Ayant émerveillé de nombreux joueurs lors de l’E3 2017, Fe était somme toute attendu par une partie de la communauté, friande de ce genre de jeu indépendant à la Ori and the Blind Forest. Des graphismes et un environnement aussi bien dessinés que dans Firewatch et une histoire aussi mignonne que celle de Seasons After Fall, voici les quelques ingrédients qui font de Fe une recette vidéoludique agréable, onirique et envoûtante, n’ayant rien à envier à ses aînés. Quelques jours après sa sortie sur PlaysStation 4, Xbox One, PC et Switch, le tout nouveau jeu de Zoink et Electronic Arts semble pourtant diviser. Qu’est-ce que Fe, après tout ?
Test effectué sur Playstation 4 à partir d’une version numérique fournie par l’éditeur.
Un nouveau Ori and the Blind Forest ? Dans le jeu Fe, le joueur incarne une petite créature du même nom, à mi-chemin entre la souris et le renard, et est jeté dans une forêt aux mille couleurs. Son but premier : suivre un cerf au loin, qui l’emmènera dans nouvel endroit où la créature pourra interagir avec différentes plantes, animaux (lézards etc) puis acquérir une toute nouvelle compétence (grimper aux arbres…) grâce à des orbes à ramasser aux quatre coins de la carte. Voici, sobrement et simplement, comment commence Fe.
Mais ce n’est pas tout, et il y a encore du chemin à parcourir. Le but étant d’explorer les lieux et différents embranchements de cette gigantesque forêt, tout en acquérant de nouvelles compétences/capacités (12 au total) et découvrir le mal qui ronge les lieux. Les ennemis, nommés « silencieux », sont des créatures étranges, proches du cyclope, capables d’enfermer les animaux dans des sphères, leur empêchant toute mobilité. Ils semblent avoir pris d’assaut la forêt, répandant le mal autour d’eux. Le chant de l’animal que nous incarnons, qu’il devra accorder avec les créatures en face de lui, étant sa seule arme tout au long du jeu (plusieurs chants sont disponibles après l’acquisition de différentes compétences – au début, il est impossible de chanter/communiquer avec les animaux adultes par exemple).
Si la plupart des jeux de ce genre, comme Seasons After Fall ou Ori and the Blind Forest, sont assez linéaires et ne permettent pas de sortir du cadre, Fe fait la part belle à l’exploration. Pour les joueurs ayant l’habitude de rusher les jeux, comptez 7 à 8 heures pour la trame principale (comme l’avait annoncé l’un des développeurs, lors d’une interview). Mais si vous misez sur l’exploration, allez chercher les heaumes silencieux (qui permettent de visionner un pan de leur histoire) ou les orbes pour acquérir les compétences, et vous dépasserez largement ces chiffres.
Un monde si particulier
Alors que dans Seasons After Fall, le joueur traversait les quatre saisons, l’ambiance de Fe est assez particulière. Elle oscille volontairement entre moments reposants grâce à des zones très bucoliques, avec beaucoup de lumière, et des lieux beaucoup plus sombres où la visibilité est faible. Les développeurs de chez Zoink ont réussi à distiller ce mélange parfait. Les silencieux jouent également sur cet aspect, puisqu’ils sont capables de repérer le personnage et de le tuer en quelques secondes. Alors que la forêt est très vaste et offre plusieurs chemins, la voie semble être sûre mais il faudra pourtant que le joueur fasse constamment attention à la présence et aux déplacements de ces ennemis si étranges.
Les traits rectilignes de l’environnement (des rochers, des arbres etc) nous ont invariablement fait penser à ceux de Firewatch. Même si le rapprochement peut sembler un peu bancal pour certains d’entre vous, les jeux de lumière sont tout aussi intéressants dans Firewatch que dans Fe, et se ressemblent quelque peu. La direction artistique confère au jeu un véritable petit plus, qui dès les premières minutes, donne envie de rester dans cet univers pour en découvrir tous les aspects.
Si les graphismes sont souvent au cœur des reviews, il ne faut pas pour autant oublier la bande sonore. Et encore une fois, les développeurs ont fait un très bon travail avec des mélodies aussi douces que prenantes pour certaines. Elles collent très bien aux différents environnements et situations qui défilent sous les yeux du joueur.
Une franche réussite !
La version PlayStation 4 offre un grand confort pour jouer à Fe, puisque les touches sont plutôt intuitives. Le seul bémol étant une caméra un petit peu capricieuse dans certaines situations tendues, notamment lorsque l’on cherche à fuir un silencieux. Des petits bugs se glissent par-ci par-là, mais rien de bien méchant ou handicapant pour le reste de l’aventure.
Si le gameplay est relativement simple et un tantinet répétitif, malgré la diversité des chants et des capacités que le joueur acquiert au fil de l’histoire, Fe reste une très bonne surprise pour ce début d’année. Et sa simplicité est probablement l’un de ses atouts puisqu’elle rend l’expérience très agréable et confortable.
Reposant et prenant, offrant des spectacles naturels à couper le souffle via une direction artistique aux petits oignons, Fe est un très bon jeu, mêlant action et exploration, aux côtés d’une bête tout aussi mignonne que le renard de Seasons After Fall ou celui de Never Alone (à votre guise).
Verdict : 8/10
Attendu par une communauté de joueurs depuis la première vidéo diffusée le concernant lors de l’une des conférences de l’E3 2017, Fe ravira ces derniers. Si ce genre de jeux vidéo de niche est encore peu connu par la majorité, Fe parvient à se faire un nom parmi les dernières sorties. Faire le choix de plonger dans cet univers, c’est s’attendre à une très belle histoire dans un environnement magique pour des moments de jeu reposants. Autant d’ingrédients que Fe parvient à combiner ensemble, à la quasi-perfection.
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