Certains titres indépendants tiennent une place toute particulière dans le coeur des membres de la rédaction, on pense notamment aux excellents The Binding of Isaac: Rebirth et Nuclear Throne. C’est donc sans surprise qu’une impatience non dissimulée s’est emparée de nous lorsque les gars de chez Dodge Roll Games ont annoncé leur nouveau jeu, à savoir un dungeon crawler tout droit inspiré des deux hits précédemment cités. Reste à savoir si le résultat est à la hauteur de nos attentes, mais aussi si le jeu arrive à tirer la quintessence de ce mélange explosif d’influences.
The gun that can kill the past
Comme tout bon shooter survitaminé qui se respecte, l’intérêt d’Enter the Gungeon ne réside pas dans son scénario. Néanmoins, il reste intéressant de savoir ce qui pousse les personnages du jeu à explorer les profondeurs d’un donjon (appelé Gungeon), d’autant que ce dernier n’a rien d’accueillant. La raison est simple : les lieux renferment un trésor aussi improbable que précieux, l’inénarrable Shotgun of Hate, une arme capable de tuer le passé. Utile quand on a besoin de laver ses péchés, même les plus inavouables… Ca tombe bien, les héros de l’aventure ne sont autres que des cas sociaux au passé peu reluisant.
Nos héros, aussi appelés Gungeoneurs, sont au nombre de quatre : Le Marine, le Pilote, la Condamnée, et enfin la Chasseresse. Chacun des Gungeoneurs disponibles dispose d’armes et de compétences bien spécifiques. La Chasseresse pourra par exemple jongler entre deux armes, à savoir un flingue rouillé et une arbalète, tandis que le Pilote ne disposera que d’une arme au début de l’aventure, mais aura par exemple la capacité de crocheter les serrures. Libre donc à vous de privilégier le personnage qui correspond le mieux à votre manière de jouer, selon les armes et compétences (actives ou passives) propre au Gungeoneur.
The Binding of Isaac X Nuclear Throne
En début de ce test, nous évoquions les influences claires du jeu, à savoir The Binding of Isaac et Nuclear Throne. En effet, à la manière du titre signé Edmund McMillen, il vous faudra à chaque partie descendre dans un donjon généré aléatoirement, afin d’atteindre au fil des étages un boss final. A chaque niveau du donjon, un boss intermédiaire vous attendra et vous offrira en cas de victoire des armes et bonus bienvenus. Mais la ressemblance ne s’arrête pas là, puisque le jeu regorge de références à The Binding of Isaac : On pense par exemple dans la grande diversité d’armes et compétences à récupérer, ou encore dans la manière de faire des sacrifices d’armes ou de coeurs pour obtenir des avantages (similaires aux deals avec le Diable dans Isaac). Une bonne chose en soi, d’autant que cela s’intègre parfaitement au jeu.
Pour ce qui est de Nuclear Throne, c’est surtout dans le gameplay et les contrôles qu’Enter the Gungeon s’en inspire : Des balles qui fusent dans tous les sens, des esquives de dernière seconde ou encore cette manière de passer d’une arme à l’autre selon l’ennemi. De plus, l’aspect manic shooter du jeu fait clairement penser à Nuclear Throne, bien que ce dernier soit plus nerveux et rapide que le titre de Dodge Roll Games. Aussi, le choix des héros, ainsi que les particularités de ces derniers, nous rappelle bien évidement les personnages de Nuclear Throne, chacun ayant son propre gameplay et ses compétences dédiées.
Notez qu’à l’instar des deux jeux cités, Enter the Gungeon vous demandera d’être patient afin de le maitriser, et que la difficulté de certains niveaux pourra en rebuter plus d’un.
Manic twin-stick shooter
Pour en revenir au gameplay et aux contrôles du jeu, Enter the Gungeon propose tout ce qu’il y a de plus classique dans le genre Twin Stcik Shooter. A savoir le stick gauche pour se diriger, le stick droit pour viser et la gâchette R2 pour tirer. La gâchette L2 vous permet d’effectuer une roulade, très utile notamment pour esquiver une rafale de balles. Tandis que la touche L1 sert à afficher la carte, la touche R1 servira quant à elle à utiliser votre compétence active, comme par exemple balancer une bombe. Enfin, la touche triangle vous servira à alterner entre vos différentes armes, la touche carré à recharger, et la touche croix à interagir avec quelques éléments du décors, comme renverser une table pour s’y cacher derrière.
Néanmoins, Enter the Gungeon a la bonne idée de mettre à disposition du joueur des Ballablancs, une sorte de bonus à utiliser avec parcimonie tant il s’agit d’une denrée rare, vous permettant de non seulement supprimer toutes les balles à l’écran, mais aussi d’infliger quelques dégâts aux ennemis présents. Une très bonne idée en soi tellement il vous sera parfois difficile de passer entre les différentes vagues de projectiles, mais malheureusement peut évidente à activer à la manette. En effet, vous pourrez user de ces Ballablancs par défaut en appuyant simultanément sur R3 et L3, ou bien en changeant cette manipulation dans les options et en optant pour la touche rond. Dans les deux cas, le lancement des Ballablancs ne sera pas des plus instinctifs, et ils vous sera souvent difficile d’activer ce joker au bon moment. Reste qu’avec plusieurs heures de jeu au compteur, la manipulation ne devrait plus vous poser problème.
Petite originalité, à mesure que vous progresserez dans le jeu, vous croiserez des PNJ qui pourront rejoindre votre « base », appelée Brèche, vous permettant ainsi d’accéder à certains nouveaux services. On pense par exemple à la boutique, cette dernière vous vendant des armes et accessoires qu’ils vous sera par la suite possible de récupérer au sein du donjon.
Indie Game + Roguelike = Pixel Art
Forcément, pixel art oblige, l’aspect visuel du titre édité par Devolver ne plaira à pas tout le monde, et les plus réfractaires d’entre vous passeront à n’en pas douter leur chemin. Dans le même temps, les habitués du genre « roguelike indépendant » pourront également reprocher au jeu un certain manque d’originalité. Néanmoins, force est de constater que le travail effectué sur les graphismes et sur les animations est de qualité. Le résultat s’avère très agréable à l’oeil, et l’on salue au passage l’attention toute particulière qu’ont eu les développeurs à intégrer de nombreuses références aux « balles », que ce soit dans les décors que dans la façon dont ont été créés les ennemis et boss. Une manière amusante de rendre l’univers cohérent. On pourra cependant regretter que les zones dans lesquelles le joueur peut tomber, et donc perdre des points de vie, ne sont pas plus facilement discernables.
Si visuellement Enter the Gungeon tient la route, le jeu brille également par la qualité de sa bande-son. Si les bruitages sont discutables, notamment ceux liés aux armes, force est de reconnaître que les thèmes musicaux s’intègrent parfaitement à l’aventure et contribue à l’ambiance punchy du jeu.
Verdict : 8/10
A trop vouloir mélanger les genres et influences, certains s’y perdent. Ce n’est pas le cas du studio Dodge Roll Games qui arrive à nous offrir avec Enter the Gungeon, une expérience riche (roguelike, manic shooter, shoot’em up, exploration), dynamique et surtout addictive ! Très peu de fausses notes, pour un jeu qui vous tiendra en haleine de nombreuses heures, à condition bien sûr d’être un amateur de roguelikes… et si possible, friand de pixel art.
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