la Lazio Rome qui devient Latium. Pour toutes ces dernières, vous avez toujours accès aux noms officiels des joueurs mais les maillots et écussons officiels ne sont plus disponibles. En sus, et c’est là le plus inquiétant, nous avons noté la disparition totale (oui, totale) de 18 équipes nationales masculines par rapport à FIFA 21 : la Bolivie, la Bulgarie, le Cameroun, le Chili, la Chine, la Colombie, la Côte d’Ivoire, l’Équateur, l’Égypte, l’Inde, le Paraguay, le Pérou, la Slovénie, l’Afrique du Sud, la Suisse, la Turquie, l’Uruguay et le Venezuela. Chez les féminines, la seule équipe retirée est le Japon. Pas sûr que l’ajout du championnat indien ou de trois, voire quatre, clubs bas de tableau en Ligue des Champions serviront à compenser les nombreuses pertes.
Du côté des stades, quatre nouvelles enceintes ont été modélisées dans FIFA 22. Ce qui porte le nombre de stades officiels à la mythique barre des 100. Parmi ces derniers, on notera la présence de deux nouveaux terrains de jeu portugais : l’Estádio da Luz du Benfica Lisbonne et l’Estádio do Dragão du FC Porto. Les enceintes SchücoArena de l’Arminia Bielefeld (Bundesliga) et l’Estadio Nuevo Mirandilla du Cádiz CF (Liga Santander) ont été ajoutées, tandis que le Reale Arena de la Real Sociedad (Liga Santander) a été remis à neuf à la suite de sa rénovation. Là où les évolutions sont mineures depuis maintenant des années, ce sont les commentaires. Si Pierre Ménès a été démis de ses fonctions de consultant après ses propos sexistes, ce dernier n’a pas été remplacé et c’est désormais Hervé Mathoux, présentateur du Canal Football Club ou des soirées européennes sur la chaîne cryptée, qui est chargé d’animer seul la rencontre. Malgré de nouvelles répliques et une pointe d’humour supplémentaire, les commentaires sont souvent à côté de la plaque et un nouveau venu expérimenté serait le bienvenu.
On a aussi testé FIFA 22 sur PS4
FIFA 22 sort également cette année sur les autres plateformes, à savoir sur PS4, Xbox One, PC, Stadia et Nintendo Switch. Ce paragraphe concerne uniquement les versions PS4, Xbox One et PC puisque pour Stadia, le jeu est identique à celui proposé sur PS5 et Xbox Series tandis que la version Nintendo Switch est… particulière !
La bonne nouvelle concerne les modes de jeu, puisqu’à part l’absence d’un tutoriel scénarisé, ces derniers présents sur la version PS5 / Xbox Series sont également disponibles sur PS4, Xbox One et PC ainsi que toutes les nouveautés apportées. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’éditeur n’a pas apposé la mention « Édition essentielle » qui symbolise un jeu identique niveau gameplay, réalisation et au niveau des modes de jeu par rapport à l’année précédente avec seulement une mise à jour des effectifs et des maillots. En revanche, le jeu ne dispose pas du HyperMotion, des fonctionnalités liées à la DualSense si vous jouez sur PS5 avec la rétrocompatibilité ou d’amélioration notable dans son gameplay si ce n’est une amélioration des gardiens de but (qui ne sont pas encore au niveau de la version PS5). On se retrouve ainsi avec un jeu proposant des temps de chargement plus importants, un gameplay très proche de ce que proposait FIFA 21 l’année dernière avec une facilité accrue pour marquer des buts et des passes en profondeur dévastatrices.
Verdict : 6/10
Sans bouleverser la formule initiale, ce FIFA 22 offre tout de même de belles perspectives pour le futur de la série. Si ce n’est pas la vraie révolution qui était annoncée sur PS5 et Xbox Series, EA Sports a enfin décidé de proposer un jeu de football avec des défenses cohérentes et un dernier rempart tout simplement infranchissable. Toutefois, il reste encore du travail techniquement parlant avec des environnements et des tribunes encore bien en-deçà du rectangle vert, des licences qui sont de moins en moins présentes avec un nombre de nations très faible comparé aux années précédentes, Ultimate Team qui poursuit dans sa lignée pay-to-win et des commentaires français qui sont à des années-lumière de nos compatriotes anglais. Heureusement, la durée de vie du titre reste colossale entre le mode Carrière toujours plus complet, le mode Saisons toujours prenant ou encore le mode Clubs Pro qui vous permet désormais d’incarner une femme. Pour conclure, on notera que les versions PS4 / Xbox One et PC profitent de l’ensemble du nouveau contenu (sauf le tutoriel scénarisé) mais n’évoluent pas techniquement parlant, restant très proche de FIFA 21 (absence du HyperMotion et des nouvelles défenses).
Fabrice Fronton
27 octobre 2021 at 8 h 22 minCommentaires est ce possible de lire que sur ps4 il n’y a aucune évolution de gameplay ?
Tout simplement quand on ne connait pas réellement les fifa et fifa21 précisément…
le gameplay de fifa22 est bien plus crédible que celui des 4 derniers fifa, notamment grâce aux animations et à l’ia ( c’est flagrant en mode carrière) . En mode online, depuis la maj, le jeu est redevenu un fifa21 bis par contre .
Fabrice Fronton
27 octobre 2021 at 8 h 23 minCommentaires est ce possible de lire que sur ps4 il n’y a aucune évolution de gameplay ?
Tout simplement quand on ne connait pas réellement les fifa et fifa21 précisément…
le gameplay de fifa22 est bien plus crédible que celui des 4 derniers fifa, notamment grâce aux animations et à l’ia ( c’est flagrant en mode carrière) . En mode online, depuis la maj, le jeu est redevenu un fifa21 bis par contre .