3 ans de dur labeur pour les ambitieux développeurs de The Chinese Room, déjà à l’origine de Dear Esther et Amnesia : A Machine For Pigs, c’est ce qu’il aura fallu pour voir naître Everybody’s Gone to the Rapture sur PS4. Avec ce titre, le studio prouve définitivement son savoir-faire dans la catégorie des jeux « à part ». Doté d’un gameplay minimaliste mais d’une réalisation époustouflante, Everybody’s Gone to the Rapture arrivera t’il à convaincre les joueurs en quête d’aventure ? Réponse dans notre test.
Avant-Propos : Everybody’s Gone to The Rapture est un pur bijou de narration. Ce test est donc logiquement garanti sans le moindre spoiler et n’entravera pas votre future expérience de jeu.
Une expérience unique
Réduire au minimum le gameplay d’un jeu pour se concentrer au maximum sur son aspect scénaristique, voici le pari osé qu’a pris The Chinese Room avec Everybody’s Gone to the Rapture. Dans la veine de The Vanishing of Ethan Carter, vous voilà dans un open-world où votre seule quête sera d’explorer le monde environnant, mais non sans rebondissement. L’accent a été mis sur l’exploitation de vos sens vous guidant instinctivement vers la résolution de l’intrigue en empruntant le chemin « à suivre » ( dans l’optique où vous souhaitez absolument progresser dans l’histoire plutôt que de vous perdre à faire de la randonnée dans la jolie vallée de Yaughton), et ce, à travers une histoire aussi prenante qu’angoissante.
Vous voici donc à Yaughton Valley, une charmante campagne britannique des années 80, dont tout vie humaine semble avoir été annihilée. C’est alors que seul et en quête de connaissance, vous êtes confronté à de multiples phénomènes paranormaux : un multitude de spectres lumineux s’immiscent alors dans votre périple. Que sont-ils ? Et qui est ce Jérémy dont le nom apparaît ?
Toutes les réponses sont dans la lumière
Dans Everybody’s Gone to the Rapture vous progresserez en vous fiant aux appareils qui reçoivent ou émettent des ondes, lesquels diffuseront des suites de chiffres mystérieuses ou des messages d’anciens habitants de Yaughton Valley. Ancien habitants, car en effet l’apocalypse semble avoir frappé les lieux où ne subsistent désormais que des maisons vides et leur jardin… ainsi que d’étranges spectres de lumière liquide. Vous suivrez donc l’histoire de 6 personnages qui apparaissent sous forme de spectres, chaque endroit conservant un souvenir précis de leurs derniers moments à Yaughton Valley.
L’arc principal se décline donc en découvrant ce qui lie chacun des 6 personnages, un peu à la manière de LOST ou encore Twin Peaks. Quoi qu’il en soit, l’aspect scénaristique est un franc succès, il est presque impossible de terminer une histoire sans avoir envie de savoir immédiatement la suite. Un argument qui compense la pauvre durée de vie du jeu, nous y reviendrons plus tard.
Un chef-d’oeuvre technique
Si Everybody’s Gone to the Rapture a nécessité tant de temps de développement pour un gameplay aussi réducteur, c’est bien parce que la direction artistique et technique sont pour le moins époustouflantes. Le jeu se sert de vos sens pour vous faire progresser, ce pourquoi nous vous conseillons très fortement de jouer avec un casque audio pour rendre l’expérience complète et la vivre dignement, telle que le studio a souhaité la créer.
En effet, l’ambiance sonore est à couper le souffle et s’avère l’un des points les plus travaillés de tout le jeu. Entre message inintelligibles, ondes radios par intermittence, grincements de portes, le calme plat se fait finalement plus rare qu’on ne l’aurait imaginé. Le jeu utilise la technique du repérage sonore dans l’espace : L’émetteur du son est fixé à un point précis de l’espace dans le jeu (cabine téléphonique, poste radio, télévision…), ainsi, lorsque vous vous déplacez, le volume et l’orientation de ce dernier se font entendre dans vos écouteurs. Un aspect fortement efficace pour vous guider dans le jeu.
Ensuite, les musiques qui vous accompagnent tiennent du pur chef-d’oeuvre. Voix idylliques et compositions hors du temps, celles-ci ont été totalement synchronisées avec le jeu pour accompagner la découverte que vous venez de faire, ou tout du moins pour coller à votre aventure.
Enfin, il est impossible de ne pas parler de l’aspect graphique du jeu. Il est tout à fait envisageable de dire que Everybody’s Gone to the Rapture est un des plus beaux jeux sortis à ce jour sur PS4, du niveau d’un P.T., la démo de Silent Hills. Utilisant le CryEngine, Everybody’s Gone to the Rapture est un open-world pour le moins gigantesque et qui ne nous encombre pas de temps de chargement pouvant ralentir la progression. On notera tout de même quelques baisses de framerate par instants, mais rien de gênant rassurez-vous, d’autant qu’elles restent très rares. Une prouesse technique qui va cependant dépoussiérer votre PS4, celle-ci sera en effet pour le moins bruyante et se transformera en radiateur. D’ailleurs l’utilisation intensive du moteur graphique du jeu justifie peut-être l’exclusivité PS4… La Xbox One serait-elle capable d’encaisser une telle demande de ressources ?
Et parce que le jeu parfait n’existe pas encore, tout du moins sur PS4, il nous faut malheureusement aborder la question de la durée de vie du jeu. Celle-ci peut s’interpréter de deux manières. Notre crainte s’est tout d’abord confirmée, à la vue des habitudes de The Chinese Room de produire de la qualité mais sur une durée de vie assez courte : Comptez 6 heures à peine si vous prenez le temps de vous perdre un peu partout, tout en essayant d’interagir avec le plus d’éléments possible. Mais d’un autre côté, la quantité d’informations à prendre pour entrer dans l’histoire et la comprendre est assez dense et complexe… Si le jeu s’était fait bien plus long, le joueur se serait sûrement lassé. En effet, le jeu est plutôt bien rythmé, à condition que vous ne vous perdiez pas, tâche plus compliquée qu’elle n’y paraît, le sentiment de liberté étant total.
Verdict : 9/10
Véritable coup de coeur de la rédaction, Everybody’s Gone to the Rapture fait partie de ces titres qu’on ne peut catégoriser. Plus qu’un jeu, il s’agit là d’une expérience qui vous transportera bien au-delà de ce que vous pouvez imaginer. Successeur spirituel de Dear Esther, Everybody’s Gone ot the Rapture plaira à n’en point douter aux amateurs de jeux à fort accent narratif, tels que Heavy Rain, Beyond Two Souls ou encore The Vanishing of Ethan Carter. Et même si ce n’est pas vraiment votre domaine de jeu habituel, nous ne saurons que trop vous conseiller de vous jeter les yeux fermés dans l’univers de Yaughton Valley, tellement le résultat en vaut la chandelle.
Everybody’s Gone to the Rapture sera disponible demain, le 11 Août 2015 en digital sur le Playstation Store.
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