Pro Evolution Soccer 2017 semble avoir fait forte impression à en croire les divers tests parus sur la toile (Notre avis disponible à cette adresse), et ce malgré le manque de nouveauté. De son côté, FIFA 17 souhaite jouer la carte de la fraîcheur en faisant notamment entrer un nouveau mode de jeu dans l’arène. Qui de Konami ou d’Electronic Arts remportera cette manche ? La bataille est lancée !
Le respect, je l’ai mangé
Pour la première fois dans l’histoire de la série, FIFA 17 intègre le moteur FrostBite, notamment utilisé pour Battlefield 1 ou encore Star Wars: Battlefront. Une excellente nouvelle, en apparence. Car si les deux cités font clairement office de référence pour leur direction artistique et leurs graphismes à couper le souffle, on ne peut que remettre en question la qualité du FrostBite dans FIFA 17. C’est à se demander s’il ne s’agit pas là d’une entourloupe marketing orchestrée par Electronic Arts. La modélisation des visages n’est pas catastrophique, mais elle est clairement décevante (Faut-il citer le cas Zinédine Zidane ?). Même dans le mode Aventure, on remarque rapidement une sorte de brillance sur le visage des principaux personnages, comme s’ils étaient constamment sous la lumière des projecteurs, le front tel un lampadaire. La faute sans doute au fait que ce titre est une nouvelle fois disponible sur PS3 et Xbox 360 (mais sans mode Aventure). Heureusement, seuls les visages sont concernés, les autres parties du corps étant globalement fidèles aux joueurs.
A contrario, FIFA 17 dispose d’une tracklist d’excellente facture ! Peu importe le mode de jeu abordé, vous pourrez profiter d’un panel de morceaux de tous types. De quoi nous faire oublier l’ambiance des stades, tous en-deçà d’un certain Pro Evolution Soccer, qui lui mise de plus en plus sur l’immersion. Vraiment dommage. Car on regrette d’entendre les mêmes sonorités depuis des années. Le public scande toujours ces sempiternelles chants sans âme, qu’il s’agisse d’un Real – Barça ou d’un OM – PSG. Mais où sont donc passés les chants officiels ? Et ce n’est qu’un début…
Cette année, Electronic Arts s’est offert les services d’un nouveau commentateur qui défraye la chronique : Pierre Ménès. Hervé Mathoux, toujours fidèle à lui-même, disposait ainsi de nouvelles opportunités de nous régaler à travers de belles punchlines bien senties. Malheureusement, il n’en est rien. Ménès n’est finalement que l’ombre de lui-même et se contente de lire le scripte qui lui a été envoyé, sans y mettre la moindre volonté. À trop faire la pub de Feu Vert, le chat finit par ne plus sortir ses griffes… Mathoux ne parvient pas à relever le niveau, lui qui depuis des années nous rabâche son imbuvable discours.
On se retrouve alors devant des matchs sans réelle ambiance, durant lesquels la voix des commentateurs, mal mixée avec les bruits ambiants, créée un véritable brouhaha. Nous sommes donc obligés de configurer nous-même la balance sonore. Un non sens.
Bienvenue dans l’Aventure
Cette année, FIFA 17 débarque avec un mode de jeu inédit : Aventure ! Nous l’avions testé en avant-première en juin dernier, et il faut reconnaître que ce concept nous avait globalement convaincu. Pour rappel, vous incarnez Alex Hunter, jeune footballeur anglais dont les talents ont été remarqués dès le plus jeune âge. C’est suite à une séance de détection que le joueur parvient à capter l’attention de plusieurs clubs réputés. Vous démarrez donc votre future carrière par un choix crucial : vers quelle écurie se diriger. Une fois la signature de votre contrat réalisée, vous et votre meilleur ami Gareth (fraîchement recruté dans le même club que vous) devrez tout faire pour devenir un élément majeur de votre équipe. Bien évidemment, il est important de garder à l’esprit d’où vous venez. Durant votre aventure, vous serez amené à effectuer des choix moraux qui influeront sur votre caractère. Chacune de vos réponses pourra avoir une incidence sur votre relation avec vos fans mais aussi avec votre coach. Malheureusement, on constate rapidement les limites de ce système… Le fil social censé illustrer le point de vue de votre communauté n’est finalement qu’un ensemble de tweets régulièrement identiques. Même avec 100 000 followers, votre time line affichera toujours les messages des mêmes personnes. Aucune interaction possible, si ce n’est que lui faire lire ce qui vous a été envoyé. Concernant les choix moraux, ils n’apportent finalement rien de concret puisqu’ils n’influent pas sur la suite des événements. Seules quelques décisions auront une réelle répercussion, car au final, tout se joue sur le terrain et à l’entraînement.
Là encore, tout est beau et joli, au début. À l’entraînement, vous serez amené à effectuer divers types d’exercices basés sur divers thématiques : dribbles, passes, défense, etc. Obtenez de bons scores et améliorez votre jauge de confiance auprès du coach. Si tel est le cas, vous serez aligné sur la feuille de match. Et si vous faites bonne impression, le public vous le rendra bien, en scandant votre nom durant les rencontres ! Chaque match et entraînement amélioreront votre niveau général, et les points engrangés pourront être dépensés dans un arbre de compétences des plus simples.
Hélas, on découvre rapidement que l’Aventure n’est qu’un autre mode répétitif parmi tant d’autres. On enchaîne presque machinalement les phases match > entraînement > match > entraînement > cinématique > entraînement > match… Un cycle intéressant qui s’accroche à un scénario plutôt bien ficelé. On s’attache finalement aux différents personnages, et l’on apprécie suivre de près sa carrière. Dommage que cette aventure ne dure qu’une saison… Une volonté de la part d’Electronic Arts de nous refourguer un premier DLC payant ? Sans doute.
Rien de neuf sous le soleil
Rien de véritablement innovant à noter du côté des autres modes de jeu du titre, si ce n’est l’ajout de nouvelles compétitions dans FUT, la création d’objectifs supplémentaires en mode carrière, l’un des classiques de la franchise, ou encore deux nouvelles équipes féminines (Pays-Bas et Norvège). En revanche, on note quelques améliorations notables de gameplay.
Côté améliorations, on note la mise en place d’un nouveau système pour les coups de pied arrêtés. Pour les corners, vous devrez déplacer un indicateur qui permettra au joueur de déterminer approximativement où atterrira le ballon suite au coup de pied arrêté. Quant aux penalty, il est possible de contrôler la trajectoire de son joueur, de la balle ainsi que la puissance que nous souhaitons donner à la frappe. Difficile de comprendre un tel choix, même si l’on s’habitue finalement très vite à ce nouveau bouleversement.
A contrario, la technologie Push Back est tout à fait convaincante. Le système de contrôle du ballon a été retravaillé, créant plus d’aérodynamisme chez le joueur. La protection du ballon au sol et en l’air donne une nouvelle dimension au jeu, et permet la création d’espaces. Et à ce propos, l’IA a été remaniée, de manière à anticiper les actions afin d’obtenir une meilleure analyse spatiale selon la situation. Chapeau !
Enfin, tacles et collisions ont eux aussi été refaçonnés. Désormais, les gardiens ne seront plus en mesure de capter chaque ballon en plein vol, et de le conserver, comme s’il leur avait été collé aux gants. En cas de choc, ce dernier pourra être relâché, ce qui pourrait entraîner des situations plus que cocasses.
Verdict
Au final, FIFA 17 peut être comparé au début de saison d’Edinson Cavani. Son talent est indéniable, et l’on reconnait son dynamisme face au but ! Mais au final, son manque de détermination l’emporte, et la balle passe à côté du cadre… Plein de promesses, le titre d’Electronic Arts parvient à peaufiner son gameplay à travers une amélioration de son intelligence artificielle (contrôles du ballon, meilleure gestion des espaces, etc). Malheureusement, et malgré un mode Aventure sympathique quoi que répétitif, on se retrouve avec une simple mise à jour de la version 2016. On en attendait mieux… FIFA 17 reste néanmoins toujours aussi fluide et plaisant, mais à l’aube de cette nouvelle année, on en attend plus.
Test réalisé sur PS4 à partir d’une version éditeur
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