Si la Switch ne proposait à sa sortie qu’une poignée de jeux en format physique, son catalogue de jeux téléchargeables sur l’eShop était quant à lui légèrement plus fourni. Parmi les titres disponibles par ce biais, Fast RMX, développé par le studio indépendant Shin’en, se veut comme le successeur spirituel de séries comme WipeOut ou F-Zero. Vendu pour une vingtaine d’euros à son lancement, ce jeu de course futuriste mérite-t-il votre attention ?
Test réalisé sur Switch à partir d’une version fournie par les développeurs.
Fast and Calm
Avant de passer au test, il est important de dresser un petit historique : en effet, bien qu’étant un petit studio, Shin’en a déjà eu l’occasion de sortir deux jeux de la série Fast avant cet épisode Switch : le premier sur Wii en 2010, et le second sur Wii U en 2015. De quoi permettre à l’équipe de développement de maîtriser son sujet et de gagner en crédibilité. Car malgré leur succès commercial modeste, ces deux jeux de courses futuristes étaient de qualité, et ont su toucher leur cible en plein cœur.
Avec Fast RMX, les développeurs nous offrent un condensé de tout leur savoir faire à travers 30 pistes et 15 véhicules, ce qui est honorable pour un jeu vendu à un prix si faible à sa sortie. Certes, la majorité des pistes est issue de Fast Racing NEO sur Wii U, mais cela n’est pas si problématique dans la mesure où celles-ci sont globalement de très bonne facture, et que peu de gens ont joué au titre original. On se retrouve donc avec du contenu varié et exhaustif, tant visuellement qu’en terme de gameplay.
En parlant de gameplay, Fast RMX ravira sans aucun doute les amateurs de jeux de courses futuristes : plus proche d’un F-Zero que d’un Wipeout dans le pilotage et dans l’esprit, le jeu vous invite à participer à des courses à plusieurs centaines de kilomètres à l’heure à bord de vaisseaux ultra-rapides. Le tout est très arcade, grâce à un gameplay épuré, et la prise en main est quasi immédiate. Cependant, il ne faut pas confondre minimalisme et simplicité, puisque Fast RMX peut aussi se montrer relativement exigeant notamment à travers certaines courses assez corsées. De plus, le jeu propose quelques spécificités par rapport à ses modèles afin d’apporter un peu de piment aux différents tracés. En effet, foncer à toute vitesse et dompter les virages et obstacles de chaque piste ne sera pas suffisant pour remporter la première place. Le gameplay de Fast RMX repose entre autres sur un système de phases, représentées par le changement de couleur de votre vaisseau. La simple pression du bouton X vous permet ainsi de switcher (:)) entre la couleur bleue et la couleur orange, ce qui vous permettra, si vous possédez la bonne phase au bon moment, de bénéficier de boosts non négligeables lors du passage sur une zone de la couleur concernée. À contrario, passer sur une zone de la couleur inverse viendra grandement réduire votre vitesse. Un petit twist certes, mais qui vient à lui tout seul compléter le gameplay de façon intelligente et originale. Fast RMX est prenant à souhait et véritablement jouissif.
Il est important de préciser que le jeu offre 3 modes de difficulté. Si le plus simple d’entre eux ne vous posera probablement pas de problème, même en étant néophyte, le mode de difficulté le plus exigeant est absolument impardonnable. Il faudra connaître les pistes par coeur et éviter toute erreur pour oser espérer atteindre le haut du classement. Chacun peut donc trouver son compte avec Fast RMX en terme de challenge, ce qui est plutôt sympathique.
Salut, ça Switch ?
Plus que de simplement se contenter d’être disponible dès le lancement de la Switch, Fast RMX se paie le luxe d’exploiter à relativement bon escient les spécificités de la console. Tout d’abord, le jeu tourne à merveille en mode TV comme en mode portable, en 60 images par secondes de façon constante. Si le rendu général est assez satisfaisant en mode tablette, il faut cependant admettre que ce n’est pas le cas lorsque l’on place la Switch sur son dock pour jouer sur une télévision. Malgré la résolution de 1080p, le jeu souffre d’un fort aliasing, et la qualité globale de l’image peut paraître assez brute. C’est relativement dommage, surtout dans la mesure où la direction artistique générale et les ambiances visuelles explorées dans Fast RMX sont assez plaisantes à défaut d’être très originales. On sent vraiment que le jeu souffre des limitations techniques de la Switch, car même s’il est loin d’être déplaisant visuellement, le jeu est à peine plus impressionnant qu’un jeu comme WipeOut HD pourtant sorti sur PS3 il y a presque 10 ans. Heureusement, le plaisir de jeu, l’impression de vitesse et la surenchère de magnifiques effets visuels vous feront vite oublier tout cela.
Fast RMX est aussi jouable avec toutes les méthodes de contrôle disponibles à ce jour, et le tout fonctionne parfaitement dans chacun des cas. Le jeu reste en effet tout à fait confortable, que l’on joue avec une manette Pro, en configuration portable avec les deux Joy-Con attachés à l’écran, voire même avec un seul Joy-Con par joueur, option qui a d’ailleurs le mérite de rendre le multijoueur en local accessible sans surcoût. Belle perf ! En parlant de multijoueur, Fast RMX fait les choses bien, une fois de plus, avec la possibilité de jouer en écran partagé jusqu’à 4, ou en ligne jusqu’à 8 (même si le tout reste assez rudimentaire).
C’est au niveau des modes solo que le jeu pèche, avec aujourd’hui seulement deux modes distincts. C’est faible, mais les développeurs ont d’ores et déjà promis qu’un mode time attack serait ajouté prochainement, afin de varier un peu les plaisirs. On aurait pu imaginer, pour aller plus loin, un système de customisation de véhicule ou un semblant de mode histoire/carrière pour prolonger l’expérience et renforcer l’intérêt du titre. Car au final, on se retrouve avec un jeu au gameplay sympathique et au contenu assez dense, mais qui n’est pas suffisamment mis en valeur par les modes qu’il propose. Mais encore une fois, nous parlons d’un jeu vendu pour moins de 20 euros à sa sortie : le rapport durée de vie / prix reste donc honnête.
Enfin, il serait dommage de clore ce test sans évoquer la bande son du jeu, à base de musique électronique survitaminée. L’ambiance sonore colle parfaitement à l’action à l’écran grâce à des titres variés et rythmés, et le tout est même ponctué par des commentaires en anglais tout droit issus de F-Zero GX. On croirait carrément retrouver le même doubleur, c’est dire ! Un petit clin d’oeil qui touchera les fans de la série de Nintendo en plein coeur.
VERDICT
Avec Fast RMX, Shin’en livre aux possesseurs de Switch un jeu de course futuriste solide, à la fois accessible et suffisamment exigeant pour tenir les joueurs en haleine. Avec un contenu convaincant pour le prix demandé, les fans du genre comme les joueurs curieux et désireux de compléter leur ludothèque Switch auraient tort de passer à côté.
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