Malgré sa trentaine de titres disponibles à son lancement, le catalogue du PlayStation VR a écopé d’une image pas très reluisante, à savoir celle d’un catalogue uniquement composé de petits jeux. Ce terme peu mélioratif est souvent utilisé par le grand public pour évoquer les productions indépendantes, à tort bien évidemment. Il est vrai que beaucoup des titres du PS VR se bouclent à l’heure actuelle en 3 petites heures, mais il ne faut pas oublier que parmi eux, se trouvent quelques jeux plus ambitieux et qui vous accrocheront à votre casque de réalité virtuelle des heures durant.
- Se joue sur : PlayStation VR (également disponible sur Oculus Rift)
- Contrôleur de jeu : DualShock 4 uniquement
- Position de jeu : Assise ou debout.
- Motion sickness (nausées) : Moyen
To the moon !
Vous avez probablement déjà entendu parler de EVE Online, le MMORPG de CCP Games qui se déroule dans un univers SF très marqué et qui ne fait rien comme les autres titres du genre. Tandis que les MMO mettent l’action sur le devant de la scène, EVE Online laisse lui, le choix aux joueurs de privilégier l’extraction de ressources, les combats ou encore l’économie. C’est d’ailleurs l’un de ses points les plus fascinants, le rendant à la fois assez complexe et peu facile d’accès au premier abord. Et puisqu’on ne change pas une recette qui fonctionne, les développeurs de CCP ont cru bon de développer cet univers en donnant naissance à de nouveaux jeux qui prennent place dans cet univers spatial, comme ce fut le cas avec Dust 514 – qui a fermé ses portes le 31 mai 2016 -, un MMOFPS qui prenait directement place dans l’univers de EVE Online et dont les joueurs de ce dernier définissaient les combats qui auraient lieu par le biais de contrats.
Ainsi, avec l’arrivée de la réalité virtuelle, quoi de plus naturel que de voir le studio se lancer à corps perdu dans l’aventure en proposant aux joueurs non pas une, mais deux expériences en VR. Et comme vous l’aurez compris, on s’attardera ici sur la plus importante, EVE: Valkyrie, un jeu qui promet une immersion sans précédent. Se déroulant intégralement dans l’espace, le postulat de base laisse rêveur : participer à des batailles spatiales épiques en étant aux premières loges. Autant dire que les amateurs de récits et films de science-fiction seront aux anges.
Do a barrel roll
Les premiers pas dans l’univers d’EVE: Valkyrie sont réellement impressionnants. La première fois que l’on se retrouve dans le cockpit du vaisseau que l’on contrôle procure une sensation inoubliable, à la fois grisante et surprenante. Positionné sur la rampe de lancement, les spots de la plateforme de lancement s’allument, la voix robotique annonce le départ, les réacteurs s’enclenchent et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, on se retrouve catapulté en plein dans l’espace. Si la sensation de vitesse est présente durant le lancement, elle s’estompe un peu par la suite. En effet, les développeurs ont souhaité la limiter afin de réduire au maximum le motion sickness. Et quand on sait à quel point les manœuvres du vaisseau peuvent vite retourner le cœur des plus sensibles, on ne peut que cautionner l’idée.
Si vous avez déjà regardé des films se déroulant dans l’espace, vous avez probablement déjà une petite idée de ce à quoi pourrait ressembler une bataille spatiale. Des vaisseaux virevoltants ici et là, des tirs qui fusent de partout et des missiles qui viennent même exploser les meilleurs pilotes. Le rendu est strictement le même dans EVE: Valkyrie et c’est là qu’il faudra un peu se ménager durant les premières heures de jeu, car on a vite fait de se trouver la tête à l’envers en effectuant des barrel rolls et autres manœuvres afin de poursuivre les adversaires qui s’amusent à nous faire tourner en bourrique. D’ailleurs, on aurait bien du mal à recommander EVE: Valkyrie en tant que première expérience de réalité virtuelle, tant l’immersion est à son meilleur. Une fois passées les premières heures, le jeu devient un véritable régal et c’est un réel plaisir de traverser les maps en pulvérisant les ennemis qui arrivent par salves.
Pimp my ride
En plus d’être immersif, le titre de CCP Shangai s’avère être relativement facile à prendre en mains. On dirige le vaisseau avec le joystick gauche, le droit permet de viser. Quant à la caméra, c’est bien évidemment le casque qui permet de l’orienter. Comme tous les jeux qui plongent le joueur au cœur de l’action, c’est un peu déstabilisant au début, mais on s’y fait vite. Les rotations s’effectuent avec R1 et L1 et il est possible de gérer l’accélération du vaisseau afin de ne pas rendre son déjeuner en plein 180°. Enfin les gâchettes R2 et L2 permettent de tirer/utiliser les missiles. Evidemment, une prise en mains aisée ne signifie pas que EVE: Valkyrie est facile, bien au contraire. Les différents didactitiels seront d’ailleurs d’une grande utilité afin d’apprendre à maitriser correctement les fonctionnalités ainsi que tous les types de vaisseaux.
Cette mise en bouche n’est pas forcément indispensable, mais permet clairement d’assimiler les commandes en vue des futures parties en ligne. Car si le jeu possède un contenu solo un peu chiche, c’est surtout le mode multijoueur qui retiendra les joueurs des heures durant. Même s’il ne possède que 3 modes de jeux, ils ont l’avantage d’être jouables en co-op contre des bots contrôlés par l’IA ou bien contre des joueurs du monde entier. Plus on joue, et plus on gagne d’expérience et d’argent in-game, permettant de déverrouiller et d’acheter de nouvelles améliorations pour nos vaisseaux. Les amateurs de personnalisation apprécieront le fait de pouvoir démarquer leur vaisseau en choisissant parmi divers cockpits ou encore diverses peintures pour la carrosserie de leur fidèle destrier. On peut également acheter des tubes de lancement qui nous permettent de pouvoir changer de vaisseau en pleine partie.
Il est de plus en plus monnaie courante de voir des jeux proposer des micro-transactions afin d’acheter des devises in-game. Malheureusement, EVE: Valkyrie en fait partie, et les plus impatients pourront donc acheter divers packs d’argent pour déverrouiller le vaisseau de leur rêve ou tout un tas d’améliorations. Cependant, il n’est pas question ici de pay-to-win, puisqu’au final, n’importe quel joueur pourra faire les mêmes acquisitions, avec un peu de patience et de nombreuses parties jouées.
Cela ne devrait pas trop être un problème puisque EVE: Valkyrie sait comment accrocher le joueur. Que ce soit par ses batailles épiques, avec son mode survie doté de leaderboards qui donnent envie de faire toujours mieux ou grâce à ses maps immenses, c’est avec grand plaisir que l’on remet son casque sur la tête pour se retrouver projeté dans les étoiles. D’ailleurs, bien que toutes les maps se déroulent dans l’espace, la plupart sont assez vastes et remplies, que ce soit par le biais d’immenses vaisseaux-mères et autres stations orbitales. Les environnements sont, certes, peu variés mais l’immersion est là, et la sensation d’être au plein cœur d’un film de SF est grandiose. D’autant que pour parachever le tout, le jeu s’en sort plutôt bien techniquement parlant et s’avère être dans le haut du panier des jeux actuellement disponibles sur PlayStation VR.
Verdict
EVE: Valkyrie est le contre-argument parfait pour tous les détracteurs de la réalité virtuelle qui pensent dur comme fer que cette nouvelle technologie n’est appuyée que par de courtes expériences insignifiantes. On pourrait lui reprocher un contenu solo un peu court, et un système de micro-transactions dispensable, mais en dehors de cela, le jeu de CCP Shanghai a tout d’un grand et offre au PlayStation VR un jeu spectaculaire. Un très grand cru qui ne laisse présager que du bon pour la suite de la réalité virtuelle.
Test réalisé sur PS4 à partir d’une version éditeur
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