Tester un DLC n’est jamais chose aisée. Surtout quand l’extension en question n’étend justement pas grand chose. Toutefois, si vous lisez ce test, c’est que vous êtes au moins aussi passionné de simulations de conduite que ne l’est l’auteur de ces lignes. Ainsi, vous méritez de savoir la vérité, rien que la vérité, toute la vérité sur le nouveau contenu téléchargeable du jeu Euro Truck Simulator 2, brillamment baptisé Vive la France ! De quoi donner envie aux joueurs français, c’est certain, tout du moins sur le papier… Explications.
Sorti au mois d’octobre 2012 en premier lieu, puis en janvier 2013 sur Steam, Euro Truck Simulator 2 est depuis devenu un véritable phénomène dans le monde si particulier du gaming PC. En effet, les tchèques de chez SCS Software ont toujours mis un point d’honneur à satisfaire les fans les plus férus de simulation de conduite. Très régulièrement mis à jour, le simulateur de conduite à la mode européenne est aujourd’hui ultra-complet. Il n’était donc pas surprenant de voir débarquer ces dernières années deux grosses extensions, ajoutant de superbes (et tout nouveaux) terrains de jeu aux plus voyageurs d’entre nous. Sobrement intitulées Going East ! et Scandinavia, ces expansions vendues respectivement 9,99 € et 17,99 € avaient su marquer les esprits des joueurs d’Euro Truck Simulator 2 (ETS2 pour les intimes).
Dis camion !
La première, sortie en septembre 2013, ajoutait de nouvelles destinations, passant par la Pologne, la République Tchèque, la Slovaquie et la Hongrie. La seconde, sortie en mai 2015, avait mis tout le monde d’accord en proposant carrément 3 pays (presque) entiers, à savoir la Suède, la Norvège, et le Danemark. C’étaient ainsi 27 nouvelles villes qui s’offraient à nos pneus, et pas moins de 80 nouveaux styles de cargaisons… Mais ça, c’était avant le drame ! Le drame, c’est l’excellent American Truck Simulator, dernier jeu de chez SCS Software, paru en début d’année 2016. Ne proposant encore à l’heure actuelle que très peu de contenu, ATS est désormais vu comme « l’ambition de trop » des développeurs tchèques. Ainsi, alors que le contenu vendu par le studio était systématiquement de qualité (et d’une richesse incroyable) il y a encore un an, force est de constater que, depuis, la politique du studio n’est plus vraiment basée sur le même modèle économique. Beaucoup de joueurs reprochent en effet à SCS de se reposer de plus en plus sur leurs lauriers, ou plutôt… Sur leur communauté !
Effectivement, il est assez regrettable de voir que l’extension dont nous nous apprêtons à vous parler fait aujourd’hui moins, et moins bien que ce que proposent les moddeurs. La différence est pourtant de taille, car si les mods sont tous disponibles en libre-service gratuit (sur Steam, mais aussi sur le net), le DLC Vive la France est quant à lui vendu 17,99 €. Un tarif qui, lors de son annonce, avait eu tendance à nous inquiéter de prime abord. Pour autant, nous nous montrions confiants, connaissant les talents des programmeurs de chez SCS. Hélas, la tendance évoquée ces derniers mois se confirme, et c’est là une bien maigre extension que nous propose le studio. Car si, au-delà des 8 villes déjà existantes dans le jeu de base, 15 nouvelles cités font effectivement leur apparition grâce à Vive la France (représentées par des points rouges sur l’image d’illustration ci-dessus), la déception est immense lorsque l’on commence notre « exploration ». C’est bien beau de dire que cette ville s’appelle Le Havre, celle-ci Montpellier, ou encore que cette dernière se nomme Marseille, mais in-game les différences sont quasi-inexistantes d’un lieu à l’autre. Pire, ça ne ressemble en rien à ce que l’on peut voir sur les vraies routes de France. Non, non, non et non ! Placer des péages tous les 3 kilomètres ne suffit pas à rendre française une route, messieurs !
On the route encore !
En parallèle à ça, on nous promettait que toute la végétation serait revue, qu’un tout nouvel écosystème forestier ferait ici son apparition, et que la map française s’étendait désormais sur plus de 20 000 kilomètres de routes et autoroutes. Certes, c’est indéniable, la verdure est maintenant plus propre par endroits (attention toutefois aux chutes de fps si votre PC n’est pas ultra-puissant), mais concernant les nouveaux tracés il faut être honnête, tout se ressemble ! Dans les faits, comptez environ 99% d’autoroutes pour à peu près 1% de centre-villes et autres petits villages… Consternant, tout simplement ! Fort heureusement, Vive la France a le bon goût de proposer 5 nouveaux succès Steam (oui, seulement 5 !) pour les plus motivés d’entre vous. Ainsi, ces derniers vous donneront peut-être la force de pousser un peu plus le compteur kilométrique. Car pour les déverrouiller il vous faudra passer par les 6 aéroports de cette extension, les 7 pauvres stations-essence, les 5 centrales nucléaires, ou encore les 6 monuments présents dans ce DLC décidément bien maigre. Évidemment, le système de jeu d’Euro Truck Simulator 2 n’a, lui, pas bougé d’un iota. Dans cette optique, et bien qu’il soit excellent en soi, les bugs déjà existants n’ont pas été corrigés, le poids des camions manque toujours autant de réalisme, les dégâts n’ont toujours pas été ajoutés, et la police en faction (présente dans American Truck Simulator) n’est pas non plus à l’ordre du jour…
Verdict : À éviter !
En bref, nous ne saurions vous conseiller l’achat de cette extension au contenu misérable vendue à prix d’or. En revanche, si vous tenez réellement à parcourir les routes françaises « pour voir ce que ça fait », c’est évidemment vers la communauté ProMods qu’il faudra vous tourner. La différence de qualité entre le travail des moddeurs et celui des développeurs est telle que l’on a du mal à cerner qui sont les bénévoles dans cette histoire. Espérons que les tchèques de chez SCS Software se remettent vite au boulot, et ce sur American Truck Simulator principalement, car c’est avant tout la communauté de ce dernier qui attend un jeu fini, pas celle des fans d’un jeu de 2012 déjà plus que complet. À bon entendeur !
Test réalisé sur PC à partir d’une version fournie par l’éditeur
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