Deux ans après la sortie de Far Cry 3 sur les consoles de la génération précédente et PC, Ubisoft revient avec sa licence pour un quatrième opus. Après l’Asie du sud, explorée dans l’épisode précédent, les développeurs du studio de Montréal nous emmènent du coté de l’Himalaya et de ses hauts sommets. Far Cry 3 avait été plutôt bien accueilli par la critique et les joueurs, l’occasion aujourd’hui de peut être continuer sur cette lancée ? C’est en tout cas ce que l’on espère au moment d’insérer le blu-ray qui squattera raisonnablement un peu plus de 27Go de notre disque dur PS4.
Have a break, have a Kyrat
Comme dans Far Cry 2 où le héros mercenaire se retrouvait au milieu d’un conflit opposant deux factions tournant en guerre civile, notre personnage principal, Ajay Gale, sera également tiraillé entre deux camps au cœur des montagnes de Kyrat. Une région fictive de l’Himalaya, terre d’origine de notre homme, revenu pour y disperser les cendres de sa mère. Sauf que la situation politique du pays n’est pas vraiment favorable aux séjours en ces temps de révolte. Ajay va vite l’apprendre à ses dépends, coincé entre les rebelles du Sentier D’or (Golden Path en V.O.) et le tyran Pagan Min, autoproclamé chef de toute la région, qui a la lourde tâche de succéder à l’excellentissime Vaas, le méchant de l’épisode 3.
Exit donc les plages de sable fin, l’eau turquoise ou la forêt tropicale de Far Cry 3 qui laissent place aux montagnes de l’Himalaya. Et Ubisoft a particulièrement bien travaillé sa copie puisque toute la verticalité que l’on attend de la chaîne abritant le plus haut sommet du monde est évidemment retranscrite dans le jeu. Grappins, Wingsuits (ces combinaisons de chute libre intégrant des ailes), deltaplanes, gyrocoptères “Buzzer”, 4×4, quads ou tuk-tuks (cherchez l’erreur) seront donc indispensables pour progresser à travers la map. La faune est également de circonstance, éléphants et tigres en première ligne que vous pourrez mettre de votre coté en appâtant ces derniers vers vos ennemis avec de la viande fraîchement dépecée sur une carcasse de loup ou de rhinocéros. Car oui, au grand damne des associations de défense des animaux, notre héros sera une nouvelle fois un braconnier en herbe. Far Cry 4 ne serait pas une digne suite de la série en abandonnant cette facette, non ? Réalisme oblige, essayer de tuer un pachyderme à l’arc ou au pistolet n’est pas la meilleure idée que vous pourriez avoir. Essayez, vous verrez.
Le menu de confection est accessible d’un simple clic sur le pavé tactile, nul besoin donc de vous rendre à un éventuel comptoir. Le menu “Compétences” s’ouvre de la même façon et vous autorisera à échanger vos points glanés au fil des missions contre de nouveaux attributs. Passage obligé pour avoir la chance, par exemple de chevaucher un éléphant, l’une des nouveautés très intéressantes de cet épisode. On commence à avoir l’habitude de ce fonctionnement repris dans de nombreux autres jeux. Certaines compétences demandant plus de points que d’autres pour être débloquées, il faudra savoir économiser et ne pas se ruer sur les premières améliorations.
Far Cry 3 Remastered ?
Le scénario vous emmènera donc vers la libération de Kyrat. Avant de pouvoir prétendre à la destitution de Pagan Min, votre mission sera de pacifier chaque région du pays en prenant tout d’abord le contrôle des tours radio du régime au prix d’une séquence grimpette à la Mirror’s Edge. Il vous faut également nettoyer complètement les bases avancées ennemies de leurs occupants afin que le Golden Path puisse régner sur la zone. La région devient sûre et vous ne risquez plus de tomber sur les nombreuses patrouilles de Pagan Min qui parcouraient les routes et alentours jusqu’alors. Pour les joueurs de Far Cry 3, pas de surprises donc puisque le mécanisme du scénario principal est identique. De quoi se poser des questions sur ce nouvel épisode et si Ubisoft n’a pas simplement créé ici une extension de Far Cry 3.
Un mot tout d’abord sur ce cher Pagan Min, très présent tout au long de la campagne promotionnelle du jeu et génial dans la cinématique d’introduction. Il a la lourde tache de faire oublier Vaas, comme nous vous le disions un peu plus tôt. Si ses apparitions sont plutôt remarquées et nous montrent un gentleman dictateur complètement barré, l’homme n’est que peu présent tout au long de l’aventure et il faudra souvent se contenter de la voix de Troy Baker (en V.O.) qui vous contactera régulièrement au Talkie. Assez regrettable donc vu le potentiel du charismatique Pagan. Les chefs des Golden Path, Sabal et Amita sont eux beaucoup plus “simples” et vous donneront de nombreuses missions tout au long de l’histoire à la manière d’un GTA. Il vous faudra par contre choisir parfois de privilégier tel ou tel responsable en choisissant de faire sa mission plutôt que l’autre. D’autres personnages secondaires, toujours haut en couleurs et souvent barjos, vous demanderont régulièrement de l’aide pour quelques missions spéciales, récompenses à la clé bien sûr. De quoi mettre un peu de piment à l’aventure principale, qui s’avère finalement un peu linéaire et manquant de rebondissements.
Des missions principales donc mais surtout de nombreuses autres à faire dans cet open world. En vrac, libération d’otages, interception de convois, missions de braconnage ou exécutions ciblées. Les plus anarchistes pourront vaquer à leurs occupations en choisissant de faire la chasse aux affiches de propagandes ou lettres et objets à collectionner, dissimulés un peu partout, les fils rouges du titre. Vous débloquerez également au fil des missions, une arène où tel un gladiateur, vous pourrez affronter des vagues d’ennemis humains et animaux, récompenses à la clé. Là encore on retrouve la recette de l’épisode précédent avec de nombreuses similitudes avec GTA. Les joueurs de Far Cry 3 ne seront donc pas déstabilisés par ce nouvel opus puisque de nombreux points sont encore présents cette fois, sur une map un peu plus étendue. Seringues de soin, de boost de certaines capacité que vous pouvez confectionner en arrachant la flore sauvage ou encore appareil photo permettant de repérer et marquer les ennemis avant de passer à l’attaque seront de la partie. Mais rassurez-vous, Ubisoft a quand même glissé quelques améliorations et nouveautés, c’est qu’ils bossent un peu quand même !
Ubi bosse
S’il y avait une seule amélioration à retenir, c’est évidemment le mode coopération auquel vous pourrez faire appel d’un simple clic au cours de vos promenades solitaires. Un avant poste lourdement gardé en vue ? C’est l’occasion de rechercher un joueur, ami ou inconnu proposant son aide pour attaquer de front en duo. De la même manière, vous pourrez à tout moment proposer votre aide pour rejoindre la partie d’un joueur la réclamant. Ubisoft a d’ailleurs clairement conçu des forteresses en ce sens, comme celle qui était jouable à la Paris Games Week. Tout un village abritant l’un des lieutenants de Pagan Min, lourdement armé, derrière des murs épais qui ne demandent qu’à être assaillis par deux hommes déterminés. Les missions de la campagnes ne sont quant à elles non-jouables à 2, mais il y a de quoi faire avec les nombreuses missions et objectifs parallèles.
De nouvelles armes comme la mitrailleuse lourde ou le fusil à éléphants par exemple font leur apparition, mais couteaux de lancer, arbalètes ou mortiers sont également de la partie. Malheureusement, pour ce qui est de la conduite terrestre qui n’était pas l’un des points fort des épisodes précédents, on a toujours autant de mal. Les développeurs ont tout de même pensé à ajouter la possibilité de passer à des commandes “normales” en actionnant R2 pour accélérer et L2 pour freiner. Des commandes bien plus maniables que le fait de déplacer le stick gauche en avant ou arrière pour contrôler la vitesse. Autres nouveautés pour ceux qui en auraient marre de finir dans les sapins au détour d’un virage, la possibilité d’appuyer sur L3 pour passer la direction du véhicule en pilotage automatique. Votre bolide suivra la route sur laquelle vous êtes pendant que vous pourrez admirer le décor ou dégommer le véhicule devant vous tranquillement, au choix. Une option assez intéressante dans certaines situations mais qui fait perdre l’intérêt des déplacements si on l’utilise constamment. Les plus fainéants pourront bien entendu toujours utiliser le déplacement rapide pour retourner dans un avant poste déjà pacifié.
Coté technique aussi on peut noter une amélioration, le passage à la nouvelle génération de consoles aidant. Le moteur graphique du jeu reste identique, mais amélioré nous dit-on. Les graphismes en 1080p sont magnifiques, la profondeur de vue est convaincante et l’animation des animaux ou des arbres en plein vent est vraiment de très bonne facture, surtout de jour. De nuit, les détails sont bien moins perceptibles et les décors plus fades. Le tout reste quand même très correct. Par contre, on peut percevoir les limites d’un moteur vieillissant lors des balades aériennes avec un clipping assez présent (baisse du niveau de détails pour les éléments plus lointains). Si le cycle jour/nuit est présent, on regrette cependant la non gestion des conditions météo. Si quelques flocons sont présents dans certaines zones, c’est un soleil omniscient et quelques nuages qui occuperont le ciel le reste du temps. Là encore, alors que de nombreux jeux prennent en charge cet aspect, on peut penser que le moteur a été économisé pour se concentrer sur l’essentiel. Très bonne surprise d’ailleurs du coté du framerate qui est constant tout au long du jeu, comparé au dernier né de la franchise Assassin’s Creed par exemple. Quelques bugs habituels de collision sont à noter mais rien de bien grave.
Petit point faible du coté de l’intelligence artificielle des ennemis qui est assez irrégulière. Très bonne dans le cas où vous tombez sur une de leur patrouille puisqu’ils n’hésiterons pas à faire demi tour pour essayer de vous tuez, mais plutôt moyenne lorsque vous attaquez leurs camps. La découverte d’un cadavre par exemple n’amènera pas forcément des renforts. L’ambiance générale est en tout cas bien présente entre les petits autels bouddhistes perdus en pleine montage, les grigris et colliers de fleurs accrochés aux rétroviseurs des voitures, ou encore la radio locale qui passera des musiques d’un autre temps en territoire libéré ou plutôt des messages de différents ministères de Pagan Min en zone contrôlée par une tour radio non libérée. Ambiance soviétique garantie !
Call of Far Cry
Si l’on n’achète pas un Far Cry pour son mode multijoueurs en ligne, il faut tout de même savoir qu’il est présent pour des parties à 5 contre 5. On y retrouve 3 modes de jeu différents inspirés des habituels modes de jeu en ligne, à la sauce Kyrat. La capture de drapeau devient une capture de masque démoniaque par exemple. Rien de bien nouveau donc mais c’est du coté des deux factions que l’on trouve l’originalité. Les membres du Sentier d’Or disposent d’un arsenal moderne alors que les Rakshasa, que l’on rencontre au cours de la campagne solo, ont le droit à des capacités faisant dans la téléportation ou l’invocation. Inutile de s’attarder trop longement sur cette partie qui ne sera certainement pas l’un des point fort du jeu. Le multi a le mérite d’être là mais on pourrait très bien s’en passer, surtout que la coopération du solo permet de s’amuser tout autant avec vos amis.
Notons également -comme à l’accoutumée- un éditeur de carte permettant de créer sa propre map avant d’y jouer en multi. Type de terrain, emplacement d’ennemis, animaux… Un éditeur complet qui demandera pas mal de pratique pour une bonne prise en main et pour réaliser des terrains de jeu à votre convenance.
Verdict : 8/10
Vous l’aurez compris tout au long de ce test, Far Cry 4 reste très proche de son prédécesseur mais apporte tout de même de la nouveauté avec un mode coopération intéressant ainsi que quelques autres ajouts . L’épisode 3 étant déjà très bon, notre aventure à Kyrat ne peut être que bonne également. Ceux qui ne connaissaient pas la série ne pourront qu’être conquis par le coté décalé des personnages du mode histoire, même si celui-ci manque de prise de risque et de rebondissements. Un épisode qui vous occupera pour un minimum d’une vingtaine d’heures, pouvant atteindre le double en comptant les missions secondaires.
Retrouvez ci-dessous les 11 premières minutes de notre stream en direct.
sylvain tremblay
17 novembre 2014 at 18 h 13 minseulement une installation de 27 go sur le disque dur ,et peut-être avec les patch a venir se rendre a 5 à 6 go de plus