Après un nouvel opus venant célébrer les 20 ans de la franchise il y a 2 ans de cela, Everybody’s Golf s’invite à nouveau sur PS4 et plus précisément sur le PS VR, le casque de réalité virtuelle du géant nippon qui totalise déjà plus de 4 millions de ventes. Véritable institution au sein des exclusivités PlayStation, il n’y a pas eu une seule console de la marque qui n’a pas eu son opus dédié (exception faite de la PS VITA puisque cette dernière a dû partager avec la PS3 le 6ème opus). Le succès de la licence lui permettra d’ailleurs de donner naissance à deux jeux Everybody’s Tennis moins marquants que leurs homologues. Gageons que cet opus PS VR parviendra à s’en sortir sans mettre la balle à côté du trou.
Test réalisé sur PS4 et PS VR à l’aide d’une version numérique fournie par l’éditeur
- Se joue sur : PlayStation VR uniquement
- Contrôleur de jeu : PS Move (x1) ou DualShock 4
- Position de jeu : Debout
- Motion sickness (nausées) : Inexistantes (ou éventuellement très faibles pour les plus sensibles)
Le golf pour tous (et même pour les nuls)
Avec le succès rencontré par le PlayStation VR, il est vrai que l’on pouvait s’étonner de ne pas encore voir la licence Everybody’s Golf proposer un jeu consacré à la réalité virtuelle. D’autant que les jeux de golf sortis sur PS4 restent assez nombreux pour une activité qui se veut assez élitiste en règle générale. À défaut de pouvoir se retrouver sur le green dans la vraie vie, les joueurs apprécient donc de travailler leur swing depuis leur canapé, et on les comprend : le retour d’Everybody’s Golf en 2017 a été plus que convaincant et il aurait été dommage de laisser le casque de réalité virtuelle du géant nippon de côté. Qui plus est, le golf n’en reste pas moins une pratique qui s’adapte à merveille à la réalité virtuelle. Reste à voir si Clap Hanz saura réaliser un trou-en-un avec cette mouture VR.
Si le précédent opus s’avérait être assez accessible en termes de jouabilité, Everybody’s Golf VR ne déroge pas à la règle et les mouvements s’assimilent très rapidement. Les quelques minutes passées dans l’entraînement imposé au lancement du jeu suffisent à assimiler les bases du swing. Equipé d’une manette à détection de mouvement (un seul PS Move suffit pour jouer), il convient de simplement mimer la gesture d’un véritable golfeur pour taper dans la balle. Le tout en ajustant sa puissance, sa position, mais aussi en veillant à ce que la trajectoire de la balle soit bonne. L’avantage c’est que chaque coup peut être simulé grâce à la présence de deux modes : le mode Entraînement et le mode Adresse.
Le premier, comme son nom l’indique, ne fait pas partir la balle et permet de jauger la puissance à mettre dans le coup ainsi que la direction dans laquelle frapper. Il aide également à bien travailler sa posture, puisque la traînée du club indique la trajectoire qu’aurait pris la balle. Le deuxième ne laisse quant à lui aucune place au doute et permet de jouer l’action. Comme sur le terrain dans la vraie vie, il faut bien prendre en compte le type de terrain sur lequel on se trouve, puisque la balle roulera bien mieux sur le green ainsi que sur le fairway plutôt que dans le rough. De la même façon que se trouver dans le bunker peut être assez problématique dû à l’inclinaison du terrain et au sable. Jouer avec un PlayStation Move rajoute dès lors une pointe de défi et c’est justement tout ce qui fait le charme de cette adaptation en réalité virtuelle.
On y retrouve d’ailleurs des décors tout à fait coloré, à l’instar des précédents épisodes avec malgré tout des environnements un poil plus dépouillés et bien évidemment des graphismes moins nets que sur un écran. Cette dernière remarque vaut pour tous les jeux disponibles sur PlayStation VR, vous vous en doutez probablement, mais dans l’ensemble Everybody’s Golf VR s’avère être plutôt sympathique à l’oeil, avec d’ailleurs des personnages fort peu nombreux certes, mais plutôt bien animés. En revanche, exit la création d’avatar, ce qui semble logique dans un sens puisque comme la plupart des jeux en réalité virtuelle, la vue subjective est de mise. Pour autant, quelques possibilités de personnalisation auraient tout de même été les bienvenus.
Joli coup ! Enfin, presque…
Au même titre que le contenu en règle générale puisque ce sera finalement le gros point faible du soft, ce qui est surprenant à plus d’un titre lorsque l’on sait que le jeu sorti il y a 2 ans sur PS4 offrait une expérience très complète, avec des activités annexes telles que la pêche. Alors certes, on est avant tout ici pour frapper de la balle avec un club façon Tiger Woods (ou du moins, on essaye), mais la pilule a forcément un peu de mal à passer quand on sait que certains aspects de l’opus évoqué plus haut auraient largement pu passer dans Everybody’s Golf VR. Les modes de jeu se voient réduits à leur plus simple nombre, à savoir 2. À commencer par le mode Practice qui permet de s’entraîner dans presque toutes les conditions possibles. Indispensable afin d’apprendre à jauger la puissance à mettre dans son coup en fonction de sa position sur le terrain, il permet de pratiquer son approche ainsi que le putt. Presque plus importants que le swing en lui même, ils requièrent de la précision et du doigté. Un tant soit peu de temps passé dans le mode Practice ne sera donc pas de trop. Rassurez-vous tout de même, lorsque vous vous trouverez à quelques centimètres du trou après l’avoir raté de peu, le jeu mettra automatiquement la balle dedans après avoir décompté un dernier tir, histoire de ne pas éterniser les premières parties.
Une fois rodé, le mode Parcours devient par défaut le plus intéressant mais ne consiste qu’en un enchaînement de parties que l’on peut paramétrer selon différentes possibilités qui se débloquent pour la plupart au fur et à mesure de l’avancement. Mais avec seulement 3 terrains, 2 caddies et 4 styles de club, le champ des possibles s’avère être malheureusement aussi réduit que la hauteur de l’herbe du green. Et si l’on peine à cacher notre déception sur ce point là, c’est parce qu’Everybody’s Golf VR est un soft tout à fait efficace pour quiconque apprécie un tant soit peu la discipline et possède un PlayStation VR. Fun tout en conservant une certaine part de technicité, il perd forcément un peu d’intérêt face à sa mouture standard sortie il y a deux ans et proposant une myriade de contenus en comparaison. On se consolera avec les brèves cinématiques qui viennent entrecouper les parcours les plus longs (pouvant aller jusqu’à 18 trous – comptez alors au moins 45 bonnes minutes pour les compléter) mais qui n’offrent rien de plus que de maigres interactions avec le caddie qui nous accompagne. Tandis que les amateurs de scoring tenteront de se hisser au top du classement mondial, de quoi effectivement relancer l’intérêt en dépit du peu de contenu présent.
Ajoutons tout de même que le titre peut être joué avec une DualShock 4 et uniquement ces dernières puisque la barre lumineuse permet à la caméra de repérer la manette. Impossible d’utiliser une manette autre que celle-ci, alors autant vous équiper d’un PlayStation Move afin de parfaire les sensations. Tant qu’à céder à l’appel du green, autant faire les choses comme il se doit, surtout que le jeu n’occasionne aucune sensation de nausée du fait que l’on ne se déplace pas directement. Everybody’s Golf VR est un titre résolument accessible à tous, dommage qu’il n’ait pas utilisé plus d’arguments pour séduire et s’imposer comme l’un des titres de référence du casque de réalité virtuelle de Sony.
Verdict : 6/10
Sur le papier, Everybody’s Golf a tout du jeu PlayStation VR idéal pour poser les pieds sur le green sans avoir à sortir de chez soi. L’expérience est fun tout en offrant ce qu’il faut de technicité, les nausées sont quasiment absentes du fait qu’il n’y a pas à se déplacer et retrouver l’univers de la franchise en réalité virtuelle propose un dépaysement des plus sympathiques. Mais ce qui est vendu une trentaine d’euros ressemble malheureusement plus à une simple expérience qu’à un véritable jeu. Clap Hanz et Sony auraient-ils voulu jouer leur coup trop tôt sans prendre en compte la direction du vent ? Avec un PS VR ayant plus que jamais le vent en poupe, c’est malheureusement bien possible.
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