On a coutume de dire que 20 ans, ça se fête ! À plus forte raison lorsque l’on est une licence (re)connue et appréciée dans le monde si cruel du jeu vidéo, et que les joueurs aiment toujours autant votre frimousse malgré le poids des années. C’est donc l’anniversaire d’Everybody’s Golf, et à cette occasion le studio Clap Hanz (créateur de la saga) a vu les choses en grand. Toujours exclusif à Sony, ce nouveau volet renouvelle en effet sa formule (en plus de changer de nom sur le territoire nord-américain, mais aussi asiatique), quitte à décontenancer un tantinet le fan de la première heure durant ses premières sessions. Le jeu est disponible depuis le 30 août, et voici notre verdict le concernant.
Test réalisé sur PS4 Pro à partir d’une version fournie par l’éditeur
Contrairement à ce que l’on pourrait être tenté de croire, le golf n’est pas une discipline fantôme au sein du monde si prisé du jeu vidéo. Nous vous en parlions il y a à peine quelques heures dans notre test de Surf World Series, certains sports souffrent d’un manque de médiatisation évident, et notamment en ce qui concerne le gaming. Mais le golf, lui, au-delà du fait d’être l’activité préférée de Donald Trump, a toujours su se montrer présent, que cela soit sur PC ou sur les diverses consoles sorties ces 30 dernières années. Ainsi, rien que sur PlayStation 4 les joueurs avaient jusqu’à maintenant le choix entre l’excellent Rory McIlroy PGA Tour de chez EA Sports (le digne successeur des fameux Tiger Woods PGA Tour), le complètement barré 100ft Robot Golf dans lequel on incarne des robots golfeurs géants (sans parler de la compatibilité PSVR), le sympathique Infinite Minigolf (par les créateurs de Zen Pinball), ou encore les simulations des plus sérieuses que sont The Golf Club 1 et 2. En ce mercredi 30 août Sony et Clap Hanz viennent donc apporter leur pierre à l’édifice, en faisant revenir une licence toujours appréciée par la communauté, Everybody’s Golf.
Toujours des petits trous…
Pour l’anecdote, on notera que c’est la toute première fois dans l’histoire de la licence que le jeu se nomme ainsi sur toute la planète. En effet, bien que pour nous autres européens cela ne change finalement pas grand chose (puisque nous y sommes habitués depuis 20 ans maintenant), force est de constater que les joueurs nord-américains avaient toujours connu l’appellation Hot Shots Golf, tandis que les joueurs japonais, eux, l’avaient toujours appelée Minna No Golf. Une évolution radicale donc, qui n’a pas manqué de perturber tout ce petit monde, notamment via les commentaires YouTube que l’on trouve sous les trailers officiels du jeu. Pour aller encore plus loin, sachez que le nom provisoire de ce tout nouvel opus est longtemps resté New Everybody’s Golf. On a connu plus professionnel. Plus malin en revanche, en regardant les trophées PSN du jeu (qui sont au nombre de 31, dont un de Platine), on peut s’apercevoir que le titre originel du soft n’était autre qu’Everybody’s Golf 7. En effet, si l’on met de côté les opus Everybody’s Golf Portable (sorti en 2004) et Everybody’s Golf Portable 2 (sorti en 2007), le dernier opus canonique était effectivement Everybody’s Golf 6. Comme quoi, tout se tient…
Quoiqu’il en soit, les habitués de la licence vous le diront, la licence de Sony tient plus de Pangya que de Tiger Woods. Visuellement déjà, étant donné que la saga est reconnaissable entre mille, de par son aspect kawaï ultra-coloré. Jamais l’éditeur nippon n’a souhaité se défaire de cette direction artistique si particulière, et ce n’est pas pour déplaire aux fans. Si vous avez connu les précédents opus vous ne serez de toute évidence pas perdus. Tout du moins en ce qui concerne la partie visuelle et la partie sonore. Les excellentes musiques, puisqu’on en parle, étant toujours composées par le très talentueux Motoi Sakuraba (Dark Souls III, Tales of Phantasia…). Ce musicien de génie arrive, comme dans chaque jeu estampillé EG, à nous transporter via des mélodies invitant au voyage, rappelant ça et là des thèmes dits « de villages » entendus dans les Zelda et autres Final Fantasy. Cela n’a l’air de rien vu de l’extérieur, surtout lorsque l’on se remet en tête que l’on est face ici à un jeu de golf, mais croyez-nous le dépaysement est réel.
♫ In da Club ♫
Concernant la partie technique pure du soft, autant en parler dès à présent, à plus forte raison si vous avez déjà visionné notre vidéo-test posté en haut de page. Ce nouvel Everybody’s Golf est loin d’être une claque et pourra même en décevoir certains. Au menu vous aurez droit à de l’aliasing en pagaille, notamment sur les ombres. Les textures sont, dans l’ensemble, assez datées, ce qui donne un petit aspect PlayStation 3 au jeu. Rien de bien grave, d’autant que le titre de Clap Hanz se donne volontiers des airs de manga/d’anime sur le thème du golf de toute manière (et ce ne sont pas les expressions faciales et corporelles des différents golfeurs qui nous feront dire le contraire). Malgré cela, et bien que l’on aurait aimé avoir l’impression d’être sur un « vrai » jeu PlayStation 4, il nous paraît primordial de préciser que le soft bénéficie en revanche de la puissance de la PS4 Pro. Sur cette dernière en effet, EG est compatible HDR, 4K, et tournera à 60 images/seconde. Sur ce dernier point, veuillez noter que vous pouvez cocher la case Standard si vous préférez voir le titre tourner à 30 images/seconde, et ce de manière plus stable dirons-nous. Nous avons pour notre part rencontré quelques bugs durant nos sessions de jeu, mais uniquement online. Voilà de quoi se montrer rassurant auprès des joueurs qui ne passeront leur temps de jeu que sur la partie solo. Pourtant…
Si le gameplay s’avère on ne peut plus classique pour quiconque a déjà touché un jeu Everybody’s Golf dans sa vie de gamer, il n’en est rien concernant la direction prise par cette nouvelle itération. En effet, contrairement à ce à quoi le studio nous avait habitué jusqu’à présent, leur nouveau bébé se veut faire le pari du mini-MMO. Mini car nous ne sommes pas ici en présence d’un World of Warcraft façon green et albatros, loin s’en faut ! Toutefois, si le jeu est parfaitement (et intégralement) jouable en solitaire, force est de constater que les développeurs ont mis les bouchées doubles pour donner envie à tout un chacun de s’essayer aux modes de jeu dits connectés. Dans ce segment du soft, veuillez noter que vous serez libre de déambuler sur n’importe quel parcours (parmi les 7 proposés, dont 2 en DLC payants), et ce que ce soit à pieds… ou en voiturette de golf ! Eh oui, grosse nouveauté de cette année, elle aura pour but de faciliter vos déplacements, et de ramasser plus facilement les pièces dorées et autres cadeaux planqués sur les différentes maps. Mais ce n’est pas tout puisqu’elle introduit également un mode de jeu à part entière : la cours de voiturettes, rien que ça ! Très sympathiques, ces épreuves risquent d’en faire rire plus d’un et les soirées entre amis du PSN s’enchaîneront sans aucun doute.
I’m fishing in the rain…
Dans le même ordre d’idée, la pêche a également été ajoutée au programme de ce nouvel opus. Décidément, on sent que le studio a voulu fêter les 20 ans de la saga comme il se doit ! Là encore, le fun sera présent, que cela soit en solo ou entre amis, et boostera sensiblement la durée de vie déjà colossale du titre. À titre d’exemple, le jeu propose de pêcher 68 espèces de poissons. Clairement, vous n’êtes pas prêts d’en voir le bout. Enfin, sachez qu’en ligne vous pourrez participer à des tournois quotidiens (que ce soit contre vos amis ou contre des inconnus), que vous pourrez également jouer en équipes (bleue contre rouge) via le mode Guerre de Territoire, et qu’en local le jeu propose un multijoueur jusqu’à 4, avec des règles entièrement paramétrables ainsi qu’une option permettant de tous jouer sur une seule manette. On apprécie d’ailleurs le fait que le jeu vous impose une progression des plus gratifiantes. En effet, bien que les premières sessions de jeu puissent sembler extrêmement rébarbatives (on farm les championnats hors-ligne sur le même parcours durant des heures pour débloquer les suivants, et ainsi de suite), il est très plaisant de se voir offrir des cadeaux au fil de nos victoires. D’abord une nouvelle caméra de replay, puis le permis de conduire des voiturettes, puis le droit de nager, de pêcher, etc. Rien n’est acquis dès le début, et les moins persévérants abandonneront peut-être en chemin. Ce serait dommage, toutefois, car même le gameplay a finalement subi un lifting bienvenu.
En ce qui concerne la prise en main pure, rien à signaler si ce n’est que la maniabilité qui a fait ses preuves durant ces vingt ans est toujours de mise. Ainsi, il suffira pour assimiler les bases du jeu de comprendre la règle des 3 clics. Comme dans beaucoup de jeux de golf, le titre de Clap Hanz mise sur l’accessibilité, et c’est tant mieux. Concrètement, lancer son swing se fait en 4 étapes. Premièrement vous dirigez votre golfeur à gauche ou à droite selon l’inclinaison du vent, puis viennent les fameux « trois clics ». Le premier appui sur Croix lance la jauge que vous devrez arrêter via un deuxième appui sur la même touche lorsque vous estimerez avoir atteint la puissance nécessaire. Enfin, le troisième clic sur Croix devra se faire lorsque vous êtes sur la petite partie blanche de la jauge (correspondant à l’impact parfait) afin de définir la précision de votre tir. Juste à gauche et à droite de cette minuscule parcelle se trouve la zone rose, que l’on appellera zone de tolérance car votre swing sera encore qualifié de « Joli coup ! » par votre caddie. En revanche, si vous dépassez la zone rose, vous tomberez indubitablement dans la zone rouge de la jauge, voire dans la zone noire. Et si la première déviera votre balle dans une direction qui n’était pas souhaitée, ce n’est rien en comparaison de la zone la plus sombre qui, elle, fera complètement louper votre swing. Vous voilà prévenus.
Tu aimes les noms d’oiseaux ?
Mais tout ça vous le saviez déjà, n’est-ce pas ? Fort bien ! Passons donc à la vraie nouveauté de gameplay introduite dans ce tout nouvel Everybody’s Golf : le système d’évolution. En effet, pour la toute première fois dans l’histoire de la licence, le studio à l’origine de la saga a décidé de rendre les choses un brin plus palpitantes en reprenant des codes déjà vus ici et là dans d’autres jeux du genre. Ainsi, non seulement votre personnage (créé de toutes pièces et interchangeable à volonté via le menu Customisation, et grâce aux milliers de vêtements et autres accessoires déblocables en jeu) aura la possibilité d’apprendre progressivement de nouveaux « coups », de gagner en confiance etc. Mais c’est surtout vos clubs qui bénéficieront du tout nouveau système d’XP. Comprenez par là que le jeu propose une mécanique visant à améliorer automatiquement vos clubs selon l’usage que vous en faites. Concrètement, le système se sépare en deux catégories : la Puissance, et le Contrôle. Dans le premier cas, plus vous frapperez fort avec un club, plus ce dernier deviendra puissant, et vous fera ainsi faire des drives plus longs. Concernant le Contrôle enfin, le mécanisme est identique mais concerne la précision. Plus vous serez doués dans les putts et autres frappes atterrissant sur le green en régulation, plus le club utilisé vous le rendra. La subtilité provenant du fait que cela ne fonctionne que club par club, forçant ainsi le joueur à tester un peu l’ensemble de son matériel. Une plus-value supplémentaire à mettre au compte de ce jeu qui s’annonce décidément parfait pour finir la période estivale en beauté.
VERDICT : 8/10
Vendu environ 35€, le nouvel opus de la licence Everybody’s Golf se sera fait attendre un tantinet. Quatre ans après un très bon cru, Clap Hanz remet la balle sur le tee et marque quasiment le trou en un. Car si le tableau des scores a le sourire, nous noterons tout de même en guise de point noir un aspect visuel en demi-teinte ainsi que des premières heures clairement rébarbatives. Au-delà de ça, tout fan de golf, et à plus forte raison de jeu ultra fun, se doit de foncer les yeux fermés sur ce jeu estival prônant joie et bonne humeur, que ce soit en solo, en ligne (notamment en voiturette et/ou via la pêche), mais aussi en multi local jusqu’à 4 joueurs. La concurrence a là de quoi en devenir verte de jalousie.
sylvain tremblay
31 août 2017 at 22 h 43 minnote en peut trop haute 8 ,,6.5 ou 7
Mr_Toc
2 septembre 2017 at 16 h 16 minNon.
L'AffreuxJojo
2 avril 2018 at 0 h 34 minBien dit Monsieur TOC !