Depuis 2009, la licence Farming Simulator sévit sur PC tel un ras-de-marée en Asie. En effet, pris au second (voire au troisième) degré à ses débuts, le jeu du studio Giants a rapidement su trouver son public parmi la communauté PC. Les énormes lacunes présentes dans les premiers opus ont aujourd’hui fait place à un jeu sinon parfait du moins très complet. Placée en tête des ventes ces dernières années, il était évident que le monde des consoles de salon finirait par accueillir à son tour la licence.
Ce fut chose faite en 2013 avec le tout premier opus à sortir sur PlayStation 3 et Xbox 360. Sobrement appelé Farming Simulator, le bougre n’était autre que l’équivalent de l’itération 2013 venue du monde PC. Malheureusement, malgré ses bonnes idées et un prix attractif, force est de constater qu’avec des graphismes à la baisse, un contenu moins conséquent, et surtout l’absence totale de mode multijoueur (qui ravit depuis pas mal de temps les joueurs PC), l’entrée en matière du studio Giants sur consoles ne nous aura pas laissé un souvenir impérissable. Deux ans plus tard, donc, et après avoir sorti Farming Simulator 14 sur consoles portables, les développeurs tentent de transformer l’essai avec cette fois-ci une réelle envie de convaincre le marché des « consoleux ». Certes, les versions PlayStation 3 et Xbox 360 de Farming Simulator 15 restent pour ainsi dire très similaires à ce à quoi on nous avait habitués en 2013. Mais la vérité est ailleurs, comme diraient Mulder et Scully. Oui car, on s’en doutait, les versions les plus abouties sont à chercher du côté de la Xbox One et de sa rivale la PlayStation 4. Après plusieurs jours de test sur cette dernière, voici ce que l’on peut retenir de ce Farming Simulator 15.
De prime abord, plusieurs points importants nous interpellent en lançant le jeu pour la première fois. Ne boudons pas notre plaisir, oui, le jeu est bien plus beau que ce que les mauvaises langues auraient pu imaginer. Pas de méprise pour autant, The Order 1886 et Killzone Shadow Fall n’ont pas de quoi en faire des cauchemars, c’est certain. Pour autant, soyons honnêtes, le rendu de cette mouture PlayStation 4 étant le même que sur PC, il est évident que le joueur lambda sera sans doute plus attiré que par le passé. L’herbe, les effets de lumière, les particules volantes, ou encore les engins agricoles eux-mêmes, le tout donne une impression new-gen très appréciable. A plus forte raison lorsque l’on se souvient de ce que proposait l’opus console de 2013. On notera tout de même des textures grossières ici et là, notamment en vue cockpit (vue qui est par ailleurs très réaliste et réalisée fidèlement pour chaque engin du jeu), ou encore lorsque l’on se rend compte que la lune et le soleil sont clairement pixelisés.
En ce qui concerne le côté technique pur, le résultat n’est malheureusement pas à la hauteur de nos attentes. Quelques bugs ici et là dus notamment à la physique douteuse des véhicules (qui a également participé à la renommée de la licence depuis ses débuts), et quelques soucis d’optimisation. On notera par exemple un clipping très prononcé, faisant « poper » des arbres au loin comme si une puissance supérieure les dessinait au fur et à mesure de notre avancée. Rien de choquant cela dit, ni même de gênant à proprement parler. Non, ce qui a eu tendance à nous freiner (au sens propre comme au figuré) dans nos sessions de test, ce fut le framerate du jeu. Tantôt calé à 30 images / seconde, tantôt faisant le yo-yo entre 20 et 25 images / seconde, la sensation manette en mains n’a pas toujours été des plus agréables. Des micro-freezes en pagaille ont fini de ternir le tableau, tout du moins en ce qui concerne ce point précis.
Oui car malgré cela, et bien que le soft ne soit pas parfait, force est de constater qu’à défaut d’y trouver l’amour, le bonheur est bel et bien dans le pré. Profitant d’une base solide d’environ 140 engins / équipements en provenance d’une quarantaine de constructeurs (Deutz-Fahr, Krone, New Holland, ou bien même Lamborghini… Si, si!), ce Farming Simulator 15 vous propose de gérer votre exploitation agricole comme bon vous semble. Vous rêviez d’avoir un troupeau de vaches, un poulailler rempli et un cheptel de moutons à votre disposition ? Ici c’est tout à fait possible et vous aurez même la lourde tâche de nourrir tout ce beau monde avant de revendre respectivement le lait, les œufs et la laine au marché du village. Vous êtes plutôt attirés par les récoltes de blé et tenez absolument à labourer les champs achetés à prix d’or ? Aucun problème, le jeu vous laissera faire. Attention cependant à vos finances ! Car si vous pouvez bien entendu emprunter de coquettes sommes à la banque, il vous faudra rembourser ce joli tas de billets en plus d’en retirer des bénéfices. Une vraie simulation, en somme ! Et si rien de tout ça ne vous tente, sachez que ce Farming Simulator 15 introduit un tout nouveau corps de métier. En effet, vous aurez dès à présent la chance de pouvoir devenir un Tucker (ou un Dale) en vous adonnant à la sylviculture. La coupe de bois, pour le profane. Les fans de Jason Voorhees seront ravis d’apprendre que la tronçonneuse fonctionne à merveille (et les sonorités qui vont avec nous mettent parfaitement dans le bain), et qu’il faudra à terme vous offrir d’énormes engins capables de transporter les rondins de bois fraîchement coupés, afin de les revendre à qui de droit.
Le mode multijoueur (online uniquement) propose à six fermiers maximum de se rejoindre sur l’une ou l’autre des deux maps du jeu (Bjornholm le terrain scandinave immense, ou Westbridge Hills, la ferme américaine plus petite mais plus atypique). Au menu : coopération absolue bien sûr. Pas de PvP ou autre joyeuseté qui n’aurait sa place ici. Vous aurez la possibilité de créer une toute nouvelle partie destinée au multi, mais également d’ouvrir votre partie solo actuelle, histoire de ne pas recommencer une nouvelle ferme, mais plutôt de vous faire aider dans vos tâches du quotidien. Sachez tout de même que vous pourrez mettre un mot de passe sur ladite partie. Ainsi, vous pourrez, si vous le souhaitez, jouer uniquement avec des gens en qui vous avez confiance. A noter que ce Farming Simulator 15 propose 10 slots de sauvegardes, et ce, que ce soit en solo ou en multi. Vous aurez donc de quoi vous occuper et pourquoi pas tenter plusieurs expériences d’une partie à l’autre.
La durée de vie du soft est donc, vous vous en doutez, extrêmement conséquente, pour peu, comme d’habitude, que l’on adhère au concept. Le maniement des engins se fait sans souci à la manette, et les missions proposées par les tableaux d’affichage à travers la map (faucher l’herbe du champ voisin, aller récupérer des caisses pour un laboratoire, se rendre d’un point A à un point B…) vous donneront du grain à moudre (et pas mal d’argent) entre deux récoltes. Notons également la présence de pièces d’or à ramasser tout au long du jeu. Au nombre de 100, elles pourront vous sembler anecdotiques de prime abord mais pourraient bien vous servir par la suite. Nous vous laissons le soin de découvrir ça par vous-même. 27 trophées PSN (ainsi qu’un trophée Platine) sont de la partie pour les joueurs qui seraient tentés par les défis proposés. D’une manière générale, ces trophées vous demanderont plus de temps que de réels talents.
Verdict : 7,5/10
Farming Simulator 15 est donc un jeu qui continuera de diviser les joueurs. Certains n’auront de cesse de se demander ce qui fait le succès de la licence. D’autres seront au contraire ravis de voir que les moutures new-gen sont à la hauteur de nos attentes. Visuellement travaillé, jouissant d’une durée de vie gargantuesque et de moult activités à tester manette en mains, cette itération 2015 a clairement les atouts pour s’imposer sur consoles. On regrettera un côté technique un peu faiblard et un manque d’indications certain tout au long du jeu. A tester quoiqu’il arrive. De notre côté, nous l’avons adopté.
En bonus, la vidéo-test de notre testeur du jour : Mr Toc.
Crick
23 juin 2015 at 9 h 00 minil arrive à me séduire le bougre, mais pas à plein tarif, j’attend les promos, mais de grosses promos, sous les 20€ je ne pourrais y resister