Initiée en 1997 sur PC et en vue top-down, la saga Fallout est encore sans conteste l’une des plus appréciées des joueurs à l’heure actuelle. Pourtant, tout n’a pas toujours été rose dans les Terres Désolées. Car n’en déplaise aux mordus des deux premiers opus, le jeu est, depuis Fallout 3, un hybride entre un jeu de tir à la première personne (FPS, pour First Person Shooter, ndlr) et un Action-RPG tout ce qu’il y a de plus old-school. Après un troisième plat de résistance tout simplement délicieux, et un épisode intitulé New Vegas en guise de dessert, nous, les amoureux de la licence attendions fébrilement l’arrivée d’une suite. Ce sera chose faite demain (le mardi 10 novembre), avec la sortie du bien-nommé Fallout 4 sur PC, Xbox One, mais aussi bien évidemment sur PlayStation 4. Verdict.
Si Fallout 3 nous permettait d’incarner un homme né et ayant grandi dans un abri anti-atomique, Fallout 4 réussit à nous surprendre en nous faisant cette fois-ci jouer un personnage vivant à la surface. Le jeu commence en effet en 2077. Vous commencerez par créer votre héros (ou votre héroïne, au choix) en vous aidant de l’éditeur mis à votre disposition. Coupes de cheveux improbables, longueur du nez, avancement du menton, tout y passe ou presque et vous aurez même la possibilité de changer votre morphologie (nous avons refusé catégoriquement d’essayer le mode obèse, mais nous vous laissons le soin de le tester chez vous). Une fois cette étape terminée, vous vous retrouvez dans votre petit pavillon de banlieue (un mix entre Wisteria Lane et le quartier de Malcolm), à déambuler à loisir dans toutes les pièces de la maison. Ce sera l’occasion de découvrir avec émerveillement la décoration très 50’s qui sied finalement si bien à la licence, que ce soit avec l’écran de télévision aux formes arrondies, le réfrigérateur américain plus qu’imposant, ou encore grâce aux musiques disséminées ça et là. Vous vivez donc avec votre conjoint(e), votre fils Shaun, né il y a à peine quelques mois, et votre robot domestique, Codsworth. Vous l’aurez compris, à la manière d’un Final Fantasy IX, le jeu est une uchronie, c’est-à-dire qu’il mélange habilement des références modernes (voire extrêmement futuristes) et des reliques d’un autre âge.
Hélas, ce prologue ne nous laisse guère le temps de vagabonder. Un script se lancera au bout de quelques minutes à peine, vous faisant ouvrir la porte à un représentant. Cela dit, cette étape est cruciale pour la suite du jeu car elle vous permettra à la fois de nommer votre personnage (soyez imaginatifs ou non, mais réfléchissez bien, car votre patronyme apparaîtra durant tout le jeu au bas de votre écran dès que vous ouvrirez la bouche), mais aussi et surtout de lui attribuer des points de S.P.E.C.I.A.L : Strength (Force), Perception, Endurance, Charisme, Intelligence, Agilité, Luck (Chance). Là encore, jouez-la équilibré ou non, selon le type de joueur que vous êtes, ou que vous aimeriez incarner.
Un deuxième script se lancera une fois ces détails réglés, vous permettant de réellement démarrer le jeu. Évidemment, nous ne vous spoilerons absolument rien de l’histoire du jeu, tant celle-ci est importante et riche. Sachez seulement que vous vous réveillerez quelques minutes plus tard… en 2277 ! C’est ici que débute le scénario de Fallout 4 et c’est sans surprise que vous allez devoir vous faire à votre nouvelle vie, celle de survivant dans les Terres Désolées, plus hostiles que jamais.
Les habitués de Fallout 3, Fallout New Vegas ou encore de Skyrim (puisque tous ces titres sont signés Bethesda) savent très bien que le monde extérieur est un lieu dangereux. Souvent désemparé, presque perdu, on n’aura de cesse de paniquer au moindre bruit un peu trop suspect lors de notre périple. Et ce n’est pas le bestiaire présent dans ce quatrième opus qui va nous rassurer. En effet, des mouches bouffies géantes aux radcafards légendaires en passant par les super-mutants et les synthétiques (des cyborgs ressemblant à s’y méprendre à des humains), le jeu fait tout pour nous barrer la route, et plus généralement, nous pousse à nous battre. C’est d’ailleurs en cela que Fallout 3 et New Vegas avaient su se montrer ingénieux. En effet, sachez que vous aurez toujours le choix entre deux styles d’affrontements, à savoir le tir au jugé (viser avec L2, tirer avec R2, comme dans 99% des jeux de tir actuels), ou plutôt le S.V.A.V. (Système de Visée Assistée Vault-Tec).
Derrière ce nom un brin barbare se cache en réalité une feature extrêmement plaisante. D’un simple appui sur la touche L1, le jeu va se ralentir à l’extrême (façon Bullet Time) sans pour autant s’arrêter, attention ! De là, l’ennemi qui vous fait face sera comme figé et vous aurez quelques secondes pour choisir la partie du corps que vous voulez viser (tête, bras gauche, bras droit, torse, etc). Au-dessus de chaque membre se trouve un pourcentage, celui-ci vous informe tout simplement de la chance que vous avez de réussir votre coup. Ainsi, s’il est écrit 95 % au-dessus du bras gauche et 17 % au-dessus de la tête, ne tentez pas le diable. Oui, cela peut fonctionner malgré tout, mais votre agresseur aura toutes les chances de devenir vulnérable une fois démembré, vous ne croyez pas ? Enfin, sachez que chaque tir vous coûte des points d’action (PA). Vous devrez ainsi utiliser le S.V.A.V avec parcimonie. D’autant que cette année, et nous en avons été les premiers surpris, le feeling des armes à feu est tellement excellent qu’on en viendrait presque à préférer s’en servir de façon directe (à la manière d’un FPS classique). C’est un énorme pas en avant qu’a fait Bethesda sur ce point, tant les tirs étaient désagréables dans les précédents jeux de la saga. Il est également à noter que les points de vie (PV) ne remontent pas tout seuls, et ce, peu importe le niveau de difficulté choisi (de Très Facile à Survie). A vous donc de bien faire attention au nombre de Stimpacks (seringue revigorante) que vous transportez, mais ce n’est pas tout. En effet, plus handicapantes que jamais, les radiations font leur grand retour dans cet opus. Vous vous en doutez, le monde tel que vous l’avez connu n’est plus (200 ans, ça commence à peser, tout de même), et les cafards ne sont pas devenus plus gros que des poneys par la simple volonté du génie d’Aladdin. Le monde qui vous entoure est donc globalement sujet aux radiations, vous n’aurez de cesse à partir de là de rechercher des RadAway (à ne pas confondre avec le chanteur de What is Love?) sur toute la map, errant comme une âme en peine, priant le Ciel pour qu’on vous donne une dose. Qui a dit que la vie de survivant était de tout repos ?
En plus de l’histoire principale et des quêtes secondaires extrêmement nombreuses et bien écrites, à la manière d’un The Witcher 3 notamment, sachez que Fallout 4 introduit un nouveau mode assez original. En effet, il vous sera possible (et même fortement conseillé) de passer du temps dans l’outil de construction mis à votre disposition. Tel Les Sims dans leur domaine, le dernier opus de la licence nous invite donc régulièrement à créer des campements et à y faire venir des colonies. C’est là que la feature est originale, car ce sera à vous de veiller au bon déroulement des opérations. Construire des lits, des toits pour les maisonnées, faire pousser des légumes, installer des systèmes électriques, l’eau courante, bref… un véritable jeu dans le jeu qui passionnera probablement les plus courageux d’entre vous. Soyons honnête, nous n’avons pas été plus emballés que ça par cet ajout. Si le tout s’ajoute là encore à la durée de vie déjà monstrueuse du titre, force est de constater que les menus sont loin d’être intuitifs, tandis que les requêtes passées par les habitants nous lasseront tout de même très rapidement (sur fond de « Va me chercher ça ! », « On a besoin de ça, dépêche-toi ! »). Ce n’est d’ailleurs pas le seul point sur lequel Fallout 4 nous a déçu.
En effet, si les trailers et les extraits de gameplay diffusés sur le net ces derniers mois nous avaient mis sur la bonne voie, nous n’étions pas sûrs à 100 % que le jeu bénéficierait d’un rendu visuel aussi pauvre en version finale. Nous vous le confirmons pourtant bel et bien, le titre est graphiquement décevant. Si de nuit l’ensemble nous a paru léché et réellement sublimé par les différents de lumière (les étoiles, notamment), force est de constater que de jour les textures sont d’une autre époque. Si vous cherchez un jeu qui vous décolle la rétine, vous n’avez en effet pas misé sur le bon cheval. C’est d’autant plus dommage que c’est, selon nous, le seul point sur lequel Bethesda aurait dû mettre un coup de polish, afin d’arriver sur les consoles nouvelle-génération en pleine forme. Bien sûr, le jeu n’est pas moins bon pour autant. C’est simplement frustrant de voir qu’on tient là l’un des meilleurs Fallout de tous les temps, et que malgré cela, le jeu semble venir de la génération de consoles précédente. Ce n’est d’ailleurs pas l’aspect technique pur qui nous contredira. Là encore, c’est une fâcheuse habitude héritée des premiers opus ainsi que des Elder Scrolls : le titre est rempli de bugs. Dialogues qui se coupent, touches qui ne fonctionnent plus, glitchs en tout genre, pathfinding à la ramasse… Frustrant, vraiment.
Gageons que des mises à jour viendront régulièrement améliorer l’expérience de jeu au fil des mois. Ce serait notamment une bonne nouvelle en ce qui concerne l’intelligence artificielle de nos alliés. Car oui, le système de compagnons est bel et bien présent dans le jeu, et Canigou le berger allemand bien connu des fans ne sera pas le seul à pouvoir vous aider au combat. Nick le détective ou encore Piper la journaliste se feront un plaisir de vous suivre dans votre périple ultra-dangereux. Seul souci, comme mentionné plus haut le pathfinding du titre laisse clairement à désirer. Ainsi, ne comptez pas sur eux pour vous sortir d’un mauvais pas tant ils auront déjà du mal à sortir d’une pièce… Bon point en revanche, ces derniers ne peuvent pas mourir. Nous sommes conscients que cette feature ne plaira pas à tous, mais cela nous a semblé nécessaire pour notamment garantir la survie de notre santé mentale.
Concernant la durée de vie, donc, comptez 300 bonnes heures pour en faire le tour. Un peu (voire beaucoup) moins si vous désirez rusher l’histoire principale. La map du jeu est, contrairement à ce que pouvaient affirmer les mauvaises langues, toujours aussi immense et ne vous manquera pas de vous faire paniquer lorsqu’elle vous affichera votre prochaine mission à des dizaines de kilomètres de là où vous vous trouvez. Cette dernière est clairement intuitive et se manipule, comme tout le reste de l’inventaire, via le fameux Pip-Boy que tous les habitués de la licence connaissent par cœur. La couleur de ce dernier est d’ailleurs entièrement personnalisable. Feature gadget mais néanmoins sympathique : la LED de votre DualShock 4 changera de couleur au gré de celle de votre Pip-Boy.
La croix de dialogue fait également son apparition, en lieu et place des sempiternelles lignes horizontales des anciens opus. Plus visuelle, cette manière d’aborder les différentes discussions nous a particulièrement plu. Il est également à noter que l’on pourra attribuer des favoris aux quatre touches directionnelles de la manette (haut, bas, gauche, droite) afin de jongler plus rapidement et plus facilement entre, par exemple, des armes et des objets de soin en combat. Nous ne l’avions pas encore mentionné mais sachez que le système de compétences dit « à l’ancienne » a totalement disparu dans Fallout 4. Exit les menus un peu fouillis dont on ignorait parfois la véritable signification, et bonjour le système de Perks (Atouts). Concrètement, vous n’aurez plus à choisir parmi des tonnes de données. Non, à la place le jeu vous propose 70 bonus (les fameux Atouts, donc, tels que Force de Frappe, Guérison Accélérée, etc) répartis sur un poster de toute beauté et desquels découleront près de 300 combinaisons possibles. Autant dire que vous n’avez pas fini de spécialiser votre héros (ou votre héroïne). Une occasion de plus d’agir entièrement à votre guise, c’est Jean Rochefort qui va être content.
Enfin, sachez-le, la partie sonore du titre est une véritable réussite, que ce soit par le biais des (très) nombreux doublages français (de grands noms du monde du doublage sont encore une fois présents, tels que Donald Reignoux, voix française de l’acteur Jesse Eisenberg), ou tout simplement par le biais des musiques que l’on entendra durant tout le jeu. Nous vous conseillons fortement d’activer les stations de radio que vous débloquerez au fur et à mesure de votre avancée, croyez-nous celles-ci sont toutes aussi géniales que la désormais célèbre Galaxy News Radio de Three Dog.
VERDICT : 8/10
Si Fallout 3 s’était imposé comme un opus incontournable, nombreux sont les fans à avoir eu peur d’être déçu par ce « vrai » quatrième volet. Qu’ils se rassurent, Fallout 4 s’impose sans mal comme la nouvelle référence du genre. Que ce soit par le biais de son humour omniprésent, son contenu gargantuesque, son gameplay jouissif ou encore via l’écriture de ses quêtes, nul doute que le nouveau bébé de Bethesda n’a pas fini de vous donner le sourire. On regrettera malgré tout un aspect graphique assez pauvre, tandis que les soucis techniques, hélas, s’enchaînent et semblent coller à la peau de la licence. Fallout 4 est un hit, à n’en pas douter mais, comme le dit le dicton, personne n’est parfait.
Cryo
9 novembre 2015 at 20 h 48 minBon test, mais je regrette de l’avoir lu avant d’avoir eu le jeu car il y a quelques minis spoils (par exemple, j’aurais aimé faire le jeu et rencontrer certains PNJs sans me dire ‘celui sera recrutable comme compagnon’…) et j’ai zappé toute la première partie ‘introduction’ décrivant visiblement les premières minutes du jeu avant-guerre et dans l’abri pour ne pas savoir déjà ‘comme ça va se passer’…
Mais l’inventaire des élèments importants du jeu (bande-sonore, voix, graphismes etc…) sont de bons indicatifs sur ce que l’on va obtenir comme jeu.
Mr_Toc
11 novembre 2015 at 18 h 21 minSalut et merci pour ton commentaire. Je tiens tout de même à préciser que les éléments que tu décris comme mini-spoils sont, d’une part, nécessaires à l’agencement du test écrit (il faut bien évoquer certains détails après tout), et d’autre part totalement connus et rendus publics par Bethesda eux-mêmes lors des conférences de l’E3 il y a presque 6 mois. Encore merci de nous avoir lu et bon jeu à toi !
Cryo
11 novembre 2015 at 19 h 15 minSauf que j’ai pas suivi les comptes-rendus de ces conférences, préférant par manque de temps (et par feignardise :o) ) attendre les résumés de ps4france.
J’ai lancé le jeu aujorud’hui et je tiens à avertir tout le monde d’un fait assez étrange et facheau: entre la mise à jour 1.01 du jeu et son installation à la ‘suisse’, il faut compter une bonne heure d’attente (sans déc’). avant de pouvoir réellement y jouer. Et durant l’attente due à l’installation, on a droit une alternance entre écran noir, écran ‘stand by’ et les 6 premiers spots vault tech sur les SPECIAL.
Merci pour ta réponse et bons (futurs) jeux et tests à toi ;-).
Sérénissime Trash
13 novembre 2015 at 11 h 28 minCe fut aussi le cas pour GTA 5 lors de ma première partie, il faut bien que Fallout 4 installe ses 47 GO sur le disque dur 🙂
Sérénissime Trash
10 novembre 2015 at 3 h 26 minEnfin un test objectif et très bien argumenté sur Fallout 4, merci à vous.
Mr_Toc
11 novembre 2015 at 18 h 22 minMerci pour ton avis, et à bientôt.