Lors de son annonce, Extinction semblait avoir toutes les cartes en main pour ravir les amateurs de combats épiques et titanesques. Développé par Iron Galaxy, le jeu propose des affrontements contre des monstres gigantesques désirant anéantir l’humanité tout entière. Ça ne vous rappelle pas quelque chose ? Eh oui, cela fait fortement penser à L’Attaque des Titans, qui a d’ailleurs eu droit récemment à une adaptation plutôt réussie, A.O.T. 2, suite du très sympathique premier opus. Extinction, de son côté, est-il digne de reprendre le flambeau ? La réponse dans les lignes qui suivent…
Test réalisé sur PlayStation 4 à partir d’une version numérique fournie par l’éditeur
Extinction des feux
Le héros d’Extinction se nomme Avil. Lui et son amie Xandra représentent le dernier espoir de l’Humanité face aux Ravenii, des Orcs géants. Ces protagonistes ont la particularité de pouvoir débarquer de nulle part et, grâce à cela, ils détruisent tout ce qui se trouve sur leur chemin. En quelques années, il ne reste donc plus que le royaume de Dolorum et son roi prêt à tout pour protéger son peuple. Après un entraînement acharné ayant fait de lui une Sentinelle, Avil s’empare de son épée magique et s’élance dans la bataille afin de sauver Dolorum… et les derniers Humains.
Voilà tout ce que l’on retient du scénario d’Extinction, et ce même en y jouant plusieurs heures. Tenant pratiquement sur un post-it, l’histoire se veut aussi peu inspirée – frôlant parfois le plagiat de L’Attaque des Titans – qu’inintéressante à suivre. Pourquoi donc ? La faute à une mise en scène inexistante et à de rares cinématiques animées, dignes de travaux amateurs que l’on peut trouver sur internet. Pas de quoi motiver le joueur à casser du Ravenii, donc. Chaque mission se ressemble, avec des dialogues présentés par des dessins façon jeux mobiles et des personnages sans conviction, à la limite du lourdingue par moments. Ça commence donc plutôt mal pour Extinction, et hélas, les choses ne font que s’empirer…
Avil ou Advil ?
Le gameplay d’Extinction, qui intriguait quelque peu lors de son dévoilement, montre lui aussi très vite ses limites. L’heure est à l’honnêteté : en même pas 30 minutes, on fait le tour de ce que le soft d’Iron Galaxy propose en termes de jouabilité. Qui dit extinction dit sauvetage, et des civils à sauver il y en a un paquet. L’une des principales missions du jeu, c’est donc de sauver de pauvres citoyens se trouvant ici et là sur de petites cartes. Pour les tirer de leur malheur, c’est simple, il suffit d’appuyer un certain temps sur une touche pour activer un cristal de téléportation et hop, le tour est joué. Il faut répéter cette action un paquet de fois et cela devient forcément vite rébarbatif.
Parfois, il faut affronter de petits ennemis qui souhaitent les anéantir, mais ils n’opposent quasiment aucune résistance et il vaut mieux les ignorer, tant le nombre de coups nécessaires pour les tuer fait perdre du temps et risque de réduire le nombre de citoyens de Dolorum. De plus, avec des combos plus que limités (une touche suffit…), il n’est guère amusant de leur taper dessus.
Bien qu’il y ait une composante RPG, avec des compétences à débloquer et à améliorer, le fun n’est pas pour autant présent au rendez-vous. Si Avil se déplace avec aisance et rapidité, l’un des rares bons points du jeu, lorsqu’il s’agit d’affronter les Ravenii (le second – et dernier – objectif principal du jeu), c’est une autre paire de manches. Pour les terrasser, il faut couper leurs membres afin de remplir une jauge runique. Simple et prenant, non ? Eh bien non, justement. La seule manière de procéder, c’est de ralentir le temps, de viser chaque membre puis de relâcher le bouton afin de couper un bras, une jambe ou bien carrément la tête d’un Ravenii, seul moyen de les tuer pour de bon (oh, encore une « inspiration » de L’Attaque des Titans). Si cela est amusant au tout début du jeu, on se rend vite compte que ce système s’essouffle rapidement à cause du nombre d’actions limitée et des objectifs secondaires sans intérêt, sans oublier les problèmes qui vont avec.
En effet, l’un des soucis majeurs d’Extinction est sa caméra infecte. Elle est rarement où l’on veut lors des affrontements contre les monstres géants et, quand ces derniers sont protégés par des armures qu’il faut enlever avec parcimonie en détruisant des cadenas, vous vous doutez bien que ce n’est pas une partie de plaisir. De plus, les bugs de collision sont fréquents, résultant des déplacements étranges lorsqu’on tente de grimper sur les Ravenii, ainsi que des morts injustes, les rares du jeu d’ailleurs. La difficulté est quasiment inexistante lorsqu’on apprend les faiblesses de chaque armure Ravenii, sans oublier le fait que chaque « mort » nous ramène tout de suite là où on s’est arrêté. De ce fait, le sentiment de désespoir que devrait apporter chaque lutte contre des ennemis de cette taille répond aux abonnés absents. Nous sommes bien loin d’A.O.T. 2, qui est un exemple marquant pour le genre.
En voie d’extinction
Ne comptez pas sur les graphismes ou le level design pour sauver la mise à Extinction. Là encore, ce n’est que déception : en dehors de la modélisation des personnages, somme toute correcte grâce au petit côté cartoon, les décors sont plutôt inintéressants et, surtout, on voit trop souvent les mêmes éléments. La faute à l’ambiance de chaque lieu, mettant en avant les mêmes bâtiments, rochers et arbres revenant sans arrêt. Il y a quelques variations ici et là mais au final, on a l’impression de revenir constamment dans le même niveau, de quoi vite blaser le joueur. Saluons néanmoins la fluidité du jeu, même lors des destructions des bâtiments… mais ces dernières sont plutôt ratées donc ce n’est guère étonnant.
N’oublions pas qu’Extinction ne vous demandera pas trop de temps pour en venir à bout : moins de dix heures suffisent pour plier l’histoire et ce ne sont pas les petits modes supplémentaires, demandant de faire exactement les mêmes choses, qui intéresseront grand monde. Le pire dans tout cela ? Le jeu est vendu au même prix que les plus grosses productions du moment et, cerise sur le gâteau, un Season Pass est de la partie. Un scandale au vu de la qualité générale du titre, indigne de l’année 2018… voire même de la génération actuelle.
Verdict : 3/10
Extinction ressemble bien plus à un prototype qu’à un véritable jeu et cela se ressent à chaque minute. Le potentiel est bien présent mais l’exécution fait peine à voir. C’est fort dommage car sur le principe, couper des Orcs de plusieurs dizaines de mètres de hauteur, ça aurait pu être amusant. Hélas, ici ce n’est pas le cas et il faut donc chercher ailleurs pour s’amuser. Cela tombe bien, A.O.T. 2 est là et il répond bien mieux aux attentes de personnes avides de terrasser des monstres géants.
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