Seulement quatre ans après le premier opus, le studio Gust revient à l’assaut avec une nouvelle itération : Fairy Tail 2. Suite directe de Fairy Tail, premier du nom, le studio Gust et Koei Tecmo ambitionnent de repousser les limites du genre RPG et souhaitent innover avec ce titre à travers une nouvelle histoire aussi enflammée qu’explosive. Un tournant non négligeable dans l’histoire des jeux vidéo Fairy Tail, au vu de la volonté de s’axer sur un genre très action dans un univers RPG. Mais Fairy Tail 2 saura-t-il conquérir les fans de longue date, les nouveaux venus et les amateurs de RPG ?
Test réalisé sur PS5 à l’aide d’une copie envoyée par l’éditeur
On prend les mêmes et on recommence
Comme mentionné dans l’introduction, Fairy Tail 2 est la suite directe du premier jeu. Et pour pousser le vice encore plus loin, tout simplement l’histoire originelle du mangaka Hiro Mashima. Avec plus de 300 épisodes sur la série animée de 2009 à 2018 ou plus d’une soixantaine de tomes pour la version papier de 2006 à 2017, Fairy Tail a su conquérir les cœurs à sa manière. Une histoire complexe, des personnages attachants, mais aussi des scènes un peu plus frivoles, il y en a pour tous les goûts. Avant d’aller un peu plus en détail sur le test en lui-même, il est utile de rappeler l’univers de la série. Fairy Tail raconte l’histoire d’une guilde de mages se trouvant dans le royaume de Fiore. Les mages réalisent des missions variées comme effectuer divers travaux, se débarrasser de monstres et résoudre des problèmes magiques. Une guilde pourtant se démarque du fait de ses actes de bravoure de ses membres, mais aussi par leurs destructions collatérales. On parle bien ici de la guilde de Fairy Tail, composée de personnes hautes en couleur comme Natsu Dragnir (un chasseur de dragons de feu), Lucy Heartfilia une constellationniste (invocation d’esprits liés aux signes du zodiaque) ou Erza Scarlet une mage qui matérialise des épées magiques, pour ne citer qu’eux.
Fairy Tail premier du nom commence après l’arc de Tenrou (tournoi définissant le prochain mage de rang S dans la guilde de Fairy Tail, le plus haut rang dans une guilde). Il s’achève avec l’arc de Tartaros, où la guilde noire éponyme cherche à activer une arme capable d’annihiler toute magie du continent. Cette guilde est composée des démons de Zeref, principal antagoniste de l’histoire. Après une victoire difficile, la guilde de Fairy Tail apprendra l’apparition d’Acnologia, le roi des dragons et la révélation que Natsu Dragnir est en réalité E.N.D (Etherious Natsu Dragneel). E.N.D étant le démon le plus puissant créé par Zeref et destiné à le tuer. Et c’est là que Fairy Tail 2 entre en scène en continuant avec l’arc d’Arbaless, le royaume de Zeref. Toute la guilde de Fairy Tail est présente pour vaincre Zeref ainsi que ses 12 généraux, nommés les 12 Spriggan, des mages tous plus forts les uns que les autres. Ces derniers chercheront par tous les moyens à exterminer la guilde de Fairy Tail et à récupérer le Fairy Heart contenu au sein même du QG de la guilde de Fairy Tail. Les combats seront fidèles au manga, que ce soit Erza Scarlet/Wendy Marvel contre Irène ou Luxus Draer contre Wahl Icht. Un plaisir pour les fans de la série qui retrouveront tout le charme et l’intensité des affrontements originaux.
Tant qu’on n’abandonne pas, la partie n’est pas perdue
La durée de vie de l’œuvre se situe entre 12 et 15 heures pour boucler les 11 chapitres principaux du jeu. Cependant, une suite directe écrite par Hiro Mashima lui-même prolonge l’expérience, ajoutant quelques heures de contenu supplémentaire pour les joueurs désireux de découvrir l’après Arbaless. Pour venir à bout de Zeref et d’Acnologia, il faudra affronter de nombreux ennemis sur notre chemin. Axé sur un monde ouvert, Fairy Tail 2 permet désormais aux joueurs de faire leurs propres explorations dans le royaume de Fiore. Les zones sont interconnectées, avec des points de téléportation pratiques pour se déplacer rapidement et éviter une exploration redondante. Les ennemis sont dispersés ici et là, et représentent une opportunité de faire évoluer nos personnages. Qu’ils soient en combat ou non, nos personnages gagneront de l’expérience à la même vitesse. Venons-en aux combats dans Fairy Tail 2, qui représentent l’essence même de l’expérience de l’œuvre. Avec une approche RPG simplifiée et en oubliant le tour par tour du premier opus, on s’aperçoit que le système de combat en temps réel est à la fois simple et dynamique. Nous contrôlons jusqu’à trois personnages à la fois sur les neuf disponibles. Pas d’inquiétudes, il sera toujours possible en cours de combats de changer facilement un personnage pour convenir à la situation. Certains ennemis seront sensibles à certains types de magie (feu, glace, etc.), il faudra donc adapter continuellement la composition de notre équipe pour maximiser l’efficacité de nos attaques. Deux types d’attaques seront disponibles : les attaques simples et les attaques magiques, consommant des cristaux de magie. Eh oui, nous sommes quand même dans un univers magique ! Les attaques spéciales peuvent être enchaînées pour faire plus de dégâts, mais coûteront par conséquent plus cher en cristaux magiques. À vous donc de bien calculer votre consommation de cristaux, qui augmentera de nouveau après chaque attaque standard.
Ce n’est là que le début du système de combat. À chaque coup porté à un ennemi, une jauge de choc se vide progressivement. Lorsque la jauge est brisée, une cinématique satisfaisante se lancera où un de nos camarades présents sur le terrain effectuera une action combinée avec notre personnage pour infliger toujours plus de dégâts. Ces cinématiques sont particulièrement plaisantes, surtout lorsqu’elles reprennent des combos iconiques, comme les duos Grey/Jubia, Natsu/Grey ou Natsu/Lucy. Cependant, il est dommage que ce ne soit pas forcément le cas pour tous les personnages, mais nous avons apprécié cette fonctionnalité qui nous a poussé à tester tous les duos possibles dont nous avons à disposition, parmi les 9 personnages disponibles (Natsu, Grey, Erza, Wendy, Mirajane, Gajeel, Luxus, Gildart, Jubia), il y en a des duos potentiels !
On ne va pas se mentir, de nombreux jeux sont dans la même veine que Fairy Tail 2. Et malgré ses atouts, le gameplay présente certaines faiblesses. Avec son côté RPG axé sur l’action, on en perd presque le goût du style RPG. L’expérience devient répétitive, on décroche son cerveau et on appuie continuellement sur les mêmes touches, à effectuer les mêmes combos, sachant pertinemment que cela infligera de lourds dégâts. Un RPG parfois trop simplifié, avec une absence d’équipements, des objets dont on n’utilisera que très peu et un système de montée en niveaux beaucoup trop rapide. Fairy Tail 2 s’offre donc plusieurs casquettes et essaye de toucher un peu à tout, s’axant davantage sur un gameplay qui se veut simple. Entre les trois personnages qui attaquent en continu, les compagnons de soutien qui interviennent seuls ainsi que les Union Raid qui s’activent à un moment donné, les effets visuels de chaque action rendent le combat très confus par moments. De plus, certains combats mal gérés peuvent mener à la mort d’un personnage. Que nenni, ici c’est Fairy Tail et personne ne meurt, notre personnage retrouvera un seul point de vie à la fin du combat comme si de rien n’était. Cela peut sembler peu réaliste, mais l’univers de Fairy Tail étant déjà écrit depuis plusieurs années, on ne peut plus inventer la mort d’un personnage. Cependant, cela renforce cet aspect de RPG allégé où la mort n’est plus vraiment à craindre. La partie n’est donc jamais perdue.
En dehors des combats, l’amélioration des personnages joue un rôle clé. Cependant, là encore, c’est la même histoire. Le passage de niveaux est si rapide qu’on a du mal à prendre goût aux sélections des différents sorts de nos mages, on optera donc plutôt pour une progression automatique, laissant le jeu décider à notre place. L’arbre de compétences est tout de même bien fourni, avec trois branches distinctes pour s’axer plus esprit, technique ou physique. L’exploration, quant à elle, apporte un certain renouveau. Se promener dans le royaume de Fiore est plutôt plaisant au départ. On découvre la ville de Magnolia et ses environnements, on découvre arbres, ruisseaux et forêts entourant la ville. Les différents ennemis présents en petit nombre, mais aussi l’atmosphère générale avec les dialogues entre les protagonistes semble bien pensée et arracheront parfois un sourire. Malheureusement, cette immersion s’essouffle vite. Plus le temps passe et plus on s’aperçoit que les environnements sont particulièrement vides, hormis les ennemis présents. Quelques PNJ immobiles tentent de donner des quêtes annexes, mais les récompenses sont peu intéressantes. On trouve néanmoins du loot et des coffres, bien que trop nombreux pour un RPG digne de ce nom. Heureusement, un ajout indéniable vient du choix du personnage jouable. Pouvoir se promener en tant que l’un des 9 personnages disponibles, rend l’expérience unique et personnelle, choisissant son personnage de cœur. Cela ne changera en rien l’expérience de jeu, à l’exception de Gildart Clive, capable de détruire certains passages inaccessibles aux autres personnages.
Fairy Tail simplifié
Visuellement, Fairy Tail 2 reprend exactement la même direction artistique que le manga éponyme, qui représente un clin d’œil appréciable pour le grand public. On se retrouve donc avec nos personnages modélisés en 3D en vue à la troisième personne, le tout mixé à certaines scènes dessinées de toute beauté lors de passages plus scénarisés. Que ce soit par les personnages ou les costumes, le tout nous plonge dans l’univers Fairy Tail. Malheureusement, ce n’est pas nécessairement le cas pour tous les personnages proposés. On a eu un pincement au cœur face à une Mirajane au grand front, ainsi qu’une pose beaucoup trop forcée et non naturelle. Des expressions faciales qui sont parfois maladroites et des PNJ peu mémorables font qu’on oublie qu’on est en 2024. Pourtant, le matériau de base était là pour faire un jeu de qualité. Les voix sont, quant à elles, uniquement en japonais, avec les mêmes doubleurs que dans l’animé, ce qui fera sourire plus d’un fan. Les attaques sont reprises directement du manga, nous poussant de temps en temps à crier Karyū no Hōkō en même temps que Natsu.
Les musiques accompagnent bien l’aventure et renforcent l’immersion. On regrettera cependant l’absence des thèmes principaux de l’œuvre, bien que certains génériques soient présents au cours de l’aventure. La musique fait donc pile le travail demandé, aussi bien lors des combats qu’avec les scènes plus émotives. Même si l’histoire sera parfois accélérée pour respecter les contraintes de durée de jeu, comme l’intrigue entre Brandish et Lucy, celle entre Erza/Wendy et Irène ou bien entre Maevis et Zeref. C’est dommage, car cette accélération empêche les nouveaux venus de pleinement saisir la complexité de l’œuvre. On se concentre uniquement à combattre des ennemis et à savoir que Zeref est l’antagoniste principal à punir. Une complexité oubliée bien regrettable pour le grand public. Heureusement, un glossaire est présent pour aider les joueurs qui ne comprendraient pas bien l’histoire, que ce soit à l’instant T ou même dans le passé des différents personnages de Fairy Tail. C’est un ajout notable pour ramener tout le monde sur le même rail.
Verdict : 6/10
Fairy Tail 2 offre une expérience intense et visuellement spectaculaire, fidèle à la direction artistique de l’animé. La musique et l’ambiance transpirent Fairy Tail, nous emmenant dans un monde de magie des plus immersifs. Avec son approche RPG axée exclusivement sur l’action, le jeu parvient tout de même à captiver, malgré une durée plutôt courte pour ce genre. On regrettera des combats inégaux, certains se finissant trop vite et d’autres n’étant que des sacs à PV. Le tout saupoudré d’une modélisation parfois hasardeuse sur certains personnages, Fairy Tail 2 est un plaisir coupable pour les fans de la série, mais aura du mal à conquérir le cœur des nouveaux arrivants ou des fans des RPG.
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